[T] Terre de feu. + BONUS

[...]

---

Mon dieu qu’elle est belle, cette fontaine. L’eau transparente coule depuis les multiples plis de la robe de la femme agenouillée là, comme pour prier, implorer un de ces Dieux constamment muets. Ses suppliques se perdent, figées dans l’immortalité du marbre blanc verdâtre.

L’eau est si claire, je la caresse du bout des doigts. Mon âme s’y noie, s’ébat. Le vent souffle et fait glisser des feuilles devant mes yeux, comme un éclat d’automne. Ça fait sept mois que tu es parti, mon amour.

Sept, le chiffre de la fortune qui rime avec bonheur, Magali et son enseignement. La roue tourne, je ne m’envole plus de ce monde qui va et vient. L’échappée belle, c’est terminé. Je vis, et tout cela est réel… ou pas.

Je sais que Tom va arriver, incessamment sous peu, dans un battement d’aile. Lui ne l’est pas, ancré dans la réalité. Il s’évapore dans l’air et se respire, il se dévore et s’évanouît dans l’invisible. S’il est guéri, je l’ignore, mais nous sommes là, tous les deux, et c’est l’essentiel.

Ce n’est pas vraiment triste, peut-être un peu mélancolique. Ce n’est pas vraiment douloureux, peut-être un peu lourd. Nous continuons, il n’est pas là. Que pourrait-on y faire ?

Je me souviens, ce jour-là…

Je n’entendais plus rien, tellement j’avais mal. Quelque chose d’indescriptible. Je m’étais fermée comme un coquillage, en autarcie, loin de toute cette agitation, loin des hurlements pathétiques de Tom. Je désespérais de ne pouvoir couper les ponts entre mon désespoir, ma douleur et moi. Je devrais vivre avec. Je m’y suis faite.

J’ai été mise en garde à vue, mais les poursuites contre moi se sont étrangement et bien trop rapidement trouvées sans suite. Un guitariste déchu était passé par là et avait compris. Tu m’as dit de prendre soin de lui, c’est lui qui a pris soin de moi.

Nous n’habitons pas ensemble, cela n’aurait pas de sens. Je l’aime, c’est certain, et lui aussi, c’est simplement différent. Frère et sœur de galère, de peine et de serment. Notre lien est indestructible par delà les années. Je pense que tout ce temps qui nous reste à vivre sera au goût de Terre de feu.

Je ne dirais pas que nous allons bien. Nous allons mieux.

Je me souviens de son incinération. Les quelques fans qui avaient réussi à forcer le passage pleuraient toutes les larmes de leurs corps alors que mes joues s’obstinaient à rester sèches. Tout était coincé dans ma gorge et tout comprimait ma poitrine.

Les cendres qu’il reste de lui, Tom et moi les éparpillons, papillons éphémères, un peu partout, poussière après poussière, faisant le tour de ce qui nous est cher. Nous nous sommes faits la promesse que la toute dernière, nous la lâcherions sur Mars. Qui sait…

Tu n’es plus là, et pourtant, tu sais, Bill… Tu es partout.

Quand le nuage s’écarte pour laisser entrevoir brièvement le soleil, c’est toi. Quand la mer vient s’échouer à mes pieds, c’est toi. Quand la sucette coca fond sur ma langue, c’est toi. Quand les pavés sonnent sous mes pas, c’est toi. Quand la grande bâtisse de l’Eglise sonne seize heures, c’est toi. Quand le petit garçon, là-bas, sourit à sa mère de toutes ses dents, c’est toi. Quand cette femme caresse son ventre arrondi, c’est toi. Quand Tom rit, c’est toi. Quand Tom pleure, c’est toi. Quand les amoureux se retrouvent sur le quai de la gare, c’est toi. Quand le téléphone sonne, c’est toi. Quand le désespéré saute du haut de sa tour, c’est toi. Quand Spririt marche sur Mars, c’est toi. Quand l’espoir vient jouer à la corde des habitudes, c’est toi. Quand la vie passe, c’est toi. Quand la voiture évite le piéton imprudent, c’est toi. Quand mes doigts glissent sur l’eau de cette fontaine, c’est toi.

Je ne sais pas où tu es vraiment. Laisse-moi t’imaginer à chaque coin de rue.

La voix de Tom dans mon dos, est-ce toi aussi ?

« Hey, Amlou…
- Hey, Tom…
- Nous deux comme trois ?
- Nous deux comme trois. »

Une devise que je nous ai inventé alors que je laissais voltiger dans les airs la première particule de cette poudre de lui. Pas de mot ‘mort’ entre nous, parce que ça sonne trop définitif. Un simple renouveau. Bill a fait ses valises plus tôt que nous, et il mérite bien la plus belle de toutes les destinations.

J’ai assuré à Tom un jour qu’il ne fallait pas qu’il s’en fasse, qu’il le retrouverait afin de recoller leurs moitiés. Parce que Bill et Tom, ce n’était qu’une seule personne et que mon guitariste se sent encore plus orphelin que moi.

Georg et Gustav ont fait leur réapparition il y a quelques semaines, tout désolés qu’ils étaient d’avoir été aussi impuissants. Tom leur a fait comprendre que plus jamais il ne pourrait jouer dans un groupe. Je n’ai pas démenti en disant qu’il avait réappris à jouer, me taisant sous son regard châtaigne. Il ne joue plus que pour moi, et les quelques passants qui viennent nous regarder, interdits, quand le soir venu nous restons là au bord de cette fontaine à écouter le train de la vie s’arrêter à notre gare. On l’attrape à bout de bras en criant « merci de vouloir toujours de nous ».

« Tom…
- Chante, Amlou, chante !
- … À vos marques, prêts, partez, courrez ! Devant nous, le ciel se déchire. Ensemble, nous arriverons au delà de la fin de ce monde, qui derrière nous s’écroule. »

Ses accords et ma voix comme un ultime message d’amour qui recommence toutes les nuits. L’infini à portée de main. Je me dis qu’où que tu sois, tu l’entends. Nos êtres le hurlent si fort que tu ne peux l’ignorer.

Hey, Bill… Je ne regrette pas d’avoir rêvé de toi, d’avoir appris à t’aimer, d’avoir explosé mon cœur à trop alimenter l’espoir, d’avoir cru l’écraser si violemment en arrachant ce fil tellement frêle qui te retenait dans ton illusion. J’ai compris, maintenant, que c’était dans l’ordre des choses et que ça devait se passer ainsi. Que ce n’est pas le manque terrible que nous ressentons qui doit noircir le tableau. Où que tu sois, tu nous entends, et je sais que tu es heureux.

Oui, j’ai compris…

L’espoir ne meurt jamais.

Il se métamorphose.

Fin.

---

C'est définitif, je pleure.
Et ben putain...
J'espère que la fin vous a plu.
Et je tremble que non.

Ah, mon Dieu...
C'est terminé.

A bientôt pour une prochaine.

:'(
ce soir aura été la première fois que je pleure depuis 3mois et demi.
une soirée pleine de tristesse et d'impuissance. Une soirée où je m'en veux, une soirée où j'ai peur, une soirée où je lis des mots qui font mal au coeur.
Merci Nao de m'avoir fait rêver. C'était beau.

MERCI

Biiiiiiiip

[ Disque rayé ]


Et merde Nao, moi aussi je pleure. Toutes ces émotions que tu nous fous à la gueule c'est pas croyable. Ca dépasse Baricco j'te jure. Toujours cet espoir qui pousse d'on ne sais où dans tes mots. Ca vient d'où ça Nao ? Ca vient d'ou bordel ? Et merde rien d'autre me vient que des gros mots. Des gros mots parce que ce que tu écris Nao c'est immense. Et tes mots sont tellement grand que je suis sûre qu'ils chatouillent Mars. J'suis sure.

Alors Nao, ma Nao, ma Nao qui est bayte parfois, ma Nao si belle prêtresse du soleil, bon sang qu'est-ce que j'admire c'que tu fais.

Continue, continue, souris la vie est bête n'est-ce pas ? Et l'temps d'attendre on l'a pas alors voila Nao, tout est dit.

[ Ah oui, je t'aime aussi <33 ]

Merci d'avoir rêvé.
Parce que mes mots n'ont pas de sens s'ils ne font rien à celle qui les lit.
Merci. C'est moi qui te remercie.

Mais quand même, laisse-moi te dire...
De rien.
=]

Oh putain [moi aussi les gros mots viennent]

Mon dieu, Camille tu es folle d'oser mettre mon nom à côté de ceui de Baricco.
Tu es complètement cinglée mais han la la, oui, oui, fais-moi un câlin... <3 Je t'aime, ma déesse...

Merci d'me faire chavirer le coeur.

je vien de voir la suite, je vien de lire la fin
je vien de gaché ma préparation du matin
je pleure
j'ai même pas cligné les yeux, les larmes elles on coulées toutes seules
c'est rare tu sais ?
bref
Merci
c'était beau
je me dis aussi que j'aurai pas du la lire cette fic, elle est trop triste, trop bien écrite, trop belle, trop beaucoup de choses
mais en meme temps, ca fait du bien de lire des choses comme ca... qui fond pleurer pour des mots qui disent touts
Merci encore
et...
vite,
une autre fic,
j'aime trop lire tes écrits !

...

Je fais pas dans l'originalité

Je pleure

C'est magnifique

C'est ..

Je sais pas j'ai pas de mots

Ca me fait bizarre de me dire qu'elle est fini..

Tu vas en refaire une autre ?

c'est tres rare que mes larmes coules quand je lit une fic!! et ba la il y en a deux qui viennes de coulées!!^^ c'est vraiment beau, c'est triste mais c'est vraiment tres beau!!!!
j'espere que tu en fera d'autres de fic et que la prochaine se finira bien!!^^

Putain....la fin...fin fin fin
ça fait tout tordu, j'crois bien qu'il fond l'eskimau hein !
Hier soir j'ai lu ta dernière "suite" en m'endormant, j'ai tourné la tête vers un poster de Bill, puis une larme a coulé sur un sourire...
C'est beau de rêver...

Encore merci Nao, encore merci

(et dsl pour ce message pourrit mais ça sort pas xD)

Bien sûr, Coryse, que tu peux l'imprimer..
Si t'as l'courage de chopper toutes les suites sur word xD

Merci vous toutes... TT

nan !!!! merci a toi ho grande nao !!!
et merci aussi de me donner la permission de l'imprimer ^^

VIVE NAO !!!!

J'aimerais écrire un message constructif. Quelque chose qui puisse rester plus ou moins deux minutes dans ta tête. Mais je crois que je vais juste écrire deux minutes de conneries. Comme d'habitude. x)
Terre de Feu.
Un mot étrange.
Différent.
J'me souviens plus quand ça a commencé, peut-être il y a deux mois, trois ans, ça n'a pas vraiment d'importance finallement. Ca fait longtemps quoi. =)
Tout ça pour dire que je crois que ton histoire va m'rester un peu plus longtemps que les autres, parce que le phénomène temps n'a plus sa place ici. C'est fini, mais j'crois que ça pourrait finir demain, dans quatre jours et dans dix ans.
Eternelle.
Des mots éternels.
Qui durent jusqu'à ce qu'ils deviennent poussière.
Poussière de mots.
C'est ça qu'il y a sur Terre de Feu je crois.
Tes mots qui courent après le temps.
Et le temps qui te coure après.
[Oh. Je viens de penser à quelque chose.
Toi aussi t'es chimiquement dangereuse. Je t'expliquerai une autre fois je crois! xD]
Je t'aime fort fort Nao, et j'aime vraiment ce que tu fais.
<3

Niahahaha =]

C'est d'la connerie vachement constructive quand même.

Merci Apo' <3

[oui, faudra qu'tu m'expliques]

Je crois bien que c'est mieux de ne pas pleurer.
Ce serait dommage de voir tous ces beaux mots coulés.
Je préfère les garder au fond de mes yeux et pouvoir les revoir autant de fois qu'il le faudra.

Bon sang, ça fait au moins quatre fois que je viens mettre un commentaire et je trouve toujours rien à dire.
Je sais pas mais, t'as tué Bill quand même hein.
Ouais tu l'as fait mais bon, tu pourrais me tuer moi que ça changerai pas grand chose je pense.
Tout ce qui vient de toi est éternel, tout ce que tu dis, fait, pense,...

Tu es éternelle Nao et, réflexion faite, je crois que tes mots aussi.

voila je sui une nouvelle lectrice (on va dir) j'arrive a la fin mais il n'est jamais trop tard pour apprendre a vivre nan?c'est kim qui m'a dit de venir et je ne lui sui reconnaissante cette histoire est magnifique et je pence touts les soir à une planette rouge ou un prince soupir tout seul merci pour toutes les emotions qui tu m'a fait passer nao bizousss de la p'tite kiss qui ne sais fair que sa

Nao
Moi j'ai envi de dire que tu es folle. Que c'est beau d'être fou. Que tu brilles. Je te le promets.
Je sais pas comment tu fais pour écrire de cette manière mais je crois qu'il n'y a pas de manière. Juste un don. Inné.
Amlou. Mon dieu. Tom. Bill. Et tout les autres. Cette manière déchirante de vie que tu leur donnes. C'est terriblement beau. Terriblement beau.
J'pense que Terre de Feu c'est l'une des plus belle fic que j'ai pu lire. Une de celle que j'ai le plus "vécue".
Je crois que Terre de Feu ne meurt jamais.
Merci pour ca Nao. Même si ca fait mal. Et je ressens très rarement ce sentiment en lisant. Mais en te lisant, qu'est-ce que je l'ai sentis. Ouais, c'est comme tu dis. Un peu comme quand on marche tranquillement et que soudain on trébuche. Un peu comme les turbulences dans l'avion... Et pour une fois, j'aime tellement.
Merci pour ca Nao. Tu brilles. Très fort.
Et je t'aime.

Je dois deplacé dans 5 jours minimum. Ok ?

Nao a écrit:

Niahahaha =]

C'est d'la connerie vachement constructive quand même.

Merci Apo' <3

[oui, faudra qu'tu m'expliques]

Smack smack! <3333
xD
Je crois que ça va me manquer de plus venir squatter ta si belle fic...
Je t'attends au tournant ma belle!

Putain'

Merci tout le monde.

J'vous aime fort d'être là.

M'Nao...
Ces mots...
Putin...
C'est la vie...
Oui ta fic c'est la vie, qui nous guide chaque jour...
Cette puttin de vie qui nous fait tant souffrir...
J'ai pleuré, pleuré toutes les larmes de mon corps en parcourants chaquns de tes mots, de tes phrases, de tes lettres.
Ce sentiment est indescriptible...
Oui, c'est sa indescriptible....
Et puis peu etre a la fois déja vécu....
oui, dans ta fic ya des sentiments que chaqun de nous a d'ja ressenti...
De ce désaroi face a la vie....
De notre impuissance entre la vie et la mort.
La vie et la mort....
Droles de mots einh ???
Oui, c'est bizare la vie.
Oui, sa fait peur la mort.
Ces espoirs qui nous rattachent encore ici dans le bas monde...
Et ces autres espoir, ceux qui nous disent qu'un seul geste suffirait pour mettre fin a tout.
Espoir...
ces mots...
Tes mots...
La vie...

et

la mort.

Merci, toi (L)

D'avoir eu l'courage de tout lire.

D't'être laissée emporter par mes mots.

Merci.

D'avoir aimé c'te vie.
C't'espoir.
C'te mort.

Parce que j'ai aimé les écrire.

Merci d'avoir aimé les lire.

<3