1er O.S donc soyez indulgents s'il vous plaît! =) Sur ce... bonne lecture. EnJoY.
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1er jour.
Aujourd'hui. Jour comme les autres. Je ne pourrai dire si nous sommes Lundi, Mardi ou un des autres jours de la semaine. Juste que nous sommes aujourd'hui. Que demain sera demain. Qu'hier était glacial. Je sens ce froid venir fouetter mes joues, les rendant rouges et m'obligeant à plisser les yeux. Mes yeux, qui ne voient même plus si le soleil est toujours présent dans l'univers. Il m'a laissé tomber. J'essaie de bouger mes orteils, mais ils sont tellement congelés que je n'y parviens pas. Je croise le regard des gens qui n'ont aucune pitié. Nan, leurs yeux restent remplis d'égoïsme, de noirceur, de non chalance. Même pas un sourire, rien. Juste une expression du visage dévoilant leur vraie personnalité. Souvent je revois les même personnes, mais toujours cette ignorance pesante. Moi... pauvre petite SDF qui n'attends qu'un bout de pain, un bout de couverture, un bout de gentillesse... un bout de sourire. Sinon il y a ces personnes pressées, qui ne vous regardent même pas et qui vous ignore dans la plus belle des ignorances. Des enfants qui demandent à leurs parents pourquoi une jeune fille reste assise contre le mur, se font remarquer par centaines dans une journée. Et il se trouve que quelques fois se sont des hommes en tunique bleue qui viennent me demander de partir de mon petit endroit de squattage. De toute manière je n'ai nulle part où aller alors changer de mur m'importe peu. Les pires de toutes... ce sont sûrement les personnes qui se disent que je ferai mieux d'aller recevoir un peu d'éducation à l'école. Sauf qu'elles ne savent pas que je ne peux en avoir. Pas les moyens comme on dit. Les questions qui reviennent le plus restent: Où sont tes parents? Que font-ils? Où habites-tu? Je n'ai pas de parents. Ce qu'ils font? Ils sont dans l'endroit d'où on ne veut jamais revenir. Où j'habite? La rue...ma seule maison. Je me définis d'enfant mais je serai plus une adolescente... sauf que je n'ai pas eu d'enfance donc je reste une enfant qui attend de vivre les instants des gosses tous joyeux à l'idée de manger une glace que maman a enfin accepté d'acheter après que petit ai fait son regard innocent en disant très distinctement d'une toute petite voix: S'il te plaît! Voilà ce que j'aurai voulu vivre moi... rien qu'une fois. Alors j'attends... ouais, j'attends des sous. Pour savourer le fait de pouvoir avoir ce que je voudrai. Un gros bonhomme, plongé dans ses pensées les plus lointaines, donne un coup de pied dans ma boîte de conserve où les quelques personnes solidaires à la vie laissent leur quelques biens qu'ils possèdent sur eux.
Moi: Nan mais vous pourriez faire au moins un peu attention nan?
Il ne se retourne même pas... ignorance totale. Tout le monde me regarde à présent. Je ronchonne dans mon coin avant d'entendre de mon ouïe fine des chaussures claquées sur le sol. Je les apperçois enfin, ce sont des santiags marrons et à chaque pas un petit claquement sur le sol se fait entendre. Je les vois à présent devant mes yeux, mais ne s'arrêtant pas, continuant leur route comme si de rien n'était. Alors mes yeux se lèvent et fixent cette silhouette fine. De longs cheveux noirs lui tombent sur les épaules, il est vêtu de noir... oui c'est un garçon, il a la démarche d'un homme. Tout le monde se retourne sur son passage, le fixant de toute part. Lui aussi, il doit connaître la différence.
2ème jour.
Endormis contre le mur, les membres glacés, j'entends déjà les personnes qui marchent. La matinée passe tellement doucement, c'est une torture à chaque fois. Je fixe toutes les chaussures et relève la tête à chaque son que produit une pièce touchant le métal de ma boîte. Et là... c'est ce claquement d'hier que j'entends. Je regarde vite cette personne. Il est magnifiquement maquillé, une peau blanche, des traits fins, une bouche pulpeuse et belle, des yeux chocolats à vous transpercer les votre surtout avec le regard qu'il fait. Il se dépêche comme hier et passe sans me regarder en accélèrant devant moi. Je m'emporte...
Moi: Pfff... je suis pas contagieuse!
Il ne se retourne pas et continu son trajet.
Moi: P'tit con.
Je suis simplement déçue... une journée merdique s'annonce.
3ème jour.
Je regarde le ciel et ces oiseaux qui vivent de leur liberté. Une envie soudaine de m'envoler loin très loin. Mes yeux suivent les personnes passant devant moi en les détaillant de haut en bas. Une petite fille s'approche de moi.
L'enfant: Bonjour. Moi c'est Manon.
Moi: Bonjour. Moi c'est Cerise.
Au même moment je n'avais pas remarqué que Mr. santiags passait.
Manon: Ma maman a bien voulu que je te donne mon sandwich, parce que j'en voulais plus alors je te le donne.
Moi: Merci, tu es adorable.
La petite fille partie et ce mec débile me regarda. Whaaa. Premier regard sincère. Première plongée dans un océan de nutella. Premier interrogement sur lui. Oui il venait de poser ses yeux sur moi. Puis il continua son chemin comme tous les jours. Moi je mangeai une partie de cette nourriture offerte.
4ème jour.
J'attends... je l'attends. Oui ça m'intrigue. Il est égoïste, débile, richoux... mais intrigant! Il s'est sûrement foutu de moi hier. Je veux voir ce qu'il va en être aujourd'hui. Au moment où il passe je regarde l'heure: 17h00. Je le regarde passer, il marche sans se stopper puis s'arrête quelques pas après être passé à mon niveau. Un étonnement brutal me vient en tête: pourquoi? Oui... pourquoi a-t-il fait cela? Il a du hésiter à me dire une chose méchante.
5ème jour.
C'est 17h00. J'ai énormément faim. Un vieillard me donne une pomme. Je la mange sans tarder. Les santiags... toujours le même claquement se fait entendre dans la rue. Il va repasser. Et j'ai raison... mais il court! Oui il fait toute la rue en courant et une horde de filles le suivent en criant comme des folles. D'ailleurs une me rentre dedans sans même prendre la peine de s'excuser. Ce mec commence vraiment à m'énerver. Il veut quoi? Que je sache que je suis une moins que rien et que lui a toute une bande de groupies à ses pieds? Mais qu'est-ce que je m'en balance! Pfff les prétentieux de ce monde ne mérite que d'être rabaisser. Demain je tenterai.
6ème jour.
16h59. Dans une minute il sera là. Oui je ne sais pourquoi, mais j'ai remarqué qu'il passait à 17h00 pile dans cette rue tous les jours. C'est une question de minute voire de secondes avant qu'il n'apparaisse. Santiags... les voilà. Je sais ce que je veux lui dire. Je peux le faire. C'est bon je le fais. Je me lève les yeux fermés et quand je les rouvre il passe à mon niveau, entouré de trois autres gars, ce qui me bloque dans mon intentions d'autant plus qu'ils me regardent. Tous...sauf lui. Et ils rigolent en repartant. Je suis encore plus blessée même offensée qu'avant. Le seul truc que je me demande reste toujours ce mot: Pourquoi? Mais franchement...pourquoi moi?
7ème jour.
Je le sais. Quand il passera, je le ferai. Oui je pourrai lui dire tout ce que j'ai dans le coeur car il me reste ma dignité du haut de mes 16 ans. Je n'ai qu'une chose à lui avouer: "Moi je suis différente, mais moi j'ai un coeur. Toi tu es différent aussi, mais tu n'es qu'une pierre. Alors laisse le coeur battre et casse la pierre. Comme ça je serai enfin tranquille." Voilà, j'avais tout calculé. Je savais ces phrases par coeur. J'attendais juste sa venue. 17h00... il n'est pas là. 17h30... il doit être en retard. 18h00... il ne viendra pas, pas aujourd'hui. D'un côté je suis triste. J'avais trouvé mes mots, mes journées passaient plus vite pour moi et ses magnifiques santiags me donnaient le palpitant. C'est finit, il ne repassera plus, je le sens. Clac.Clac.Clac. Je les entends, au loin, se rapprochant d'un pas rapide. Oui, il court. Dans...dans ma direction. Il est accompagné d'un dreadeux qui le supplie d'aller moins vite tout en se tenant le baggy. Il s'appelle Bill. C'est comme ça que le gars d'à côté l'appelle. Il arrive devant moi, s'arrête et s'accroupi à ma hauteur.
Bill: Désolé... je suis vraiment désolé. En plus je suis en retard d'une heure. Pardonne-moi tu vas trouver peut-être ça fou, mais je passe tous les jours devant toi à la même heure depuis le début de la semaine. Je sais que tu me vois, d'ailleurs je m'excuse de passer sans rien dire, sans te sourire, sans te donner quelque chose.
Sa voix... magnifique. Mieux que le son des santiags claquant le sol, mieux que les oiseaux chantant le matin, mieux que n'importe quelle voix.
Bill: Mais tu vois... le 1er jour je ne t'ai pas réellement remarqué. Le 2ème jour j'avais peur que tu me vois. Le 3ème jour j'ai enfin entendu ta merveilleuse voix. Le 4ème jour j'ai hésité à te parler. Le 5ème jour j'étais enfin décidé, mais des fans m'ont couru après, car je suis chanteur. Le 6ème jour j'ai voulus te montrer à mes amis qui t'ont tous trouvé belle et m'ont demandé en rigolant s'ils pouvaient tenter quelque chose avec toi. Et le 7ème jour... j'étais en retard à cause de mon frère que tu vois là bas et je me suis enfin décidé à te parler. Et là... j'ai un truc à te donner!
Il me prit la main et y glissa un téléphone portable et un numéro. Il partit en courant vers son frère. Je lus le mot derrière le numéro: << appelle-moi pour me dire si tu accepterais d'aller faire un tour avec moi. Et pourquoi pas improviser par la suite? >> J'appelai après réflexion. Il attendait avec son frère sur le trottoir d'en face à plusieurs mètres de moi.
Moi: Allo?
Voix: Salut beauté de la rue. Moi c'est Tom!
Voix: Rhooo mais passe-la moi espèce d'abrutis!
Tom: Ok ok destresse Billou! Hey accepte la miss ok?
Bill: Allo?
Moi: J'accepte.
Il revint en courant vers moi et nous sommes allés nous promener, faisant connaissance et plus les jours qui suivirent. C'est vrai que ça pouvait paraître pour une histoire de dingue... mais n'empêche que c'est avec lui que moi, petite enfant, j'ai grandis...
Et maintenant je sais ce qu'est une semaine... je sais quel jour on est. Oui... je sais qu'une semaine est le temps qu'on met à voir qu'une personne n'est pas ce que l'on croit en la voyant.
Moi: 7 jours... le temps que j'ai mis avant de connaître ton père. Et maintenant je découvre la notion de 9 mois avec bébé... que j'emmènerai promener et qui me fera son magnifique regard innocent pour me demander de lui acheter une glace avec ces petits mots doux et gentils: s'il te plaît!
Je racontais cette histoire à bébé... qui arrivera dans exactement 7 jours si tout va bien. Et papa à côté me regarde avec le même regard du 7ème jour qui pétillait de bonheur.
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