[ OS ] Pour un prénom oublié.

En espérant que ça vous plaise.

Bonne lecture
___________

J’aurai aimé un peu plus de considération de sa part, un mot ou un regard mais il n’en fut rien. Il a passé son chemin, sans se retourner. J’ai voulu lui courir après, lui crier des injures et puis m’effondrer mais je suis restée debout, tête baissée, impuissante. Mon cœur s’est arrêté, mon sang ne circulait plus, n’atteignant plus mon cerveau. Je suis entrée dans un état anormal, un état végétatif. Ca n’a duré que quelques secondes mais assez de temps pour que je puisse croire à ma mort. C’était fou. C’était l’amour.
Puis j’ai repris conscience et j’ai compris qu’il me quittait, alors une larme a coulé, puis une autre et enfin un torrent. Enfin, je me suis écroulée au sol, enfin j’ai crié, enfin j’ai juré, mais c’était trop tard, il n’était plus là. Je me suis recroquevillée, pensant me sentir plus en sécurité en position fœtal, pensant pouvoir oublier, mais c’était sans compter les souvenirs qui remontaient dangereusement. J’ai essayé de me bercer, de me pincer pour me concentrer sur une autre douleur que celle de mon cœur, ça ne servait à rien, j’étais anéantie.
Alors, de longues heures plus tard, enfin calmée, je me suis levée. Je suis sortie en trombe de l’appartement, j’ai dévalé les escaliers, et j’ai couru à l’air libre au travers des rues. Je sentais bien les regards effrayés des passants, ces regards surpris ou peinés de voir ainsi une jeune femme détruite. L’air frais me fit du bien mais ce n’était pas assez, j’avais besoin de plus, je voulais trouver une sensation plus forte, quelque chose qui me fasse oublier. J’ai bien pensé à la mort, un joli suicide aurait pu faire l’affaire, mais j’étais bien trop faible et trop peu courageuse. Malgré tout, je tenais à ma vie pitoyable et dénuée de sens.
Et puis, je voulais une explication de sa part, une raison valable pour autant de souffrance. Alors je me suis rendue chez lui, un coup de tête, voilà ce qu’il me fallait. J’ai sonné, mais personne ne m’a répondu. J’ai frappé à la porte, d’abord calmement puis comme une enragée. Je me suis défoulée sur cette pauvre porte en bois. Un jeune homme est arrivé derrière moi, a secoué la tête de gauche à droite, gêné. Je le connaissais, c’était son voisin, un de ses rares amis.

- Il ne vous a rien dit, hein ?

Sans savoir de quoi il parlait, j’ai hoché la tête négativement. Sans savoir ce qui m’attendait, j’ai dit non. Et pourtant à travers son regard j’ai compris que quelque chose clochait. Il a ouvert la porte de l’immeuble, m’a pris la main pour m’attirer vers l’intérieur. Il s’est rendu devant une porte que je connaissais bien, la sienne. Il l’a ouverte, il possédait la clef, je ne comprenais plus rien mais je craignais le pire.
Il m’a fait signe d’entrer avant lui. J’ai reconnu l’appartement de l’homme que j’aimais, avec ses meubles aux aspects modernes, son grand tapis noir et blanc sur lequel j’aimais me promener pieds nus, sa grande bibliothèque avec ses auteurs préférés, son sofa abîmé par le temps… Je me tournai vers l’homme suspicieuse, je voulais savoir ce qu’il ne m’avait pas dit, ce qu’on m’avait caché. Il me désigna la table de cuisine où se trouvait une enveloppe.

- Il m’avait dit de vous la donner, si jamais il ne trouvait pas la force de tout vous avouer. Ce qui me semble être le cas. Vous devriez la lire. Si vous voulez je peux sortir.
- Non, restez. Je ne sais pas s’il vous l’a lue, mais quoi qu’il en soit vous étiez son ami, vous devriez en prendre connaissance au même titre que moi.

Je me suis lentement avancée vers cette table, mes membres tremblaient, plus d’une fois j’ai cru m’écrouler mais j’ai tenu le choc pensant aux mots qui allaient se trouver à l’intérieur de l’enveloppe. Je déchirai prudemment le papier et en sortit une petite feuille. Je la dépliais soigneusement sous le regard inquisiteur de l’homme. Je commençais ma lecture, la gorge serrée.

- Aimee, mon amour, tu sais que je t’aime et que je t’aimerai toujours. Je m’en veux d’ainsi te quitter, et si tu lis cette lettre c’est que je n’ai pas trouvé le courage de t’en donner la raison. Je suis malade Aimee, j’ai été chez le médecin il y a deux mois environ et il m’avait annoncé ma mort plus que certaine…

J’étais détruite de l’intérieur. J’eus du mal à continuer ma lecture comprenant petit à petit ce qu’il se passait. Comprenant pourquoi il prenait ces cachets, pourquoi il était si vite fatigué, pourquoi il me disait tant de fois qu’il m’aimait, pourquoi il était parti. Puis je me ressaisis.

- Il m’a donné fait une proposition que je ne pouvais refuser, offrir mon corps encore vivant à la science, ce que j’ai fait. Tu sais que j’ai toujours voulu aider à la progression de la médecine. Tu as le droit de m’en vouloir de t’avoir cachée un tel secret, mais je t’en pris vis Aimee, vis ! Ne gâche pas ta vie pour quelqu’un comme moi, tu rencontreras des tas d’autres garçons dont un qui fera de ta vie un conte de fée. Je te laisse sur ces mots. Je t’aime. Luke.

Ce furent les mots de trop, je chutais, tombais de très haut et ça me fit mal. Je m’effondrais dans les bras de cet homme que je ne connaissais que très peu. Il me caressa le dos d’un geste réconfortant, me chuchota de petites phrases sincères, et resta là, pour moi, pendant un très long moment.
Une fois un minimum apaisée, je me détachai de ses bras forts et lui murmura.

- Merci… je, ne me souviens plus de ton prénom… je suis désolée…

Et je me remis à pleurer, pour un prénom oublié ou pour un amour perdu à tout jamais. Il tenta de sécher mes larmes de ses doigts mais lâcha l’affaire lorsqu’il reconnu l’océan atlantique sur mes joues.

- Gustav, je m’appelle Gustav.

Et quelque chose d’inattendu se produisit, j’ai souris sans m’en rendre compte, devant cet homme plein de bons sentiments, devant cet homme honnête, devant ce grand cœur, devant mon futur mari, devant le futur père de mes enfants, j’ai souris.

waouh,
je ne répète que ça, mais c'est le premier qui me vient à chaque fois que je te lis.
Je ne m'attendais pas à une telle, fin.
Je pensais au début naivement, que c'était un conquête de Tom, où un truc du genre.
L'idée de perdre quelqu'un qui nous fait rencontrer la personne, c'est dure et beau.
"mais j’étais bien trop faible et trop peu courageuse."
cette phrase fait comprendre le talent de ta prose.
l'utilisation du trop là j'adore
je sais pas pourquoi mais c'est ce genre de détails
que j'aime voir.
Voilà merci -)

Et je ne répète que ça mais merci ! :O
Oui, en fait j'étais partie d'une simple séparation et puis je me suis dis '' non ça ne va pas '' alors j'ai changé pas mal de chose pour en arriver là.
Le talent de ma prose ? Wow. Tu sais quoi je n'avais pas remarqué ce truc avec le mot trop. :O
Merci à toi Julie ! :')

C'est beau ...

C'est tellement émouvant que j'en ai pleuré, la lettre, ce genre de truc je craque. Déja face au courage qu'il a eut de ne rien lui dire pour qu'elle puisse profiter jusqu'au dernier moment sans penser à sa mort prématurée, donc il a quand même du mérite.

Je sais pas comment font ces personnes là, moi je serais trop faible et je serais obligée de le mettre au courant, à deux on est plus fort, m'enfin bon !

La chute avec le voisin Gustav, je ne m'y attendais vraiment pas...Je n'imaginais pas du tout Gustav mais j'ai été agréablement surprise, c'est bourré d'émotion, j'ai un coeur d'artichaut!

Au moins à la fin elle est certaine qu'elle sera heureuse, mais elle ne pourra jamais l'oublier :/

C'est magniiiiiifique et ça se lit en une bouchée!

Oh tu as pleuré ?! :O Jpensais pas que ça ferait un tel effet...
Merci beaucoup Very Happy

J'me suis levée ce matin, de bonne humeur, toute joyeuse, j'vais sur le fo, je vois une nouvelle OS. Et je la lis d'une traite, ce qui m'arrive assez rarement.
Tu m'as fait pleuré T_T.
Ce Luke a énormément de merite. Garder ça pour lui pour qu'elle profite du temps qu'elle a avec lui... Même si ça pet également paraitre égoïste et montrer qu'il n'a pas confiance en elle, ce n'est pas ce que j'ai vu la.
C'était purement et simplement de l'amour.
Le début, lorsqu'elle se rend compte qu'il la quitte, tu as vraiment bien décrit les sentiments qu'elle avait.
Et la lettre, mon dieu la lettre... J'crois que les chutes du Niagara ne versent pas autant d'eau.!
Non j'exagère, mais j'ai vraiment bien pleurer ^^.
cette chute avec Gustav, je ne m'y attendais pas du tout, mais le sourire qu'elle lui fait a travers ses larmes montrent qu'elle va être heureuse avc lui. Et c'est tout ce qui compte aux yeux de Luke .

Oh toi aussi ça t'a fait pleurer ? C'est vrai que ça fait un peu mélodrame au début et au milieu :p J'arrive pas tellemen à me rendre compte de l'intensité que ce texte a ou pas, vu que c'est le mien c'est dur de juger.

Citation :: Le début, lorsqu'elle se rend compte qu'il la quitte, tu as vraiment bien décrit les sentiments qu'elle avait.

Merci !! :')
Je te remercie d'avoir lu ce texte et je suis contente que ça t'aie plus ! Smile

Sujet: Re: [ OS ] Pour un prénom oublié. Jeu 2 Sep 2010 - 13:56

Wahou. Comme à chaque fois que je lis tes mots.
J'étais sur de voir le prénom de Tom apparaitre.
Tu m'as surprise. Tu m'as fais frisonner.
J'adore I love you

Sujet: Re: [ OS ] Pour un prénom oublié. Jeu 2 Sep 2010 - 21:44

Merci beaucoup Smile

Sujet: Re: [ OS ] Pour un prénom oublié. Sam 18 Sep 2010 - 11:54

C'est très joli, très original.
Bravo

Sujet: Re: [ OS ] Pour un prénom oublié. Dim 19 Sep 2010 - 17:45

Merci !

» [O.S] J'ai oublié.
» [OS] Et j'ai oublié.
» [OS] J'avais oublié.
» [O.S.] Surtout, n'oublie pas d'être heureux.
» [OS] N'oublie jamais rien.