J'espère que ce One Shot aura un peu plus de succès que l'autre*J'aimerais un de ces moments où le temps s'arrête. Un de ceux où les gens se figent et où les idées se remettent en place. Mais ces moments ne durent jamais longtemps. Une fraction de seconde, pas assez longue pour se déconnecter complètement. Mais vitale.
Ces moments je les attend, je les guette, je les provoque et je les bénis. Ces moments où plus rien d'autre n'existe, ces moments où je me pose, où je suis enfin seul avec moi même. J'en ai besoin. J'en manque.
Ma vie va à 100 à l'heure et je n'ai pas le temps de réfléchir, pas le temps de me poser, pas même le temps de me rendre compte ce qu'il m'arrive. Ce qui est sencé être les plus belles années de ma vie passe trop vite. Et ce n'est d'ailleurs pas si beau.
Les strass et les paillettes, ce n'est que sur les pages en papier glacé des magazines et les photos soigneusement retouchées. Ma vie est dure. Cruelle. Le monde du showbiz est horrible. Mais maintenant que j'y suis je ne peux plus m'en passer. Comme de ces secondes bénies qui m'aident à le supporter.
Putain de cercle vicieux. Putain de groupe et d'emploi du temps surchargé. Plus le temps de dormir, de manger, de voir les gens, de penser, de respirer ! Plus le temps de rien, entre les scéances photos, les interviews, les concerts... Plus que le temps d'avaler une pizza dont on ne sent même plus le goût et de s'endormir comme une masse sur le fauteuil le plus proche. Plus même le temps de vivre, de voir des amis, de s'en faire des nouveaux...
Je vis tout à fond, au maximum, et je rate sûrement le plus important à ne jamais me retourner et à ne jamais repenser à ma vie. Ce que je vais faire plus tard, après ce jour fatal où le groupe se dissoudra ? Je n'en sais rien. Comment peut on revenir à une vie normale et simple après avoir vécu autant, après avoir vécu si intensément ? Mais à la vitesse où passent mes journées, ce jour se rapproche dangereusement.
Une fois revenu à un rythme normal, c'est sûr que ces moments de pause ne me manqueront plus. Ils me feront peut-être même peur. Lorsque le groupe s'arrêtera, une partie de moi partira. En deviendrais-je fou ? Dépressif ? Suicidaire ?
"Wir sterben niemals aus", voilà bien une promesse impossible. Mais nécessaire. Notre existence n'est de toute façon plus rationnelle : on transforme nos heures de sommeil en argent, nos habits en produits marketing, nos visages et notre nom rapportent des millions...
Parfois je me dis que tout ça n'est pas réel, et que je vais me réveiller. Et là la chute sera terrible. Tout mon univers bouleversé, mon quotidien ennuyeux et ma vie sans intérêt.
Finalement, je n'en veux pas de ces minutes de calme. Laissez moi dans la tempête de mon esprit, sans calme ni répit. Continuez de faire battre mon coeur à 100 à l'heure et même plus pendant les concerts. Faites de moi un produit commercial si vous voulez, je m'en fiche, mon âme est djà vendue, mais n'arrêtez pas la machine. Je veux continuer mon rêve harassant sans me poser ni réflechir à quoi que ce soit. Leb' Die Sekunde. A en crever. Sinon j'en crèverai pour de vrai.