[A] « And the Reason is You. »

Surtout pour moi faut pas m'oublier xD

suiteee

c'est fini les vacances

Courage puce ça va revenir

Hello hello la populasse !
Je suis très contente de vous annoncer qu'après la (très) longue période sans inspiration, j'en ai enfin de nouveau !
Grâce à eux : VersaEmerge, cette chanson qui fait partie des deux premières que j'ai aimé, et surtout à cette chanson, celle-ci et celle-ci. (chaque truc souligné est un lien Youtube. )
Comme dirait Julie, comme leur animal fétiche est le vautour, mes vautours m'inspirent.
Et bien sûr, les références à Gustav faisant le gros, sont des dédicasses à mes deux chéries, Ju' et Ile. x)


Sans plus attendre, LA SUITE !
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Lola se réveilla en sursaut, complètement paniquée. Son portable affichait 15 appels manqués. Elle s'était assoupi quelques heures, après une répétition éprouvante. Benjamin repoussait peu à peu les limites, et ça lui faisait particulièrement peur. Il arrivait à atteindre une sensibilité de plus en plus proche de celle de Tom. Elle venait de rêver – ou cauchemarder, elle ne savait plus trop – que Tom était avec elle sur scène. Qu'ils jouaient leur chanson. Touchée de le revoir, elle s'était jetée à son cou, puis, les yeux fermés, avait redessiné son visage du bout des doigts, elle l'avait reconnu sans difficulté. Elle avait pleuré de joie, et lui aussi, puis ils s'étaient embrassé, avec une passion sans limite. Elle se sentait tellement bien, tellement en vie...et puis, sans savoir pourquoi, les traits de son visage ont soudainement glissés, se sont étirés, rapetissés, mélangés pour devenir un visage qu'elle haïssait. Benjamin avait pris la place de son fiancé, et elle ne pouvait pas se détacher de lui, de ses lèvres, de son étreinte beaucoup trop puissante. Elle voulait hurler, mais rien ne sortait, elle voulait le frapper, mais il l'en empêchait. Il lui murmurait : « Avoue que tu en meurs d'envie, Lo', ma douce Lo', et je te lâche. », d'une voix sadique. Elle pleurait. Pleurait tout ce que son corps contenait d'eau.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait rêvé de cela. Elle sentait un poids de plus s'ajouter sur ses épaules lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait oublié de répondre à Tom...


- Bordel de merde.


Ni une ni deux, elle cliqua sur la touche rappel. Répondeur. Elle réessaya. Deux fois. Trois fois. Pleine d'un désespoir qui la dépassait, elle réessaya encore et encore. Dix fois. Onze fois. Douze fois. Treize...


- Lo' !
- Tom ! s'écria-t-elle au bord des larmes.
- Lo' ! Ma Lo'...tu m'as fait peur, pourquoi tu as pas décroché quand je t'ai appelé ?
- Je me suis affalée de sommeil sur mon lit dès la fin de la répèt'. Je suis désolée...
- Merde Lo' ! J'ai cru que quelque chose t'étais arrivé !!! Plus jamais, jamais tu me fais ça, ok ? Bordel, tu m'as fait tellement peur !


Lola se sentit vraiment mal. Elle pouvait distinctement entendre Tom renifler à l'autre bout du fil, et chacun de ces bruits finissait d'achever son cœur.


- Promis. Sinon, toi, comment ça se passe de ton côté ?
- J'en ai marre. Heureusement que Bill est là, pour me consoler, pour me soutenir. Georg n'a rien trouver de mieux que de ramener sa pouffiasse pendant 3 jours. Gustav pense à Ile, bref, on est pas au top. Mais on fait comme on peut, soupira-t-il.
- Ça va aller, Tom. Tu le sais. C'est un de vos meilleurs albums, je sens bien que ça vaudra toutes les séparations du monde, une fois que vos fans l'auront écouté.
- Si tu le dis...
- Oui, je le dis. Et c'est pas uniquement pour te réconforter ou autre connerie de ce genre. Je le pense. Vraiment. J'ai d'ailleurs hâte qu'il sorte, cet album.
- N'en rajoute pas trop quand même, rit doucement Tom.


Ah, ce rire. Si précieux. Si chaleureux. Si réconfortant. Si...si Tom.


- Tu me manques.


Simple formulation de ce qu'ils savaient déjà tous les deux. Ils ne pouvaient plus vivre l'un sans l'autre. Avant cet album commun, ils avaient toujours été sûrs que malgré le bonheur qu'ils vivaient ensemble, ils allaient forcément finir par se séparer pour se consacrer à leur carrière respective. Seulement, maintenant que cet album était là, ce lien indéformable, impossible à effacer, ils ne voyaient plus les choses de la même façon. Ils ne se l'étaient pas dit, mais cela faisait longtemps qu'ils n'avaient plus besoin de se dire les choses pour se comprendre mutuellement. Un simple regard, un simple geste suffit.

Tom vivait cela de façon étrange, car, hormis Bill, il n'avait jamais ressenti une telle complémentarité avec personne. Encore moins une de ses copines. Mais Lola était plus qu'une copine, Lola était sa fiancée. Ce mot le faisait sourire, et il regarda tendrement la bague qu'il portait en pendentif. Sa bague de fiançailles. L'idée faisait son bout de chemin dans sa tête, au plus profond de lui. Doucement, l'amour coulant dans ses veines comme une drogue, il avait appris à apprécier cette sensation de dépendance envers Lola. Il appréciait cette douleur, ce manque d'elle. Il avait appris que tout ce mal, toute cette souffrance qu'il accumulait lorsqu'il se trouvait loin d'elle, tout ça pouvait s'évanouir en une seconde. Dès qu'il la verrait, il irait mieux. Dès qu'il sentirait son parfum, dès qu'il la serrerait dans ses bras, dès qu'il entendrait son cœur battre la chamade à l'unisson du sien, il ne souffrirait plus. Mais pour l'instant, il souhaitait cultiver cette douleur, au plus grand dam du reste du groupe. Cultiver la douleur, pour ressentir un plus grand bonheur à la retrouver.


- Je sais, tu me manques aussi, Tom. C'est dur de faire comme si Benjamin était toi, j'y arrive pas. Je voudrais que ça soit toi, sur scène à côté de moi, à jouer nos chansons, à chanter notre chanson.
- Moi aussi, j'aimerais tellement que ça soit moi, mon cœur...


Silence entendu. Benjamin – l'indésirable comme ils se plaisaient à l'appeler entre eux – suffisait à lui seul à provoquer cette douleur que Tom cherchait. Il ferma les yeux, encaissa. Quelqu'un frappa à la porte, chez Lola. Il retint un – enfin plusieurs - juron lorsqu'il entendit sa belle hurler : « Dégage, Benjamin ! Dégage, bordel ! Tu comprends pas que tu me soûles ?...Mais vas te faire voir, connard ! Arrête avec tes conneries ! Et bouffe tes photos, sinon je vais te les faire avaler, moi !...Ouais ouais, c'est ça ! Vas te pendre et fous-moi la paix ! ».


- Putain mais quelle plaie ce gars. J'en ai marre, Tom, si tu savais..., soupira-t-elle, la voix réellement fatiguée et agacée.


Elle savait qu'elle lui faisait mal, en laissant sa faiblesse craquer la carapace qu'elle s'était efforcée de créer pour épargner son homme de ses pires accès de vulnérabilité. Elle savait qu'il le vivrait mal, qu'il s'inquièterait encore plus. Au fond, elle le voulait. Cela pourrait paraître complètement égoïste. Ça l'était un peu. Mais elle avait tellement besoin de lui, de savoir qu'il ne l'oubliait pas, qu'il ne comptait pas la remplacer par elle ne savait quelle blondasse californienne, fade et imbécile...que le savoir inquiet et mal à cause d'elle la rassurait.


- Je sais, ma puce, moi aussi, j'en ai marre. Mais on va tenir le coup, parce qu'on est fort. Parce qu'on s'aime, et parce qu'on doit tout faire pour que ça marche. Pour qu'on supporte cet éloignement. On va devoir vivre avec un sacré moment tu sais.
- Oui, je sais mais...
- Pas de mais, gronda tendrement Tom. On le fait, et puis c'est tout. Abbey est là pour toi, Bill pour moi. On peut le faire, dit-il en essayant de se convaincre lui-même.
- Je sais pas, Tom. J'en peux plus de tout ça. Je voudrais juste tout plaquer et te rejoindre. Je voudrais juste passer ma vie entière dans tes bras. Je voudrais juste laisser ton parfum m'enivrer encore et encore. Pouvoir poser mes lèvres sur les tiennes, doucement. Pouvoir fermer les yeux, et savoir que ce bonheur ne se terminera jamais.
- Stop Lo' ! Stop ! cria, un peu trop fort peut-être, le guitariste, troublé, apeuré, las. Je vais raccrocher, articula-t-il douloureusement, sentant déjà cette boule inconfortable se former dans sa gorge. Je suis content que tu m'aies appelé, je m'inquiétais vraiment. Je t'aime Lo', je t'aime plus que tout.
- Je t'aime aussi Tom....mais...


Il n'avait pas le temps d'entendre une autre phrase. Une autre phrase qui aurait terminé de l'achever. De le plonger dans plus de peine qu'il pouvait en supporter sereinement. Il raccrocha vivement. Trop vivement peut-être. Lola serait sûrement paumée, ne comprendrait pas pourquoi il avait fui. Elle pleurerait sûrement. À cause de lui. Encore. Il allait presque finir par croire qu'il lui procurait plus de mal que de bien.

C'est soupirant, le moral au plus bas, qu'il alla retrouver le groupe pour leur réunion quotidienne. Lorsqu'il arriva dans le salon, Gustav avalait un énième énorme bol de céréales. Diététique, pourraient penser certains. Mais c'était mal connaître Gustav en mode dépressif. En effet, à côté du paquet de céréales déjà bien entamé, gisait une boîte de crème fraîche quasiment vide. Et à en juger par les mines dégoutées de Georg, Julie, Bill et David, la crème avait dû finir sa vie tristement dans le bol, et était vouée à s'échouer sur les abdos du batteur, qui n'avait pas l'air s'en inquiéter.


- Bordel, Gustav, geignit Bill, complètement écœuré, tu te rends compte que c'est ignoble tellement tu bouffes ? Est-ce que tu sais quelle quantité de graisses tu absorbes à longueur de journée ? Glaces sur glaces, pizzas sur pizzas, bonbons, chocolat, céréales, barres de céréales, le tout arrosé de bière...mon pote, tu prends un ticket gratuit direction l'obésité !
- M'en ffffous, Bill. F'raiment rien à fff'foutre.
- Oh, puis parle pas la bouche pleine, c'est juste dégueulasse !


Tom sourit vaguement. C'est vrai que c'était vraiment crade de voir Gustav engloutir tout ce qu'il trouvait de comestible durant la journée. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir.


- Je bouffe parce qu'elle me manque. Tu sais pas vraiment ce que c'est toi, d'être en manque de quelqu'un, si ?


Bill blêmit. Tom se sentit gêné. Georg ne dit rien, Julie non plus. Elle se leva même, embrassa doucement son bassiste de petit ami, et s'échappa. Tom trouva ça très gentil de sa part.


- Bon les mecs, j'ai une annonce à vous faire. Les enregistrements et la plupart des arrangements sont finis. C'est le moment de prendre cette petite pause que vous attendiez tant.


Gustav lâcha sa cuillère, resta la bouche grande ouverte et encore pleine de céréales à moitié mâchées. Tom semblait perdu. Quoi ? Comment ? Fini ? Il se mit alors à sourire. Sourire comme il n'avait jamais souri. Enfin. Après trois longues semaines. Il allait la revoir. En plus, il allait être là pour sa première. La première de la tournée. Quel bonheur. Voilà. Il allait finalement pouvoir oublier toute la peine, toute la douleur, toutes ces journées à espérer être dans ses bras. C'était déjà en partie oublié. Maintenant, une impatience le brûlait de l'intérieur. Et que c'était bon, de sentir une putain de chaleur en soi, après autant de froid, de désespoir et de détresse.


- Déconne ? Fini fini ? demanda Tom, les yeux pétillants de bonheur.
- Bah disons que Bill reste ici encore quelques jours, pour qu'on discute de quelques détails. Mais rien qui vous concerne directement. Donc, vous êtes libres. Votre avion direction Hambourg décolle dans 3 heures. Alors, heureux ?
- David, ravale tes questions cons, lança Bill, tapotant joyeusement dans ses mains. Ils sont contents, regarde-les les deux là, on dirait qu'ils ont vu la vierge en string.


Cela faisait en effet 3 semaines que le chanteur en les avait pas vu sourire de cette manière. Il se sentait heureux. Heureux de voir son frère heureux. Plus de prises de tête à l'horizon. Juste son sourire.
Tom et Gustav se souriaient mutuellement. Enfin ! Enfin ils allaient revoir celles qu'ils aimaient.

- Bon les mecs, c'est pas tout, mais vous allez tout de même pas retourner en Europe sans aucun sac ?
- Bill, on est pas tous obsédés des fringues.
- Tom..., dirent tous les autres en chœur.
- Non mais c'est vrai !
- Tom...
- Quoi ?
- On sait tous que t'aime les fringues autant que lui ! répondit Gustav.
- Même pas vrai !
- Tom. Tom, Tom, Tom, dit alors Georg, sur un air taquin. Qui a une paire de chaussures assortis à chaque tenue ?
- Eum...moi.
- Qui, pendant je ne sais combien de temps, emportait une valise entière remplie uniquement de casquettes ?
- Eum...moi.
- Bien. Donc qui est autant un obsédé des fringues que son frère ?
- Bah...moi ? dit Tom, d'une toute petite voix.
- Bravo Tom. Admettre qu'on a un problème, c'est un pas de plus vers la guérison ! Félicitons tous Tom ! se moqua ouvertement David.


Ils rirent tous, et de bon cœur. Julie vînt les rejoindre, et fut heureuse d'enfin voir tous le monde sourire. Tom daigna même lui parler, pour la première fois depuis qu'elle était là. Elle se sentit soulagée, et se dit alors qu'elle allait pouvoir profiter des derniers instants avec Georg autant qu'elle le voulait. Plus question d'emploi du temps, plus question de se sentir un peu délaissée. Elle allait pouvoir profiter derniers longs instants en amoureux, derniers avant un long moment, car elle savait ce que représentait la sortie de l'album pour le groupe. Elle savait qu'elle serait un peu relayée au second plan, dans les mois à venir. Ils allaient enchaîné plateaux sur plateaux, interviews sur interviews, en Allemagne, mais aussi en France, en Europe, en Asie...pour enfin terminer par l'Amérique. Là, elle pourrait le rejoindre. En attendant, elle allait bosser, bosser, et encore bosser. Se plonger dans le travail pour oublier qu'il lui manquait. Mais elle aurait le temps d'y repenser. Pour le moment, elle profitait de l'ambiance chaleureuse qui était maintenant celle de la grande maison de L.A., et aida un peu les garçons dans leurs préparatifs. Plus vite ils seraient partis...plus vite elle pourrait profiter de cette grande maison seule avec son chéri.
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Voilà voilà. Ca vous a plus ?

Hum.

Nan. C'était juste naze.

Avoue t'y as cru XD? Nan mais attends t'as vu comment tu l'as décris!

La première partie, tu sais ce que j'en pense, j'adore. Mais c'est cette phrase qui me perturbe toujours autant, et qui me dis en fait, que c'est loin d'être fini...

Et je crois que je vais avoir deux trois comptes à régler avec toi...
Nan mais avoue que tu as bien rigolé en faisant de Gustav un gros lourdingue !
Nan mais tu peux être fière de toi hein! Maintenant faut que je le console hein! Tu l'as encore vexé !
Nan mais j'adore, parce que j'ai bien rigolé XD.

Et alors, si tu savais comment je suis trop heureuse qu'ils reviennent enfin! Même si Julie va être seule...BARF, pas grave, vu tout ce qu'elle me charrie tiens! Mais, n'y aurait-il pas un lemon Julie/Georg 8D?

SUITE ! Je veux le retour de mon Gustav, et le retour de Tom pour Lola!
Je t'aime, sois dit en passant

C'est de ta faute aussi, tu l'as largué pour Tom, comment veux-tu qu'il le prenne maintenant?
Moi je dois réparer tes erreurs MADMOIELLE!
Oh ben tiens, j'vais rire là XD.
Je trouverais bien ton point de faiblesse, Clémence, *rire diabolique*
Moi, une perverse? Nan mais sérieusement, tu me prends pour qui là :O ?

LOOOL le porc ce type il me dégoûte gustav !!
île est jalouse que mon chéri lui il est parfait hein georg xd
lol mais si île veut me voir en action moi je dis que je t'envois la vidéo
perverse va !!
TOM ME PARLE !!!
bouffon va!
je te jure
j'ai bien aimé la fin ça m'a fait rire !
personne ne peut me harceler
i'm supergirl
je t'aimeeeeeeeeeeee

aaaaaaahhhh j'aime suite !

Hello !
Comment vous allez ?
Moi, chaudement, mais ça va !
Bon, et ben voilà une suite.
Bonne lecture !
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- Non, non non ! Ça va pas Lola ! Ça va pas du tout !
- Mais merde Alex, c'est ce soir la première, je fais comme je peux !
- Ouais bah c'est pas assez.
- C'est vrai, c'est pas assez, murmura Benjamin.
- Toi, ça va, hein. C'est pas à toi que je m'adresse, et tu compliques les choses avec tes remarques à la con.
- Oh ça va hein, depuis le début je me plie aux quatre volontés de mademoiselle, ou devrais-je dire madame la future Kaulitz qui se sent plus depuis qu'elle est fiancée, depuis le début je ne dis rien, je supporte ses critiques, ses humeurs, qu'elle me rabaisse, m'insulte ! Tout ça pour quoi ? Hein ? Si c'est sa façon de me remercier pour avoir accepter de prendre la place que son fiancé, qui l'aime tellement qu'il l'a laissé comme une merde !


Cette phrase glaça le sang de Lola. Mais pourquoi elle s'était laissé persuader qu'il pouvait ne serait-ce qu'arriver à la cheville de Tom ? Elle le haïssait. Elle ne pouvait plus supporter sa face, ses mimiques, son pseudo talent de guitariste. Elle voulait Tom. Elle se demandait comment elle allait pouvoir se sortir de tout ça. Ce soir, c'était la première, et il lui était toujours impossible de faire abstraction du passé, de ce qu'elle éprouvait. Son esprit n'arriverait jamais à se concentrer. Cette première allait être un fiasco. Pour la première fois, elle fondit en larmes devant tout le monde. Chose qu'elle s'était interdite jusqu'à maintenant. Mais elle n'avait vraiment plus rien à cacher. Ils la savaient tous à bout de nerfs, fatiguée, triste et irritable.

Benjamin se dit alors qu'il était peut-être allé trop loin. Peut-être faudrait-il d'abord qu'il se fasse bien voir d'elle avant toute tentative de rapprochement ? Il fut le premier à la prendre dans ses bras, à la surprise générale. Lola était tellement fatiguée qu'elle ne put que marmonner quelques jurons entre ses gros sanglots. Elle ne se débattit pas, elle le laissa l'enlacer. Elle s'en fichait que ce soit lui ou un autre, elle avait juste besoin de bras pour la retenir de tomber.


- Lola, je suis désolé, c'est de ma faute, je suis vraiment désolé, je...jamais j'aurais dû l'insulter, jamais j'aurais dû te parler comme je l'ai fait, jamais...je m'en veux, te voir comme ça me tue, Lo', ma p'tite Lo', s'il-te-plaît, arrête de pleurer...je m'en veux tellement, si tu savais comme je m'en veux...


Lola ne savait quoi penser. Il avait l'air sincère. Vraiment désolé. Elle se sentait faible, dans ses bras. Elle ne voulait pas céder. Mais cette étreinte lui rappela tellement de bons souvenirs, tellement de moments de complicité, de moments heureux... « Pourquoi ne pas réessayer ? » , se surprit-elle à penser. Pourquoi ne pas lui faire confiance, et essayer à nouveau de croire qu'ils pouvaient s'entendre ? Elle releva sa tête, jusque là enfouit dans le torse de Benjamin, et lui sourit timidement.


- T'es vraiment désolé ? demanda-t-elle d'une toute petite voix, hésitante.
- Bien sûr que je le suis. Je suis pas revenu pour te voir pleurer à cause de moi. C'est stupide de ma part de te faire du mal.


Tout le monde avait le regard braqué sur eux à présent. Ils le sentaient, mais la scène qui se jouait avait tellement de significations pour l'un comme pour l'autre, qu'ils s'en contrefichaient totalement.


- T'as toujours été stupide, Ben, le taquina Lola.
- Et toi la pire des chieuses, lui sourit-il, amusé.
- Tu m'as manqué, dirent-ils d'une même voix, avant de s'enlacer encore.


Lola réalisa alors qu'elle se sentit soulagée. Cette première serait grandiose. Peut-être auraient-ils du mal à tout de suite avoir le même lien qu'avant. Mais peu importe, elle se sentait prête à affronter son public. À présenter cet album tel qu'il fallait, à montrer tout son amour pour Tom, avec toute la force qu'elle possédait.

[…]

Tom se sentait angoissé. Il ne savait pas pourquoi. Il y avait du monde, ce soir là, à l'aéroport. Mais peu lui importait. Il ne les voyait pas. Il visualisait déjà le sourire de sa Lola. Il sentait déjà son parfum, et ça suffisait à éclipser tous ces gens qu'il ne connaissait pas et dont il se fichait éperdument. Il ne savait pas trop quelle heure il était, il était physiquement complètement déphasé. Jetlag oblige. Où était-elle ? À l'hôtel, à leur appartement ou déjà au Bataclan ? Pensait-elle à lui ? Sûrement. Il lui acheta un magnifique bouquet de fleurs, dans une boutique où on le reconnut, mais où les vendeuses étaient tellement heureuses de le voir dépenser une centaine d'euros ne pipèrent mot. Il avait pris une composition faite de roses rouges et blanches, et de lys blancs. Il se dépêcha de sortir de cet aéroport, se dit qu'il avait demandé à quelqu'un de lui emmener sa valise à l'hôtel. Il avait tout prévu, pour pouvoir retrouver Lola le plus rapidement possible. Il faisait ça à chaque fois. Il regarda pour la première fois l'heure de la journée. 19 heures. Le concert commençait dans une heure et demi. Il avait donc le temps. Largement le temps. Il attrapa un taxi, et décida d'appeler Abbey.


- Tom ? Pourquoi tu m'appelles moi et pas elle ?
- Chut Ab' ! Je veux faire une surprise à Lola, alors la ferme !
- Ok. Bah tu fais bien d'être venue, on a l'impression qu'elle débloque depuis ce matin. Elle a fait la paix avec Benjamin, après avoir pleuré comme une madeleine devant tout le monde.


Tom serra les dents. Faire la paix avec Benjamin ? Il n'avait jamais envisagé que ça puisse arriver. Il ressentait une haine assez prononcée pour le guitariste, et voyait en lui un sérieux rival. Les larmes lui montèrent aux yeux, larmes de rage ou de peur ? Lui-même ne le savait pas vraiment. Il savait par contre qu'il allait falloir qu'il en touche un mot à Lola. Et dans le pire des cas, qu'il fasse avec le fait qu'elle appréciait de nouveau cet imbécile.


- T'es toujours là ?
- Hum. Oui. Désolé, je digérais la nouvelle.
- Ouais, on sait pas trop ce qu'il s'est passé dans sa tête, surtout qu'il l'a incendié juste avant qu'elle ne craque. Enfin bref, ça lui fera du bien de te voir. On est déjà à la salle. Envoie-lui un message genre tu penses à elle ou un truc du genre, qu'elle croit que t'es occupé, que tu ne viendras pas. C'est dégueulasse, certes, mais sa surprise et sa joie en sera d'autant plus grande.
- Elle va sûrement m'appeler t'façon. T'inquiète, je sais gérer mon effet de surprise, Ab' ! Je commence à avoir l'habitude, sourit doucement le brun.
- Bon, je te laisse, chuchota soudainement la jeune femme, elle arrive. À tout à l'heure !


Elle raccrocha et quelques minutes après, c'était Lola qui lui téléphonait.


- Allo ?
- Allo Tom ? C'est moi.
- Non, déconne, plaisanta-t-il de bon cœur. J'aurais jamais deviné !
- C'pas drôle. J'te boude.
- Prête pour ce soir ?
- J'te boude j't'ai dit.
- Lo'..., commença-t-il de sa voix la câline et séductrice.
- Oh bordel, c'est pas juste Tom ! Comment tu veux que je te fasse la gueule si tu me sors ta voix la plus sexy !
- C'est le but ma chérie. Je sais que je te suis irrésistible.
- Tu me manques.


Encore cette phrase si dure à entendre. Pour Lola du moins. Ce soir, ces trois mots n'avaient aucun effet sur l'humeur du jeune homme. Mais il ne devait pas trop le laisser transparaître, ou adieu la surprise.


- Toi aussi ma puce. J'suis blasé de ne pas pouvoir venir, vraiment, feignit-il.
- Toujours bloqué, l'enregistrement ?
- On ne peut plus bloqué. Bill arrête pas de chipoter sur un ou deux riffs qui ne lui vont pas, qu'on change sans arrêt et qui ne lui vont toujours pas. Heureusement que c'est mon frère, franchement. Je l'aurais déjà assassiné sinon.
- Aller, ça va aller.
- Prête ?
- Non, pas vraiment. Y'a du mieux avec Benjamin, j'ai décidé ce matin que m'en prendre à lui continuellement n'était pas constructif. On a en quelques sortes...fait la paix.


Silence du côté de Tom. Bordel. C'était donc vrai.


- Ah ? fut le seul son qu'il pouvait sortir sans trahir sa colère.
- Ouais. On verra bien ce que ça donne de toute façon.
- Mouais. Tu fais comme tu veux de toute façon.
- Tu m'en veux ?
- Je pourrais te dire que oui, mais c'est pas à toi que j'en veux, c'est à lui. Bref. Je dois y aller, Bill m'appelle. Merde pour ce soir, je t'aime plus que tout ma puce.
- Je t'aime aussi.


Malgré la mauvaise nouvelle, il se sentait heureux. Amoureux. Il avait de sortir la tête par la fenêtre, et hurler au tout Paris à quel point il aimait Lola Parker, à quel point elle faisait de lui l'homme le plus comblé du monde. Mais il se retînt, parce que sinon, adieu sa surprise.

[…]

- Qu'est-ce qu'il y a, Lo' ?
- Non, rien. Juste Tom. Encore et toujours Tom. Ça lui a pas plu.
- Quoi ? Qu'est-ce qui ne lui a pas plu, demanda Benjamin.
- Qu'on se reparle.
- Laisse, si il ne comprend pas, c'est qu'il n'est pas fait pour toi.


Regard noir. Ben essaya de se rattraper comme il put.


- Je rigole, Lo', je rigole ! rit-il, d'une façon amère.
- Ouais. Je préfère ça.


Abbey débarqua dans la loge, et les surprit en train de s'enlacer (encore). Ça lui faisait du mal de voir à quelle vitesse leur lien se renouait, à quelle vitesse Lola semblait oublier tout ce que lui avait fait subir cet imbécile.


- Dites si je dérange, lança-t-elle froidement.
- Hum. Désolé. J'avais besoin d'un peu de tendresse, rougit la chanteuse.
- T'as un fiancé pour ça.
- Qui est de l'autre côté de l'Atlantique.
- C'est pas à toi que je parle, machin.
- Benjamin. Je m'appelle Benjamin, tu le sais parfaitement. Et je t'emmerde truc.
- Oh ça va tout les deux ! Ab', tu vas quand même pas commencer à me faire la gueule alors que tout commence à avoir l'air bien pour la tournée !
- Quand je te reconnaitrais, Lo', peut-être que j'arrêterais de faire la gueule.
- Me reconnaître ? Me reconnaître ? Mais j'ai jamais été autant moi de toute ma vie, Ab' ! Ben, ça peut paraître fou, mais finalement, il m'a manqué.


Le jeune homme sourit triomphalement. Il le savait, il l'avait toujours su, qu'il avait une place particulière dans son cœur, qu'aucun fiancé mondialement connu ne pourrait jamais le remplacer.


- Si tu le dis. Je pars du principe que t'es fragile en ce moment, et que ça va pas durer. Donc je ne t'en veux que partiellement.
- Donc tout va bien, alors, soupira Lola.
- On va dire ça comme ça, lui sourit faiblement Abbey.

ouaiiiis

YIHAAAA