[OS]Un an. Un an, déjà.

Petit One-Shot (mon premier sur les TH) que j'avais envie de créer depuis longtemps. Mais l'inspiration (et l'envie) me manquaient.

Pourtant, mes mots se sont mis presque tout seuls sur le papier il y a quelques jours. Disons que ce qui s'est passé il y a quelques jours m'a donné envie de poster ce One-Shot... Enfin, ça c'est ma life, et ça vous intéresse pas trop. Vous avez parfaitement raison.

Ce One-Shot est assez spécial, je l'avoue. Je ne crois pas en avoir vu des similaires sur le forum (il faut dire qu'il n'y a que moi pour sortir des trucs aussi tordus et spécials). J'espère en tout cas qu'il vous plaira, car j'y ai mis beaucoup de ma volonté.

Bizzzzz
Milie

___________________________________________

Un an. Un an, déjà.

Cela faisait un an que cette dame à l'âge impossible à déterminer était partie de chez elle, le coeur plus lourd qu'il ne l'avait jamais été. Après une année de voyage à travers les contrées du monde des plus connues aux plus hostiles, elle était de retour chez elle, enfin.

Mais ce voyage ne l'avait pas aidée à se débarrasser de sa souffrance. Bien au contraire. Car chacun de ses actes, faits pourtant pour une juste cause, l'éloignaient un peu plus de Lui. Lui qui désormais se trouvait partout où elle s'était arrêtée. Lui, qui avait emporté son envie de vivre, et les étoiles qu'elle avait autrefois dans les yeux. Lui, qu'elle était seule à regretter.

Un an. Un an, déjà.

Un an de plus qui s'étalait sur son visage aux rides innombrables, ces rides dont Il ne voulait pas qu'elle ralentisse l'avancée, comme c'était la mode à l'époque, car elles faisaient partie de la vie, elles aussi.

Un an. Un an, déjà.

Cela paraissait fort long à cette peau parcheminée et toute frippée, cette peau constellée de taches de vieillesse qui n'avait pas été touchée depuis tout ce temps.

C'était le cas également pour ces yeux ternes et éteints, autrefois si beaux, si vifs, si emplis d'émotion...Ces petites ovales dont Il était devenu fou, et qu'Il avait voulu unir à ses prunelles d'une couleur si peu commune, se moquant bien des réactions que cela engendrerait.

Un an. Un an, déjà.

Elle jeta un coup d'oeil à leur boîte aux lettres. Remplie à toc par les publicités et les paperasses sans intérêt, cette dernière étouffait sous le papier, tout comme la vieille dame étouffait sous le poids de ses souvenirs. Pauvres d'elles...

Un an. Un an, déjà.

Elle enleva le petit papier où figuraient leurs noms, et le mit dans son petit sac. A quoi bon le laisser là, maintenant que ces noms ne signifiaient plus rien? Qui se souviendrait de ce vieil homme autrefois célèbre, qui se souviendrait d'elle, sa femme au nom si étrange? Personne. Personne ne se souviendrait d'eux, pour la seule et unique raison que les rares personnes qui en étaient capables avaient déjà rejoint le royaume souterrain d'Hadès. Athéiska seule se souvenait encore des Tokio Hotel.

C'était son châtiment, sa punition pour être encore de ce monde par ce printemps frisquet.

Un an. Un an, déjà.

Leurs fans, les personnes qui travaillaient avec eux, leurs anciennes amantes, leurs familles, leurs amis...Tous avaient rendu l'âme, damnés ensembles par cette musique qu'ils connaissaient. Au fil des années, Athéiska s'était retrouvée seule. Seule au monde dans leur petite maison au bord de la falaise, où ils avaient décidé de finir leurs jours.

La solitude, elle connaissait. Cela faisait des années qu'elle la fréquentait, chaque fois que son mari partait en tournée. Pourtant, cette vieille ennemie ne l'avait jamais tant fait souffrir que ces trois cents soixante-cinq derniers jours.

Un an, et oui, un an déjà qu'Il était mort dans son sommeil, d'un arrêt cardiaque. Il n'avait pas souffert, se disait-elle. Mais bon Dieu, ce n'était pas ces vaines paroles de réconfort qui allaient refermer le gouffre qui avait prit possession de son coeur de vieille femme...

Un an. Un an, déjà.

La démarche lente, les mains hasardeuses et tremblantes, elle ouvrit la porte de ce qui avait été leur chez-eux. Leur nid d'amour, qu'ils avaient acheté après leur mariage, et qu'ils avaient embelli au fil des années. Une belle bicoque, qui n'avait pourtant pas pu éviter les mauvais coups du destin.

Ce destin est capricieux et vicieux, ils le savaient. Mais ce fils unique mort dans un accident de voiture avec la famille qu'il avait commencé à construire, ils ne l'avaient pas vu venir. Cela avait été leur plus grande douleur. Voir leur propre enfant mourir avant eux est sans doute le coup le plus dur que la vie ait pu leur faire.

Un an. Un an, déjà.

Une épaisse couche de poussière recouvrait le plancher, qui était encore plus vieux qu'elle. Les meubles tombaient en ruine, faute d'avoir été entretenus pendant l'année où ils ont été abandonnés. La lumière ne passait plus à travers les vitres sales. Une famille de souris avait élu domicile dans l'imposante cheminée qui permettait à la maison de tenir encore debout. Les pièces puaient le renfermé, la douleur et la mort.

Elle prit un cadre poussiéreux et le nettoya avec son pouce tordu par l'arthrose et l'âge. Elle eut un pâle sourire en reconnaissant ces visages tant chéris. Un sourire plein de mélancolie et de nostalgie. Un sourire qui fait mal, car on ne veut pas le voir sur une femme âgée qui a vécu aussi longtemps...Un sourire qui ne cache pas les déchirures, les drames, les morts, mais qui au contraire les sublime. Un sourire empli de douleur. Que ce soit la notre ou celle de cette vieille dame.

Un an. Un an, déjà.

Bill. Gustav. Georg. Rachida. Tom. Yasmina. Et Elle. Tous heureux, tous souriant, posant en se retenant d'éclater de rire, comme si rien ne pouvait atteindre leur bonheur, pas même la mort...

Pourtant elle les guettait, cette mort, tapie dans l'ombre, attendant le bon moment pour les frapper de sa faux, et les plonger dans les couloirs de la douleur et de la mort.

Rachida, la belle Rachida, resplendissante du haut de ses vingt-et-un ans, blottie dans les bras de Georg, son énorme ventre dominant la photo...Qui aurait pu penser qu'elle mourrait en couches trois semaines plus tard, emmenant avec elle leur enfant?

Un an. Un an, déjà.

Gustav fut le suivant de cette liste macabre établie par la Faucheuse. A vingt-six ans, il laissa ses plus chers amis, emporté par une allergie brutale qui lui coûta la vie. Athéiska s'en voulait à en crever depuis. Car ces oignons, c'était elle qui les avait mis dans la salade, pour relever un peu le goût. Elle avait oublié qu'il y était mortellement allergique...

Un an. un an, déjà.

Tokio Hotel continua quand même, avec l'aide d'un autre batteur, plutôt doué. Mais il était évident que ce petit compromis à l'asphyxie du groupe ne durerait guère, car l'esprit des Tokio Hotel s'était envolé avec Gustav. Et en effet, neuf ans plus tard, Bill, Tom et Georg décidèrent d'un commun accord de prendre leur retraite, ne trouvant plus cette satisfaction de jouer ensembles qu'ils avaient avant, quand Gustav était encore parmi eux.

S'en suivit après une période de calme qui dura à peu près vingt ans, où tous entreprirent de panser leurs coeurs meurtris.

Un an. Un an, déjà.

Puis, il y eut la guerre dans un pays d'Afrique dont elle ne se souvenait plus du nom. Une guerre extrèmement violente, qui avait causé la mort de milliers de civils, africains comme étrangers. Georg, qui avait participé à nombre d'actions humanitaires depuis la séparation du groupe, se trouvait là-bas quand elle se déclara. Plus aucune nouvelle depuis.

Au bout de deux mois de disparition, l'ambassade qui se trouvait sur place le considéra comme mort, bien qu'on n'ait pas retrouvé son corps pour l'affirmer.

Il devait fêter ses cinquante-cinq ans le jour où la déclaration fut faite. Triste pour ceux qui restaient dans ce monde, hein? Terrible surtout dans la mesure où ils ne savaient pas s'il était vraiment mort ou pas.

Un an. Un an, déjà.

La mort est vorace. Elle n'est jamais rassasiée, et se cherche toujours de nouvelles victimes.

Cette fois-ci, elle voulut s'amuser un peu avec sa proie avant de s'en délecter. Malheureusement pour les Kaulitz, c'est sur l'un des jumeaux que le verdict tomba. Le frère du mari d'Athéiska, pour être plus précis.

Au tout début, il était en parfaite santé. Bien portant, toujours premier à bouger, rien ne semblait faire croire qu'il était malade. Le mal pourtant se répandait dans ses veines petit à petit. Ce poison infect le détruisit petit à petit. Un poison qu'on nomme cancer.

Un an. Un an, déjà.

Les médecins firent tout ce qu'ils pouvaient. Mais ce n'était pas suffisant pour enrayer ce cancer qui prenait le dessus sur son estomac. Voyant qu'il n'y avait plus d'espoir, le frère demanda à être débranché, voulant accélérer le moment où il quitterait ce lit aux draps blancs aseptisés.

Il mourut dans la nuit, le sourire aux lèvres. Car il allait enfin rejoindre sa Yasmina, partie quelques années auparavant.

Son frère, le mari de cette pauvre Athéiska, ne survit que trois semaines à la mort de son jumeau. Trop soudés pour vivre bien longtemps dans des mondes différents.

Un an. Un an, déjà.

Il ne restait plus qu'elle, finalement. Cette certitude pesait beaucoup trop lourd pour ses épaules vieillies par le temps. Elle avait attendu la mort pendant longtemps. Mais cette dernière ne voulait pas d'elle. Pas encore.

Alors, elle prit ses résolutions, et partit en voyage. Elle alla partout où son mari était allé, et répandit à chaque endroit un peu de ses cendres. Car c'était ce qu'il aurait voulu, elle pensait.

Un an. Un an, déjà.

Un an qu'elle parcourait le monde, sa petite boîte serrée contre elle. Un an qu'elle lui donnait une infinité de sanctuaires. Maintenant, elle était lasse. Elle en avait fini.

Non, pas totalement. Il lui restait une dernière chose à faire.

Elle s'approcha du bord de la falaise. Son petit corps qui avait rapetissé avec l'âge ne tremblait plus. C'était d'une main sûre qu'elle acheva son oeuvre.

Un an. Un an, déjà.

Elle ouvrit pour la dernière fois sa boîte, et répandit dans l'air les dernières cendres qui s'y trouvaient. Ces dernières virevoltèrent, brillantes dans le soleil couchant, pour finalement se déposer en douceur trente mètres plus bas, dans la mer houleuse.

Voilà Bill, pensa la vieille femme. Tu es partout, et sans entraves aucune dans la mort, ni par la terre, ni par un cerceuil. Un homme véritablement libre, comme tu l'avais toujours souhaité. Un homme libre, Bill, un homme libre. Repose en paix à présent, tu as accompli grâce à mon aide ton but ultime. Je te rejoindrai quand mon temps sera venu. Je t'aime, amour. Un an, c'est long... Encore plus depuis que tu n'es plus là. Au revoir mon coeur.

Un an. Un an, déjà.

Athéiska retourna non sans regrets dans leur maison, après être restée un long moment debout au bord de la falaise. Son vieux corps fatigué monta difficilement les vingt-trois marches qui la menaient à leur ancienne chambre. Elle s'allongea sur leur lit, le coeur quelque peu appaisé par sa dernière action.

Ses yeux se fermèrent lentement. Sa respiration devint tranquille. Elle sentait l'odeur de Bill, qui n'avait pas quitté ce lit malgré cette année d'absence. Cette odeur qui lui emplissait les narines la fortifia encore plus dans ses pensées. Elle le rejoindrait cette nuit.

Un an. Un an, déjà.

Une fois cette certitude faite, elle s'endormit paisiblement, s'offrant ouvertement à la mort. Et la mort la prit, fière de trouver en elle une adversaire de renom. Car cette faucheuse ne l'avait pas prise de force, contrairement à ses autres victimes. Elle n'avait fait que prendre cette vie qu'Athéiska lui avait donné de bon gré, sans crainte aucune de l'autre vie. La vieille femme avait vaincu la mort, et les peurs que cette dernière véhiculait autour d'elle. Et c'était la plus belle victoire que la vie pouvait offrir à cette femme trop souvent brisée.

__________________________________

Comment avez-vous trouvé? Le dernier paragraphe est un peu bizarre selon moi, mais bon... Dans l'ensemble, j'aime bien cet OS.

Il traite de choses qui comptent beaucoup pour moi...enfin bref.

Bizzzzzzz
Milie

Wow Ma Killeuz'
C'est sublimissime
J'adore
Tes Môts ,
Toujours tes Môts ...
Arff
J'aime de Tout Mon Coeur

B'sx
Jt'adore

Maurane

Gott', ma Milie, t'es folle.
C'est un truc de fou, ta chose-là.
Suspendu au fil de tes mots -tout le long.
Bordel de merde, c'est extra' ma Milie, extra.
Je t'aime, si tu savais. <3

Mondieu, il n'y a rien à faire c'est tout simplement génial
Pas de mots pour décrire ce chef d'oeuvre O_O
C'est magnifique!

Gros bisoux puce.

Merci les filles...Sérieux, merci. Z'êtes des amours.

Ma Nouille, tiens, tu viens de me faire me rappeller qu'il existe, ce truc immonde de trois lettres...J'ai laissé le soin aux autres d'avancer dans la maquette, vu que j'étais pas beaucoup présente pendant ces vacances...mais tu sais quoi, je suis presque sûre qu'elles n'ont pas fait grand chose, voire rien du tout...je sens que je vais pousser une bonne gueulante le jour de la rentrée, parce que c'est moi qui avait tout sur les épaules la dernière semaine avant les vacances... Bref. Je sens qu'on va me sortir des cours, mdr.
Ecoute, lis quand tu peux. Je ne suis pas pressée.

Oh ma Bouleuz' !!!! De retour sur mes fics, ça fait trop plaisir...en plus t'aime ! Que demander de mieux? ^^

Ma Neytwale, je croyais que tu le savais pourtant, que j'étais folle ^^ Le pire, tu sais, c'est que j'me sentais suspendue à mes mots moi aussi, quand je me relisais...C'est fort hein? Genre je me demandais d'où j'avais sorti ça, mdr

Tu y vas fort Livie...Chef d'oeuvre...wouaouh. Contente que ça t'aies plu.

Merci Laurene. En ce moment, je pense que je vous fait plutôt pleurer, mais bon si mes mots te plaisent toujours quand ils sont humides, pourquoi ne pas continuer ainsi...^^ Non, t'inquiète. Les mots qui font rire reviendront bientôt. Faut bien une trêve entre deux guerres.

Bizzzzz
Milie

Oh mon dieu que c'est mots ..
j'ai les doigt qui tremble que je n'arrive plus a taper sur mon clavier ..
Alors je ne vais pas dire grand chose, juste que tes mots sont magnifique et me procure toujours cette sensations ..
Merci, sa fait du bien ..

c'est fantastique, Millie...

Estelle, fantastique, rien que ça...^^Oh, je te charrie...pas bien. Méchante Milie ! mdr. Contente que ça t'aies plus.

Ma Nouille, merci merci merci pour tous ces mots...(en plus t'as pas dit parfait mdr).
Mais dis-moi, de quel triste sort tu parles? qu'est-ce qui t'arrive pour avoir un coup de blues, toi qui as toujours le sourire aux lèvres?
Bref. Tu l'sais, j'suis là si t'as besoin.

Bizzzzzzz
Milie

Oh! C'est vraiment très beau (je ne m'attendais pas à autre chose de ta part...)
D'habitude je ne lis jamais d'OS mais là j'en suis pétrifiée tellement que c'est bien écris!
Tes mots font passer l'émotion!
C'est si réaliste! J'adorerais écrire comme toi...
Tu as un style d'écriture vraiment excellent!
Tu vois, ça m'a tellement impressionné que mon com est mal écris... >.<
En tous les cas, tu pourras me le dire si tu en écris d'autres?
Je te remercie beaucoup...

j'adOre
x3

Originale
très bien écrit

continu ...

OH MEIN GOTT !! c'est génial ! j'adore l'histoire est triste originale, mais surtout bien écrite !! merci pour cette jolie histoire la miss et continue !!

Arf ...
C'est ...
Tu me fais pleuréeuh !!!
Bon ... j'aime .
J'aime, j'aime, j'aime .
Herm ... Waww ...
Merci .

j'ai resisté pour ne pas pleurer .... c'est beau ....vraiment ...

c'est magnifique !!
je viens de voir que tu avais un OS dsl !!
c'est trop beau !!
comme ta fic d'ailleur !
j'ai beaucoup beaucoup aimé !!
c'est triste ca change !!
et j'aime !!!
et jt'aime <3