[T]Elle était saoûle, les mains ensanglantées.

Je vous avais dit, il est tard.
Pas beaucoup inspirée, mal écrit.
Pardon.

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Elle revoyait ce sang sur ses mains, ce garçon à terre, le mot qu'il lui avait dit, l'ambulance, la vodka tout était si flou. Elle n'avait pas l'air de s'inquiéter au contraire. Son calme était apaisant, sa tranquilité devenant parfois même terrifiante. Elle ne pouvait rien changer à ce qu'elle avait fait ou pas fait et ca elle le savait pertinemment. La lucidité avait toujours été sa plus grande qualité. Tout reposait sur les épaules de ce jeune homme qu'on avait voulu tuer. Tout reposait sur lui, la belle affaire. Sur les épaules d'un inconnu à demi mort, respirant le peu d'air que sa cloison nasale pouvait encore aspirer avant de s'effondrer. Elle se laissait faire, la justice aura beau la juger coupable, elle savait qu'elle ne l'était pas.

Le visage de ce garçon se dessinait dans son esprit. Elle le trouvait assez charmant, du moins elle trouvait charmant le bout de viande défiguré dont elle avait un vague souvenir. Ses cheveux noirs se mélangeaient avec le sol. Etait-ce bien un garçon ? Elle doutait à présent. Il avait l'air si féminin qu'elle ne savait plus quoi penser. Puis elle eut le souvenir du moment où elle posa son oreille contre son corps : c'était bien un garçon. Plus rien n'était à faire, seulement attendre. Oui elle attendait. Voilà que trois jours étaient passés sans qu'elle n'eût avalé quelque chose de consistant, la naïve. Elle allait mourir de faim si elle continuait mais rien ne lui faisait entendre raison. Seule une patisserie se trouvait dans son estomac, entrain de se faire sucer et dévorer par les sucs gastriques, comme elle avait sucé ses doigts. Cette patisserie devait se noyer sous les litres d'eau qu'elle but. On l'entendait de là, elle criait et demandait de l'aide ou de la compagnie. Mais Maggy ne mangeait rien, si tu aurais vu son regard à chaque fois que le gardien lui demander d'avaler une bouchée. Elle prenait son air de prétentieuse qu'elle sait si bien faire, le dévisager et rigolait légèrement. Elle faisait la fière, j'avais envie de la claquer. Personne n'était venu payer pour qu'elle sorte naturellement et puis de toute manière, elle était accusée. Sa mère était morte à son accouchement et son père avait quitté la maison lorsqu'elle n'avait qu'une dizaine d'années, pour partir vivre avec une de ces poufiasses des beaux quartiers. Tu me diras qu'elle était malheureuse, et oui elle l'était. Pourquoi crois tu qu'elle se soit saoulée ce soir là ? Tu ne connais rien de sa vie. Patience, ca vient. Le quatrième jour alors qu'elle dormait encore, ce gardien vint la réveiller brutalement. Je riai quand elle tomba de son matelas rongé.

L'HOMME : Quelqu'un pour toi.
MAGGY : Qui ca ?
L'HOMME : Il s'appelle Gustav.
MAGGY : Je ne connais pas de Gustav, laissez moi dormir maintenant.
L'HOMME : Sors et va au parloir. Il est là pour toi.

Elle était hésitante ca se persevait sur son regard inquiet. Finalement elle sortit et se dirigea vers le parloir. On lui enleva sa camisole et elle mit un t-shirt avant de s'asseoir en face de cet étranger, encore un.

GUSTAV : Alors c'est toi qui a voulu tuer mon ami.
MAGGY : Je n'ai rien fait de tout ca. J'ai juste appelé l'ambulance. Et toi qui tu es d'abord ?
GUSTAV : Un ami du gars que t'as voulu lachement assassiner.

Elle s'énerva et se leva en plaquant les mains contre la vitre tremblante. Ses nerfs lachaient.

MAGGY : Je n'ai rien fait de tout ça ! T'es sourd le nain ?
GUSTAV : Alors expliques moi.

Lui restait calme. Il était blessé de ce vocabulaire " le nain " mais il ne disait rien, il ne disait jamais rien. Elle s'assit et commença à narrer son histoire. Pas convainquant pour deux sous. Elle était misérable dans sa façon de parler, du moins dans sa façon de narrer les rares mots qui sortaient de sa bouche. Elle n'avait pas envie de parler. Elle demanda pour finir cette piteuse conversation, des nouvelles du garçon. Il était toujours en vie. Elle ne voulait pas qu'il meurt oula non ! Non pas qu'elle tenait à lui, absolument pas. Il était juste sa seule chance de s'en sortir.

MAGGY : Il m'est juste nécessaire pour me disculper.

Voilà la dernière phrase qu'elle dit au jeune homme aux cheveux chatains qui restait de marbre devant cette vitre.

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