[T] 33 Kilos d'éspoir [3ème Topic].

suite
teuplais !
<3

Suite x3

ben dis donc sa fait bien lontemps que je suis pas venu ici
sa fait toujours plaisir de voir des suites a ratrapper meme si ta mis ta fic en pose pendant 2 semaines
cours de merde
moi en ce moment jlé loupe assez souvent fin bref on s'en fou
j'aime et je voudrais une suite mici

Je suis en train de la taper Ariane, et j'ai presque fini.

Bizzzz
Milie

han super vite vite xD
la fille pas trop préssé

- On a le temps devant nous. Explique-moi ça en détail.
(Ok. Je te l’ai sans doute expliqué un jour, quand j’étais à l’orphelinat je me suis jointe à Maria-Eva, qui est devant toi, et à Laïla, qui est malheureusement morte il y a presque huit ans, pour former un groupe de musique. )
- Classique, pop, rock, métal?
- Du rock, mais joué par des guitares sèches et une basse électrique de très mauvaise qualité, répondit Maria-Eva.
- Je vois le genre. Ça devait faire un son original. Et qu’est-ce que je viens faire là-dedans?
- Cela va bientôt faire huit ans que Laïla est morte, et je n’ai pas encore eu l’occasion ni le courage de lui rendre hommage depuis toutes ces années sans elle. Mais là, quelque chose me dit qu’il faut que je le fasse maintenant, à tout prix, parce que c‘est le bon moment.
(On a donc décidé de nous remettre à nos instruments, et d’enregistrer une chanson, un single, car c’était son rêve qu’on soit connues à travers le monde entier, nous qui ne sommes à l’origine que des orphelines, des gamines rejetées par la société) continua Estelle.
- ça serait vraiment le meilleur hommage qu’on pourrait lui rendre.
- Je vois, fit Jordan en se caressant le menton, les sourcils froncés. Mais dites-moi, comment allez-vous faire si Laïla est morte?
(Il est évident qu’on ne va pas la remplacer, donc on ne pourra pas faire de tournées, mais ce n’est pas notre volonté. On souhaite juste faire sortir ce single, et disparaître par la suite du commerce musical. Laïla faisait le solo et la mélodie en guitare, ainsi que le chant. C’est les bases d‘un morceau, avec la batterie, je sais. Et on ne peut pas reproduire sa voix, ni refaire son solo, parce qu’on veut garder tout son esprit dans ce morceau. L’idée serait que tu parviennes à extraire la voix et ce qu’elle jouait à la guitare à partir d’une cassette où on s’était nous-même enregistrées. Comme tu es le roi des logiciels, tu devrais arriver à faire ça, non?)
- Doucement ma belle, fit-il, perturbé. Je suis peut-être doué, mais extraire juste une partie des morceaux en négligeant les autres instruments, ça je n’ai jamais fait…Et même si je trouvais après des mois de recherches et d’essais comment faire ça, c’est un pari risqué, très risqué parce que l’original est une vieille cassette. Je risque de tout effacer à la moindre mauvaise manipulation, à la moindre petite erreur en tapant les codes informatiques, à la moindre seconde d’inattention !
(Mais tu ne peux pas faire des copies de l’original et travailler sur ces copies?)
- Si, mais la qualité serait bien moindre, bien moindre… dit-il en se passant les mains sur le visage.

Un silence s’installa entre eux. Les filles se rendaient bien compte du dilemme qui s’offrait à elles. Risquer de détruire à tout jamais l’original, ou réussir, avec une moindre qualité, ce qu’elles ne pouvaient pas se permettre, parce qu’elles voulaient le meilleur. Maria-Eva soupira. Elles n’avaient même pas commencé, et les obstacles se révélaient déjà infranchissables.

Soudain, une idée lui vint.
- Jordan? tenta-t-elle.
- Hum?
- Est-ce que ça serait possible de travailler d’abord sur des copies, p…
- Mais…
- Laisse-moi finir. De travailler d’abord sur des copies, puis de faire l’original quand tu connaîtras parfaitement la technique et les différentes étapes à faire, et qu’aucune erreur venant d’un problème informatique ne pourra être commise?
Il resta immobile un instant.
- Tu me proposes de faire l’original, mais des copies avant, pour avoir la technique?
- Oui, c’est ça.
(ça m’a l’air d’être une bonne idée) fit Estelle.
- Moui, c’est jouable. D’accord, on fait comme ça. Mais je vous préviens, à ma connaissance personne n’a encore fait ce que vous me demandez. Et si les grands de ce monde n’y sont pas parvenus, c’est peut-être parce que ce n’est pas encore possible de le faire avec les moyens informatiques dont nous disposons à notre époque.
(Je te fais confiance, tu y arriveras. Et si tu n’y arrives pas, et bien je ne te considèrerai plus comme l’informaticien le plus doué que je connaisse) répondit Estelle en souriant.
- Ne me rajoute pas plus de pression s’il-te-plait petite étoile. Je m’en mets suffisamment tout seul.

Il se frotta les mains.
- Bon, je vais déjà commencer à écouter de plus près la merveille que je dois dépecer. Vous avez la cassette sur vous?
Estelle la lui tendit. Il grimaça.
- Une cassette audio en plus… pff, vous cherchez vraiment à me rendre la tâche extrêmement difficile.
Il fouilla le studio, puis réussit à trouver un vieux lecteur de cassettes, qu’il brancha à un des ordinateurs.
- C’est pour faire les copies, comme ça je pourrais commencer à bosser dès ce soir, expliqua-t-il.

Il inséra la cassette dans le lecteur. Ce dernier se mit à grésiller, puis se mit en route. Une guitare commença à combler le silence qui s’était installé, bientôt suivie d‘un chant aussi distordu qu‘il était enfantin. Maria-Eva ferma les yeux pour écouter encore une fois cette voix cristalline jouant avec les aigus comme avec les sons brisés, cette voix de grande sœur qui lui manquait plus que tout.

Pendant trois minutes, trois courtes minutes, elle eut l’impression que Laïla était là, comme si elle cherchait à convaincre Jordan qu’il fallait qu’il tente le tout pour le tout, comme si elle voulait montrer à sa sœur qu’elle était là, même si cette barrière invisible qu’était la mort les séparait. Et lorsque la musique se tut, comme à chaque fois, elle eut cette désagréable impression d’avoir vu l’espace d’un instant son paradis perdu et de l’avoir perdu aussitôt. Elle avait mal au cœur maintenant. Ce deuil était si dur à porter, cette mort si dure à accepter…Sa tête tournait à lui en donner la nausée.

Elle fut ramenée à la réalité par Jordan, qui proféra un juron à mi-voix.
- C’était de la bête… Franchement, la voix, le solo, le rythme, les paroles, merde, c’est du concentré de beauté mêlée à l’horreur.
Il se tourna vers Maria-Eva.
- Elle était folle ta sœur, tu le sais?
- Non. Pas folle.
- Mais les couplets, et ce refrain, ce refrain… « Je suis juste un jouet pour vous, un jouet. Vous pouvez me couper la langue, me crever les yeux, m’exploser les tympans ; vous pouvez me trancher la gorge, je tends le cou pour que ça soit plus facile, tuez-moi, tuez-moi, vous ne comprenez pas que ça ne m’enlèvera pas la liberté, ça ne m‘enlèvera pas la liberté... » Ce ne sont pas des paroles qu’on entendrait de la bouche d’une jeunette de dix ans qui a tous ses esprits.
*Ainsi, il parle espagnol* pensa Maria-Eva.*C’est bon à savoir*
- Elle n’était pas folle, je peux te l’assurer, je suis sa sœur jumelle après tout ! Folle, non. Juste déçue au plus profond d’elle-même par la vie, dégoûtée par cette société qui refusait de lui porter de l’attention, société qu’elle a idéalisée par les enfants de l’orphelinat et la directrice. Mais surtout, je pense qu’elle a souffert de vivre sans amour de la part des autres. Elle avait tellement d’amour à donner, tellement…Son amour désabusé, elle l’a transformé ensuite en haine et en insolence destinée à ceux qui la faisaient souffrir, ou qui la dénigraient.
Elle baissa la tête. Jordan la lui fit relever.
- Pardon. Étant donné que j’ai vécu toute ma vie dans ma famille, je n’imaginais pas les choses comme ça. Mais maintenant, je comprends un peu mieux. Désolée d’avoir fait remonter des souvenirs.
- Il faudra que ça remonte un jour ou l’autre, dit-elle faiblement.
Elle se sentait de plus en plus mal, mais elle n’en fit rien paraître. C’était ses règles qui approchaient, c’était tout, pas besoin d’inquiéter les autres.
(Alors Jordan, t’es partant?) fit Estelle pour changer de sujet.
- A fond… Si ça devient pas un tube cette chanson, je veux bien me faire enterrer vivant avec mes ordis.
(Attention à ce que tu dis, j’ai des pelles chez moi et je sais m’en servir) répliqua-t-elle en souriant.
- Comment est-ce qu’on va s’organiser? demanda Maria-Eva.
- Ben on va essayer de faire ça le plus rapidement possible, il va donc falloir que vous veniez ici tous les jours. Disons vers 18h, le temps qu’Estelle et moi nous nous remettions de nos émotions causées par la danse. Et puis on s’arrêtera au maximum à 22h.
- ça me va.
(Moi aussi, même si ce sont des horaires à me tuer de fatigue.)
- A demain alors, fit Jordan en les raccompagnant à la porte.
( Dis Jordan) fit Estelle avant qu’il ne ferme la porte (Comment on va faire pour convaincre ton père?)
- Laissons votre musique le charmer comme elle m’a charmée…
Elle sourit.
(A demain Jordan.)
Il ferma la porte.
(Pourquoi as-tu fait allusion à son père?) lui demanda Maria-Eva.
(C’est le producteur du studio…Sans son accord, notre single, on pourra jamais le sortir.)
Elle hocha la tête pour montrer qu’elle avait compris.

Ce ne serait qu’un obstacle de plus dans cette route semée d’embûches, après tout. Elle ne voyait pas pourquoi elles devraient cesser d’être confiantes.


________________
Sorry, j'ai dû aller manger entre-temps.
Alors Ariane, ton avis?

Bizzzzzzz
Milie

j'aime vraiment désolé moi jte fais pas d'analyse c'est trop demander a mon ptit cervo --"
mais j'aime puis jmen passe plus ta fic
puis vu que la jsuis a madrid sa passe le tps
puis jvai rarement en cours enfin en ce moment
et sa fait plaisir de lire des chose comme ça
enfin moi jve qu'elle retourne voir le groupe comme a peu pres tout le monde....
qu'elle est bill soit ensemble c'est vraiment une hsitoire magnifique que tu nous d'ecris jc pas si tu t'en rend comtpe toi meme.
Tu n'as meme pas besoin de nous demander comment on trouve car tu sais qu'on adoreras0
tu aimes les compliments ? xD
t'en fais pas moi jten donne avec plaisir, parce que tu le merite reelement...
merci de me faire rever
bisoussssssss et suitee

Argh, Ariane, bordel, j't'aime XD.

Et ça c'était sincère ^^

J'me rends peut-être pas forcément compte que c'est une belle histoire entre Bill et Maria-Eva, vu que j'ai prévu de les faire souffrir encore un petit peu... Mais elle va le retrouver, t'inquiète. et elle va retrouver le groupe, et ils vont finir par être heureux, j'te le promets.

T'inquiète pour l'analyse, je ne la demandais pas ^^.
Sinon, comment ça se fait que tu sois à Madrid?

Bizzzz
Milie

July, ça te fais du bien de me lire, mais moi ça me fait un bien fou de te retrouver, de vous retrouver. J'me sens respirer à nouveau...
En plus, il paraît que je te fais rêver, olalah... c'est trop ça pour moi ^^

sophie483, j'suis contente que ça t'aies plu.

tif', ton souhait est exaucé, je viens de mettre la suite ^^

lalaline, bienvenue à toi ! Et puis régale-toi bien avec cette nouvelle suite que je viens de taper ^^


Ma Perv'EZ, elles ne sont ni connes, ni manipulatrices Maria-Eva et Laïla... Elles auraient traduit, elles lui auraient expliqué, bien sûr... parce que c'est leur amie, et qu'elles l'aiment, leur petite muette. (Euh... pour la peine, je dis plus Stern, j'ai pas envie d'avoir des problèmes de droit d'auteur XD)

Laurene, comme pour tout, ça ne va pas être facile de sortir leur album. Pas facile du tout. Mais ils vont y arriver, et ils vont faire quelque chose à se tordre de rire. Juste un indice, ça aura un rapport avec les TH. Vous allez bien rire, je vous le jure. Et ça fera du bien, parce que l'atmosphère de cette fic sera un peu plus détendue.

Cécile, j'adore ton enthousiasme ^^

Agathe et Cacahuète, merci pour votre com d'abord. Ensuite, la suite est juste sous votre nez hi hi hi

suite <3

lol tu m'aime ?
que me vaut se plaisir
oui promet moi qu'ils finissent hereux
Promet le moi ?
parce que bordel meme si c'est une fic on a l'impression d'etre avec eux de ressentir ce qu'ils ressentent.
C'est debile mais tellement fort.
Jsuis a madrid parce que j'etais censé allé au concert mais ils ont anulé alors je vais a Rome ^^^
jme balade comme ça.
ça me permet de m'echapper et d'oublier ce que je suis.

j'en veux une autre sous mon nez !!
c'est génial !!
j'ai l'impression de savoir des choses qui vont se passer et ca me fait peur !!
t'as pas la musique de la chanson !!
j'ai envi d'écouté !!
lol !!
et les parole en entier ?
vivement la suite !!
parce que j'ai ....
ENVI !!
lol
jt'aime fOort <3

J'adore ta suite *-*
On va rire? ba tant mieu alors xD
Hate de voir sa 8D

Milietrom a écrit:

Ma Perv'EZ, elles ne sont ni connes, ni manipulatrices Maria-Eva et Laïla... Elles auraient traduit, elles lui auraient expliqué, bien sûr... parce que c'est leur amie, et qu'elles l'aiment, leur petite muette. (Euh... pour la peine, je dis plus Stern, j'ai pas envie d'avoir des problèmes de droit d'auteur XD)

xD je les offrirais pourtant de bonne grâce à mon auteure préférée <3

- A fond… Si ça devient pas un tube cette chanson, je veux bien me faire enterrer vivant avec mes ordis.
(Attention à ce que tu dis, j’ai des pelles chez moi et je sais m’en servir) répliqua-t-elle en souriant.

je surkiffasse
comme les paroles ! elles déchiiiirent !

Pis t'es pas toute seule hein xD

Oui
Tu me fais rêver
Bordel j'aime quoi
Pis j't'aime voilà
Suite x3

Bon, je commence par l'analyse de la première suite que t'as posté après une longue pause...
***

Milietrom a écrit:

- Tu es sûre que c'est sans danger? lui fit Maria-Eva, pas très rassurée par ce qu'elle venait d'apprendre sur cet immeuble

La pauvre! Je la comprend! Quand on voit l'endroit que tu nous décrit, on se demande franchement où Estelle peut bien t'emmener... En effet, j'ai déjà vu mieux pour l'emplacement d'un studio!^^
***

Milietrom a écrit:

Ils étaient très complices, cela se sentait.

C'est aussi ce que je pensais... Ils sont vraiment mignons tout les 2! Ils iraient bien ensemble, non?^^
***

Milietrom a écrit:

Il avait un drôle d'accent. Espagnol peut-être.

Ah oui! Sur le coup je n'y avais pas fait tellement gaffe, mais maintenant que j'ai déjà lu la suite, je comprend mieux pourquoi tu as mis ce détail...^^
***

Milietrom a écrit:

Maria-Eva fut surprise de voir un studio d'enregistrement presque comme celui des TH, la seule différence étant la présence d'ordinateurs bizarroïdes disposés près des tables de mixage.

Apparemment, l'intérieur à l'air beaucoup plus agréable que l'extèrieur... (A moins, que les TH on un studio super pourri!^^lol)
***
J'ai adoré ta description de la 2ème salle! ça à tout l'air d'un paradis pour quelqu'un qui adore la musique... C'est merveilleux et impressionnant tout ces instruments! Vraiment, je préfère l'intérieur! XD (on se demande pourquoi...lol)
***

Milietrom a écrit:

[...]des triangles accrochés à une barre fixée dans un coin de la pièce, un xylophone, des claquettes, une contrebasse qui faisait sa taille... des claquettes?

J'aime bien ton petit retour en arrière! On se croirait dans un film avec la caméra qui détail les instruments et qui fait un brusque retour en arrière sur un objet précis... C'est marrant! *Il n'y a absolument rien de drôle mais bon...-_-*
***
Bref, je trouve que pour quelqu'un qui a eu du mal à trouver ses mots, c'est vraiment pas mal... C'est vraiment pas visible... Non, mais j'adore trop!
Bon, j'arrête ma première analyse là...
J'espère bientôt faire ma prochaine! =) Sinon, je ne vais jamais y arriver si tu postes tout les jours...

Deux semaines plus tard, ils avaient commencé. Enfin, Maria-Eva et Estelle n’avaient fait que retrouver les sensations de jouer. Ils n’avaient pas encore fait d’enregistrements, car Jordan n’avait pas avancé d’un pouce au niveau de l’extraction de la voix et de la guitare, et préféraient attendre des résultats, si infimes qu‘ils soient. Mais ils restaient confiants.

[…]

Maria-Eva marchait dans les rues, à une heure bien matinale. Elle avait décidé d’avancer, aujourd’hui. De se replonger dans ses souvenirs, et de revoir une dame qui avait beaucoup compté pour elle lorsqu’elle était à l’orphelinat.

Elle se retrouva devant les grilles grisâtres trop rapidement à son goût. Le bâtiment lugubre n’avait pas changé depuis trois ans. Toujours aussi terne. Toujours aussi dénué d’émotions. Toujours aussi silencieux, un silence si troublant qu’on pourrait jurer qu’il n’y avait personne.

Et pourtant, ils étaient là les petits orphelins. Elle les voyait dans la cour, entrain de jouer à la balle et au prisonnier. Mais le cœur n’y était pas, elle le sentait. Ils avaient les yeux éteints, le visage grave, et semblaient indifférents à ce qui se passait autour d’eux. Aucun d’entre eux ne riait.

Cette vision lui donna l’impression qu’un étau serrait son cœur. Ces petits êtres sans amour et sans familles lui rappelaient soudainement sa condition à elle, qui n’était guère plus gaie. Sans famille également, sans toit fixe, sans vrai travail, sans projets d’avenir, la maladie en plus et ce deuil dont elle n’arrivait plus à se défaire...

Elle avait l’amour, c’est vrai. Bill l’aimait, tout comme Tom, Georg, Gustav et les filles, en n’oubliant pas de compter Estelle. Mais ce n’était pas de cet amour dont les orphelins étaient en manque, elle le savait bien, puisqu’il y a peu, elle partageait leurs mêmes aspirations.

Elle avait un père, aussi. Cela, elle ne pouvait pas le nier. Mais c’était très compliqué entre eux, et cela le resterait. Elle n’était pas désirée par ce père, elle n’était pas légitime de plus. Mais il fallait faire avec, et essayer de (re)construire des liens, des souvenirs, des rires.

La jeune fille se secoua. Ce n’était pas le moment de penser. Elle avait des choses plus importantes à faire. Elle s’assit donc sur le trottoir, un peu plus loin. Elle n’avait pas l’intention de rentrer dans l’orphelinat, car elle ne voulait plus retourner dans cet endroit qui avait été témoin de tant de douleurs qu’elle avait ressenties. Mais Danaé travaillait là. C’était le seul endroit où elle pouvait être sûre de la trouver.

Elle attendit longtemps, sûrement plusieurs heures. Enfin, aux alentours de onze heures, une petite silhouette ouvrit la grille et sortit de l’orphelinat. Maria-Eva sourit. Elle n’avait pas changé depuis…

La femme, âgée d’une quarantaine d’années, traversa la rue assez rapidement, et marcha sur le trottoir, faisant claquer ses talons sur le béton. Maria-Eva se leva, tandis qu’elle passait devant elle.
- Bonjour Madame…ça vous dirait de faire une bonne action ce midi?
La femme la regarda, et soupira.
- Je suis désolée, je ne donne pas d’argent aux mendiants, car je ne gagne guère plus qu’eux. Au revoir, et bonne chance.

Elle la dépassa. Maria-Eva sourit.
- De l’argent? Mais Madame l’infirmière, c’était plutôt des gélules rouges et des breuvages dégueulasses que vous me donniez avant…Et beaucoup de sermons aussi, parce que je ne voulais pas aller à l’hôpital quand vous ne pouviez pas me soulager.
La femme s’arrêta brusquement, puis se retourna, un peu pâle.
- Maria-Eva?
- Oui Madame, c’est moi… Ce qu’il reste de moi du moins.
L’infirmière fit un signe de croix, puis joignit ses mains.
- Merci Seigneur d’avoir exaucé les prières que je vous fais depuis trois longues années… Au moins, je ne me serai pas ruinée en cierges pour rien.
Elle serra Maria-Eva dans ses bras.
- Je ne t’avais pas reconnue, mon Dieu qu’est-ce que tu as changé ma petite guerrière !
Maria-Eva se laissa faire, sentant le parfum de Danaé lui chatouiller les narines. Petite guerrière, cela faisait tellement longtemps qu’on ne l’avait pas appelée comme cela…

Ce surnom, elle l’avait reçu lorsqu’elle avait failli mourir peu de temps après son entrée à l’orphelinat. Elle était restée profondément endormie presque une semaine, entre la vie et la mort. Et pendant une semaine, l’infirmière était restée à son chevet, lui parlant, lui demandant de se battre car la vie en valait la peine. Maria-Eva s’était réveillée, et le surnom lui était resté. Danaé dût s’en servir plus d’une fois lorsqu’elle faisait une rechute.

- Viens chez moi, dit-elle finalement, on a des choses à se dire je crois.
Maria-Eva hocha la tête et la suivit.

[…]

- Tu veux boire quelque chose?
- Un verre d’eau s’il-vous-plait.
L’infirmière sourit.
- Je vois que tu as au moins retenu quelque chose de mes sermons…
- Les boissons sucrées c’est rien que des cochonneries qui font grossir? Oui, je crois que j’ai retenu l’essentiel de ce sermon, même si les médecins que j’ai vus en Allemagne me poussaient à prendre du poids.
- C’est vrai que tu n’es pas rondelette… Tu ne l’as jamais été de toute façon. Presque aussi maigre que les enfants qui crevaient de faim dans les rues en hiver. Enfin bref…
Elle lui servit son verre d’eau et s’assit.
- ça te fait combien de kilos maintenant?
- Je ne sais pas. Je ne me suis pas pesée depuis longtemps. Pas bien lourd en tout cas.
Elle n’insista pas, comprenant que c’était un sujet sensible que la jeune fille ne voulait pas aborder - comme avant d’ailleurs -.
- Quand tu m’as interpellée tout à l’heure, dit-elle finalement, tu m’as parlé d’une bonne action que je devais faire. Qu’étais-ce donc?
- J’ai besoin de vous pour m’aider à retrouver mes souvenirs. J’aimerais que vous me parliez de Laïla, que vous me rappeliez tout ce que j’ai volontairement voulu oublier après son accident, quand j’ai essayé de me persuader sans succès qu’elle n’avait jamais existé. J’ai besoin de cela pour faire mon deuil, même si cela va me faire souffrir plus qu’autre chose.
- La souffrance a toujours été ton lot de toute façon, alors tu te dis qu’une souffrance de plus ou de moins, ça ne va pas faire une grande différence, n’est-ce pas?
Maria-Eva baissa la tête.
- Vous avez toujours lu en moi comme dans un livre ouvert, c’est troublant.
- Petite guerrière, j’étais là quand tu te faisais changer le sang trois fois par semaine à cause d’un manque de médicaments adaptés, et que tu vomissais toute la journée et toute la nuit qui suivait parce que ce sang pourtant compatible était la plupart du temps rejeté violemment. J’étais là également lorsque tu as vidé une bouteille d’alcool dans un coin sombre de l’orphelinat, avec l’intention d’en finir une bonne fois pour toutes. Tu es fragile tant émotionnellement que physiquement, quand bien même tu voudrais montrer le contraire. Une souffrance de plus, ça peut faire une différence, tu le sais aussi bien que moi. Et ça en fait une, quoi que tu penses.
Elle soupira.
- Je veux bien t’aider, car je sais que tu n’en démordras pas. Mais j’aimerai qu’en échange, tu me promettes de te ménager. De prendre soin de toi, et d’aller lentement à la rencontre de tes souvenirs. Tu me le promets?
Maria-Eva hésita.
- Vous savez qu’on ne me changera pas. Mais j’essaierai de faire de mon mieux, je vous le promet.
L’infirmière hocha la tête.
- Que veux-tu savoir?
- Tout ce que vous savez.
- On en a pour des heures…
Maria-Eva sourit mystérieusement.
- J’ai tout mon temps.

[…]

Quatre heures plus tard, l’infirmière cessa de parler.
- Il me semble que je n’ai plus rien à t’apprendre.
Maria-Eva sourit.
- Je ne vais donc pas vous importuner plus longtemps. Merci de m’avoir accordé quelques heures de votre temps si précieux.
- Tu sais que j’aurai toujours un instant à te consacrer, Maria-Eva.
Avant que la jeune fille ne parte, elle sembla se rappeler soudain de quelque chose.
- Petite guerrière, attend-moi. J’ai quelque chose pour toi.
Elle courut au fond de sa maison, et revint quelques instants plus tard avec une petite boîte qui semblait bien lourde.
- Qu’est-ce que c’est? demanda Maria-Eva, intriguée.
- Des vidéos où l’on te voit avec ta sœur. Lorsque tu es partie, la directrice a fait un grand nettoyage dans les vidéos qu’elle faisait de ses élèves. Elle a bien voulu me donner toutes celles où tu apparaissais en compagnie de Laïla et d’Estelle. Je les ai gardées en attendant ton retour, parce que j’étais certaine que tu allais revenir.
Elle la regarda.
- Tu n’es bien sûr pas obligée de les accepter.
Maria-Eva cacha son trouble.
- Si, je vais les prendre. Merci beaucoup…Danaé.
L’infirmière rit.
- C’est bien la première fois que tu m’appelles par mon prénom. Je me demandais quand est-ce que tu allais te décider.
Maria-Eva fit un petit sourire en baissant la tête, et la salua avant de sortir sur le pas de la maison et de descendre les petits escaliers.
- A une prochaine fois Madame, car nous nous reverrons, c’est certain.
Elle franchit le portillon.
- Dis petite saligaude, tu ne vas donc pas me dire si tu as réussi à retrouver ton lâche de géniteur?
Maria-Eva se retourna, la mine presque joyeuse.
- Je l’ai retrouvé. Et apparemment, il a l’intention de se rattraper.
Danaé sourit.
- C’est bien dommage que Laïla ne soit pas là pour le voir.
- Oui, c’est bien dommage, reprit Maria-Eva, une moue triste aux lèvres. Les choses auraient peut-être été différentes pour tout le monde.
Elle salua l’infirmière, puis sortit dans la rue, sa précieuse boîte en mains. Elle comptait la déposer chez Estelle avant d’aller au studio. Elle était déjà légèrement en retard, mais tant pis. Jordan et Estelle ne lui en tiendraient pas rigueur.

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On dirait pas mais j'ai mis deux soirées à faire cette suite (j'ai eu une panne hier soir quand j'étais à la moitié, voilà pourquoi je ne l'ai terminée que maintenant, une fois l'inspiration revenue ^^)

N'hésitez pas à commenter et à me faire des critiques, c'est sur cela qu'on peut s'améliorer après tout.

Bizzzzzz
Milie

suite
j'aime toujours autant <3

J'aime toujours autant! suite!!!!

j'aime toujours suite stp