[T] Nous étions.

Pas de commentaires.
A bout de souffle.
Pardon pour le retard.

*

Il y’a des choses comme ça. Qui me font me demander si je n’ai pas râté quelque chose dans la vie. Quelques semaines auparavant, on a tourné un clip, le groupe et moi. Un train. Et je crois que j’aurais voulu partir loin. Tout était si clair dans ma tête. Je me serais caché, très bien, parce que j’ai toujours été doué pour ça. Pour me cacher des autres. Je n’aurais plus été Gustav des Tokio Hotel. Celui qui enlève son t-shirt sur scène pour que l’on se concentre simplement sur son paraître, et pas sur ses yeux, son visage, parce que dans son regard, la vérité.

J’entre dans cette chambre, la 216, et je décide que dorénavant, je déteste ce nombre. 216, pouah. Gabriel est allongé, et puis tous ces bruits, c’est comme une mélodie. La chambre est grande, nous sommes seuls à l’intérieur, et j’éteins la lumière. Mes yeux s’habituent vite à l’obscurité. Un gros fauteuil près de lui. Je frôle sa main, pas de réactions, et sur ma peau, des frissons. Je fais s’entremêler ses doigts aux miens. Sa chaleur combat la glace que j’essaie de dresser entre nous et le monde derrière.

- Je sais pas si tu m’entends. Dans les films, j’ai toujours trouvé ça con, les débiles qui parlent aux gens dans le coma. J’étais le premier à rigoler de leurs foutues conneries pleines de pathos. Parce que c’est comme parler à un mort. Espèce de petit con, tu me ferais devenir nécrophile. Je crois que tu bouleverses mes habitudes. Est-ce que tu aurais conscience de ce que je suis vraiment ? Je voudrais que tu me montres. Je cesserais de paraître, j’apparaîtrais enfin grâce à toi.

Sa respiration est tellement lente que j’ai peur qu’elle s’arrête. Je ne sais pas ce qui m’a pris dans cette voiture. C’est pas comme si il m’avait poussé. Mais je sentais que c’était le moment ou jamais. De montrer que moi aussi, je pouvais être dangereux. Que je n’étais pas le mec des posters. Oui, c’est ça, j’ai voulu me prouver quelque chose à moi même. Que sur les bouts de papiers scotchés aux murs ne se cachait pas ce qu’il restait de mon humanité. Mes lèvres frôlent les paupières de Gabriel, et je tremble comme une feuille, je crois que j’ai froid. Alors doucement, je pousse les draps, et je m’y engouffre. Je sens qu’il est présent, et ça suffit.

- Je refuse que tu parviennes à me faire croire aux sentiments. Je ne veux pas de cet engrenage, tu as compris ? Moi je crache sur ça, je piétine. Le coeur, c’est devenu ce paillasson informe sur lequel tout le monde s’essuie les pieds avant de passer à autre chose. Y’a plus d’amour, Gabriel. Rien que des appels au secours. Alors range ta belle gueule, je veux que tu me laisses tranquille. Je veux, je veux, je veux, tu m’entends parler ? Pauvre gamin gâté que je suis devenu. Bill aurait dû te laisser dans ce bus. Parce que, devine quoi ? L’idée de te dire adieu un jour, ça me tue. Les au revoir, ça n’existe pas dans mon monde. S’il te plaît, laisse moi juste me fondre à toi. Comme si nous étions... vivants.

Je me rapproche encore, et la forme de son corps s’imbrique parfaitement au mien. Comme s’il était ce creux que j’avais toujours chercher. J'embrasse ces lèvres, et alors que je pense me perdre, résonne dans mes oreilles un bip continu et strident.

Merde alors.
Dieu que c'est beau.
Et poignant
<3

haaaaaaannnnnn tu peux pas nous laisser comme ca!
suite!

Ma respiration qui s'coupe. Excuse moi d'avance pour ce commentaire sans queue ni tête. Mais, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter d'un minimum sensé après ce que tu viens de nous balancer à la gueule.

Ce soir, je dis au revoir.
Voici la fin de cette fiction.
Et j'y ai mis mon estomac, j'ai donné mon coeur encore chaud à ces mots. Préservez-le.
MERCI.

Et soudain tous ces gens qui arrivent, qui allument les lumières. Ils sont en blanc, et ils ne s'aperçoivent même pas de ma présence, j'atteris rapidement au sol comme un vieux déchet. Ce foutu bip ne s'arrête pas. Je me mets à genoux, et j'observe, je regarde tout ça et je ne comprends pas ce qui se passe. Me suis-je endormi auprès de lui ? Les infirmiers sortent deux plaques, qu'ils posent sur le torse nu de Gabriel, et ces plaques elles ont l'air glacées. Ils disent qu'ils sont en train de le perdre. Défibrilateur, voilà, ça s'appelle comme ça. Les plaques font décoller son corps du lit, comme s'il était prêt à s'envoler. Mon ange éléctrocuté. Ses ailes rentrent à l'intérieur de son dos. Ils font ça plusieurs fois, les salopards, mais Gabriel fait son têtu, il refuse d'ouvrir les yeux, et son coeur qui je sais avait tant de mal à s'ouvrir avant était en rupture de stock.

Je me bouche les oreilles avec mes mains, je ne veux plus entendre ce bip, plus entendre leurs cris, la porte qui s'ouvre de nouveau. Je ne veux pas sentir les mains de Bill qui m'enserrent pour essayer de me relever, parce que je dois partir, ma présence ici n'est pas souhaitée. Je suis la Laideur dans la chambre où la Beauté se meurt. Et un de mes baisers ne la réveillera pas. Je murmure, je ne sais pas quoi, mais il faut que je parle, que je parle sans arrêt, sans arrêt, je me balance, ça commence à tourner autour de moi, et son corps se détache des draps, de plus en plus haut. Je me dis que je rêve, que tout ça c'est un cauchemar où l'on s'amuse à foutre ce bordel monstre, alors j'attrape la peau de mon bras entre deux doigts, et je pince le plus fort que je peux, j'y épuise mes forces et je hurle parce que ça fait mal, autant de ne plus voir cette ligne faire le grand huit. Sa musique s'est arrêtée. Et moi le batteur, j'ai envie de me briser les doigts un à un.

- C'est fini. On l'a perdu.

Pourquoi ce silence ? Parlez, bordel, parlez. Ne vous arrêtez pas comme ça, d'un seul coup. C'est pas encore fini. Et je vois que vos regards deviennent blancs à leurs tours. L'heure du décès, c'est 22h22, putain, j'ai envie de rire, ce serait censé nous porter bonheur, non ? L'étreinte de Bill se fait plus violente, enserré dans un carcan je suis, dans ce cocon qui m'étouffe. Mon coude atterrit dans le ventre de notre chanteur, et j'entends sa respiration qui se coupe un peu, on s'apprête à couvrir le visage de Gabriel, et je crois que je mords un infirmier qui m'empêche de m'en approcher. Le goût du sang sur ma langue.

- Gabriel, Gabriel, reviens, je pensais pas ce que j'ai dis, me laisse pas, tu peux pas, t'as pas le droit, fais pas ton malin, ton intéressant, regarde voilà, mon masque je me l'enlève et je l'écrase si tu le veux, oui voilà, je peux le gueuler au monde, je suis amoureux, oui Gustav des Tokio Hotel aime un mec, Gustav des Tokio Hotel est pédé. Et je vais le prouver, je vais t'embrasser, et tu vas te réveiller, ta langue va me répondre, et on va faire l'amour sur ce lit, devant tous ces gens, et peut-être qu'un gros con de pervers nous filmera et on trouvera ça sur youtube, mais c'est pas grave, mais réponds moi Gabriel, réponds moi...

J'embrasse Gabriel, et me retrouve face à une barrière de dents, infranchissable. Alors je le gifle, mon ange je le bats, et la marque de mes mains sur ses joues, ma colère elle passe pas. J'entends ses os craquer sous mes coups. Cinq minutes, et rien n'y fait, il saigne encore, mais rien n'y fait, mon ange est mort. Et à ma droite, cette foutue machine, et je ne vois plus qu'elles, ces grosses plaques sans vie, qui ont pris la sienne, qui n'ont pas voulu te laisser tranquille. Mes mains les enserrent.

*

Et l'on voit Gustav, le soleil, le réconfort, le sourire, lui il prend toute cette force entre ses mains, et malgré les médecins, ses forces à lui sont décuplées. Et alors que je hurle, un bruit sourd. Gustav traverse presque la pièce de long en large, se fracasse contre le mur. Ces yeux restent ouverts, et nous observent. Ils se retrouveraient morts.

*

Comme si nous étions... vivants.

Je n'avouerais pas que je pleure.
Que tes mots me font mourir.
"Gabriel" *___*
Han, mon Dieu, si tu savais.

Magnifique, splendide, grandiose fin. T'y as pas mis tes tripes en vain.

Oh mon dieu comme c'est trop beau, mais tellement triste! D'un côté c'est ce qui a fait tout le charme de ta fiction! Elle était époustouflante, je m'y suis vraiment cru, comme si j'étais le témoin de ce dramatique spectacle!

Merci pour cette fiction, elle était vraimentfabuleuse!!
J'espère que tu en fera vite une autre!

Putain.
J'avais dit que je ne lâchais pas et c'est vrai. Ca ne m'a pas empêchée d'hésiter quand j'ai vu le mot fin. Je ne comprenais pas comment ça pouvait venir si vite. Je ne voulais pas comprendre, surtout.
Wow, tu sais, ça fait vraiment mal et j'admire ton style.
Bravo et merci.
<3

Je ne vois pas comment je pourrais être déçue. C'est violent, puissant et j'en passe. Je crois que c'est la suite que je préfère. Non ce n'est pas la fin.
C'est là que tout commence.
Chut.

Si cela vous intéresse, je commence à écrire une nouvelle fiction. La première partie, une sorte d'introduction, est déjà postée. J'espère que vous continuerez à me suivre.

https://tokiohotel-4-love.jeun.fr/fanfics-en-cours-f43/ec-rictus-et-bouche-cousue-t43190.htm

Je relis ces 8 pages, tous ces commentaires, et je me dis que j'ai de la chance, vraiment, d'être tombé sur des lecteurs tels que vous, aussi attentifs, sensibles, prêts à me dire ce qu'ils pensaient vraiment de mon travail. Merci vraiment pour ce que vous avez fait pour moi.

Et voilà, encore une fois j'arrive à la fin.
Je suis désolée mais je crois qu'il faudra t'y habituer, je suis le vilain petit canard du forum qui lis beaucoup mais ne commente que très rarement... quand il n'oublie pas de commenter.

Tu sais, je suis venue te lire après avoir lu les commentaires que tu as posté sur Playing Deads. Je me suis dit que quelqu'un qui m'accrochait rien qu'avec un commentaire ne pouvait que bien écrire étant donné qu'aqualung, Miou et toute la bande me l'avaient déjà prouvé.
Et bien encore une fois je ne me suis pas trompée. Ton histoire n'a peut-être pas duré 60 pages et pourtant elle est toute aussi forte, voire même plus touchante que beaucoup d'autres.

Bon, je vais commencer à me perdre. Les longs et magnifiques commentaires ce n'est pas mon truc du tout et pourtant, les gens chez qui je poste attendent mes commentaires avec plaisir, cherche donc l'erreur.

Tout ça pour dire que j'irai lire ton autre fic' même si je ne posterai sûrement pas aujourd'hui et que j'espère que tu ne m'en voudras pas.

Ah! et ne t'inquiète pas, tu as toutes les chances de faire publier un jour.

new lectrice elle et tro belle et tro triste ta fic en plus je trouve que c tro bien ecrit!!!!!!!!

je viens de tout lire
et honnêtment ...
ben honnêtement je sais pas quoi te dire ...
c'est tellement ... wahou :/
j'admire la facon dont tu écrit, c'est magnifique, on ressent toutes les émotions et tout ...
bravo
j'aime j'aime j'aime

Mon dieu. On a du le dire souvent ce " dieu " mais un de plus ne fera rien de mal bien au contraire.
Tu écris si bien, cette fic est si triste mais si Belle à la fois. Comment ne pas tomber sous son charme ? C'est impossible. Et puis ce (V)ivre. J'adore, vraiment.
Bravo, félicitations et autres synonymes.

" il se faisait bouffer sa pomme d'Adam par des dizaines d'Eve affamées. "

Cette phrase m'a marqué, vas savoir pourquoi, elle me plait, beaucoup, trop peut-être.

miracle j'ai enfin lu la derniere partie lol ca fait 2 semaine que je veux la lire mais que je peux pas vu que j'avais plus internet ent out cas c'était vraiment une tres belle fic bravo

Putain, putain de putain de putain,
désolée d'être vulgaire, mais j'ai rongé tous mes ongles, j'ai la lèvre inférieur pratiquement en sang, j'ai le coeur qui fait du yoyo, j'ai envie de balancer ce clavier, d'hurler au milieu de la salle info, de peter la gueule à toutes les personnes autour de moi, parce que ça fait mal...

Bordel ce que ça fait mal...

Te dire que c'est magnifique me paraît dérisoire, en fait tout me paraît dérisoire à cette seconde...........

Mon dieu merci, dieu ou le diable ou n'importe quoi si ça peut avoir ne serait-ce qu'un peu de sens...

Bravo

- Il y'a un truc qui permet de rester en vie et qui s'appelle respirer. Tu devrais essayer, ça marche parfois. -

Et bah putain.
J'suis clouée sur ma chaise et j'ose même plus bouger, tiens !
C'est tout simplement enorme ce que tu as balancé là. Enorme.

wahOu...
euh...
je saiis pas trOp quOi diire
dja c t ma première fic de ce genre...
et je suiiis très heureuse de t'avOir demander tes fiics!!!

là je vais me précipiter sur la deuxième


FELiiCiiTATiiON
Elle est magniifique ta fic'
++

J'ai lu.Et le vocabulaire me manque.Micka tu ecris si bien tes mots sont si intenses.mes larmes coulent a nouveau mais j'aime te lire j'aime ta facon d'écrire, de ces mots si puissants.je radote je m'en fou.merci pour ce moment si ....les mots ne sont plus la.