Heyy.
Cet OS a été écrit dans des conditions assez spéciales, personnellement, & pendant les révisions du BAC français, ya quelques jours.
& je lisais "La Lettre". C'est venu d'un coup. Alors je vous le fais partager.
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La Liberté... Vérité.
« Mon histoire n'est pas banale. Notre histoire, pardon. Si j'écris cette lettre aujourd'hui, c'est peut être parce que je n'en sortirai pas vivant.
Nous étions jeunes, insouciants. Nous faisions de la musique pour notre plaisir, notre bonheur, pour nous. Puis nous avons commencé à faire des concerts, des petits, devant peu de gens, et la plupart du temps, c'était nos amis, et notre famille. Puis vint un jour où un homme inconnu s'était assis à une table, près du bar, face à la scène. J'ai tout de suite su, en le voyant, que ma vie, nos vies, allaient changer.
Nous avons joué plus longtemps que prévu, ce soir là. La nuit était bien avancée, lorsque nous rangions le matériel. Et encore plus lorsque cet homme vint nous vendre son discours, qui nous ouvrait les portes des Étoiles.
Ça a vite marché. Du jour au lendemain, notre vie a basculé. Bientôt, on nous reconnaissait sans la rue, on hurlait nos noms, on faisait la une des magazines. On était sur-bookés. Des interviews, des promos, des émissions, des concerts... Puis nous avons été exportés, un peu partout en Europe. Au début, c'était bien. Vraiment.
Puis, l'idée des producteurs de nous faire chanter en anglais est apparue. Nous n'étions pas d'accord, au début. Le fait de chanter dans une autre langue que notre langue maternelle pour gagner de la popularité et de l'argent n'était pas une idée séduisante. Au début. Mais nous étions jeunes. Et insouciants. La meilleure façon de gâcher la vie d'un jeune ? Donnez lui cinquante millions d'euros par mois. Au début, il trouvera ça cool. Après, c'est le début de l'Enfer...
Le deuxième album a explosé toutes nos attentes. Bientôt, il nous en fallait toujours plus. Et encore plus, Et encore.
On venait en fait de signer notre arrêt de mort.
En effet. Impossible de sortir sans garde du corps dans la rue. Impossible d'avoir des comptes sur internet. Impossible d'aller en soirée et de boire un peu trop. Impossible de danser avec une fille, impossible d'en regarder une trop longtemps. Nous devions faire attention. Bientôt, nous réalisions que nous n'étions que des pions, des pompes à fric, et que nous étions manipulés. Depuis le début, nous avions un rôle à jouer. Un rôle établi selon notre physique. Pas selon nos caractères. Nous avons joué le jeu. Mais petit à petit, il s'avérait que ce jeu était de moins en moins marrant. On se prenait de plus en plus la tête à nous quatre. Et avec les producteurs. Mais nous avions les mains liées, la machine était lancée depuis bien trop longtemps pour faire marche arrière.
Je me rendais compte que nous avions pris un peu la grosse tête. Et aussitôt, je me rendais compte de tous ces faux-culs qui nous entouraient. Puis, les fans, qui ne pouvaient pas réellement nous comprendre, nous, nos vies, nos histoires, la pression qu'on subissait. Tout ce qu'on vivait, seuls nous quatre pouvions le comprendre. Parce que du début jusque là, nous avions été ensembles, unis, soudés.
Ensembles, c'est tout.
J'écris cette lettre non pas pour distraire les lecteurs des presses quotidiennes, ni des torchons, ni des magazines people. J'écris cette lettre pour que tout le monde, toute la planète soit au courant du merdier dans lequel se sont fourrés Bill Kaulitz, Tom Kaulitz, Georg Listing et Gustav Schaffer. J'écris cette lettre pour me liberer, en quelque sorte, mais surtout pour vous prévenir, pour qu'à l'avenir, vous faites attention. Nous vous faites pas avoir comme nous, être obligé de vivre caché. C'est le pire qu'il puisse arriver.
Regardez la personne qui partage votre vie, ou vos amis, votre famille. Seriez vous capable de leur interdire des sorties au cinéma, au restaurant, au bowling... juste parce que vous, vous, vous devez rester caché ? Seriez vous capable de ne pas emmener la personne qui parage votre vie dans la rue, ne pas lui tenir la main, ne pas l'embrasser, ne pas la toucher, ne pas la regarder ? Seriez vous capable de l'envisager ? Seriez vous capable de lire des atrocités, sur vous, des insultes, des rumeurs dégradantes, humiliantes ? En seriez vous capable ?
Je vous ai fait part de mon avis, de ma vie. Libre à vous de m'écouter, de me publier, de me lire. Libre à vous de réfléchir à tout ces mots qui circulent là au dessus. Libre à vous de croire ou non, la vérité que je viens de vous livrer.
Serrez votre famille dans vos bras, embrassez les, regardez les. Parce que moi, je ne peux pas. »
« Je crois que là, la fusillade est programmée...
- On était déjà mort, de toute façon...
- Tous les magazines l'ont publié ! Tu l'as envoyé à combien de maisons de presse, exactement ?
- En Allemagne, ou en Europe ?
- C'est une blague ?
- Douze en Allemagne. Trois en Belgique. Deux en Italie. Huit en France, sept en Espagne, trois en Angleterre. Treize aux Etats-Unis, et onze en Russie. Deux en Asie. Le reste, ça se passe par fax, et internet.
- T'es taré, frérot.
- Moi, je crois plutôt qu'il vient de nous sauver la vie. Avec ça, toutes les fans seront au courant. Toutes sauront que nous n'aimons pas le contexte de nos vies privées actuelles. Ça va être le retour des pétitions. Fini les vies cachées. On va pouvoir s'afficher librement, où on veut, quand on veut... Et on changera même peut être de producteurs, parce qu'ils risquent fort de ne pas apprécier la lettre de notre ami.
- Hm. Je crois que c'est la première fois que je t'entend parler autant.
- Et toi, c'est la première fois que t'as l'air intelligent, mec. »
C'est avec un grand sourire, triomphant, que les quatre amis accueillirent leurs producteurs, après avoir envisagé la vie qu'ils mèneraient dès qu'ils sortiraient de cette maison de disque qui leur servait de prison de verre.