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 [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °

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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:38

Partie 74

Nous finîmes par rentrer. Tom s'endormit immédiatement, tandis que je continuais à tourner en rond dans mon lit. Dans ma tête. Dans mon coeur. Je me dirigeai au salon et m'installai dans le canapé devant une émission de MTV. Tissu de conneries, mais tellement plaisant à regarder. Se poiler devant ces pauvres cons qui s'croient supérieurs alors qu'ils n'ont rien. Bill me rejoignit peu après et s'installa à mes côtés, étallant ses jambes sur le fauteils. Je passai mon bras par-dessus et, par automatisme, je me mis à les caresser. Il me laissa faire sans rien dire.

- Julie dort ?

- Mmh.

Seul mot que nous nous étions échangés en une vingtaine de minutes. Je le caressais toujours, remontant peu à peu jusqu'à ses cuisses. Puis un peu plus haut, chaque fois un peu plus haut. Il frémit lorsque je fus un peu trop haut. On ne se regardait pas, fixant la télé avec acharnement. Parce que je mourrais d'envie de croiser son regard, ses yeux, ses yeux brûlant et m'y noyer. Il essaya de me prendre la main. Pour m'empêcher d'aller plus loin ? Pour la mêler à la sienne. Nous sceller à nouveau, comme nous le fesions aussi souvent lors des concerts. Revivre tout ça, mourire de bonheur à deux. Je retirai ma main et me levai pour aller fouiller dans les placards de la cuisine. Il vint me rejoindre, s'appuyant sur l'armoire juste à côté, me regardement fixement, cherchant mes yeux, mon regard. Je ne le lui donnai pas, trop troublée par chaque frôlement que je ne savais éviter. Chaque contact de sa peau contre la mienne me perturbait un peu plus...

- Tu cherches quoi ?

- Des somnifères.

- T'es vraiment obligée ?

- Oui.

- Tu veux pas qu'on aille se promener ?

Je ne répondis pas.

- Juste toi, et moi.

- Non.

Il ne se laissa pas abattre par ma réponse sèche et catégorique, saisit mon bras et me tirai jusqu'à lui. Ma peau pétillait à l'endroit où il venait de poser sa main. Il me serra contre lui, me regardant droit dans les yeux. Encore et encore. Son souffle contre mon visage. Ses lèvres dessinant les miennes.

- Je t'aime..murmura-t-il, en un souffle.

Je me dégageai de lui brusquement. Il ne fallait pas, il ne fallait pas que je me laisse faire. Il ne fallait qu'il réussisse à m'avoir aussi facilement.

Il ne fallait pas qu'il voie mes larmes...Larmes de bonheur ? Larmes d'amour. Trop plein d'amour.

Je rentrai dans la chambre et regardai un instant Tom qui dormait profondément. Je remontai la couverture qui avait glissé et remis soigneusement ses dreads en place avant d'entrer dans le lit à ses côtés. Je ne cessai d'entrer tourner dans ma tête les derniers mots que Bill avait prononcé, à l'écoute de ses moindres gestes à côtés. Il était encore rester quelques temps dans la cuisine avant de revenir lui aussi dans sa chambre et de se glisser dans son lit à lui. Je t'aime. Si tu savais, Bill, si tu savais combien je mourrais d'envie de lui prononcer ces mots moi aussi, de les lui offrir accompagnés de toutes ces bouffées de bonheur qu'ils m'avaient moi procurées. Ces pétillements, ces envies de crier au monde qu'eux aussi j'les aimer. D'parcourir les toits du monde main dans la main avec lui, et l'aimer jusqu'au bout du ciel. Compter les étoiles dans ses yeux, et le bonheur dans sa bouche, sur ses lèvres et dans mon coeur. Combien il m'était difficile de me tenir aussi loin de lui alors qu'il n'était qu'à quelques mètres, séparés par un ridicule mur. Combien j'la détestais, sa Julie, d'être venue au monde, rien que parce qu'on en était à ce point-là, tout les deux. A se chercher, puis se fuir au dernier moment, au lieu de lier nos coeurs comme nous aurions dû le faire depuis le début. Combien ça m'faisais mal d'le savoir à côté d'une autre, d'le savoir amoureux d'une autre, qu'il a choisi quelque jours plus tôt à ma place. Mal, mal des "je t'aime". Mal de lui. Mal du ciel.

Je me réveillai le lendemain, un sentiment étrangement paisible dans le coeur. Je sentais une présence tout contre moi, autour de moi. Une présence qui me serrait fort contre lui, me bercait tendrement de son souffle lent et régulier. Tom avait dû me confondre avec sa Cherryl...Hier, il avait de son nom plein la gueule. A croire qu'il en était tombé amoureux, alors qu'il ne la connaissait même pas. Je me dégageai doucement de son étreinte, mais ce dernier me retint, enfoncent ses ongles dans la peau fragile de mon petit bras. Attendez. J'ai dit ongles ?! Depuis quand Tom avait-il des ongles ? J'ouvris soudain les yeux et regardai cette main posée présomptueusement sur mon bras, entoure de ma taille. La main de Bill. Je regardai alors autour de moi. J'étais bien dans ma chambre. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que Bill se retrouve dans mon lit ? Et que faisait Tom ?

Je me levai dû lit, bien décidée à faire fuir l'intrus. Je cherchai à la cuisine un verre d'eau bien froide à laquelle j'avais ajouté deux jolies glaçons en forme d'étoile (les p'tits coeurs n'étant, en l'occurence, pas très adaptés..), revins sur mes pas et lançai le tout à la gueule, ce qui le réveilla de suite. Il regarda autour de lui avant de pousser un juron. Il s'excusa de s'être introduit sans permission dans ma chambre. Apparemment, il avait profité de l'absence des deux autres pour venir me voir et s'était endormi dans mon lit. Je me retins de me jeter dans face à sa p'tit moue mi-boudeuse, mains contraririée. So cute. J'optai pour le trounage de talons et retournai à la cuisine à la recherche d'un bon petit déjeuner. Il me suivit. Pas d'trace de Julie, ni même de Tom nul part dans l'appartement.

- Ils sont partis pour la journée ? demandai-je, curieuse, alors qu'on se tenait tous les deux dans le salon.

- Pour un bon bout de temps, oui...

- Ca veut dire qu'on a l'appartement pour nous tout seul..

Il me regarda bizarrement, surpris par ce que je venais de dire. Je lui lançai un regard malicieux. Il ne comprenait pas. Moi non plus. Juste l'envie qui m'prenait, et j'pouvais plus lutter contre. Tant mieux, vous me direz...Pas tant que ça. Une part de moi était folle de Bill, l'autre voulait refouler cette attirance, ne voulait pas l'accepter. J'étais pas prête. Pas prête à vivre tout ça...Pour l'instant, c'était la première qui prenait le dessus. Je le poussai sur le fauteuil et me mis à cheval sur lui. Comme l'autre jour, sur la colline.

- T'es bizarre, dit-il avant que je n'ai le temps de l'embrasser.

- Ah oui ? dis-je en titillant ses lèvres, et j'peux savoir pourquoi ?

- T'arrêtes pas d'me rejeter, tu m'lances un verre d'eau pour me sortir de ton lit..Puis d'un coup, tu t'jettes sur moi..

- Pour le verre, ça m'démangeait. Pour le reste, tu sais pourquoi. J'vais prendre une douche.

Je me levai alors, me déshabillai et rentrai sous l'eau bien chaude qui coulait de la douche. Bill ne tarda pas à me rejoindre. Il mit à peu près deux minutes avant de se décider, j'm'étais attendue à plus. D'abord gêné, il s'approcha de moi...


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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:39

Partie 75

- Bill ? On est rentrés ! Lança soudain une petite voix fluette. Moi j'pouffais de rire. Bill trouvait ça mois drôle. Il était même stressé. Quelle belle preuve d'amour ! Il n'y avait pas que moi qui le fuyais..S'il tenait réellement à moi, il n'aurait pas prêté attention à cette petite voix de merde, et m'aurait embrassé jusqu'à ce que toute l'eau du monde se soit écoulée sur nous. Trop pour monsieur. Non, au lieu de ça, il poussa un juron, me donna un rapide smack en compensation, sortit de la douche, se vêtit d'une serviette et quitta la pièce, fermant la porte sur lui. Je me lavai comme si de rien n'était avant de sortir une vingtaine de minutes plus tard affichant un air innocent.

- Déjà réveillée ? demandai-je à Julie.

Elle ne répondit pas, préférant me lancer un regard noir. Comme si ce regard pouvait changer les choses. Comme s’il pouvait me blesser. ‘Faut pas rêver, p’tite Ju’. T’es insignifiante pour moi. Une figurante. Qui n’tenait pas l’beau rôle, j’vous l’accorde, mais elle restait insignifiante. Une mouche. Un p’tit pocus que j’pouvais balayer en un mot, en un geste, si je le voulais…


J’entrai dans la cambre pour me changer. Tom s’était coucher sur le lit et faisait mine de somnoler, mais je voyais bien qu’il gardait les paupières mi-closes. Je n’y prêtai pas attention et m’habillai tranquillement, comme si de rien n’était. D’abord le string. Je traversai ensuite la pièce sous l’œil attentif du mateur qui ne faisait plus semblant de dormir à présent, et accédai à ma garde-robe. Une petite pièce à part, bien entendu.

- Mmh, c’était une bonne idée de venir ici, dit soudain Tom du lit.

Je lui répondis par un sourire. Il se leva, me donna un rapide smack avant de quitter la chambre. Je venais de le provoquer et il n’a cependant rien tenté. Rien. Nada. Pas même une caresse, juste un bisou amical. Geste qui signifiait clairement « t’es canon, mais on reste amis ». Cela me refaisait d’un coup penser à une phrase assez véridique que m’avait formulé Georg là-bas, en Allemagne, un soir. J’sais plus trop quand, mais à vrai dire, on s’en fout. Il m’avait dit que Tom, c’était le genre de gars à aller voir partout, mais quand ça devenait sérieux, il savait rentrer sa queue. Sur le coup, ça m’avait fait rire, maintenant, je comprenais.


J’allai ensuite au salon, interrompant une conversation qui avait pourtant l’air animée dans le salon. Je m’installai à côté de Tom. Une nouvelle dispute « éclata ». Bill et Julie. Décidemment, ça n’arrêtait pas entre eux deux..Tout ça parce que, tellement contente du comportement de Tom quelques minutes plus tôt dans la chambre, j’avais annoncé à Julie qu’il n’y avait jamais eu de Tom et moi, que nous étions juste amis. Et assez proches. D’abord reprochant à son « bébé » (je ne supporte pas cette expression) de lui avoir menti, elle alla s’enfermer dans sa chambre pour bouder. Bill soupira, mais ne daigna pas la rejoindre. Je souriais de bonheur ; il ne prenait même plus la peine d’aller la consoler, ni même d’essayer de la rassurer.

Après la bou-bouffe, quelque chose de pas très diététique mais tellement bon, je proposai une partie de tennis. On s’ennuyait ferme, et je n’avais que cette idée en tête. Tom refusa net ; très peu pour monsieur d’aller sporter. Il justifiait son refus catégorique par un manque d’envie. Mais on savait tous les trois qu’il avait juste peur de se faire massacrer par une fille, qui plus était canon. Bill, courageux, se désigna finalement pour être mon adversaire. Je lui prêtai un vieux tee-shirt et short de mon frère ainsi que des baskets adéquates, les meilleures que je réussis à trouver, et me ms moi-même en tenue adéquate avant de descendre lui faire visite les rudimentaires salles de sport de l’immeuble. L’ensemble était composé en tout et pour tout d’une piscine, un sauna, un coin fitness et un court de tennis. Tout était en parfait état, bien propre, même si les gens y passaient rarement leur temps là-bas. Tant mieux pour nous, nous n’eûmes pas à négocier l’utilisation de la salle de tennis.

Nous débutâmes par quelques balles pour s’échauffer. Il n’était pas mauvais, ce qui m’étonna grandement. Je ne pensais sûrement pas qu’un gars comme lui puisse être capable de jouer correctement au tennis. Bill avait décidément un tas de dons cachés, il faut croire…Il ne voulait pas m’avouer où il avait appris à jouer. Il ne me disait en fait rien, et son silence m’énervait au plus haut point. Je proposai un match qu’il accepta d’un hochement de tête. Honneur aux femmes oblige, le premier service fut pour moi. Je le fis avec douceur. Il fallait qu’il ait trop confiance en lui pour mieux le démolir par la suite. Il rattrapa facilement la balle. Le jeu était lancé. Je me laissai perdre au début. Bill, qui était au début aux aguets, finit par rabaisser quelque peu ses gardes, se rendant compte que je ne lui rendais que des balles faciles. C’est à ce moment là que je me ms à attaquer. Fort. Vite. Net. Je n’étais pas une joueuse exceptionnelle, malgré avoir dû pratiquer ce sport toute ma vie, mais je tapais fort. Une façon de sortir tout cette énergie qui se contenait en moi, la concentrant dans mon bras, puis dans ma raquette, frappant de toute ma colère dans cette balle.

Je gagnais largement. Bill était loin, loin, suant comme un bœuf. Il n’en était que plus beau, ce qui m’énervait encore plus. Le voir là, en face de moi, son visage tout concentré, contournant les courbes de mon corps que ma tenue dévoilait avantageusement, son visage moulant son torse, son visage trempé par la sueur, son maquillage ayant quelque peu coulé, faisant ressortir encore plus ses si beaux yeux. Le voir passer sa langue sur ses lèvres avant de réceptionner chaque service, chaque balle, en signe de concentration, passer sa main sur son front pour essuyer la suer, poussant un soupir de fatigue. Ca me tuait de le voir aussi beau, et de ne pas pouvoir en profiter, et je n’en devenais que violente. Voire effrayante. Il ne semblait pas le remarquer, et restait fièrement en face de moi, prêt à contrecarrer toute attaque de ma part.


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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:39

Partie 76

Rien ne pouvait m’arrêter, je frappais de toutes mes forces dans cette balle, me défoulant sur elle. Cela dura une bonne vingtaine de minutes. Il n’en pouvait plus, mais persistais. Je me déchaînais. Il commençait petit à petit à perdre sa concentration à cause de la fatigue. Il finit par se ramasser une balle trop rapide en pleine gueule. Il n’essaya même pas de rester debout, complètement sonné d’abord, tordu de douleur ensuite. Il s’écroula sur le sol, une main tenant l’endroit où la balle venait de le frapper. Il tremblait quelque peu. Je dus me retenir pour ne pas accourir à son secours. J’attendis quelques minutes qu’il se relève, le cœur pincé de le voir là, par terre, et de ne rien faire pour l’aider. Pour apaiser sa douleur. Je déglutis difficilement, ravalant mes larmes. Ce n’est rien, ce n’est rien. Juste une balle. Il ne bougeait pas, attendant…Attendant quoi ? Que je vienne ? Non, il ne fallait pas. Il ne fallait pas que je baisse mes gardes, c’était peut-être un piège. On m’avait fait le coup, déjà, et je m’étais laissé avoir comme une conne.

- Bon ?!

- T’es complètement malade, réussit-il à prononcer non sans difficultés.

- Sois pas ridicule, c’est juste une p’tite balle.

Il ne bougeait toujours pas. Ne répondait plus.

- Come on, Bill !

Je commençais à m’inquiéter de son mutisme. Il devenait de plus en plus difficile de retenir cette force qui me poussait à aller le voir.

- Lèves-toi, Bill, et vas mettre de l’eau sur ton visage !

- J’te déteste

- Moi aussi, Bill.

- Je te hais.

- Lèves-toi.

Il ne bougeait plus, se laissant complètement tomber sur le sol. Les larmes commençaient à me monter de le voir agoniser comme ça.

- Lèves-toi ! Criai-je presque d’une voix hystérique.

Toujours rien. Je n’en pouvais plus de le voir là. Je cédai alors et accourus vers lui. Je provoquai un tremblement en posant ma main sur son bras. J’essayai de le relever, et réussis à le remettre en position assise. Il me lança un regard haineux. Il saignait à la tempe, endroit où la balle l’avait frappé, mais aussi à la lèvre. Je ne pris pas la peine de me demander pourquoi et essayai de le relever complètement.

- T’es vraiment un douillet, c’est dingue !

- Le douillet il t’emmerde, cracha-t-il.

Il se releva péniblement, s’appuyant sur moi, et je l’aidai à aller jusqu’aux douches pour qu’il se rince le visage. Il se laissa presque tomber lourdement sur le lavabo devant lequel on s’était arrêtés, il se rattrapa de justesse, s’appuyant sur le rebord, poussant des jurons. Je lui tenais toujours le bras, il me repoussa brusquement, m’obligeant à reculer de lui. Il mit plusieurs minutes pour reprendre conscience. Je l’emmenai alors à la piscine pour qu’il se détente. Je ne savais pas si c’était une bonne idée, mais pour tout vous dire, la médecine et les sciences, ce n’était pas trop mon truc. Nous nous mîmes donc en sous-vêtements avant d’entrer dans l’eau qui était à une température parfaite.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:40

Partie 77

Une personne entra soudain dans la pièce. Je reconnus immédiatement sa silhouette, une personne que je n’aurais jamais espérer voir pointer le nez ici. Eric. Il lança un regard haineux à Bill, sans un mot, que ce dernier lui rendit bien avant de s’extirper de l’eau et me laisser en plan. Je ne le suivi pas, bien décidée à profiter de la présence du beau mâle. Il était entré par une porte que je n’avais encore vue. Je sorti alors de l’eau à mon tour, et entrai dans la pièce dans laquelle Eric venait de pénétrer. Un hammam. Journée de surprises, apparemment…


- Qu’est-ce que tu fais là ? lui demandai-je.
- Ma sœur habite ici.

- Dingue ! Je ne l’avais encore jamais croisée.
- Tant mieux.

Je m’assis ensuite sur le banc en face de lui, ôtant quelque peu la serviette que j’avais prise en chemin. Serviette qui, en posant mes jambes sur le banc d’en face, avait quelque peu glissé, dévoilant de ce fait mes jambes, et laissant apercevoir une partie intime de mes cuisses. Il ne manqua pas de le remarquer. Je m’excusai du comportement de Bill de l’autre soir, le justifiant par un excès d’alcool, ce qui était clairement vrai.

- J’comprends pas c’que tu fous avec un con pareil.

- Quoi, en clair, t’insinues que tout est de sa faute à lui ? Que Vicky n’y est pour rien dans c’qui s’est passé ?

Regard noir. Il ne pouvait s’empêcher d’être trop protecteur quand il s’agissait de sa sœur, l’étouffant parfois. Vicky m’avait avoué que cette situation la pesait parfois, mais qu’en temps général, elle s’y plaisait. Que ça la rassurait de se savoir protégée par un gars comme son frère. De se savoir aimée.

- Contrairement à ce que tu sembles croire, dit-il d’un ton sec, tout le monde n’a pas envie de se comporter comme une pute comme toi.

Je me levai alors et vint me placer à cheval sur lui. Ma spécialité. Mon truc infaillible pour séduire un gars ; l’avoir dans mon lit. Aucun n’avait encore réussi à me résister jusqu’alors. Même Bill. Rappelez-vous, il m’avait rejointe dans la douche après. Je lui caressais d’abord son beau torse. C’gars était taillé comme un dieu grec, trop sexe. Mais alors beaucoup trop.

- Si j’en suis une, moi au moins j’assume. Pleinement.

Je m’approchai de lui et me mis à embrasser sa bouche sensuellement.

- Ne me dis pas que tu n’en as pas envie…

Dès l’instant où j’avais prononcé cette phrase, Bill me sauta à la tête. Je ne pus m’empêcher de repenser à cette fois, cette fois dans son lit. Cette fois où il m’avait réellement embrassée pour la première fois, et qu’il m’avait chuchoté cette phrase, mot à mot. Je chassai immédiatement cette image de mon esprit, même si un sentiment de culpabilité m’envahissait déjà le cœur. J’étais avec Eric, le plus bel homme du monde, et je devais en profiter. Oublier Bill au moins pour quelques minutes, ces quelques minutes que je passerais en présence de cette autre personne, qui plus était canon.

Eric essayait de se contenir, de me repousser, et moi je persistais, sentant bien que sa garde commençait à faillir. Il répondit soudain à mes baisers. Pas comme je l’avais désiré, certes, mais c’était déjà ça…

Eric essayait de se contenir, de me repousser, et moi je persistais, sentant bien que sa garde commençait à faillir. Il répondit soudain à mes baisers. Pas comme je l’avais désiré, certes, mais c’était déjà ça. Et puis finalement, j'aimais bien sa façon de m'embrasser. C'était violent, mais j'aimais. J'aimais qu'aucun gars ne sache me résister, même le plus beau de tous, j'aimais qu'il ait déjà pris les choses en même, qu'il soit déjà placé sur moi. J'aimais qu'il ait déjà ôté nos deux serviettes, et que je n'avais plus rien à faire, si ce n'était de me laisser faire. Ca s'est passé vite, trop vite, et au fond, cela nous convenait mieux comme ça. Il me pénétra sans un geste tendre, puis repartit comme il était venu, me laissant seule avec mon honte d'avoir recommencé mes conneries.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:40

Partie 78

Je me revêtis de ma serviette et remontai dans la chambre, abandonnant sans remords le reste de mes vêtements. Je croisai dans le couloir Bill et Julie qui discutaient. Elle pleurait. Je rigolais. Je donnai un rapide bisou sur la joue de Bill qui s'interrompit en me voyant approcher, puis rentrai dans la chambre ou je me mis en nuisette. Pas de tee-shirt de Bill pour cette nuit là, j'me sentais trop mal pour être capable de le porter. Tom remarqua tout de suite que quelque chose n'allait pas, je ne le justifiai que par le fait qu'il était devenu tout sale.

-
Alors pourquoi tu le tiens de tes bras ?

Parce que faute de pouvoir partager sans culpabilité quelque chose avec Bill, je me contentais de le serrer fort dans mes bras.

- Bill m'a dit qu'Eric était là.

Je me retournai dans le lit.

- Il s'est passé quelque chose ? Il t'a fait du mal ?

- Il m'a juste baisée, Tom.

- Qu..quoi ?... Et Bill ?

- Tu sais quoi ? C'est exactement la question que j'suis en train de me poser. Et Bill ? Mais merde, il est où Bill ? Qu'est-ce qu'il fout, Tom ?

- Il attend que tu viennes.

- Moi j'attends qu'elle parte.

- Quelle merde...

- Pourquoi elle est toujours là, Tom ?

- Bill est un peu con, parfois...

- Moi aussi, il faut croire...

Nous nous endormîmes sur cette sage conclusion, moi le tenant le bras. Besoin de soutient. De chaleur. D'un peu d'espoir. Et Tom était le seul à pouvoir m'en fournir. Je ne rêvai pas cette nuit-là, l'esprit trop embrouillé pour pouvoir formuler ne serait-ce qu'une pensée. C'était dans ces moments-là que Ronaldo prenait tout son sens à mes yeux, il réussissait, je ne saurais dire comment, à me remettre les idées en place. Faute de moyen, je me contentai de mon voisin de chambre pour la nuit, impatiente à l'idée de retrouver mon cheval le lendemain.

Je passai la journée au manège. J'arrivai tôt ce matin-là. Etait-ce le décalage horaire qui me jouait des tours ou l'envie pressante de le revoir ? Les deux, sûrement. Quoiqu'il en soit, ils étaient tous étonnés de me voir si tôt dans la journée. D'habitude, je me contentais d'arriver en fin de journée, ou au mieux vers midi. Sauf à de rares occasion mais jamais à cette heure de la journée. Ronaldo, lui, était tout excité. Ca me faisait bien entendu plaisir de le voir comme ça, mais il m'aurait été impossible de m'en occuper à bien trop occupé à gesticuler dans tous les sens. Après qu'il se soit mis dans l'idée de suivre un papillon, j'abandonnai toute idée de le chouchouter et le mit dans le pré. D'abord déçu de ne plus voir cette jolie bête qui tournoyait, virvlotait, papillonait autour de lui, il s'adonna bien vite à d'autres occupations. Toujours fidèle à lui-même...


Je décidai alors en attendant de m'occuper d'Eros, l'étalon de mon frère. C'était le cheval le plus impressionant du monde. Immense (j'avais besoin d'aide pour le monter), d'un noir puissant, un regard perçant, une force incroyable. Mais il s'avérait être également un cheval très doux, si on ne l'embêtait pas. Il paraissait ce jour-là de bonne humeur et se laisser faire gentiment. Le seul problème avait été l'étrille, comme à son habitude car, aussi incroyable que cela puisse paraître pour un cheval aussi grand et courageux, ce ridicule bout de plastique l'effrayait. Dû à un traumatisme d'enfance, il parait, qu'on ne m'avait raconté qu'évasivement.
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Partie 79

J'entrepris ensuite de rentrer Ronaldo, après l'avoir laissé se défouler deux bonnes heures, mais ce travail ne fut pas une mince affaire. J'en vins même à lui courir après, ce qui n'était pas vraiment dans mes habitudes. D'ordinaire, je laissais le soin au palefrenier d'accomplir cette tâche, mais il n'était malheureusement pas là, profitant de ma présence toute la journée pour se reposer. Ronaldo s'enfuyait systématiquement dès que j'approchais à plus d'un mètre. Ca l'faisait marrer. Je le voyais dans son regard, il semblait s'amuser comme un fou. Moi par contre, ça me faisait moins rire d'avoir à jouer les cow boys avec mon propre cheval. Un que ça faisait franchement rire aussi, c'était le gars qui venait de s'accouder à la barrière, et qui se foutait royalement de ma gueule. Eric.

- Comme on se retrouve ! dit-il avec son sourire moqueur sur le visage. Un sourire froid. Une sourire que je n'aimais pas.


- Aide-moi au lieu de te foutre de ma gueule, lançai-je énervée.

- J'pensais que personne n'pouvait l'approcher, dit-il tout en continuant de se moquer de moi.

- Eric ! criai-je énrvée que Ronaldo ait encore une fois réussi à m'échapper.

- Désolé si j'ai pas envie d'me faire attaquer par ton malade mental de cheval..Dès que j'passe, il essaie de m'mordre.

- Quoi ? T'as peur ? dis-je sur un ton de défi. Défi qu'il accepta car il rentra dans le pré à son tour

Il s'approcha d'abord de moi, me prit le licol dans les mains presque sans un regard pour moi et partit à la recherche du vagabond. Qui ne se laissa pas faire facilement non plus, à mon plus grand plaisir. Mais Eric était plus grand, plus rapide que moi plus habitué surtout grâce à un plus grand nombres d'années d'expérience en la matière, il finit par réussir par rattraper Ronaldo et à me le ramener presque sans égratinures. Décidément, ce cheval était d'humeur joyeuse aujourd'hui; j'allais bien m'amuser avec lui. Je pris la corde que me tendait Eric et l'amenai jusqu'à la cour destinée à cet effet. Eric me laissa en me laissant un "Bonne chance !" narquois, et sortit monter sa jument. Une blanche, d'un blanc pure. Très belle aussi, même si je n'étais pas vraiment fan de cette couleur de robe particulièrement salissante.

Après m'être méticuleusement occupé de mon propre cheval, je le scellai, le bridai puis le montai. Il était ravi de pouvoir enfin se dégourdir les pattes après être resté debout pendant de nombreuses longues minutes. Nous partîmes vers un des chemins indiqués que je connaissais assez bien pour l'avoir emprunté à de nombreuses reprises. Je connaissais en fait toutes les ballades à cheval possibles et imaginables par coeur pour les avoir longuement parcourues en sa compagnie, et nous ne nous en lassions toujours pas, le plus important étant de pouvoir se promener, changer un peu de l'air lourd et étouffant de la ville de New-York. Moi en particulier, Ronaldo n'étant pratiquement jamais allé à New-York, en fait.

Je coupai la route que nous étions censés suivre par un chemin que j'avais découvert récemment par hazard, et accédai plus rapidement à un endroit que j'aimais beaucoup. Une sorte de parc calme, presque jamais fréquenté, et réservé la plupart du temps aux cavaliers ce qui nous donnait pas mal de liberté. L'endroit était simple, sans artifice, et bien propre. C'était agréable de se promener dans cet environnement serein avec pour seul bruit de fond les oiseaux et le bruit des sabots du cheval sur le sol. Cliché, mais tellement bon.

Je croisai justement en chemin Eric, qui semblait connaître lui aussi le raccourci. Il revenait de sa ballade, sa jument ne paraissant pas du tout rassasiée de ballade.

- Décidément, le monde s'obstine à nous faire croiser, en ce moment, dis-je d'un ton enjoué.

- Ou peut-être que tu me suis, répondit-il du tac au tac, folle comme tu es, ce ne serait pas étonnant.

J'éclatai de rire à ces mots. C'était le chose la chose la plus ridicule qu'on m'ait jamais dite. J'étais loin d'en venir au point de suivre quelqu'un, c'était plutôt l'inverse qui se passait à chaque fois. Comme si j'avais besoin de m'abaisser à suivre Eric. Il était terriblement beau, je vous l'accorde, et embrassait comme un dieu. Mais de là à le suivre ? Puis de toute façon, malgré l'incontestable beauté d'Eric, j'avais déjà quelqu'un d'autre en tête. Je ne crois pas que ce soit la peine d'en m'entionner le nom, qui me torturait déjà grandement. Plus que tout, à ce moment-là, en présence d'Eric, je pensais à lui. A cette fois où il m'avait murmuré "Ne me dis pas que tu n'en as pas envie", comme je l'avais dit il y a à peine quelques heures à un autre. A un autre. Cette idée me dégoûtait. Ce me dégoûtait que j'ai pu toucher untre personne, alors que...alors que... Je chassai immédiatement Bill de mon esprit et en revint à Eric qui s'éloignait déjà dans le sens inverse, se dirigeant vers l'endroit d'où je venais. Logique, il rentrait au manège. Je fis demi-tour et le rattrapai. Ronaldo, au lieu d'accélerer simplement le pas, partit dans un grand galop. C'était assez prévisible vu qu'il trépignait d'impatience de galoper depuis un bon bout de temps. Je réussis à le stopper net à côté d'Eric qui pouffait de rire devant ce qu'il devait qualifier de mon incompétence à contrôler mon propre cheval. Je ne me laissai pas abattre pour autant et gardai la tête haute.

- T'as le temps pour une ballade avec moi ? proposai-je.

- Non, répondit-il catégoriquement.

- Une p'tite rallonge ? J'suis sûre que ça f'rait plaisir à ta jument.

- Pas à moi.

- J'connais des chouettes endroits, insistai-je.

- Moi aussi.

- T'pourrais me les faire découvrir, alors..

- Sûrement pas ! dit-il comme si cette idée était la plus loufoque qu'il n'ait jamais entendue. (ca m'fait penser à Luna Lovegood de Hp - j'suis inconsciemment influencée ^^)

- Pourquoi tu veux pas ?

- Parce que j'en ai marre.

- Marre de moi ?

- Et de ton cheval.

- Il t'adore, pourtant.

- C'est donc pour ça qu'il passe sa vie à essayer d'me morde ?! lança-t-il sur un ton d'ironie.

- C'est ça marque d'affection. Il supporte pas faire dans les normes et préfère le faire à sa manière..

- Bien sûre !

- T'peux tout d'même pas refuser une ballade à ta jument qui n'demande que ça !

- T'comptes sérieusement me suivre jusqu'au manège ? dit-il, commençant à être irrité par mon insistance.

- S'il le faut, assurai-je.

Il soupira. Je le pris comme un signe que c'était sans espoir, fit demi-tour et partit au galop sans un mot.

Le temps passa sans prendre compte que de mon avis dans tout ça, et mon ventre commençait à grogner. Ronaldo, sans pour autant être moins fatigués qu'au début de notre promenade, commençait lui aussi sérieusement par ressentir la faim et nous finîmes par rentrer satisfaits tous les deux du moment passé ensemble. Après que je l'ai dépouillé de tout son attirail, il se rua dans son boxe que je refermai sur lui. Je rentrai ensuite à contrecoeur à l'appartement où je ne trouvai que les deux jumeaux. Je ne demandai pas où étais Julie, je m'en foutais. Je leur racontai ma matinée, ce qui ne semblait pas vraiment les intéressait mais je n'en pris pas compte, continuant mon récit.

- Dis, t'me le présenteras un jour, Ronaldo ? dit soudain Bill.

- Non, répondis-je d'un ton abrupt, après avoir failli m'étouffer avec un bout de pain.

- Et on ira s'ballader à cehval ensemble, une fois ? insista-t-il. Tu sembles tellement aimer ça..

- Si c'est c'que tu veux.

- Demain ?

- Tom ? demandai-je à Tom qui comprit tout de suite que je lui demandais de nous accompagner. Je crois que j'avais un peu peur de me retrouver seule avec Bill, à présent. Je me sentirais trop honteuse. Trop mal. Puis surtout, j'aurais trop envie de lui sauter au cou.

- Ca m'convient. Mais on n'a pas d'tenue d'équitation, puis j'suis pas hyper bon.

- M'en fous, tu viens avec.

J'envoyai alors quelqu'un leur chercher de quoi mettre qu'ils accompagnèrent pour pouvoir essayer les vêtements.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:42

Partie 80

J'envoyai alors quelqu'un leur chercher de quoi mettre qu'ils accompagnèrent pour pouvoir essayer les vêtements. Bill revint des cou-courses perturbé. Il disait être effaré du nombre de trucs qu'on pouvait trouver dans le domaine d'équitation, et surtout du prix de tous "ces trucs". "C'est parce que tu n'as pas été dans un magazin de bas étage, mon petiot."

A part leur sortie dans les magasins, nous nous fîmes rien de spécial de l'après-midi. Julie ne pointait toujours pas son nez. Cela me convenait très bien comme ça. Je commençais petit à petit à me réhabituer à la présence de Bill. Autant être en présence de lui m'avait fait frissonner quelques jours, aujourd'hui il ne provoquait en moi qu'en léger picotement aux lèvres. Enfin, pas si léger que ça, mais je n'osais pas l'admettre. Et puis je ne pouvais m'empêcher d'avoir des bouffées de chaleur rien qu'en le regardant. Nous nous retrouvions petit à petit, comme au début alors que nous ne nous connaissions. Retrouvaille avec des réflexes tout bêtes mais tellement utiles.


James nous prévint du programme qui nous entendait. Rien de spécial dans les jours qui suivraient mis à part une intervieuw à la fin de la semaine. Ensuite, nous rentrerions en Allemagne pour l'enregistrement du Cd. N'ayant pas très envie de retourner dans ce pays, je demandai s'il était possible de le faire ici, à New-York, mais il refusa net. Ah! ces gens qui n'veulent pas couper avec leurs vieilles habitudes...

Le lendemain, vers 14heures à peu près, nous prîmes donc la voiture à trois direction Princetown, le manège où j'avais décidé de les amener, qui n'était que l'ancien de Ronaldo. Ils nous avaient gentiment dit qu'il était préférable pour lui d'aller voir ailleurs, suite à un bête accident. Tant mieux, désormais, j'étais plus proche de lui. Ce n'était pas le manège habituel, mais j'étais bien obligée de les y emmener, tout d'abord parce que je ne voulais pas qu'ils voient Ronaldo, ensuite et surtout parce que celui de New-York était exclusivement privé. Princetown était à une heure de la ville, ce qui nous laissa bien du temps pour discuter de la journée qui s'offrait à nous. Je sentais que Tom n'était pas à l'aise tandis que son frère semblait soucieux.


Ce manège était un bel endroit que Sebastian avait voulu fonder pour lui et ses amis de l'époque dans sa période "follie des chevaux". Notre père avait accepté l'idée avec amusement, et avait recruté un tas de personnes pour s'en occuper. Aujourd'hui, un tas de gosses de riches venaient y prendre des cours. Il y avait de tout : Poney, chevaux, gentils, difficiles, grands, gros...Bref, de quoi trouver son bonheur. Seul le prix n'était pas bien réjouissant pour certains, mais cela en valait bien la peine.

Je leur donnai les chevaux les plus gentils disponibles, deux adorables double-poneys assez faciles et qui n'avaient plus vraiment peur de rien grâce à l'habitude qu'ils avaient acquises au fil des années. Je les laissai aux mains d'employés pour les aider tandis que je partais à la recherche du cheval que je monterais aujourd'hui. Je parcourai les boxes, disant bonjour à un tel, caressant un autre. Je ne les connaissais pas tous car il y avait sans cesse des va-et-vient. Des nouveaux chevaux privés, d'autres en voyages mais qui restaient une journée, de nouveaux acquis récemment et que je n'avais par encore eu l'occasion de voir...L'heureux élu, ou plutôt élue vu que j'avais choisi une jument, était un beau cheval blanc du nom de Caïera. Comme je l'ai déjà dit plus tôt, je n'étais pas fan de cette couleur de robe, mais mon frère m'en avait déjà parlé la qualifiant de chouette à monter.

Je la préparai donc, en faisant en chemin un saut près des jumeaux qui avaient l'air de ne pas se débrouiller si mal que ça.

Je la préparai donc, en faisant en chemin un saut près des jumeaux qui avaient l'air de ne pas se débrouiller si mal que ça. Après les avoir scellés et tout le tralala, donner des conseils pour si jamais quelque chose ne se passait pas comme prévu, et tout le blabla chiant mais indispensable pour des débutants qui s'apprétaient à partir en ballade, nous nous mîmes en route. Au pas, pour commencer, avant de partir au trot. Ils avaient un peu du mal au début, et Tom n'arrêtaient pas de se plaindre d'un mal de chien aux fesses au début, mais ils finirent par trouver leur rythme. Moi devant, suivie de loin par Bill parce que Caïera avait une forte tendance à shotter, puis par Tom.

Bill me faisait la gueule, vexé que je ne lui ai pas présenté Ronaldo. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il attachait autant d'importance à un cheval...


- Mais pourquoi t'as pas envie que je le voies ? interrogea-t-il pour la énième fois.

- Parce que, répondis-je sur un ton sec.

- Il s'est passé quelque chose ?

- Sans blague ! dis-je d'un ton ironique.

- Dis-moi quoi. J'veux comprendre, ajouta-t-il après avoir vu mon regard interrogateur.

J'hésitai d'abird avant de prendre la parole.

- Il n'a pas toujours été comme ça, aussi craintif, avançai-je. C'est alors qu'il était âgé d'à peine deux ans que...euhm...En fait, Kate tenait absolument le monter, et ça a été la catastrophe...

- Et ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Attends ! Où tu vas ? s'exclama-t-il soudain alors que j'étais partie au galop.

Fuir. Il le faisait bien, lui, fuir. Fuir la vérité. S'échapper.

Il ne s'était jamais rien passé avec Ronaldo. Rien de bien grave, en tout cas. Rien de nuisif. A partir de ses deux ans, comme je l'avais dit plus tôt, il avait juste commencé à devenir de plus en plus craintif, sur la défense. Il l'étai déjà, à la base, mais pas autant. Pas aussi catégoriquement méchant, à ne pas laisser quiconque qu'il ne connaisse pas l'approcher de trop prêt, sauf en ma présence. Maintenant, il n'y avait pas lieu de se demander pourquoi, ni comment, il était ainsi et je l'aimais comme il était.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:42

Partie 81

J'étais partie au galop, bientôt suivie par mes compagnons, leurs chevaux respectifs suivant plus Caïera que leur propres cavaliers. Ils avaient l'air de souffrir, n'ayant jamais pratiqué cette allure. Dans un grand élan de bonté d'âme, je revins au trot pour qu'ils puissent respirer.

- Tu sais c'est quoi le problème de Ronaldo ? s'énerva Bill sans vraiment me poser la question. C'est pas une question de Kate ni quoique ce soit. C'est Toi le problème. Toi qui ne supporte pas qu'on le touche, qu'on l'approche. C'est toi qui lui communique ton stresse des inconnus, ta crainte des autres, ta défense.


- Ridicule.

- Non, alex. T'es une fille hyper sociable, et tout. Mais ce n''est qu'une image. La vraie alex, celle que j'ai pu apercevoir en Allemagne, tu la caches, tu n'veux pas la montrer. Et ton cheval fait pareil, en quelque sorte. T'as peur qu'on le touche pas parce qu'il ne le supporte mais parce que Tu ne le supportes pas. Parce qu'il représente une partie de toi, une partie de ta vie que tu veux garder pour toi. C'est pour ça que je tiens tant à le rencontrer. Le cheval en lui même, je m'en fous. Mais c'est parce qu'il est toi, en quelque sorte, que je veux le connaître.

Je ne répondis pas. Il n'y avait rien à répondre à ça. Bill m'avait lue comme dans un livre ouvert, il avait su comprendre ce qu'il se passait réellement dans ma p'tite tête mieux que quiconque n'aurait pu le faire. Il avait réussi à me comprendre, à mettre le doigt sur ce qui foirait, sans même que moi je n'y parvienne. Je ne m'étais jusqu'alors jamais avouée que le problème ne venait pas de cet animal, mais bel et bien de moi. Non, je ne voulais pas que tout le monde me connaisse. Je ne voulais pas que tout le monde sache qui je suis. Et je ne voulais encore moins m'ouvrir aux autres, m'attacher à eux. J'avais trop eu mal, et on s'était trop de fois jouer de moi pour que je n'aie à nouveau confiance. Et mon coeur, au moment de se refermer sur lui, s'était écrié : Plus jamais. Plus jamais je n'aimerai. Plus jamais on ne me touchera. Comme on ne touchera pas à ce cheval.

Il y a avait deux êtres qui avaient su me comprendre jsuque là. Ronaldo, celui qui me protégeait, et Bill, celui qui avait trouvé la clé. Celui qui n'me redonnera pas le sourire en lui-même, le vrai, mais qui réussira à reprendre un peu de confiance en les gens. A aimer réellement. Parce que désormais, je savais que je pouvais me reposer sur lui, qu'il réussirait à me comprendre, et à m'aimer comme il le fallait.

Ca fait un peu cucul de dire ça, et je m'en rends compte quand j'écris ces mots. Mais c'était tellement vrai, ce sentiment de légèreté dans le coeur. Un p'tit nuage de bonheur dans la tête, nuage dans lequel je me bercais amoureusement. Et j'avais comme un poids, c'truc lourd qui me pesait sans que je ne m'en rende compte avant, un sac de noeud qui s'affaissait peu à peu, s'envolant avec les minutes que je passais à regarder Bill, à admirer Ronaldo.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:42

Partie 82

Nous nous lavâmes et changâmes sur place, pour ne pas puer dans la voiture.

Le temps devient de plus en plus instable de nos jours. Ce problème étant dû au réchauffement climatique, vous l'aurez deviné. C'est un peu comme les sentiments des humains. J'ai envie de dire éphémèrre. Le bonheur est éphèmerre. Quand nous étions rentré, sans avoir dit un mot depuis ma pseudo-dispute avec Bill, Julie était là. Dans le fauteuil. En train d'essayer de comprendre une émission américaine sur je ne sais quoi. Elle éteignit la télé et mon p'tit nuage dès qu'elle nous entendit entrer. J'avais oublié, de mon extase d'avoir retrouvé ce sentiment partagé avec Bill, qu'il y avait une autre fille dans sa vie, une certaine Julie.


Cette dernière disputa Bill, soit-disant parce que nous avions ommis de la prévenir de notre sortie. Ce n'était pas de notre faute, elle ne s'était même pas présentée au déjeuner. Elle croyait quoi, qu'on allait la supplier de nous accompagner ? Très peu pour moi. Tom et moi nous éclipsâmes en douce, laissant Bill en si charmante compagnie. Au programme : Marlboros (je comptais bien profiter de l'absence de Bill pour fumer tout mon saoul, je ne supportais pas le faire en sa présence ayant trop peur de lui abimer la voix) et Vodka. Puis parler, aussi, comme avant. J'avais ce besoin oppressant qu'on a parfois de vouloir prononcer des mots sur toutes ses pensées qui fusent dans votre tête, sur tout et n'importe quoi. Tom était lui aussi de bonne humeur, malgré son malaise que son frère se fasse engueulé à deux pas de nous.

La bouteille était encore pleine aux trois-quarts quand Bill entra dans la pièce, sans Julie, ne pus-je m'empêcher de remarquer. Sans un mot, il s'installa sur le lit en s'appuyant contre le mur. Je vins m'installer entre ses jambes, contre lui. Il ne me repoussa pas, toujours muet, et passa simplement son bras autour de ma taille. Le nuage était en train d'se reformer, n'ayant plus personne pour lui interdire de renaître.

- T'es obligée de me fumer dans la gueule ? dit-il soudain.

Merde, j'avais oublié. Tant pis. Oui, j'étais obligée. J'avais fait la connerie de piquer une cigarette à mon frère, quand j'étais petite, et depuis, je ne pouvais plus m'en passer.

J'étais bien. Vraiment bien. J'aurais passé toute ma vie dans cette pièce, avec eux, si j'avais pu. Bill me serrait contre lui, et ses cheveux me chatouillait le visage. Son souffle me caressait l'épaule. J'avais envie de lui prendre la main, mais quelque chose m'en empêchait. Il fallait que je me calme, que j'occuper ses mains qui devenaient un peu trop indépendante à mon goût. Elles avaient effleuré à plusieurs reprises celle de Bill sans que je ne leur en ai donner l'occasion. Je saisis alors mon portable que je commençai à tripoter. Il profita de mon inattention pour tirer une taffe de ma cigarette que je tenais négligemment en l'air, ne se privant pas de frôler ma peau avec ses lèvres. Je frissonai à ce contact, retirant immédiatement la malheureuse dévastatrice de sa bouche, sous sa moue boudeuse. Tant pis. Il n'avait pas le droit d'y toucher à ce truc, lui. Il était trop précieux pour se laisser détruir.

- Alors ? demanda soudain Tom.

- Elle pleure.

- Et ?

- Elle ne veut pas me laisser entrer dans la chambre.

- Tu dors avec nous alors ? demandai-je, déjà excitée à l'idée de pouvoir à nouveau me pelotenner dans ses bras.
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Partie 83

Je posai ma main sur sa cuisse, ou plutôt le tapai "amicalement" comme il l'avait fait plusieurs jours plutôt. Je m'en rappelle bien, ça m'avait rendue folle. Et ca me rendais encore folle de poser moi ma main sur sa cuisse à lui. Sauf que ce qui devait être à la base une tape se changea sans le vouloir en une caresse. Je me demandais si son cœur à lui était lui aussi sur le point d'exploser, s'il sentait ce même bombardement dans la tête. Je ne saurais dire, n'osant le regarder de peur de..De quoi au juste ? Tout ce que je pourrais dire, c'est que Tom avait senti que quelque chose se passait, et qu'il quitta la pièce. Ce devait être ce pouvoir qu'on les jumeaux de se comprendre mutuellement sans se parler, ni même se regarder. Il prétexta donc une envie pressante de boire et quitta la pièce. Je voulus me lever pour l'accompagner, mais Bill me retint. Je ne dis rien et me lovai à nouveau dans ses bras, contente qu'il n'ait pas voulu que je parte.

Nous ne fîmes rien, nous contentant de nous serrer fort l'un contre l'autre. Profitant de Sa présence. De l'air que nous respirions à deux. Respirant les douces effluves qui s'échappaient de son corps, sa vie, mon envie. Ce souffle, souffle qui me susurrait des mots d'amour dans le creux de l'oreille. Parce que Bill n'avait pas besoin de me parler, ni même de me regarder pour me dire qu'il m'aimait. Je le sentais. Je le vivais. Et j'espérais que c'était réciproque et qu'il percevait lui aussi à quel point j'étais folle de lui. J'étais bien, juste lui et moi. Pas besoin de partager des baisers, ni quoique ce soit d'autre. Juste d'être ensemble, de pouvoir se toucher, se serrer l'un contre l'autre.


Après avoir longuement traîné, Tom finit par revenir, une lueur de déception dans le regard lorsqu'il vit qu'il ne s'était rien passé. S'il savait, s'il savait combien j'étais heureuse d'être là. Je parlais de tout et de rien avec Tom. Bill, lui, jouait avec le briquet tout en fredonnantUnendlichkeit. Il suffit d’un regard pour qu’il comprenne. Il prit une cigarette dans le paquet qui traînait négligemment sur la table de nuit et me la glissa entre les lèvres. Ses doigts s’attardaient un peu trop longtemps sur mes lèvres. Je ne bougeai pas d’un poil, de peur de trembler à ce contact. Après être resté ainsi en suspens quelque secondes, ou peut-être quelques minutes, je lui donnai un léger coup de coude pour qu’il bouge. Il s’exécuta et alluma ma cigarette grâce à son jouet du moment, le briquet. Il pencha sa tête tout contre ma joue pour mieux distinguer où la flamme se dirigeait. Ou tout simplement pour se rapprocher de moi. Mon cœur criait la seconde option, ma tête, plus froide, parlait avec raison de la première option.

Nous reprîmes la conversation là où nous l’avions laissée, Tom s’allongeant sur le lit à nos côtés. Je me détachai quelque peu de Bill, même si je ne pouvais m’empêcher de le toucher, de quelconque manière que ce soit. Epuisé et voyant que nous ne comptions pas nous séparer l’un de l’autre, Tom alla jusqu’à proposer d’aller dormir avec Julie. Cela réveilla d’un coup Bill qui se précipita presque sans un mot dans sa propre chambre, me laissant seule dans cet immense lit. Avec Tom. Il me lança quand même au passage un baiser volé, puis ferma la porte sur lui. Son frère fit comme si de rien n’était, et nous étions à peine installé au chaud sous les couvertures qu’il prononçait déjà le nom de Cherryl.


- On la reverra, dit ? On la reverra ?

Je lui déballais tout ce que je savais d’elle, c’est-à-dire très peu, mais il en voulait encore. Loin d’être rassasié, il me posait mille et une questions sur cette fille qui l’obsédait tant. Je finis par lui inventer des histoires plus loufoques les unes que les autres qu’il gobait sans ciller. Il paraît que l’amour est aveugle. Non, Tom était juste assez naïf pour croire tout ce que je lui racontais. Je ne désirais qu’une chose : Rejoindre les bras de Morphée et rêver de B…De beaux garçons…Mais il n’était pas de cet avis et s’était soudain mis en tête d’aller la retrouver maintenant. Cela probablement dû au fait que je lui ai dit par inadvertance qu’elle était en fait Allemande. Dingue comme il pouvait naïf ! En attendant, il était occupé à me secouer pour que je me lève.


- Allez ! S’teup’ ! De toute façon, tu n’dormiras pas d’la nuit, j’te connais bien Alex, tu tiens pas en place à cette heure-ci !

- Pas ce soir, Tom.

- S’il te plaît, j’f’rai tout c’que tu veux après !

- Y’a presque aucune chance qu’on la croise, tu l’sais, ça ?

- M’en fous, j’veux au moins essayer.

- New-York est une grande, grande ville.

Il ne répondit pas à ma dernière phrase, me lançant à le place le premier jeans à moi qui lui trainait sous la main ainsi qu’un tee-shirt. Par chance, ils étaient propres. Je les enfilai à toute vitesse, juste parce qu’il me faisait pitié à vouloir retrouver sa belle, excité comme tout à l’idée de la revoir. Parce qu’il y croyait, en plus. Bon d’accord, je savais exactement où on pourrait la trouver, mais elle serait probablement avec Eric, et je ne me faisais pas vraiment une joie à l’idée de le revoir…Mais son air battu m’avait fait céder, contente de le voir déjà accro à une fille qu’il ne connaissait même pas…

Je l’emmenai tout de suite au Queen, le seul endroit en fait où je les avais jamais croisés, et où ils passaient assez souvent leur week-end. Je me demandais bien d’ailleurs qu’est-ce qu’ils trouvaient à cet endroit pour y passer tout leur tems, mais je me gardai bien de leur poser la question. Je sentais bien que ce n’était pas le genre de questions à leur poser, je ne sais pas trop pourquoi, c’était comme ça et puis c’est tout. Tom remarqua sa dulcinée dès qu’on entra dans la pièce principale, à croire qu’il était doté d’un radar surpuissant. Moi, je mettais en général à peu près vingt minutes ici pour repérer la personne que je cherchais. Il saisit soudain mon bras pour aller jusqu’à elle, trop timide pour oser l’aborder tout seul. La converstation s’engagea d’elle-même, et tout se passa pour le mieux. Tom me lança juste un regard noir qui voulait tout dire lorsqu’il apprit qu’elle ne parlait pas un mot d’Allemand. Et qu’elle n’aimait pas particulièrement les Chipolatas aux noisettes et au Culu-culu. Mais j’trouvais que ça sonnait bien, Culu-culu. A prononcer Coulou-coulou, pour ceux que ça intéresserait.

C’est elle qui proposa d’aller boire un verre tous ensemble, ce qui incluait Eric, bien entendu, jugeant l’endroit trop bruyant pour entretenir une conversation digne de ce nom. Eric accepta cependant à contrecœur mais il ne pouvait rien refuser à son amie. Aucun de nous deux n’était donc joyeux à la perspective de passer la soirée en la compagnie de l’autre, mais nous étions bien obligés. Sa sœur, Vicky, n’était pas là ce soir là. Il ne prit pas la peine de m’expliquer pourquoi, je ne le lui demandai pas.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:43

Partie 85

Le duclex, le bar qu’elle avait choisi était sympa. Dans un décor rétro, des tas de gens à l’allure plus ou moins déjantées discutaient tranquillement, chacun avec un verre contenant une substance bizarre devant lui. Tom savait à peine parler Anglais et pourtant il arrivait à communiquer avec Cherryl. Je sais pas comment ils faisaient pour se comprendre, mais ça paraissait assez simples. Pour eux en tout cas. Y’a des trucs, comme ça, qui ne s’expliquent pas. « Le joie, les rires, la vie, appelez-ça comme vous voulez, peut-être un excellent traducteur parfois ». Un peu d’magie d’en l’air.

Eric ne m’adressait pas la parole, préférant s’immiscer dans la conversation des deux autres. Tant mieux, je n’avais nullement l’intention d’essayer d’engager une conversation avec un type qui n’en voulait pas. J’avais déjà remarqué en entrant dans le bar un gars qui paraissait plus ou moins normal, et je vis qu’il me regardait avec insistance. Je traversai le bar et vins m’accouder au bar à ses côtés sans me faire prier. Je le laissai me payer un verre en faisant bien attention à ce qu’il n’y touche pas. Habitude indispensable à acquérir. Même si Tom se trouvait à quelques mètres de là, je ne voulais pas prendre de risque. Il faut croire que passer des mois avec des drogués m’avait endurcie, me donnant des réflexes comme celui-là.


Il parla pour deux, parlant de choses et d’autres sans importance. Ca tombait bien, j’avais besoin de me distraire. J’eus tout le loisir de l’observer, de le scruter dans les moindres détails. Il n’était pas moche, mais pas canon pour autant. La trentaine, assez bien conservée. Je lui fis du charme, faisant mine d’être intéressée mais le rabroua sèchement lorsqu’il tenta d’entrer en action. Il croyait quoi, qu’il pourrait se taper une gamine de mon âge ? Non, plus personne ne me toucherait. Plus personne sauf lui. Je pouvais encore sentir là où Eric avait posé ses mains. C’était assez bizarre, sur le coup, ça m’avait plu. Mais ça avait eu l’effet d’une bombe à retardement. Maintenant, je pouvais ressentir la douleur, puis surtout les remords. En fait, je ne m’avouais pas que ça m’avait fait mal d’avoir couché avec lui. D’avoir couché avec un autre. Et quand j’y pense, je ne m’avouais pas beaucoup de choses à cette époque. Je me rappelai à ce moment-là, alors que je fixais mon verre multicolore en me posant toutes ces questions sur Bill, sur Eric, une brève conversation que j’avais eue avec Cherryl justement, quelques semaines avant que je n’entre en cure de désintox. Ou quelques jours. Pas longtemps avant, en fait. C’est un peu elle d’ailleurs qui m’avait aidé à ouvrir les yeux sur la réalité, même si ces quelques mots n’étaient pas si exceptionnels que ça. Mais ils avaient réussi à déclenché quelque chose quelque part au fond de moi, un truc qui m’avait fait réagir.

J’étais, à ce moment-là, complètement défoncée à la coke ou à l’héro, j’sais plus trop, mais je me souviens encore très clairement des phrases qu’elle avait prononcées.

- Pourquoi tu t’laisses mourir ?

- Parce que c’est mieux comme ça.

- Ah, tu crois ? Tu crois pas qu’il s’rai temps que t’ouvres les yeux pour te sortir de cette merde ?

- J’peux pas. ‘Puis j’préfère les garder fermer que de r’cevoir trop d’vérités à la gueule.

- Il parait que les aveugles voient mieux que nous ces choses là.

- J’suis pas aveugle. La vie est juste plus belle peinte en noir. On n’voit pas les tâches, y’aura plus jamais de tâches maintenant.

- Un jour ou l’autre, la peinture coulera.

Elle était partie sur cette dernière phrase, me laissant avec mes « Peu importe, peu importe. Là j’suis bien. » Même si je n’l’étais pas. Et que je le sentais bien. J’persistais à fermer les yeux, chaque fois un peu plus fort, chaque fois un peu plus longtemps. J’étais persuadée que je devais être comme ça, que je ne pourrais plus jamais me sentir mieux, plus jamais en sortir de cette merde. Que c’était la seule vie qui pouvait me convenir, aussi. Après ça, j’m’étais perdue. Là, dans mon pays à moi, c’lui des rêves, ou des cauchemars, il n’y avait pas vraiment de différences à vrai dire. J’connaissais pas les rêves comme vous les voyais, les jolies bulles qui font rêver justement. Non, les miens étaient peuplés de trucs noirs ou gris, et les nuages verts pleuraient de la poudre blanche. Poudre que je respirais à plein nez pour mieux m’enfoncer dans le ciel mauve de ce p’tit monde. Il y avait un bourdonnement constant, un peu comme celui qu’on entend aujourd’hui dans les villes, mais en plus accentué. En beaucoup plus fort. Oppressant. Incessant. Les fleurs, cruelles, me transperçaient le corps et les plumes me griffaient, les oiseaux crissaient gaiement à mes oreilles des mots de haine. Mais j’étais mieux, c’était la meilleure chose que je pouvais faire. Respirer cette neige à l’apparence si douce, et qui me tombait systématiquement dessus. Puis je voyais plus le sourire sournois de Sony, après. Ni même ses mains qui me parcouraient le corps. Parce qu’il y avait ce voile blanc devant mes yeux, parce que je nageais dans l’arc-en-ciel noir de mon pays.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:43

Partie 86

Après cette soirée, j'étais partie en Alabama. J'aimais tout simplement bien le nom, Alabama, il m'avait tout de suite plus lorsque l'hôtesse de l'air avait annoncé le départ imminent de ce vol là. Lorsque j'avais annoncé à Diana qu'on partirait là-bas, elle m'avait lancé un regard exaspéré, et ses yeux criaient "Encore une des ses gamineries, cette fille me rendra folle !" Je m'en foutais, la neige me permettait de pas les voir, ses yeux, y'avait ce voile blanc devant mes yeux qui la masquait. Au fond, c'est comme ça, qu'elle fonctionne, la neige. Elle est belle. Brillante, magique. Douce, aussi. Elle virevolte gaiement autour de vous, son p'tit sourire qui vous paraît si beau aux lèvres. Alors vous vous pelotenner dedans, et c'est agréable. C'est bon, c'est doux de se baigner dans ce semblant de magie. Ces étoiles qui vous tombent du ciel. Et vous regardez ces milliards de flocons qui vous tombent doucement à la gueule, en douceur, vous les respirez à plein poumons, et ils vous voilent gentiment la gueule. Tout n'est que brouillard blanc, brouillard de magie. C'est après que vous vous rendez compte que vous avez eu tort de plonger dedans. Parce que le froid arrive, suivie de près par la douleur. Et vous voulez quitter cet endroit, partir loin, rentrer dans la réalité, mais ce brouillard qui semblait si magique devient cynique et vous empêche de voir où vous mettez les pieds. Peu de gens les mettent au bon endroit. La plupart des gens se perdent dans toute cette beauté devenue cruelle, ce faux-semblant de joie.

La seule manière de s'en sortir, c'est que quelqu'un vous prenne par la main, et vous sorte de là. Et depuis, vous ne vous séparez plus de ce sentiment amer d'avoir été trahi par c'truc qui vous avait paru si agréable. D'ce sentiment d'avoir été trahi par vos proches qui vont ont amené dans cette merde. Le pire dans tout ça, c'est que vous finirez un jour par remettre les pieds dehors, et de respirer cette neige, malgré les recommandations de vos vrais amis, ceux qui veulent vous aimer, malgré c'goût amer qui est toujours là. Parcer que c'est trop tentant.



Voilà le flux de pensées qu'avait provoqué en moi ce pauvre type. Je le laissai alors en plan, ayant grandement besoin de mettre un peu d'ordre dans mes pensées, ayant la ferme intention de rentrer chez moi. Je n'en pouvais plus de cet endroit, de cet Eric qui se tenait si près de moi, et de Cherryl qui me rappelait...Qui me rappelait cette époque là. Ce passage de ma vie que je préfère oublier. De ce pauvre type avec son regard devenu pervers. Tom ne protesta bizarrement pas. Il allait de toute façon la retrouver demain, pendant que j'irais avec Bill au défilé de Dolce et Gabbana prévu le lendemain. C'était la nouvelle collection, fixée depuis un bon bout de temps, et je me devais d'être présente. C'étaient des grands amis à mon père et qui m'adoraient soi-disant. Je n'en croyais pas un mot, mais j'y allais tout de même.

Bill, qui n'avait jamais vu de défilé de sa vie, m'avait supplié de m'accompagner. Il ne demanda même pas à Julie de venir avec, et elle ne fit rien pour non plus. En entrant dans le hall, je pris deux verres au vol d'un serveur qui circulait entre les nombreux invités et en tendis un à Bill. Il était étonnemment froid cette après-midi là et parlait rarement. Je comptais lui faire boire pour qu'il se détende quelque peu, ce n'était pas bon pour image de me présenter accompagnée d'un gars dans cet état là.

- Bois, ordonnai-je

Il me lança un regard noir avant de le boire d'un cul-sec et de prendre un second verre. Ce n'était pas dans ces habitudes de boire aussi rapidement, et cela m'inquiétait tout de même un peu. Je lui fis signe de ralentir la cadence mais il n'en prit pas compte. Lorsqu'il eut fini son troisième verre, il me lança avec un regard amer et dans la vague :

- J'suis au courant pour toi et Eric.

Je venais de prendre une douche froide. Il n'y avait pas meilleur expression pour décrire ce que je venais de recevoir. Tout mes membre se raidirent et je commençais à attraper la chaire de poule. Comment avait-il pu être au courant ?! Je feignis l'indifférence. Il n'en prit pas compte et me commença à m'engueuler. Quoique, engueuler n'étais pas vraiment le mot car il me parlait d'un ton calme, posé et surtout froid, me fixant droit dans les yeux, sans ciller. C'était pire que s'il m'avait fait tout un scandale au milieur de cette foule de gens issus d'un mileu huppé. Bien pire, parce qu'il me touchait juste aux endroits sensibles. J'avais envie de pleurer, de le voir là, entrer de me sortir mes quatre vérités en pleine face, et sur un ton aussi calme. Il finit par une phrase que je redoutais :

- Tu m'dégoûtes.

Bam. En plein coeur. En pleine face. J'avais envie de lui crier que mo aussi, je me dégoûtais, et que lui aussi il me dégoûtait avec sa Julie de merde. Je m'en passai et essayai de continuer de jouer sur l'indifférence :

- Pourquoi tu fais tout un plat pour ça ? J't'appartiens pas, que je sache.

- Moi non plus, j't'appartiens pas. Et pourtant, tu n'manques pas d'me faire une scène dès que tu l'peux.

- Une scène ? Ah oui, et c'était quand la dernière ?

- J'vois bien que t'es jalouse..

- Jalouse ? Moi ?! T'rêves trop mon p'tit gars !

Je profitai de la venue de Sara, une connaissance, pour esquiver la réponse de Bill, feignant m'intéresser aux conneries que me racontait cette pauvre fille. Je venais de trouver l'échappatoire à cette conversation qui devenait sérieusement pénible. Bien sûre que j'étais jalouse, ça me rendait malade de le voir avec une autre. Mais il s'attendait à quoi ? Que je lui saute dans les bras ? Que je m'excuse devant lui ? Que je lui dise que je regrettais ? Qu'i rêve ! Il pouvait toujours courire pour je fasse quoique ce soit...C'était peut-être ça mon problème. J'attendais des autres qu'il fasse tout à ma place, que ce soit eux qui fassent le premier pas quand on parlait de sentiments. De vraies relations, celles qui n'avaient rien à voir avec le sexe pure et simple. Et c'est pour ça que tout avait toujours foiré.

Bill était un sociable. Même s'il ne parlait quasi pas un mot d'anglais, il avait réussi à échangé deux-trois mots avec certaines personnes. Je l'observais de l'endroit où je m'étais installée avec cette Sara qui n'en finissait pas de parler de ces petits problèmes personnels. Il parla ensuite avec mon père. La conversation dura plus longtemps qu'avec les autres. Beaucoup plus même, normal vu que mon père parlait lui aussi Allemand. Bill avait l'air soulagé d'avoir trouvé quelqu'un parlant enfin sa langue natale. De peur que mon père ne dise quoi que ce soit de travers, j'allai reprendre Bill dans la mêlée, bras-dessus bras-dessous. Bill affichait un sourire en coin, sans vouloir me le justifier ce qui m'énervait au plus haut point.

Le défilait ne tardant pas à commencer, nous allâmes nous installer notre place habituelle, au premier rang. Je me rappelle encore la première fois que j'étais venue ici. J'avais 6 ans à l'époque, et j'étais émerveillée par tous ces mannequins si belles et si grandes, et j'avais décidé que j'en ferai moi aussi en faire partie. Mon rêve s'était vite vu réalisé, sauf que je faisais partie de la collection junior. Je ne m'étais jamais autant amusée que ce jour-là, avec un sentiment de supériorité de faire partie de cette communité privée et très fermée que sont les mannequins.

Papa s'installa à mes côtés et engagea la conversation :

- Diana m'a dit que tu ne faisais plus grand chose, en ce moment.

- Bien sûre que si, j'ai le Cd, j'ai Ronaldo...

- Et tu comptes reprendre quand les cours ? Ca doit faire deux-trois semaines que tu n'en as plus eu, je le sais bien...

- Dès qu'on aura enregistré le Cd.

- J'ai entendu parler d'une école très bien, et le directeur, un très bon ami, serait ravi de t'admettre chez lui. Quand tu le désires, même, surtout que tu es bien avancée dans le programme scolaire..

- Tu veux que j'ailles à l'école ?

- Une école privée, bien entendu !

- A l'école ! !

- Oui, à Chilton. Tu connais ? Une école très prisée, en ce moment. Le p'tit Eric y a même fait ses études.

- J'm'en fous du nombre de célébrités qui y sont passées. J'ai toujours eu des cours à la maison, j'vois pas pourquoi ça changerait.

- Ca t'permettrait de te stabiliser un peu, tu crois pas ?

Heureusement, la conversation coupa court et le défilé débutait enfin. Les vêtements qu'ils proposaient étaient tous plus dingues les uns que les autres, mais j'avais pu remarqué dans le lot deux ou trois trucs qui m'iraient bien. Je frôlais sans arrêt, et presque sans le vouloir, le bras de Bill qui gardait son sourire aux lèvres. Il ne tenta rien, ce qui me vexa pronfondément. On était dans le noir, assis l'un à côté de l'autre, sans aucun signe de Julie ni même de Tom dans les parages, il aurait pu au moins s'approcher un peu de moi...

Après le défilé, nous retrouvâmes sous l'insistance de Papa les stylistes, qui essayèrent de me persuader de défilé pour eux à la prochaine occasion. Je n'avais nullement envie de retourner dans le milieu du mannequinat, mais j'acceptai avec joie une séance de photos pour des publicités. Ca faisait pas mal de temps que je n'en avais plus fait, et ça me permettrait de m'occuper la journée du lendemain.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:44

Partie 87

Après le défilé, nous retrouvâmes sous l'insistance de Papa les stylistes, qui essayèrent de me persuader de défilé pour eux à la prochaine occasion. Je n'avais nullement envie de retourner dans le milieu du mannequinat, mais j'acceptai avec joie une séance de photos pour des publicités. Ca faisait pas mal de temps que je n'en avais plus fait, et ça me permettrait de m'occuper la journée du lendemain.

La soirée se termina tard, et Tom et Julie dormaient déjà lorsque nous rentrâmes à l'appart'. Je mourrais d'envie de rester avec Bill, dans le salon, mais il s'était précipité dans sa chambre, allez savoir pourquoi. Etait-il encore vexé que j'ai couché avec Eric ? Ce qui m'énervait le plus dans cette histoire, c'était que je regrettais de l'avoir fait, je regrettais d'avoir touché un autre alors que je n'en avais nullement envie...Et je ne pouvais pas lui dire.

Le lendemain, direction Aquae studio, là où la séance de photos était prévue. Bill m'accompagnait une fois de plus, ne supportant pas l'idée de ne pas me voir plus de deux heures. Genre, il en fallait beaucoup plus, de temps, pour une séance photos. Surtout pour des gens aussi exigents que ceux de Dolce et Gabbana. Il fallaut d'abbord attendre une demi-heure dans les loges, le photographe ayant du retard. Cela ne me dérangeait pas, surtout que j'étais en avance. Tout ça pour vous montrer combien je m'ennuyais, même avec Tom et Bill à mes côtés. A cause de Julie, elle cassait vraiment l'ambiance.

On voyait tout de suite que ce n'était pas un habitué de ce milieu. Il resta en fascination deux bonnes heures devant l'énorme choix dans les cosmétiques, puis devant tous les vêtements tristement pendus à leurs ceintres. Ensuite, il me scruta le moindre geste qu'exécutait la maquilleuse venue s'occuper de moi, la moindre parcelle maquillée de mon visage, émerveillé devant la splendeur que je venais de devenir. Mmh, les bien-faits du make-up...Je ne sais pas ce que je serais devenue sans lui ! Non pas que j'étais moche sans, j'avais même un beau visage. Seulement, j'étais magnifique lorsque je me maquillais quelque peu. Vraiment. Et je ne dis pas ça par narcissisme, c'était la vérité. Même les plus grands s'étaient extasiés devant moi, c'est vous dire...Merde, je devenais la salle peste narcissique que j'étais avant, celle qui ne pouvait s'empêcher de se vanter devant les autres...Heureusement, ces pensées que je venais de formuler dans ma tête ne restèrent que de l'ordre des pensées.

Après, j'avais dû m'habiller de vêtements quasi immetable, je me demandais bien d'ailleurs qui pourrait porter un jour des trucs pareils, puis je me préparai à poser, suivant les ordres que me dictaient ce photographe détestable que se croyait au dessus de tous. Je retrouvai tout de suite mes anciennes habitudes, et étais déjà bien à mon aise. Bill, lui, restait en retrait.

Durant une heure et demi plus ou moins, je dus poser dans toutes des poses difficles à tenir, et j'étais toute courbaturée lorsque je pus enfin rentrer dans la loge. Pas de trace de Bill nul part. Il devait être parti se prendre à boire ou à manger en bas, et il ne tarderait pas à revenir. Je m'empressai de me changer mais n'eus pas le temps de me démaquiller ni même de me décoiffer que Diana entrait en trombe dans ma loge.

- Ton amie Julie a eu un accident, Bill est à l'hôpital !

- Qu..quoi ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ? réussis-je à dire, sous le chox.

- J'en sais rien, il est parti parti rapidement, il n'a pas eu le temps de me dire ce qu'il s'est passé.

- C'est à quel hôpital ?

- Ste Anna !

Je pris mon sac en vitesse, laissant ma veste et mes affaires à Diana et courus jusqu'à la voiture qui m'attendait heureusement pas loin de l'entrée. J'essayai d'abord de téléphoner à Bill, mais il répondait occupé. Je recommençai plusieurs fois avant d'essayer sur le portable de Tom. Répondeur. Merde ! Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver ? !

J'arrivai en trombe à l'hopital, me dirigeai immédiatement dans le coin des urgences que je connaissais assez bien pour y avoir passé plusieurs nuits, je vous passe les détails. Je repérai facilement les jumeaux dans un couloir moins agité que les autres, celui de la réanimation(là où les patients se réveillent). Tom était assis sur un banc, s'appuyant sur ses coudes, les yeux rivés sur le sol. Ses dreads et sa casquette m'empêchaient de voir l'expression de son visage. Bill, lui, marchait de long en large dans le couloir, se tortillant les mains, une expression d'anxiosité mêlée à l'épouvante et à la tristesse sur son visage. Ses yeux étaient rouges, bouffis, et son maquillage avait coulé. Je sentis mon coeur se serrer rien que de le voir dans cet état.

Il leva brièvement les yeux avant de les baissai et de se détournai. Je courus jusqu'à lui et le pris dans mes bras. Il était d'abord tendu, mais ses muscles finirent par se relâcher et il appuya sa tête contre mon cou. Je sentis des larmes lentement couler sur mes épaules.


- Ca va aller, Bill, chuchotai-je pour le rassurer, même si je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu se passer.

- Non ça ira pas ! s'écria-t-il soudain en me repoussant. Tout ça c'est d'ma faute, c'est d'notre faute !

Il s'élança alors et disparut dans un couloir. Tom me fit signe de la tête de ne pas le suivre et j'allai m'asseoir à côté de lui sur le banc. Ses traits étaient tirés, et il paraissait encore sous le choc. Il m'expliqua en deux-trois mots ce qu'il s'était passé. Il était dans le salon, en train de regarder tranquilement la télé quand il avait entendu un grand Bam ! venant de la salle de bain. Inquiet, il s'était précipité dans la pièce et avait trouvé Julie, inconsciente, une boîte de somnifère vide à côté d'elle. Il avait d'abord essayé de la réveiller, mais en vain, alors il avait appelé les urgences, puis son frère.
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Partie 88

Il s'élança alors et disparut dans un couloir. Tom me fit signe de la tête de ne pas le suivre et j'allai m'asseoir à côté de lui sur le banc. Ses traits étaient tirés, et il paraissait encore sous le choc. Il m'expliqua en deux-trois mots ce qu'il s'était passé. Il était dans le salon, en train de regarder tranquillement la télé quand il avait entendu un grand Bam ! venant de la salle de bain. Inquiet, il s'était précipité dans la pièce et avait trouvé Julie, inconsciente, une boîte de somnifère vide à côté d'elle. Il avait d'abord essayé de la réveiller, mais en vain, alors il avait appelé les urgences, puis son frère.

Je le pris doucement dans les bras en lui chuchotant des mots rassurants avant de me lever et de partir dans la même direction que Bill avait prise tout à l'heure. Oui, il avait raison. C'est de notre faute, de ma faute si elle avait voulu se suicider. Si je n'avais pas été là, si je n'étais pas entrée dans leurs vies paisibles, rien de tout cela ne serait arrivé. Julie et Bill serait en train de profiter de leur temps ensemble, et moi je serais ailleurs, en train de me tuer le corps comme avant. Merde, moi qui commençait à vraiment me sentir bien, voilà ce que je me ramassais en pleine face. Comme si la vie s’obstinait à me refuser une part de bonheur…Un part de Bill. Parce que le bonheur s’appelait Bill dans mon bête cœur à la con.

[ [color=#ffffff]Musique d'ambiance [color:1882=#ffffff:1882]- Lire Tracy Chapman - Happy ]

Je n’eus aucun mal à le retrouver car il s’était réfugié dans les toilettes pour homme, le premier endroit où j’étais allée le chercher. Il était en train de se regarder dans le miroir, fixant sans ciller son reflet. Des larmes coulaient le long de sa joue, sans se soucier de la douleur qui émanait de son âme déchirée. Déchirée entre deux possibilités, hésitant entre la raison où l’égoïsme. Je lui pris la main et la serrer fort contre ma poitrine. Il ne bougea pas, pleurant de plus belle. J’avais envie de le serrer tout entier contre moi, comme si je pouvais m’imprégner de sa douleur, la lui ôter, mais je savais qu’il me repousserait, qu’il ne pourrait s’empêcher de voir devant l’image de sa Julie pâle, sur son lit, entourée de tous ces fils et tuyaux qui tentaient tant bien que mal de la maintenir envie. Il serra fort sa main moite, à m’en couper le sang puis prononça avec difficulté les mots que je redoutais tant :


- On va faire cette émission demain, puis j’vais rentrer en Allemagne avec Julie et Tom. Il vaut mieux qu’on ne se revoie plus, j’voudrais tant que tout rentre dans l’ordre, que tout sois comme avant. J’aime Julie.

En entendant ses mots, je lui lâchai peu à peu la main et reculai de lui. Je ne voulais pas le croire, je ne voulais pas l’écouter parler, prononcer ses mots-là. Non, je ne pourrai pas. Je ne pourrai pas continuer sans lui, sans son air désapprobateur à chaque fois que j’étais sur le point de faire une connerie, sans son souffle dans mon cou dès qu’il avait la possibilité de se tenir tout près de moi, sans lire le désir dans ses yeux, sans son amusement dès que je disais ou faisait un bête truc. Sans sa présence, tout simplement, sa présence à mes côtés, dans les bons moments comme dans les difficiles. Il ne pouvait pas, il n’avait pas le droit de me priver de lui. J’aurais voulu le lui dire, lui dire combien je l’aimais…Ou tout simplement lui sauter au cou et l’embrasser, encore et encore pour lui montrer combien j’avais besoin de lui, mais une part de moi savait que cela ne mènerait à rien, qu’il était désormais trop tard parce que j’allais, cette conne de Julie avait avalé ses putains de cachets, ses médicaments à la con que j’aurais dû jeter depuis trop longtemps.


- C’est la meilleure chose que j’puisse faire, Alexia, essaies de comprendre.

J’essaie, merde. J’essaie. Si tu savais comme j’essaie, j’essaie de comprendre, j’essaie d’accepter cette idée mais c’est impossible. C’est inenvisageable. Il n’avait pas le droit de me laisser, il n’avait pas le droit de partir avec elle. Ce qu’on avait vécu, c’était trop fort pour qu’il n’en prenne pas compte, pour qu’il n’essaie même pas de l’oublier elle. Elle qui venait de briser ma seule chance de m’en sortir, ma seule chance de goûter au bonheur, le beau, le vrai. Pas forcément celui qui s’appelle amour, pas celui qu’il s’appelle artificiel, celui qui vous redonne de la vie, de l’espoir. Bonheur que j’avais pu apercevoir grâce à Tom, mais surtout grâce à son frère. Le gars qui venait de prendre une place immense dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps.

- De toutes façons, on ne s’aime pas tant que ça, alors j’vois pas où est le problème.

J’étais conne. J’étais stupide. Une bêtasse d’avoir prononcé ces mots que je ne pensais pas le moins du monde. J’aurais voulu qu’il me dise que j’avais tort, que nous deux c’était évident. Mais il ne l’a pas fait. Simplement détourné la tête, une grimace sur le visage. Normal, j’avais tout fait pour refouler mes sentiments envers Bill, j’avais tout fait pour lui montrer que nous deux était égal à jamais. Que nous deux n’existera jamais, et il avait dû finir par y croire lui aussi. Même s’il m’aimait, parce que je le savais qu’il était aussi fou de moi que je ne l’étais, il avait fini par y croire, vraiment. A un tel point qu’il avait décidé d’abandonner, de choisir une fille qui ne le comblera jamais autant que moi je pourrai le faire pour lui. Oui, nous deux c’était évident. Je l’aimais tellement qu’il ne pouvait que m’aimer plus fort, lui.


- On va attendre encore un peu avant d’enregistrer le single, j’crois que ce s’rait mieux comme ça.

- Oui, ce s’rait mieux.

Non, tais-toi. Dis-lui que tu n’pourras pas l’attendre, que t’as besoin de lui. A croire que par moments, la tête et le corps se déconnectent l’un de l’autre. Et la tête a beau crier, hurler, frapper, le corps fait autre chose que ce que tu lui avais demandé de faire. C’était le cas à ce moment-là, dans ses toilettes qui sentaient toutes sortes de produits qui me donnaient envie de vomir. Parce que je la connaissais bien cette odeur, elle m’était un peu trop familière, et il m’amenait avec elle tous ces souvenirs en pleine face. En plus de l’annonce que venait de me faire Bill…

Je n’en pouvais plus. Je venais de me cogner sur le mur, à force d’avoir reculer. L’image de Bill essayant de m’embrasser, un certain matin, me revint tout de suite en mémoire. Sauf que cette fois, il n’essayait plus de m’embrasser, de me toucher mais plutôt de me fuir. De m’oublier, de se séparer de moi. De partir, s’enfuir, revenir à sa vie d’avant. « j’veux que tout soit comme avant ». Mais ce s’ra plus jamais pareil, tu le sais pourtant, que ce s’ra plus pareil…Je lui avais chamboulé sa vie comme il l’avait fait avec moi. Il m’avait sorti de ma merde, et moi, comme une conne, j’avais essayé de détruire la sienne. De le pourrir pour l’aimer plus fort. Plus, plus, plus. Toujours plus fort, toujours plus loin. J’avais toujours voulu aller plus loin, plus fort que je ne le pouvais, et je finissais toujours par m’en prendre par la gueule après. Comme aujourd’hui. Sauf qu’aujourd’hui était le jour en trop, le jour qu’il ne fallait pas. Je sentais déjà le monde s’écouler autour de moi, monde qui n’existait désormais plus. Monde qui n’avait plus d’intérêt si je ne pouvais plus le découvrir avec lui. Lui, le seul qui comptait. Le seul qui pourrait jamais me faire sourire, je le savais, je le sentais.

J’étais en train de m’affaisser sur moi-même, de glisser lentement sur le sol, à bout de force, presque vulnérable. Bill se contenait pour ne pas me prendre dans ses bras, puis il recula d’un pas. Pour se protéger, pour s’empêcher d’aller trop loin. De retomber. De revivre tout ça. Il devait prendre soin de Julie, maintenant, c’était son devoir. Il allait être plus qu’attentif, il la protègerait de tous les maux du monde, de la vie. Comme avant. Comme avant. Putain d’avant, putain de passé, comme je te hais.

Je puisai dans mes dernières forces, dans les derniers fragments de ma carapace qui me protégeait auparavant pour me relever. Je m’avançai alors vers la porte pour sortir de la pièce. J’aurais voulu le prendre dans mes bras, respirer une dernière fois son odeur. Il gardait les yeux rivés au sol, je m’attendais à ce qu’il me dise quelque chose, ou me retienne. Il n’en fit rien, droit, raide comme un piquet. Raide, dur, froid, presque distant, comme se poignard qui me mutilait le cœur, qui ne daignait pas me tuer, se contentant de me faire le plus de mal possible. Merde, pourquoi ça m’faisait aussi mal, je devais être habituée à souffrir, pourtant, j’avais déjà assez souffert comme ça pour ne plus sentir la douleur, non ? Non. Cela ne marchait pas comme ça. Au plus t’avais mal, au plus on te ferait encore mal. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Pourquoi ne me regardes-tu pas, enfoiré ? Je lui donnai un rapide baiser sur le coin de ses lèvres, brûlant les miennes. Sa bouche tremblait, ses yeux pleuraient en silence, se cachant pour cracher leur haine derrière une mèche de cheveux qui balayait son visage. Mèche qui était tombée de derrière ses oreilles lorsqu’il détourna la tête de moi. Lentement, comme si la douleur me retenait en arrière, voulant m’empêcher de partir, je quittai la pièce.

Non, ce n’était pas la douleur qui essayait de me retenir, c’était tout simplement ce lien qui m’unissait à Bill, ce besoin d’être avec lui. Je refermai la porte derrière moi et m’appuyai sur la porte, ne retenant plus mes larmes. Après m’avoir vue sortir de la pièce, Bill s’était approché de la porte, avait posé sa main sur la porte comme pour me retenir, ou me toucher une dernière fois, puis avait posé la tête contre la porte dure et froide, comme le regard qu’il m’avait lancé. J’avais entendu le léger Bam qu’avait provoqué ce geste, j’avais senti sa présence. Je crois que j’aurais pu la détecter même s’il n’y avait pas eu de bruit. J’étais trop habituée à son corps, son odeur, sa présence pour ne pas m’en rendre compte.

Une infirmière vint à me rencontre, me donnant si tout allait bien. Je lui répondis affirmativement d’une petite voix et rejoignis Tom, toujours assis sur ce banc. Avait-il ressenti la même douleur que son frère ? La même que la mienne ? Oui. Je le sentais, je le voyais de ses yeux. Dans la position que prenait son corps, toujours accoudé sur ses deux genoux. Il avait compris que c’était fini pour de bon, que cette fois on se quitterait vraiment. Qu’il fallait s’oublier, passer à autre chose.

Oublier

Dur et cruel mot. Oublier, encore et toujours le passé. Je n’avais fait qu’essayer de l’oublier, mon passé, de passer à autre chose. Mais c’était impossible, il me poursuivait, me pourchassait. Seul Bill avait réussi à me fermer les yeux, à affronter ce passé, à aller de l’avant. Je ne savais pas si j’aurais encore la force de le faire. Sans Lui. Sans Tom. Sans nos rires.

Ca tourne au dramatique, cette histoire. Ca l’était à mes yeux. Je ne voyais pas d’issues, pas d’échappatoires possibles si ce n’était que la mort. Jamais je n’avais tant désiré en finir, jamais je n’avais eu tant envie de la mort. Jamais je ne l’avais trouvée aussi belle, aussi réconfortante. Aussi douillette, joyeuse comparée au fossé qui s’installait en moi.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:45

Partie 89

Je pris Tom dans les bras, le serrai fort dans mes bras, espérant que Bill ressentirait ce contact, espérant que ce soit lui que je sois en train de prendre dans les bras. Mais je n'en avais pas fini, il fallait que je fasse une dernière chose : Julie. Elle n’avait pas bougé d’un poil. Allongée là, sur son lit d’hôpital, dans une chambre trop silencieuse. Je la regardai longuement, là, l’air si paisible sur ses draps blancs. Elle restait jolie, malgré sa pâleur. Je ne pus la comparer à un ange. Elle l’ange et moi l’ange déchu, le démon, le mal qui venait vous briser. Je me détestais d’avoir été aussi stupide.

Je ne sais pas trop ce que j’étais venue chercher dans cette chambre, peut-être l’explication à tout ça, l’explication au choix de Bill. Non, il avait raison, c’était évident qu’il la choisisse elle. J’étais qu’une conne, une pétasse de merde, une fille sans but, sans intérêt…Alors qu’elle, elle était une promesse, un trop-plein d’amour, de générosité, de douceur. Elle, elle était parfaite pour Bill. Une voix me criait encore que j’aurais pu l’être, parfaite pour Bill, mais c’était différent. J’aurais pas pu m’empêcher de continuer à lui faire du mal, j’aurais été incapable de l’aimer comme il faut.


J’avais besoin de lui parler. C’était pour ça que j’étais venue, j’avais besoin de lui dire à Elle. Que j’aimais Bill, ou je sais pas trop quoi en fait…Je sais pas trop ce que je lui aurais dit si Bill n’était pas arrivée à la porte juste avant que je n’ouvre la bouche. Il était là, sur le seuil de la porte, s’étant arrêté en chemin pour me regarder. Moi, j’essuyais des larmes, assise sur le lit de cette fille que j’avais envie de détester. J’étais là à essayer de ressembler mes idées pour lui dire combien ça m’faisait mal que ça se finisse comme ça. Je ne le lui dis rien. Ni à elle ni à lui. Je n’avais jamais rien dit à personne, pourquoi je le ferai aujourd’hui ? Et avec la personne qui causait ma douleur, mon désarroi.

Il fallait que je quitte cet endroit, que je parte d’ici, de cet atmosphère pénible, que j’arrête de penser à lui, à elle et à tout ce que je n’aurais pas ou plus. Je me levai maladroitement et quittai une seconde fois Bill qui s’était approché en silence du lit. Je lançai un dernier regard vers Tom avant de quitter l’hôpital pour de bon, me promis-je. Jamais plus je ne remettrai les pieds ici. Je pensais d’abord aller voir Ronaldo, mais je me disais que cette fois, il ne réussirait pas à me rassurer. Qu’il ne suffirait pas à m’ôter cette douleur qui s’était trop vite installée. Sans le vouloir, mes pas me guidèrent jusqu’à mon frère. J’entrai dans l’appartement grâce à une clé qu’il m’avait donné un an plus tôt, pour une urgence. C’en était une, j’avais besoin de le voir. Besoin qu’il me rassure, qu’il me prouve qu’il était bien mon frère, et qu’il était près à m’aider.

Il n’y avait personne chez lui, l’appartement était complètement vide. Trop silencieux pour que je n’en supporte son mutisme. J’allai alors dans le salon, qui n’avait rien à voir avec le mien. Il était « design » également, comme le mien, mais il était tellement plus chaleureux. On s’y sentait toujours bien, à l’aise. Les appartements entiers de Sébastian étaient chaleureux, d’ailleurs, et pourtant je les avais toujours fuit. J’avais toujours eu du mal de venir ici, sans savoir vraiment pourquoi. Je ne m’y sentais pas à ma place auparavant, j’avais toujours l’impression d’être de trop dans sa vie. Sa vie d’étudiant, ne pus-je m’empêcher de penser. Oui, mon frère faisait des études. Il menait presque la même vie que toute personne normalement constituée de son âge. Un gars presque normal, à la seule différence qu’il était plus beau, et plus riche que la moyenne. Moi, j’en étais incapable, d’adopter la normalité, de faire comme les autres. J’avais ce besoin de me démarquer, d’être différente.

J’allumai la chaîne hifi pour effacer le silence mais tombai sur la dernière chanson que j’aurais voulu entendre : Ich Bin Nich’Im. Tokio Hotel passait à la radio maintenant ? Non, c’était un Cd. Depuis quand mon frère écoutait du Tokio Hotel ? Je cherchai alors la pochette du Cd, et la trouvai négligemment posée sur l’armoire à côté. Je la pris en main et lu les inscriptions qui y avaient été écrites dessus. « Tokio Hotel and Alexia, Live ». Waouh, je n’étais même pas au courant qu’ils avaient enregistré un de nos concerts. Et Sébastian s’était même donné la peine d’écouter ce que j’avais fait… Cette découverte, c’était une p’tite luciole dans mon esprit noir, un p’tit point de lumière, j’avais bien fait de venir ici.

Pas d’écouter ce Cd. Pas d’écouter les deux dernières chansons, ni même la troisième, chanson mise là au pif. Chanson de moi et Tom, à notre premier concert, pour être plus précise. Muse, joliment interprété. Moment inoubliable, notes gravées en moi éternellement. Ma voix d’abord tremblotante, mêlée à celle plus grave et sensuelle de Tom.

Puis les deux dernières, les pires, celles de moi Bill. Frei Im Freien Fall. Dès les premières notes de la chanson, mon cœur s’était emballé, je m’étais mise à trembler pour finir par tomber par terre dès que Bill avait prononcé les premières paroles. Toutes ces émotions, ces souvenirs qui me remontaient et m’éclataient à la gueule. Ces moments magiques passés avec Bill, les plus beau moments qui m’avaient paru tellement merveilleux, qui l’étaient, d’ailleurs, mais qui ne faisaient qu’attiser ma douleur, aujourd’hui, ajoutant une lame au poignard qui me tuait le cœur, cette chanson qui me rappelait trop bien que je ne passerais plus de pareils moments avec lui, que je ne le reverrai probablement plus…

Et ces mêmes mots qui me transperçaient l’esprit, qui se répétaient sans cesse en moi. Je ne le reverrai plus, je ne le reverrais plus, je ne le reverrai plus. Pus de Bill, plus d’amour, plus de réconfort.

Non, j’allais me relever, j’allais l’oublier, ou du moins réussir à tourner la page parce qu’il me serait impossible de l’oublier, d’oublier ce qu’il s’était passé, ou plutôt ce qu’il ne s’était pas passé…

C’est dans son état que mon frère me trouva. Effondrée sur le sol, en larmes, salissant son tapis beige du noir de mon maquillage et écoutant en boucle et en boucle notre chanson. Nos chansons, nos moments à deux. Il laissa tomber ses affaires et alla tout de suite me rejoindre.

Si je n’avais pas trouvé ce que je cherchais dans la chambre de Julie, j’avais trouvé une forme de réconfort chez mon frère. Il m’avait écouté calmement raconter dans les grandes lignes ce qu’il s’était passé, ce qu’il se passait dans ma p’tite tête sans broncher, sans montrer un quelconque signe de désintérêt ou autre. Il s’était même montré particulièrement attentif, attentionné envers moi, cédant à tous mes désirs, étant prêt à tout pour m’arracher le moindre sourire. Sourire qu’il n’avait pas obtenu, mais j’espérais qu’il percevait combien ça me faisait du bien d’être là, bercée dans son lit, chouchoutée. Il m’avait installée dans le lit, démaquillée avec une douceur que je ne lui avais encore jamais connue. Il m’avait ensuite coiffée, puis dorlotée, m’apportant la moindre chose que je lui demandais. Il était resté toute la fin d’après-midi en ma compagnie, et la soirée aussi, au lieu d’étudier ou de s’amuser avec ses amis.

Il organisa tout à ma place. D’abord téléphoner à Diana pour prévenir que je ne reviendrais pas à l’appartement pour la nuit, et que par conséquent, elle devrait s’occuper des jumeaux, les ramener à la maison et les nourrir. Sébastian insista pour que je n’aille pas à l’émission télévisée du lendemain pour que je n’aie pas à affronter Bill, mais je tenais à y aller. Je tenais à montrer à Bill que je pouvais me passer de lui, faire comme si de rien n’était, quoi. Heureusement pour moi, je n’eus pas à protester ni même argumenter, car il comprit vite que j’avais décidé d’y aller, et que j’irais qu’il le veuille ou non.

Ce que je fis, bien entendu. Le lendemain de cette après-midi désastreuse que j’avais passé à pleurer, à maugréer sur mon sort comme je ne l’avais encore jamais fait jusqu’à présent car je n’avais encore jamais éprouvé ce genre de douleur, Ben vint m’apporter un tas de vêtements choisis sous les bons soins de Diana qui prenait soin de mes jumeaux. Non, je ne devais plus dire « mes », mais les. Je crois que j’aurais dure à m’y faire, à accepter. J’avais déjà fait un petit pas cette nuit. Ce n’était pas dans les bras de Bill, ni de Tom, que j’avais dormi, mais de mon frère. Il m’avait serré fort dans ses bras, avait essuyé mes larmes. Et je m’étais rendue compte cette nuit-là que s’il y avait bien une personne sur qui je pourrais compter, c’était bien lui. Parce qu’il avait toujours été là, avant et après l’épisode de la drogue, qu’il était encore là et qu’il le serait toujours. C’était ça, avoir un frère, une famille. C’est les potes qu’on ne choisit pas, ceux à qui on s’attache, qu’on le veuille, ceux pour qui on compte et sur qui on peut compter. Et vice-versa.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:45

Partie 90

Je choisis un ensemble qui me mettait bien en valeur, sans en être trop provocante. Belle, et à la mode. Mon visage était encore bouffi, mais je réussis tant bien que mal à masquer ma tristesse. Je pris la voiture, pas la même que les jumeaux, refusant de me retrouver dans le même endroit qu’eux si j’en avais l’occasion, et arrivai dans les studios.

Nous étions bien entendu dans des loges séparées, ce qui n'empêcha pas Tom de venir me voir. Il me donna des nouvelles de Julie, qui s'en sortait bien. Elle pourrait sortir dans l'après-midi, juste à temps pour prendre leur avion prévu vers 23h30. Le présentateur nous retrouva pour une espèce de répétition générale où il nous expliquait ce qui allait se passer en gros pour que nous soyons déjà prêts. J’évitais la présence et le regard de Bill, restant bien cachée près de Tom. Georg et Gustav qui n’était apparemment pas au courant de ce qu’il s’était passé étaient un peu mal à l’aise mais préféraient faire comme si de rien n’était. Ils rentraient en même temps que les jumeaux.

Tout se passait mieux que je l’espérais. Je m’étais finalement assise entre à côté de Georg, au bord d’un canapé. Le public était chouette, pas du genre à crier comme des hystériques comme les fans allemandes, et puis le présentateur était sympa, presque marrant. C’est lorsqu’il nous annonça qu’ils nous avaient préparé une petite surprise que cela se corsa. Une surprise pour moi et Bill en particulier. Rien qu’à entendre nos deux noms, je me mis à paniquer, intérieurement, bien sûre, je ne pouvais rien laisser paraître pour ne pas éveiller les soupçons. Je réussis à formuler deux trois, sans regarder Bill.

- Je meurs d’impatience de voir ça ! dis-je avec un sourire hypocrite, me forçant à paraître joyeuse et naturelle.

C'était pire que tout ce que j'avais pu imaginer. Ils n'auraient pas pu me faire plus mal qu'avec leur vidéo, pas pu Nous faire plus mal. A moi, à Bill, à Julie. C'était une vidéo montage de tout un tas de moments passés avec moi et les membres de Tokio Hotel. Sauf qu'ils tentaient à cibler deux personnes en particulier : Moi, et Bill. Une horreur. Une horreur tellement elle était belle, et tellement elle était réaliste aussi.

Elle s'ouvrait sur moi, sortant de la voiture en direction de l'hôtel. Je marchais le regard fixe, droit devant, sans un regard vers le caméraman que je n'avais même pas remarqué, suivie de près par Bill. Il accélérait soudain pour arriver à ma hauteur passant mon bras autour de ma taille juste avant d'entrer dans le bâtiment luxueux. S'en suivaient toute une série de moments entre Bill et moi, ceux où nous étions évidemment proches comme les concerts, le suçon, les danses ensemble, de vidéos de mauvaise qualité prise en boîte ou même dans certains hôtel, des photos de paparazzis, etc. Ils ne prirent pas la peine de nous montrer lorsque nous nous repoussions, ou quand on se lançait des regards noirs ou autre. La vidéo se finissait sur la photo prise par les fans le soir de la fontaine. La photo où nous nous regardions droit dans les yeux, sur le point de nous embrasser. La photo à la barbe à papa.


Elle aurait été belle si les sujets n'avaient pas été nous. Elle était bien faite, la musique était bien choisie, les amoureux étaient beaux...Sauf que c'était nous. NOUS. Nous qui ne devions pas former de nous. J'avais envie de tuer le présentateur, d'extraire toute cette rage que venait de produire ce putain de film en moi, ce mal. J'avais envie de frapper sa tête victorieuse de niais de merde, avec son sourire à la con tellement c'était évident, Bill et moi, à un tel point que ça en devenait beaucoup plus douloureux. Je me devais rester stoïque. Bill se contenait aussi, je le voyais bien. Même Tom était énervé, et je voyais dans ses yeux qu'il était désamparé. Je pris la parole, ce silence pourtant court devenant insoutenable :

- Waouw ! L'gars qui a fait cette vidéo, c'est un génie. On croirait presque qu'on s'aime, Bill et moi. J'espère pour toi que Julie ne regarde pas l'émission, ajoutai-je à Bill en lui adressant le plus beau sourire de ma panoplie de sourire hypocrite.

Désolée. Sincèrement désolée, mais il fallait que je le sorte. Que je le dise. Il me lança un regard noir, et Tom eut un bizarre mouvement de recul.

- Julie ? demanda le présentateur.

- Oh la boulette ! m'exclamai-je en portant ma main à ma bouche comme le font si bien les p'tites pétasses connes au possible. Qu'est-ce que j'peux être STU-PI-DE ! Vraiment, Bill, c'est sorti tout seul.

Il ne répondit rien, baissant simplement la tête. Tom répondit deux trois mots à sa place que je n'écoutais pas. Je regrettais d'avoir fait ça, c'était vraiment bas de ma part, et je m'en rendais bien compte. Je remarquai tout de suite que Bill avait les larmes aux yeux. J'aurais voulus lui prendre la main, lui effacer ses larmes comme pour effacer mes mots, mais il était déjà trop tard. Il se leva soudain et quitta le plateau, marmonant à son frère qu'il devait la voir, qu'il fallait qu'il lui parle. Il arracha son micro et le donna à un technicien posté devant le plateau.

Dernière vision de Bill avant qu'il ne reparte dans son pays natal. Anxieux, triste, énervé ? J'sais pas trop. Il avait juste besoin de réfléchir, de rester seul face à ses problèmes. Il n'était pas allé tout de suite à l'hôpital ce soir-là. Il s'était d'abord baladé dans les rues, celles dans lesquelles nous avions passé du temps à deux à manger un hot-dog du marchand ambulant qui passait là, à parler, à ressasser les souvenirs du concert avec Tom. A deux avec Tom. A espérer qu'un jour, nous serions quatre à marcher dans ses rues, moi et Bill mains dans la main ainsi que Tom avec Cherryl peut-être. Ca aurait été bien.

En attendant, nous avions dû rester sur le plateau, avec ce con qui continuait à nous poser des questions débiles et sans intérêts. Des questions privées, surtout, qui ne concernaient que moi, Bill et le groupe. Ma vue s'éttait malgré moi embrouillée et je n'avais qu'une envie : Que tout cela cesse. Tom m'avait pris la main pour me soutenir, et, d'une certaine manière, pour soutenir sans frère. Parce que serrer la main de Tom, cela revenait à serrer une partie de Bill. le présentateur, fidèle à lui-même, fit une remarque déplacée en remarquant nos deux mains liées mais Tom le remit immédiatement à sa place d'un ton sec et froid qui ne ressemblait pas à son habituel rire dans la voix. En raison de ce petit incident, enfin petit, quel bel euphémisme !, l'émission se termina plus tôt. Nous étions tous soulagés de pouvoir quitter ce plateau.

J'étais restée le plus longtemps possible avec Tom qui n'était pas bien joyeux. Ce départ anticipé, ça nous faisait mal à tous les trois. On avait beaucoup parlé tous les deux, fait des promesses que nous ne tiendrons probablement pas mais qui nous donnaient espoir, qui apaisait quelque peu notre douleur de se quitter.
Il hésitait entre être sincère avec moi et me dire tout ce que Bill lui avait dit ou avait fait, ou ne pas aborder le sujet "nous", ou du moins en parler évasivement. Il opta pour la troisième option, me raconter évasivement ce qu'il s'était passé cette nuit, alors que je dormais chez Sébastian.

- Il était seul dans le lit, fixant le plafond de ses grands yeux fixe, à ressasser les souvenirs de ces dernières semaines quand j'suis entré dans la chambre. Je m'suis glissé dans le lit à ses côtés et j'l'ai pris dans mes bras. J'savais bien qu'aucun mot n'envolerait sa peine. J'l'avais jamais vu comme ça, aussi...Bref, on a beaucoup parlé, tous les deux. ca f'sait d'puis quelques temps qu'on avait plus été aussi proches, d'ailleurs. Et on en a déduit tous les deux qu'il valait mieux qu'on se quitte maintenant, c'est la meilleur solution pour Julie, pour lui. Il t'aimait vraiment, tu sais, et moi aussi, d'ailleurs. Pendant tout un temps j'ai même cru être amoureux de toi, comme avant. Bill et moi, on tombait souvent amoureux de la même fille, mais j'me suis vite rendu compte que cette fois c'était pas pareil. J'veux dire, les sentiments qu'il a pour toi, ils sont différents, ils sont plus fort que les miens. Moi j'n'éprouve pour toi que de l'amitier, alors que Bill...Il s'interrompit soudain dans sa lancée et me regarda un moment. Merde, j'devrais pas t'dire ça à toi...

Il n'avait pas voulu m'en dire plus, moi je n'avais plus envie de parler de ça. Enfin si, je crois que si je le pouvais, je ne penserais que Bill, je ne parlerais que Bill, je ne chanterais que Bill, mais ça me ferait trop mal. Je l'avais finalement reconduit à l'appartement avant de revenir chez mon frère à moi qui était parti je ne sais où. Il m'avait promis de ne pas tarder pour revenir à mes côtés et prendre soins de moi, mais je l'avais presque obligé à rester le plus longtemps possible à son truc, pour qu'il ne se dérange pas pour moi. Il avait apparemment dû me prendre au pied de la lettre vu qu'il n'était toujours pas rentré. Je tournais en rond depuis une bonne vingtaine quand je me décidai enfin à revenir chez moi. De toute façon, ils devaient être partis à l’aéroport, maintenant.

L’appartement était complètement vide, même les femmes de ménage étaient absentes, et pourtant, il était encore chargé de plein de trucs, des trucs invisibles à l’œil nu mais qui étaient bel et bien présents. Des sentiments, une odeur, une odeur douce mais pesante. Son odeur. Ma chambre était propre et parfaitement rangée. Le lit avait été méticuleusement fait mais quelqu’un avait pris en vitesse en coussin, froissant légèrement les draps à cet endroit là. Le mien. Sur une chaise avait été soigneusement plié un tee-shirt que je reconnus aussitôt.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:45

Partie 91

C'était un bête tee-shirt noir avec des motifs, mais pour moi, il représentait plus que ça. Il Le représentait, il représentait les moments qu'on avait passés ensemble. J'ôtai les vêtements que je portais déjà, me retrouvant en chaussettes-culotte-soutif-tee-shirt pour m'imprégner un peu plus de son odeur, de lui. Je ne sais pas trop pourquoi je faisais ça, alors que je devrais, au crontraire, éloigner ce tee-shirt de moi pour oublier. Non, je ne voulais pas oublier. Je ne voulais pas tourner la page aussi facilement. J'ouvris l'armoire et tombai sur un second vêtement qui lui appartenait : Le jeans qu'il m'avait prêté le jour où je m'étais "déguisée" en lui. L'avait-il fait exprès ? Est-ce qu'il ne voulait pas lui non plus oublier ce qu'il s'était passé entre nous ? Je l'espérais. Je l'enfilai, fermai la ceinture qui était restée dessus et me dirigeai vers la chambre d'amis prendre ce qu'il m'avait lui aussi pris : Mon coussin. Parce que j'en étais sûre, maintenant, c'était lui qui me l'avait pris.

Je restai là, un instant, le visage enfouis son coussin avant de me lever, complètement shootée à son odeur, et de quitter l'appartement, ordonnant à Ben de me conduire à l'aéroport. C'est ça que je devais faire, je devais le rejoindre et lui dire que je ne supporterais pas de le perdre, que j'avais besoin de lui. Lui dire que je l'aimais. Il me proposa d'aller me chercher des chaussures, mais je refusai net. Pas le temps, ils étaient peut-être déjà montés à bord.

Il me conduisit le plus rapidement possible à l'aéroport. Il ne s'était même pas encore arrêté que j'ouvrais la porte et sortais en trombe de la voiture. Je traversai le hall en courant comme une furie sous l'air ébahi des voyageurs, mais leur regardait m'importait peu. Seul son regard comptait, désormais. Je dépassai tous les gens pour passer le détecteur de métaux, puis la douane. Me connaissant bien, les membres du personnel me laissèrent passer sans broncher. Je m'arrêtai une minute devant le panneau qui annonçait les prochains embarquements avant de repartir, Gate 27. Heureusement pour moi, il n'était pas trop loin. Je serrais le coussin dans mon bras le plus fort possible, pour me donner du courage, pour être plus proche de lui.

J'étais resté là toute la nuit, devant cette immense fenêtre qui donnait sur la piste de décollage. Là à regarder ces milliers d'avions faire la file pour ensuite décoller, un à un, chacun vers une destination bien précise. Là à maudire ma connerie, à me maudire de ne pas avoir su arriver à temps. J'avais juste eu le temps d'apercevoir un avion de Lufthansa, une compagnie allemande, courir après le ciel et s'envoler, loin, loin de moi. Et IL était dedans. Je étais sûre, je l'avais senti. J'avais senti une partie de moi s'arracher pour s'enfuir dans la nuit, se séparer de moi et qui sait, m'oublier. Je l'avais senti partir, tout simplement.

Ben était resté là, derrière moi, assis sur un siège, à ne pas me quitter du regard. Il était resté dur, froid, sans coeur et presque sans vie, il n'avait pas bougé de son poste lorsque je m'étais effondrée sur le sol, à bout de force, à bout de mal. Il m'avait regardé m'éteindre sans ciller, sans témoigner le moindre geste de compassion. Ben, mon Ben. C'est pour ça que j'avais tant besoin de lui. Pour être là, toujours présent à mes côtés, pour me soutenir aussi durement, pour ne pas se comporter de manière hypocrite sous prétexte de me consoler. Même si j'aurais préféré qu'il m'oblige à me relever et à partir, à bouger, à faire quelque chose au lieu d'une fois de plus me lamenter sur mon sort. J'aurais voulu que quelqu'un m'empêche de pleurer sur ce que je n'ai pas au lieu de me battre pour l'avoir.

Ce quelqu'un s'appelait ce soir-là Sébastian. Je ne m'étais jamais posé autant de question sur la relation que j'avais avec Sébastian auparavant. C'était étrange, il m'avait presque ignorée toute ma vie et maintenant, il s'occupait de moi comme l'aurait fait un vrai frère. Je ne lui ai pas demandé pourquoi, mais il m'a quand même expliqué, dans les grosses lignes. Il m'a dit qu'il attendait juste que ce soit moi qui fasse le premier pas, que ce soit moi qui vienne vers lui parce qu'il savait très bien que je le repousserais s'il avait essayé de m'approcher. Il avait raison, quand on était petits, je refusais de passer du temps. Il essayait d'être gentil, moi d'être méchante. Il avait fini par abandonner, et on s'était éloignés l'un de l'autre, encore plus que ce qu'on était. Maintenant, on réapprenait à se connaître, il essayait de me sortir de ma merde.

[ Musique d'ambiance ]


Je ne le savais pas, au début. Pour tout vous dire, je le maudissais de m'avoir une autre fois abandonnée après m'avoir donné espoir. Vous comprendrez après avoir lu ce qu'il s'est passé en quoi il m'avait aidée.

C'est au millième avion qui me fit réagir. Oui, mille, précisément, je les avais comptés inconsciemment. Je les avais comptés comme je comptais les minutes qui me séparaient chaque fois un peu plus de lui. Je me levai d'un coup et refis le même chemin que j'avais fait, mais en sens inverse, en m'arrêtant dans un des bureaux d'une compagnie aérienne. Lufthansa.

- Quand décolle le prochain avion pour Magdeburg, s'il-vous plaît ? demandai-je le plus naturellement possible.

- Nous avons un avion pour Berlin dans 20 minutes, dit-elle en me regardant de haut en bas. De là, vous pourriez arriver à Magdeburg en 1 ou deux heures facilement.

- Je prends, annonçai-je sans réfléchir.

- Nous êtes Alexia de Bellefroid ? semblant soudain me reconnaître.

- O..oui, balbutai-je, étonnée qu'elle connaisse mon nom.

- Votre frère est passé il y a une heure, en déposant votre sac ici. Il vous a réservé justement une place, en première classe, bien entendu.

Merci, mon Dieu, merci de m'avoir donné Sébastian comme frère. Il avait réussi à m'aider sans s'imposer à moi, comprenant que cela ne servirait à rien, que je le repousserais d'office. Que je n'avais pas besoin qu'il me prenne dans ses bras, juste besoin de LE retrouver. Elle me tendit mon sac que Sébastian avait eu la bonne idée de m'apporter, mes billets d'avion (un pour Ben), deux valises, dont celle de mon garde du corps, bien entendu, et m'avait ordonné de me dépêcher pour ne pas manquer l'embarquement. En temps normal, j'aurais protester, mais pas ce jour-là. D'abord parce que je n'avais pas le temps, puis parce que je n'en ressentais pas -plus- l'envie, mais surtout parce qu'une bouffée de bonheur venait de me souffler à la tête, une soufflée d'espoir.

J'allais le retrouver, lui, moi, pour toujours.

Je n'avais pas fermé l'oeil dans l'avion, trop occupée à préparer ce que j'avais à lui dire, à ce que j'allais faire une fois en Allemagne. J'avais abandonné ma valise à Ben, sans prendre le soin d'enfiler des chaussures ni même de me couvrire un peu plus, je ne voulais porter que du Bill, et rien d'autre. Les gens devaient me prendre pour une folle, ils n'avaient pas tort. 'Puis j'en avais tout l'air, avec mes yeux bouffis mais soudainement scintillant d'espoir, ma tenue de gars, mon absence de paire de chaussure, mes cheveux emmelés. Ils étaient sûrement en train de se demander ce qu'une clocharde faisait en première classe de Leur avion. Moi je riais d'eux. Ce qu'on peut être con ! S'ils savaient, aussi, que j'étais une des plus riche héritière de ce putain de monde. S'ils savaient, que j'allais retrouver l'homme de ma vie, s'ils savaient combien ce même gars-là m'avait changée, m'avait fait évolué.

Je décidai de ne pas aller tout de suite chez lui, j'allais d'abord voir ma mère. Je sais, c'est étonnant, et j'étais la première surprise par ce choix de programme. Mais je ne sais pas, quelque chose me disait que je devais aller la voir, que cela changerait beaucoup de choses, que cela m'aiderait d'une façon ou d'une autre. Il était tard le soir, heure tardive due au décallage horaire, quand je me pointai à la porte de l'hôpital psychiatrique. Je leur avais téléphoné à l'avance pour les prévenir de mon arrivée, ils avaient essayé de me faire avaler que ma mère se réjouissait à l'idée de me revoir. J'y ai presque cru. Mais j'étais allé la voir.

Elle était allongée sur son lit, complètement abrutie par les médicaments. Elle ne m'avait pas reconnue, mais avait au moins fait semblant, ce qui me donna du courage, de l'espoir. Puis elle m'avait écoutée, durant une bonne heure, elle m'avait écoutée parler de ce qui m'était arrivé ces dernières semaines, et le pourquoi j'étais ici. Dès que j'eus fini, elle me prit tendrement la main. Je m'attendais à tout sauf à ce geste de sa part. Comme je ne m'attendais pas à ce que Sébastian fasse tout ça pour moi. Et la conversation que j'avais eu avec Bill lors de la ballade à cheval m'était tout de suite revenue en mémoire, là, alors que ma mère me regardait presque comme l'aurait fait une vraie mère. Enfin, je crois...Il m'avait dit que le problème ne venait pas des autres, mais de moi, il me l'avait fait comprendre en tout cas. Et il avait raison, c'était moi qui me fermait aux autres, qui créaient les tensions. Mais maintenant que je faisais le premier pas, tout s'arrangeait.

Et la conclusion s'imposa à moi : Maintenant que j'allais faire le premier pas avec Bill, tout s'arrangera. Tant pis pour Julie, il l'avait déjà oubliée, je le savais. C'était évident. C'était ça que j'étais venue chercher ici, un réconfort, la preuve de cette conclusion que j'avais inconsciemment formulée dans mon esprit. Je la quittai en lui promettant de revenir la voir le plus souvent possible, mais elle s'était déjà endormie. Je refermai la porte sur moi et descendit dans le hall d'entrée. Je me pris vite un café dans la machine pour tenir le coup jusqu'à Bill. Bill <3. Rien que d'y penser, mon coeur dansait de bonheur. Bonheur, de le retrouver, et pour de bon cette fois.

Je payai cher le taxi pour qu'il m'amène le plus vite possible à destination, renversant à l'occasion la moitié de mon café sur moi, mais je m'en foutais, j'allais bientôt Le retrouver. Je ne sonnai pas à la porte, il était trop tard pour déranger ses parents à cette heure-ci. Je contournai la maison que j'avais appris à connaître et arrivai dans le jardin, tout en me disant que c'était typiquement série B, ça. Que j'allais devoir prendre un caillou pour le frapper à la fenêtre, et réveiller les jumeaux.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:46

Partie 92

Non, je n'avais pas eu à le faire parce que la fenêtre était grande ouverte et que Bill y était accoudé, regardant les étoiles. Et pleurant. Je n'avais pas tout de suite remarqué ses larmes, mes j'avais bien entendu ses reniflements. Puis j'avais remarqué que le noir de ses yeux était étonnemment étalé. Il ne me remarqua pas. Tom s'approcha soudain, s'appuyant à côté de lui et passant un bras réconforteur dans son dos. Je murmurai Bill, si bas que je ne pensais pas qu'ils m'entendraient. Et pourtant...

Il baissèrent en même temps les yeux vers moi et eurent exactement la même réaction, ce qui eut le don de me faire rire. Bill resta là, à me regarder, ne sachant que faire. Il était plus beau que jamais. Moi, je devais avoir l'air venue de nulle part, je n'osais même pas imaginer la tête que j'avais. Bah, s'il veut toujours de moi, cela voudra dire que ce n'était pas pour mon physique. Mon coeur se remit à danser le ganja tandis que je lui proposai de me rejoindre. Il ne se fit pas prier, et nous nous retrouvâmes à la porte d'entrée qu'il referma derrière lui.

- Tu portes mes vêtements, remarqua-t-il, n'osant pas m'approcher.

Nous nous mîmes en route, se dirigeant par automatisme vers la colline, notre colline désormais.

- J'suis venue faire ce que j'aurais dû faire depuis le début.

Il me regarda, les yeux gonflés d'espoir. Je détournai les miens, soudainement gênée. Je suais comme une folle tellement ça bouillait à l'intérieure de moi.

- Oui, j'suis allée voir ma mère tout à l'heure.

Voilà, je me dégonflait déjà. Non, il fallait que je lui dise, je n'étais pas venue ici pour rien...

- Enfin, j'suis pas vraiment venue ici pour elle, mais j'avais besoin de la voir avant de te voir toi. J'sais pas pourquoi, mais j'avais besoin, et elle m'a aidé à comprendre.

- A comprendre quoi ?

- Le pourquoi j'suis venue ici..Bill, dis-je un ton plus bas, j'pourrais pas...

Il ne dit rien, se contentant de me fixer. Apparemment, je devais en dire plus, être plus précise. Je pris mon courage à deux mains et prononçai les mots qui me tournaient dans le coeur depuis un moment déjà :

- J'peux plus me passer de toi maintenant.

J'sais pas à quoi je m'attendais. Pas à ça. Pas à ce qu'on soit tout les deux bloqués, trop gênés pour réagir. Mais merde, qu'est-ce qu'il nous arrivait à la fin ? Je fis un pas vers lui, suppliante. Il semblait perdu. Mais heureux, je le lisais dans son visage, je le lisais en moi. Et Tom, là-bas, devait le sentir lui aussi. ¨Je frôlai sa main, son visage se rapprocha du mien. Nos corps suivirent, se serrant l'un contre l'autre. Nos bouches n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Je me demandais qui embrasserait le premier. Finalement, on l'a fait à deux. D'abord doucement, avec pudeur, avec gêner. Puis s'était devenu passionné, on s'embrassait à pleine bouche, heureux de s'être enfin trouvés. Ou retrouvés ? On s'en fout, le plus important, c'était qu'on était à nouveau à deux, lui et moi. Je passai mes bras autour de son cou, caressant ses cheveux d'une main, appuyant sur son cou de l'autre pour approfondir le baiser.

Je ne fis que rien que l'embrasser, encore et encore, me délectant de sa présence. Il ne fit rien que m'aimer. Rien, quel bel euphémisme. Et ce n'était pas le premier, des euphémismes, à croire qu'on parsème notre vie d'euphémisme. Mais tous les moments que j'allais passer avec Bill ne seraient que des euphémismes car aucun mot ne décrirait jamais avec assez de force, avec assez d'intensité ce que nous partagions. Parce qu'il y avait bien un truc, elle était bien réelle cette évidence que j'avais refoulée tant de fois.

Nous n'avions pas passé la nuit à nous embrasser. Nous avions aussi profiter de nos retrouvailles pour parler, parler de tout ce qu'il nous passait par la tête, de tout ce que nous avions sur le coeur, sans pour autant prononcer les trois mots magiques qui nous brûlaient pourtant les lèvres. Mais il suffisait que je le regarde dans les yeux pour qu'il me dise qu'il m'aimait, chaque partie de son corps, chaque petit parcelle me criait qu'il était heureux d'être là avec moi...

Nous étions resté là jusque tôt le matin, le temps de voir son premier levé de soleil en direct live. Ensuite, main la main, nous étions rentrés à la maison, des étoiles dans les yeux, des bulles de bonheur dans le coeur, de l'envie plein le corps, puis surtout de ce sentiment indescirptible qui nous faisait sentir aussi bien. Je remarquai à ce moment, à la lumière du jour, qu'il était en calbar, tee-shirt et pieds nus, presque comme moi sauf que j'avais un pantalon et des chaussettes. Et je n'avais même pas pensé à admirer son corps ! Oui, parce que contrairement à ce que vous auriez pu croire, nous n'avions toujours rien fait.

Je n'étais pas prête, j'avais encore tout un tas de questions qui tourbillonnaient dans ma tête, sans cesse. Oui, parce que même si à l'extérieur j'avais l'air d'une fille sûre d'elle, qui sait exactement ce qu'elle veut et prête à tout pour l'obtenir, une fille que rien ni personne ne pourrait dérouter, à l'intérieure, il en était tout autrement, vous avez dû le remarquer. Chez moi, ça bouillone, ça tourbillone sans arrêt. Au fond, je n'étais pas si différente que tout adolescente de mon âge. Moi aussi, je me posais un tas de questions, moi aussi je me demandais qui j'étais, ce que je pouvais bien foutre sur cette planète de merde, entourée de tous ces gens. Et c'était même pire, peut-être, d'abord parce que j'en avais plus vu que la moyenne, j'en avais plus bavé, je m'étais beaucoup plus battue que la plupart des gens, mais surtout parce que j'étais seule, horriblement seule. Seule au milieu de le foule, en fait. Je n'avais eu personne auparavant pour me guider, pour me montrer quelle étaitla bonne direction à prendre. Mon entourage n'étaient que des salles faux-culs de merde qui m'avaient entrainées dans leur merde.

Tout ça pour vous dire que je n'étais pas prête. Je ne voulais pas, je ne voulais plus d'une partie de jambes en l'air comme si c'était si joliment dit, du sexe pure et simple mais surtout sans intérêt. Maintenant, je peux vous le dire, que cela n'apporte rien. Une fois de temps en temps, passe encore, mais de là à ne faire que ça, sans amour, sans une seule étincelle de quelque chose que du désir...Bill avait compris que je préférais attendre, et avait été particulièrement attentif quant à mon bien-être.

Les parents de Bill ne partageaient pas vraiment notre bonheur lorsque nous rentrâmes à la maison. Tom avait bien tenté de les rassurer, mais en vain, et de nous voir dans cet état tous les deux, c'est-à-dire complètement débrayés par l'amour, mais surtout revigoré ce qu'ils ne remarquèrent apparemment pas, ne fit rien pour les adoucir. Ils nous passèrent un "savon monumental" qui ne nous atteignit pas de là où nous étions. Quoique, il m'avait fait du bien, en quelques sortes. C'était la première fois qu'on m'engueulait de cette manière pour un acte que j'avais commis à tort. Finalement, avoir des parents, c'était peut-être pas si génial que ça...
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:46

Partie 93

Cela faisait à peu près deux moi que Bill et moi sommes ensemble. J'habitais dans leur loft, dans la chambre de Bill, plus précisément. Je n'étais au début pas toujours à l'aise avec les deux autres colocataires, Gustav et georg, mais j'avais fini par m'habituer à leur présence. Je continuais les cours par correspondance, et je comptais bien déjà obtenir mon bac. Sébastian et moi nous téléphonions tous les deux jours, et j'allais souvent rendre visite à Anna. Ou plutôt devrais-je dire ma mère, même si je ne l'appelais pas encore comme ça, surtout en sa présence. Je n'avais cependant aucun signe de mon père. Peu importait, j'avais retrouvé un frère, un proche (Anna), des amis, puis surtout un amant. Pas besoin d'un homme comme lui dans ma vie.

Ce serait mentir que de vous dire que ma relation avec Bill était parfaite. Parce qu'elle était tout, sauf parfaite. Je crois bien d'ailleurs que dans le genre couple amoureux, on était les pires. On se disputait sans arrêt, criant à tout bout de champs. Quand on y pensait, le seul truc qu'on avait en commun, c'était notre amour incontestable l'un pour l'autre. Le reste, bah, on arrivait à s'entendre, de temps en temps. En fait, le plus étonnant dans cette histoire, c'était que la personne avec qui je m'entendais le mieux, c'était Tom. Maintenant, je pouvais le dire, il était mon meilleur ami. Et je me disais souvent que c'était de lui que j'aurais dû tomber amoureuse, tout aurait été si simple. Bill, lui, me faisait souvent des scènes de jalousie à ce propos, même s'il savait bien qu'il ne se passerait jamais rien entre son frère et moi. Il savait bien que Tom ne lui ferait jamais de mal, puis surtout que rien ni personne ne pourra jamais le remplacer pour moi.

N'allez pas croire que je n'étais pas heureuse. Non, je ne m'étais jamais sentie aussi bien, et ce que je partageais avec Bill était toujours aussi fort, aussi beau.

------------------------

[ Musique d'ambiance ]

J'étais là, en train de marcher dans cette rue inconnue, à me remémorrer tous ces merveilleux souvenirs du "loft" en compagnie de Bill, Tom et les autres. Là à me demander pourquoi bordel, tout a foiré. Pourquoi maintenant je m'étais retrouvée avec Eric alors que je ne l'aimais pas vraiment. Trop de pourquoi et pas assez de réponses à toutes ces questions. Pas le temps d'y réfléchir non plus parce que je venais de percuter quelqu'un. Une immense personne, baraquée comme il fallait. Des lunettes noires masquant en partie son visage et une attitude rigide que je connaissais assez bien pour l'avoir fréuquentée longtemps. 12 et demi, si mes souvenirs sont bons.

Ben, ou l'un d'entre eux. Je m'étais séparée de la moitié d'entre eux lorsque je m'étais installée avec Eric parce que ce dernier ne supportait pas leur présence et disait que je n'avais plus besoin d'eux. Il avait peut-être raison, je n'avais jamais eu de problèmes jusque là, juste quelques paparazzis un peu trop présents.

Je regardais Ben, encore sous le choc. Il m'avait reconnue. Jamais je n'aurais cru le revoir, encore moins ici, en ce moment même, alors que j'avais la nostalgie du passé, et que je me rappelais justement des moments que j'avais passé alors qu'il était encore à mon service. Un clin d'oeil de Dieu, il faut croire. Un signe pour me dire que j'avais le droit d'y repenser, à tout ça. Sous le coup de l'émotion, je lui sautai dans les bras. Et pour la première fois depuis les 14 ans que je le connaissais, je crus percevoir une once de chaleur, de tendresse chez lui. Un p'tit instant de relâchement, instant où ils s'étaient permis d'avoir des sentiments.

Je lui posai des tas de question sur sa vie actuelle, sur ces "maîtres" du moments, interrogations auquelles il répondait chaque fois évasivement, mais j'étais trop heureuse de le revoir pour le remarquer. Lorsque j'insistai pour savoir le nom des personnes qu'il protégeait, je sentis une certaine gêne chez lui. Il finit par me répondre, prononçant son nom le plus rapidement possible, comme pour me faire avaler plus vite la pilule. Bam ! En pleine face. Nom que je n'aurais pas cru entendre de sa bouche, c'était trop gros. Nom que je n'aurais pas dû entendre. Que je ne voulais pas entendre. Qu'Eric ne supporterais pas d'entendre.

- Kaulitz.

Kaulitz. J'aurais pu entendre toutes les personnes du monde, mais pas lui. PAS lui. Lui, ici, dans ma ville, près de chez moi. Lui, protégé par mon Ben. C'était trop gros. Impossible, inconcevable, inimaginable. Pas lui, pas lui, pas lui. le monde s'enfuyait sous mes pieds et le regard empli de gêne (et de pitier ? ) que me lançait Ben me confirmait l'impossible. Si, il était ici, à New-York. Je regardai enfin où je me trouvais. D'un côté, un immense parking presque complet, de l'autre une immense salle, avec en tête d'affiche SA tête. Il était ici et il donnait un concert. Et je n'étais même pas au courant. Que faisait Diana, bordel ? ! Je lui avais ordonné de me prévenir de chacune de ses venues ici, à New-York, ce qui n'était jusqu'à présent presque jamais arrivé. Je le faisais non pas pour le croiser mais justement pour le fuir. Même si au fond de moi, je gardais l'espoir, ce putain d'espoir de pouvoir à nouveau l'aimer, je ne voulais plus le revoir. Je ne pouvais plus le revoir.

Mais non, il avait fallu qu'il vienne, que je me retrouve dans cet endroit, et que je percute Ben, qui avait profité de ce que le groupe soit sur scène pour prendre l'air et fumer une p'tite cigarette, que je lui piquai. Tant pis pour lui, j'en avais bien besoin.

- J'veux le voir.

- Quoi ? faillit s'étrangler Ben. Ils sont en plein concert !

- Il faut que j'le vois, j'm'en fous, fais-moi entrer, j't'en prie !
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyLun 25 Déc 2006 - 22:46

Partie 94

Y'a des moments où tu f'rais tout pour revenir dans l'anonymat tellement la célébrité te pèse, tellement les paparazzis t'insupportent et tellement les rumeurs débiles et infondées te créent des problèmes. D'autres où tu t'dis qu'il aurait rien pu t'arriver de mieux. Comme là, à ce moment-là, alors que j'avais décidé d'assister au concert de Tokio Hotel, et qu'on m'avait laissée entrer sans problème, sans discuter. C'était moi, Alexia, alors il n'y avait pas lieu de discuter mon entrée ou pas, et j'étais entrer sans aucun problème. Pas seulement grâce à Ben, mais comme je l'ai dit plutôt, grâce au fait que j'étais connue, puis riche aussi. Je leur laissai une grosse commission pour la forme, et ils m'emmenèrent au balcon. Aucunement envie d'me retrouver dans la fosse.

Par chance, il y avait peu de monde installés, et je n'eus aucun problème à trouver une place. Ben m'avait accompagné jusque là et restait près de moi. Par habitude, ou tout simplement parce qu'il avait peur que je me fasse agresser, tout simplement. Il tenait les gens autour de moi bien à distance, de sorte que personne ne puisse me toucher ni même me déranger.

Merde, mais pourquoi j'vous parle que des choses concrètes ? Parce qu'il y avait trop de choses qui s'passaient à l'intérieur de moi, trop de pensées contradictoires qui s'bousculaient dans ma tête, et mon coeur f'sait à lui plus de bruit que ce que Gustav aurait pu faire. D'ailleurs il était là, Gustav, sur sa batterie, à battre sur ses p'tits tambours. Avec son p'tit air perdu dans ses battements, son torse devenu musclé suant à grandes gouttes. C'était le premier que j'avais osé regarder. En suite Georg. Gerog qui avait les cheveux longs maintenant, et qui se tenait toujours de la même manière qu'il y a deux ans.

Bill ne chantait pas encore, il n'y avait que de la musique. Mais dès les premières paroles, je ne pus m'empêcher de le regarder. Droit sur lui, droit dans l'coeur. J'le suivais plus trop, d'ailleurs mon coeur, j'savais plus trop c'qu'il faisait en ce moment. Il allait déjà plus vite que n'importe qui dans cette salle, et j'm'attendais à tout moment à ce quil explose. En pleine face. Bam !

J'le voyais bien d'où j'étais, mon Bill. Non, pas Mon Bill, il n'm'appartenais plus, maintenant, il était même à une autre. On se détestait cordialement, d'ailleurs, toutes les deux, sans vraiment se cotoyer. Mais je l'avais croisée, de temps en temps, ces derniers mois. Bah, c'est pas comme si j'aimais beaucoup de monde, alors une de plus, une de moins...

Il balayait la salle des yeux, à la recherche de quoi, au juste ? Il ne faisait pas ça avant, pas de cette manière en tout cas. Il s'contentait de laisser son regard se perdre dans la foule, sans vraiment la regarder. Il s'contentait d'vivre ce qu'il chantait, et d'nous communiquer presque sans le vouloir ce qu'il ressentait. Mais là, il regardait vraiment son public, regardant chaque fille, ou gars, qui se trouvaient là.

C'en était trop, il fallait que je regarde ailleurs, et l'ailleurs se nommait Tom. Tom et ses dreads délirantes toujours accorchées à sa tête, Tom et son amour pour sa guitare toujours aussi fort, toujours aussi perceptible. Tom qui fermait les yeux pour mieux ressentir c'qu'il jouait. Je fermai les yeux à mon tour, me laissant emporter par cette musique nouvelle qu'il m'offraient, tous les quatre. Ils avaient beaucoup évolués, et ce qu'ils jouaient devenait de mieux en mieux depuis leur premier album.

J'étais tellement emportée par ce concert que j'en avais oublié qui était en train de jouer, qui était en train d'tripoter sa guitare. Que j'en avais oublié le reste. Que j'en avais oublié où je me trouvais. Que j'en avais oublié Eric, et son dîner à la con.
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyMar 26 Déc 2006 - 11:19

argh t'as du courage d'avoir tout refais ^^
bon bha je sais pas si sa sert encore de le demander mais pourrait on avoir une suiteuh ? =)
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyMar 26 Déc 2006 - 12:19

Oui, j'suis décidémment beaucoup trop gentille =)

J'vous mets la suite, mais j'sais pas si elle s'ra bien =)
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyMar 26 Déc 2006 - 12:21

mais si elles sont toute bien t'es incapable de mal écire t'es jsute douée =)
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MessageSujet: Re: [T][ Bonus - 115 ] Love Sex Death Passion Fear Obsession. °   [T][ Bonus - 115 ]  Love Sex Death Passion Fear Obsession. ° - Page 4 EmptyMar 26 Déc 2006 - 12:38

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- - Partie 95 -


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Je repris mes esprits lorsque Bill commença à balayer le balcon des yeux. Il risquait de me voir, et je voulais tout sauf ça. Malgré mes efforts pour me dissimuler dans le groupe des groupies (qui n'étaient pas excitées contrairement au public dans la fosse) mais en vain, car le regard de Bill s'attarda de notre côté. Ou peut-être qu'il avait tout simplement remarqué Ben qui était facilement remarquable et qu'il se demandait tout simplement ce qu'il faisait là. Mon ex-garde du corps lui fit un signe de main et Bill détourna le regard. Cependant, il revenait toujours à notre endroit et je ne pouvais plus profiter du concet comme au début.

Le voir là, presque en face de moi et entendre sa voix aussi fort me faisait penser à ce qu'il s'était passé. Pourquoi ça avait foiré, hein ? Pendant les deux dernières années qui s'étaient écoulées, j'avais remis la faute sur Bill. Il n'avait pas fait les bons gestes, il n'avait pas su me garder. Il n'avait pas su me dire les bons mots quand il fallait.

Après les deux merveilleux mois passés au loft, j'avais fini par accepter la proposition de mon père, avec tout de même mes propres conditions. Oui, vous avez bien entendu, j'étais allé à l'école. Incroyable, n'est-ce pas ? Les arguments de mon père m'avait gagnée, et je lui avais céder. Je m'étais inscrite dans la meilleure école de Paris, suivie de près par Bill et Tom, ne pouvant se passer de moi trop longtemps. Et puis cela leur avait permis de perfectionner leur anglais.

Ils n'auraient pas dû venir, ça aurait été plus simple. Bien sûre, les premiers jours, j'avais mille fois remercié le ciel de les avoir fait venir dans cette école, au moins, j'avais quelqu'un avec qui rester. Je n'aurais sûrement pas supporter la solitude et les élèves de cette école voyaient mon arrivée d'un mauvais oeil. Bill et Tom, par contre, ils l'avaient accueillis à bras ouverts. De (belles) célébrités, ça ne se refusent pas. Je parle, bien entendu, des filles, les gars, eux m'adoraient pour la plupart, mais j'évitais de les fréquenter. Des adolescents pré-pubères, très peu pour moi.

Finalement, je m'étais fait des amis. Une en particulier : Estelle. C'était la "reine" de ce lycée, tout le monde la respectait, certain la vénérait presque. Et on se ressemblait terribelement. Même vie, presque les mêmes désillusions. Parce qu'elle n'avait pas encore eu à subir les détriments de la drogue, et je ferais tout pour l'en empêcher. J'avais déjà assez souffert pour deux, trois en comptant Bill. Je passais moins de temps avec les jumeaux d'ailleurs, trop occupés à leur nouvel album. Mais ils restaient à l'école, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que Bill avait peur de me perdre, et que Tom se sentait obligé de le suivre. Bill s'entendait assez bien avec Esty, il l'appréciait beaucoup, même.

-

Après avoir fini sa chanson, il sortit soudain de scène sous les cris indignés des fans et le regard interrogateurs de Gustav et georg. Tom, lui, avait dû comprendre ce qu'il se passait dans la tête de son frère. Il s'était tout de même approché.

Ils revinrent tout les deux sur scène et Bill prit la parole. En regardant fixement dans notre direction.

Bam, bam, je meurs.

Il fallait que j'parte, et au plus vite.


Dernière édition par alexiia le Mar 26 Déc 2006 - 12:59, édité 4 fois
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