[T]Elle était saoûle, les mains ensanglantées.

Je reste sans voix. Merci encore. ( L )

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Le jeune homme ne dénia pas répondre. Elle était perdue, son visage en témoignait. Elle essaya de soutenir une fois de plus son regard mais rien à faire : il restait muet, la bouche cousue d’un fil invisible pourtant si bien accroché. Bill entra après avoir finit de téléphoner. Tous les trois parlèrent jusqu’à ce que Gustav entre. Il sourit, il était beau avec son sourire aux lèvres. L’après midi se passa assez vite, trop au goût de Maggy. Elle devait à présent partir et leur dit qu’elle reviendrait demain, comme toujours. Là voilà qui s’éloignait peu à peu jusqu’à ce que sa silhouette devienne floue et disparaisse au coin de la rue. Arrivée dans son appartement, elle s’assit sur le canapé et alluma la télé. Son portable sonna et un numéro inconnu s’afficha. Elle pensa de suite à lui et décrocha. Une voix douce et féminine se fit entendre. Elle la reconnue immédiatement et une larme coula sur sa joue.

MAGGY : Morgan.
MORGAN : Alors tu m’as reconnu.
MAGGY : Comment oublier ta voix ?
MORGAN : Avec le temps…
MAGGY : Jamais.

Cette voix douce la berçait. Elle se tenait là, ne sachant pas quoi dire... elle voulait simplement l’écouter sans briser la mélodie de ses mots. Tous ses souvenirs lui revinrent en tête. Souvenirs qu’elle n’avait jamais oubliés, loin de là. Ils refirent surface, et sans doute pour les rappeler à Morgan, elle en cita un. Tellement beau d’ailleurs. Celui où elles étaient allongées dans l’herbe, main dans la main sur l’herbe fraîche à observer la clarté de la lune, un soir d’été. Souvenir tellement simple mais chargé de sentiments.

MAGGY : Tu te souviens ? Ce soir là ?
MORGAN : Au parc. C’est bien ça ?
MAGGY : Oui. Et ce que je t’ai dit...
MORGAN : Je t’aime. Le jour où je te quitterai je prendrais place dans cette étendue noire, brillant dans les cieux pour éclairer ton chemin et te permettre de toujours avancer. Tu as compris Morgan ? Jamais je ne te laisserai dans les ténèbres, jamais tu m’entends ?
MAGGY : Tu n’as oublié aucun mot...
MORGAN : Et je t’ai répondu...
MAGGY : J’entends et je t’écoute. J’ai compris. Si ce jour devait arriver, j’observerai le ciel, tendrais ma main et te montrerai du doigt. Je ferai ce geste malpoli, te montrer du doigt. Mais ce sera pour dire : tu vois ici ? C’est elle. Quelqu’un me répondra : mais qui elle ? Et je lui dirais : Idiot. Elle est celle que je n’oublierai jamais, elle est elle, je l’aime.

Une boule se formait à mesure qu’elle parlait. Elle n’entendait plus rien à l’autre bout du fil, elle restait calme pourtant ne s’inquiétant pas de savoir si son amie avait raccroché ou non. Evidemment qu’elle ne s’inquiétait pas, elle savait ce que l’autre faisait.

MAGGY : Tu pleures.
MORGAN : Non…
MAGGY : Tu mens.
MORGAN : Oui.

La seconde jeune fille essayait d’avaler ses sanglots, en vain.

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Là c'est toi qui me laisse sans voix encore une fois ..

Je me suis à nouveau envoler dans le doux pays de tes mots ..
Le voyage s'est terminé beaucoup trop tôt ..
Je la lis et je la relis ...
et se bonheur toujours m'envahit..

Je crois que je pourrais chercher pendant des heures...aucun mot n'est à la hauteur pour décrire tes écrits..
Mes mots ne seront jamais à la hauteur des tiens..

J'ai trouver qu'une seule chose à dire , qui je l'èspère ne te semblera pas trop ridicule à côté de tous ce que tu nous écris : juste MERCI

Une autre, par simple plaisir d'écrire et par volonté de vous satisfaire sans doute =)

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Maggy souriait, elle aimait l’entendre pleurer sans jamais n’avoir trop su pourquoi. Elle aimait ce sentiment qu’elle éprouvait de l’entendre sangloter. Qui est cette Morgan tu me demandes ? Laisses moi te raconter un peu leur histoire. Cette Morgan comme tu le dis si bien, est l’une des rares amies à Maggy. Elle en a que deux, l’histoire est réglée. Si tu savais tous les moments qu’elles ont vécu ensemble. Si seulement tu savais ! Elles étaient comme deux sœurs, siamoises. Oui deux sœurs siamoises. Leur ressemblance, autant physique que morale me surprenait. Les mêmes répliques, les mêmes gestes, les mêmes mimiques, la même manière de parler. C’était perturbant. Une fois je me souviens, Morgan pleurait, pour un rien et Maggy lui en avait fait la remarque, ça l’avait blessé. Quand Morgan leva la tête, Maggy la gifla. Les seuls mots qui suivirent furent : Tu pleureras pour quelque chose maintenant. Les larmes coulèrent de plus belle et elle l’a prit dans ses bras, lui caressant les cheveux. Morgan a deux ans de moins qu’elle alors elle s’identifiait un peu à cette jeune fille qu’est Maggy.

Les deux étaient toujours ensemble. L’une n’ayant pas de mère et un père absent, l’autre ne prêtant pas attention aux siens, elles se fichaient du monde dans lequel elles vivaient. Elles vivaient, tout simplement. Voilà le résumé finit. Le combiné se trouvait toujours à son oreille.

MORGAN : Maggy, je vais mourir.
MAGGY : Arrête tes bêtises.
MORGAN : Ceux n’en sont pas.
MAGGY : Pourquoi tu dis ça ? Tu me fais peur.

Un silence s’installa. Elle était déboussolée la misérable. Elle n’arrêta pas de lui demander de lui expliquer pourquoi de tels mots sortaient de sa bouche, elle ne comprenait pas. Ses yeux se remplirent de cette eau salée qu’elle aimait tant, à l’entente de son explication. Morgan contractait un cancer. Une tumeur au cerveau, irrévocable. Voilà que le malheur s’abattait sur elles.

MORGAN : A présent c’est toi qui pleure.
MAGGY : Mon Dieu Morgan je ne veux pas. Pourquoi ? C’est injuste !
MORGAN : Tu savais que ce jour arriverait.
MAGGY : Pas aujourd’hui ! Morgan je t’interdis de mourir tu m’entends ?
MORGAN : Je t’entends et je t’écoute.

Un sourire se fit sentir au coin de leurs lèvres, la tristesse restant toujours présente dans leur cœur. Ce cancer, elle l’avait depuis quelques années mais il était bénin, sans trop d’importance aux yeux de Morgan. Lorsqu’elle fût obligée de quitter l’Allemagne pour suivre ses parents, elles furent déchirées. Je me souviens ce jour, mon Dieu je m’en souviens comme si c’était hier. Jamais je ne voudrais le revivre. Je les voyais pleurer, se tenir dans les bras, ses parents les séparer, Morgan se jetant à terre, Maggy lui relevant la tête en lui promettant qu’elles se reverraient et depuis ce jour : plus aucunes nouvelles. Ces foutus parents avaient tout fait pour ne plus jamais qu’elles se voient. Tout. Et ils avaient réussi jusqu’à ce jour où Morgan avait enfin retrouvé la trace de sa siamoise, comme elle l’appelait.

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Etant malade, je passe mes journées à imaginer des suites, alors en voilà une. Je ne dis plus merci, plus pour le moment. Ce mot perd tout son sens quand on le dit trop souvent, alors il ne sera plus écrit, mais très fortement pensé.

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Les deux filles restaient au téléphone sans rien dire. Entendre leur respiration mutuelle les rassurait. Respirer, voilà ce qu’elles faisaient, rien de plus, rien de moins. L’une des deux coupa ce silence.

MORGAN : Il ne me reste qu’un mois.

Cette phrase, cette ultime phrase rendit la respiration de l’autre saccadée. Maggy était à nouveau perdu. Elle ne voulait pas la laisser partir, mais avait-elle le choix ? Bien sûr que non, évidemment qu’elle ne l’avait pas !

MAGGY : C’est moi qui devais partir avant toi.
MORGAN : C’est exact. Mais la vie en a décidé autrement.

Les larmes perlaient sa joue. Toujours assise dans son canapé, le regard vide, le cœur vide, la tête vide. L’eau envahissait ses joues, noyées dans un océan de tristesse. Chaque larme dévalait sa peau telle une vague venait s’abattre sur la côte.

MAGGY : Je viens chez toi.
MORGAN : Quand ça ?
MAGGY : Après demain. J’arrive après demain.
MORGAN : Je t’attends.
MAGGY : Tu habites bien à...
MORGAN : Oui à Paris. Je t’attendrai à l’aéroport.

Voilà que cette conversation était finit. Un je t’aime se fit entendre de la part des deux filles. Elles étaient belles à s’avouer leur amour. Amour amical, amour familial, amour tout court. La nuit fût difficile pour Maggy. Elle ne dormit pas, d’ailleurs. Les paroles de son amie parcouraient son esprit perdu dans l’effroi. Ca faisait maintenant 7 mois qu’elles ne s’étaient plus parlées pensant que Morgan l’avait oublié, avait oublié de lui écrire. Elle s’était trompée cette fois-ci. Le jour se leva et elle était assise sur son canapé, encore. Elle tenait une tasse remplie de lait chocolaté. Elle devait faire beaucoup de choses aujourd’hui... Pourtant son corps ne voulait pas bouger mais elle en décida autrement, elle savait faire face à sa fainéantise, parfois... Sa silhouette se leva et s’empressa de se préparer. Il était à peine 9h du matin quand elle sortit de chez elle. Son corps se dirigea directement vers l’aéroport pour pouvoir acheter son billet. Quand elle l’eût acheté, midi sonnait. Le monde grouillait de partout et la file d’attente avait été infernale. Sa patience me perturbait moi-même. Elle savait être patiente, pour elle, pour Morgan. Il était l’heure de manger certes, mais son estomac n’avait que faire de cette nourriture. Il était serré et noué par un nœud d’angoisse, la nourriture ne passerait certainement pas. Allons bon, elle alla directement au studio des garçons. Elle sonna, il ouvrit.

BILL : T’es déjà là ?
MAGGY : Oui. J’ai à te parler.

La surprise se reflétait sur le visage du jeune homme, à peine 12h30. Elle s’excusa quand elle vit les trois autres assis entrain de manger. Elle les dérangeait elle le voyait bien. Mais peu importait : il fallait qu’elle le prévienne. Elle prit la main de Bill et l’emmena dans une autre pièce. Ainsi suivit une assez longue discussion dans laquelle elle lui expliquait qu’elle ne viendrait plus pendant quelques jours, quelques semaines, elle-même ne savait pas trop.

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Tes mercis ne sont pas utiles
Tes suites suffisent à nous remercier
Tes suites le font , tu n'as pas besoin de le dire

Tes écrits m'ont à nouveau transporté
Ils m'ont emmener dans un pays lointain
Ils m'ont emmener loin , très loin
Ils m'ont emmener à un endroit ou tes mots sont rois

Tes mots m'ont apporté des étoiles dans les yeux en ce matin si triste
Tes mots m'ont donner du courage pour supporter la journée qui s'écoule trop lentement

J'èspère que tu vas bien , et que tu n'es pas trop malade
Ecris bien ,
je suis bête ...je n'es pas besoin de te le dire , tu le fait tout naturellement .
Tout naturellement ...

(L)

Mon Dieu les éloges coulent à flots et je ne sais pas quoi dire. Perdue dans un monde de remerciements, je vous fais les miens. Ca me touche à m'en couler. Vous êtes mon inspiration, alors ne me remerciez pas moi, mais vous. (L)
Une suite peu longue, navrée.
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Plusieurs jours s’étaient écoulés après leur rencontre et Bill tenait à cette jeune fille, je le savais. Il baissa la tête, peu content d’entendre de telles choses. Elle était gênée de lui avoir infligé cette peine. Elle essayait de le rassurer en lui disant qu’elle reviendrait vite. Ce n’était que l’histoire de quelques jours. Lui s’en fichait, quelques jours quelques semaines, c’était pareil à ses yeux. Qu’il était sensible lui aussi ! Quelques jours ce n’était rien ! J’avais envie de lui en faire la remarque mais rien ne devait sortir de mes lèvres. Elle ne voulut pas lui expliquer pourquoi elle partait, elle ne voulait pas se rappeler ce dont pourquoi elle s’en allait, par peur de s’écrouler en larmes devant cet être aux cheveux noirs corbeau. Elle partit, lui laissant un doux baiser sur la joue, il ferma les yeux pendant celui-ci. Quel beau geste. Quand elle fût partie, Tom rejoignit son frère lui demandant ce qu’elle avait. Il lui expliqua qu’elle partait quelques jours, quelques semaines peut-être. Bill partit au salon et Tom courut à l’extérieur sans qu’il s’en aperçoive. Elle était là, marchant à pas lents quand il la retint.

TOM : Alors nous on a pas le droit de savoir ?
MAGGY : Je pars quelque temps en France.
TOM : Pourquoi tu ne nous l’as pas dit à nous ?
MAGGY : Je l’ai dit à Bill, je pensais que ça suffirait.
TOM : Tu pensais mal !
MAGGY : Tom qu’est ce qu’il te prend ?
TOM : Rien. Bon voyage.

C’est ainsi qu’il la laissa seule dans la rue, perplexe. Elle n’avait pas assez d’ennuis pour qu’il en rajoute ! Le malfrat. La voilà qui réfléchissait, encore et encore. Qu’avait-il ? Le doute s’installait. Pas bien maligne me direz-vous. J’ai tout de suite su ce qu’il avait. Il état jaloux de son frère, de l’intérêt qu’elle portait à son jumeau et non à lui. Mais fier comme il était, jamais il n’aurait osé lui en parler, pas après quelques jours de rencontre ça non. La journée continua tant bien que mal. Puis la nuit vint, le ciel bleu laissa place à un ciel noir, si noir que les étoiles avaient peine à se montrer. Les nuages arrivaient, pour tenir compagnie à a lune, certainement. Elle prit sa pochette de dessin et esquissa ce paysage. Pas beaucoup d’éléments, mais si caractéristiques. Le grain de son papier était assez fort, elle grimaçait.

Quand le jour se leva, elle se prépara, son avion décolla. La voilà qui se retrouvait en France, dans la ville des lumières. Tout se passa très vite, trop vite pour elle. Pas le temps de se demander où aller, où Morgan l’attendait, rien de tout ça. Elle récupéra son sac après avoir quelque peu parlé avec un homme qui lui expliquait où se trouvait la sortie. C’était si grand et cela faisait si longtemps qu’elle n’était pas venue ici. Elle se dirigea vers la sortie. Arrivée devant les portes vitrées elle leva la tête doucement. Son souffle se coupa net. Sa gorge se noua, son poing se serra, empoignant son sac d’une étrenne incroyable. Ca y est, elle la voyait. Elle la voyait de l’autre côté de ces deux vitres, la respiration saccadée.

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