[T] Amour à Hamburg.

Du côté de Bill :
Puis nous nous séparâmes et nous rentrâmes tous les trois à la maison. Tom, Georg et Gustav s'étalèrent sur le canapé comme s'ils avaient couru un marathon.

Tom : Bon ça c'est fait. Plus qu'à trouver la fille au tatouage.

Moi : Non, laissez tomber.

Tom, Gustav & Georg : Hein?

Moi : Je l'ai pas revu, depuis le temps que je la cherche… Enfin bref, elle devait être de passage et elle est repartie. Je peux pas la trouver.

Tom : Alors tu abandonnes? Tu as besoin de quelqu'un, tu l'as dit toi-même, tu vois cette fille et tu veux la rencontrer, alors que c'est pas du tout ton style, et tu abandonnes? Si elle te rend comme ça cette fille, c'est qu'elle a quelque chose de spécial et toi, tu laisses tomber?

Moi : Ouais.

Georg : Aujourd'hui?

Moi : Aujourd'hui.

Gustav : J'arrive pas à te comprendre.

Moi : Moi non plus.


Du côté de Gwen :
Mes points de suture au bras me grattaient, ma hanche me torturait et la bande sur ma cheville me chatouillait le pied. Sinon, à part ça, je suis en vie. Ces mots résonnaient sans cesse dans ma tête. J'avais encore une chance d'accomplir mes rêves alors que d'autre l'avait plus. La dernière fois que j'avais ressenti ça aussi fortement qu'aujourd'hui je m'étais levée un matin avec l'envie de vivre et l'image de Bill dans ma tête. Avant ça, la dernière fois que j'avais eue l'envie de vivre, je devais avoir 5 ans. Après tout ça, j'étais encore là. Mon cœur battait, je respirais, je vivais et mon âme sœur était près de moi, même si je pouvais pas la voir. Et Bill n'est pas très loin! Je fixais son visage sur l'écran de ma télé. Ses cheveux, sa bouche, ses yeux, son piercing… Je connaissais déjà ses traits par cœur. Hier, je me faisais renverser et personne ne se souvenait d'eux. Aujourd'hui, tout va pour le mieux : leur nouvelle chanson vient de sortir et elle fait un carton, et moi je suis toujours là pour voir la renaissance de la tempête. Comme avant, la chanson est magnifique et me fait pleurer. Je regarde le clip à la télé et quand il était fini je zappais à toute vitesse sur les chaînes musicales jusqu'à ce qu'ils le repassent. Quelqu'un frappa à la porte. Ca c'est Erwan!

Moi : Entre Erwan!

Erwan : Comment t'as deviné que c'était moi?

Moi : T'avais dit que t'arriverais vers 14h et il est 14h.

Erwan : Ah oui c'est vrai.

Moi : -_-'

Erwan : Je te présente mon frère…

Un grand blond passa la porte et me souris.

Moi : Bandes de connards! Vous auriez pas me dire que vous étiez frère et… frères!

Max : Frère et frère?

Moi : Arrête de te foutre de ma gueule!

Max : Arrête de rire aussi!

Erwan : Avant-hier, je savais pas que tu connaissais Maxouille.

Max : Arrêtez de m'appeler comme ça!

Moi : Tu l'appelles Maxouille aussi?

Erwan : Ouais.

Moi : Et toi? C'est quoi ton excuse vu que tu avais très bien compris?

Max : Je voulais te faire une surprise!

Moi : Pfffff…

Erwan : Tu devineras jamais qui on a croisé dans le couloir!

Moi : Bill.

Erwan : Comment t'as deviné?

Moi : Je l'ai vu hier. Et heureusement d'ailleurs, parce que d'après les médecins, si mon cœur avait continué à cette allure il aurait lâché. Je l'ai vu et je me suis calmée. Mais je croyais que c'était une hallu?

Erwan : Je sais pas. En tout cas, Gustav s'est excusé et il a le pied dans le plâtre.

Moi : Pourquoi?

Erwan : Je sais pas. J'ai encore hésité à donner ton numéro à Bill mais ils se sont barrés avant.

Moi : Zut T_T

Max : Ca veut dire qu'il t'a peut-être sauvé la vie?

Moi : Encore une fois, ouais.

Max : Encore fois?

Moi : Bill est la seule personne au monde à m'avoir donner envie de vivre rien qu'en existant. Et une vie quand tu veux pas la vivre, c'est pas une vie.

Erwan : C'est pour ça que tu veux le rencontrer?

Moi : Oui, pour lui dire que je lui dois tout.

Max : Et tu veux pas sortir avec?

Moi : Si c'est toujours mieux! Mais rien que parler avec lui ce serait déjà apocalyptique. Rien que lui dire que grâce à lui je vis. Une vie c'est quelque chose de précieux et c'est le cadeau qu'il m'a fait. J'aimerais lui rendre la pareil un jour.

Du côté de Bill :
Les forums rouvraient, les radios et la télé passaient et repassaient nos chansons, le nombre de lettres qu'on recevait par jour grossissait, on signait de plus en plus d'autographes, on pouvait de moins en moins sortir et tout le monde attendait avec impatience notre cinquième album. Bref, le succès revenait peu à peu et notre rêve recommençait. Les fans revenaient, quelques groupies aussi et nous avions quelques petits concerts prévus en Allemagne. Les places s'étaient vendues assez rapidement. Partout on faisait l'éloge de notre nouvelle chanson sans que personne sache que je pouvais plus l'écouter. Que je pouvais pas la chanter sans que pense à elle et que ma voix se brise. Que je pouvais plus entendre les premières notes sans que mon cœur se serre. Personne le voyait, personne s'en rendait compte. Pas même elle.


Du côté de Gwen :
Mes pauvres journées se résumait à : dormir, manger, zapper, internet, MSN,écrire, zapper, écouter de la musique, manger, zapper, musique, MSN, écrire, MSN,écrire, MSN, internet, zapper, zapper, écrire, manger, zapper, dormir. Bref je me faisais chier! Heureusement que les garçons m'avaient amené mon ordi, mes manuscrits et mes posters. Ma chambre d'hôpital ressemblait de plus en plus à mon appartement. Personne en peut soupçonner le pouvoir bordélique d'un sac Eastpak vert kaki! Il traînait au bout de mon lit. Mes fringues et des feuilles étaient étalés par terre. Mon ordi allumé 20h/24 et mon mp3 reposaient sur la table à côté de la bouteille de coca vide. Les couvertures de mon lit étaient sans dessus dessous et des posters des Tokio Hotel étaient accrochés un peu partout même dans la salle de bain. La télé était presque constamment allumée. Ils passaient de plus en plus de reportage sur mes chewis. A chaque fois que je voyais leurs visages, mon cœur accélérait et j'étais heureuse, comme si je retrouvais des amis que je n'avais pas vu depuis longtemps. Je fixais ma télé, attendant de les voir, en parlant sur MSN avec Lulu, Tiffanie, Mélanie, Myrtille et tout plein d'autres personnes qui s'inquiétaient pour moi. Je me déconnectais à chaque fois que mon père voulait me parler, prétextant une envie pressante, un plantage d'ordi, des médicaments à prendre, un entretien avec mon médecin, une colère de ma compagne de chambre inexistante, une alarme à incendie et toutes autres excuses possibles et inimaginables. Bien entendu, après, je me sentais encore plus seule à regarder mon écran de télé sans personne. Ma hanche me faisait mal, j'évitais donc de bouger de mon lit. Tout ce que je pouvais faire c'est zapper et réfléchir. La rentrée des facs venait de passer et tout le monde avait reprit les cours. Et moi, j'étais là, à l'hôpital! Je suis donc la seule folle à partir dans un autre pays pour réaliser mes rêves, qu'importe ce que ça peut coûter? On dirait bien. Quand on aime on ne compte pas, c'est ce qu'on dit. Mais moi j'ai compté. J'ai compté les larmes qu'il avait fait couler sur mes joues, j'ai compté les secondes qui me retenaient éloignée de lui, j'ai compté les mots qu'il prononçait, j'ai compté les jours avant que je le revois pendant les concerts et j'ai compté et recompté les mots que j'écrivais, qui disaient que je l'aime et qu'il ne lira jamais. La seule chose que je n'ai pas compté c'est l'argent que je dépensais pour eux. Il est toute ma vie, ma bonne étoile, ma muse, n'ais-je pas raison de le faire passer avant tout le reste? Dîtes-moi si je me trompe. Expliquez-moi. Il est tout pour moi, n'est-ce pas une raison de laisser ma vie et mon avenir pour le lui dire? Clouée dans mon lit, sans personne, je commençais à douter mais si je lâchais tout je m'en voudrais énormément. Bill est ma raison de vivre, si j'abandonnais je ne pourrais plus revenir et je n'aurais plus de vie. Je hais la solitude mais il vaut la peine qu'on affronte ses peurs et ses démons intérieurs. Non? Vous ne croyez pas? Moi j'en suis certaine! Un élan d'espoir me gonfla le cœur : ils venaient d'apparaître à l'écran. C'est à ce moment que quelqu'un frappa à la porte et que Léonie entra avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche.

Léonie : C'est ma pause déjeuner, je viens manger avec toi.

Moi : Ok!

Léonie : Pousse-toi!

Moi : Aïeeeuuuuuuhh, ma hanche!

Léonie : Désolée. Tu vas pouvoir danser comme ça?

Moi : Plus pendant trois mois T_T

Léonie : Dommage! T'as trouvé une école de danse?

Moi : Oui…

Léonie : Bien!

Moi : A 80km T_T

Léonie : Ah, moins bien! Il est où ton manuscrit? Y a un tas de feuilles en moins, ça fait rangé!

Moi : Bah je l'ai fini vu que je fous rien de la journée! Erwan l'a envoyé à mon éditeur.

Léonie : Ah!

Elle mordit dans son sandwich jambon emmental et se mit à réfléchir. Je souris en regardant la télé : je savais parfaitement bien ce qui se passait dans sa tête.

Léonie : Gwen, tu crois que…

Moi : Que quoi?

Léonie : Non rien!

Moi : Mais oui, tu lui plais beaucoup.

Elle sourit à son tour et regarda la télé. C'était la fin de la chanson. Celle que j'aime tellement et qui avait tout fait recommencer.

Léonie : T'imagines il l'a écrit pour toi!

Moi : N'importe nawak!

Léonie : Oui mais j'essayais de te faire plaisir là!

Moi : Désolée mais tes théories sont un peu tirées par les cheveux.

Léonie : Ouais. En tout cas je te souhaite de le rencontrer.

Moi : Merci.

Léonie : Franchement tu es mon héroïne. Tout lâcher comme ça pour lui, sacrifier ta vie pour lui…

Moi : Je sacrifie pas ma vie puisque ma vie c'est lui.

Léonie : Personne n'est capable de faire ça sauf toi. Tu veux que je te dise?

Moi : Vas-y, dis quand même!

Léonie : À côté de toi, Roméo et Juliette, c'est des poules mouillées qui se haïssaient!

Moi : MDR

Du côté de Gwen :
Je venais de passer 3 heures sur la Page Orange (qui venait de rouvrir) et je m'emmerdais grave! Mes valises étaient bouclées et ma chambre rangée. J'attendais qu'Erwan me ramène chez moi. Après tout ce temps passé à l'hôpital, je pétais un câble! Je zappais à la vitesse de la lumière mais y avait rien à la télé. A force, mon pouce était devenu super entraîné et super musclé. Enfin Erwan arriva. Je lui sauta dessus tellement j'étais contente de partir. Le pauvre eut presque peur. Je le traînais derrière moi dans le couloir avec mes sacs, il eut à peine le temps de faire un signe à Léonie, explosée de rire au téléphone. Arrivée dehors, je me mis à tournoyer sous l'œil amusé d'Erwan. Puis je lui agrippais le bras, le tira jusqu'à sa voiture et le poussa à l'intérieur avant de ranger mes affaires et de m'asseoir à ses côtés.

Erwan : T'es pressée de rentrer chez toi!

Moi : Nan pas du tout. Qu'est-ce qui te fait dire ça?

Erwan : Rien, c'était une idée en l'air.

Il sourit puis démarra. Il sortit du parking et rejoignis la route pour me ramener chez moi. Contrairement à mon habitude, je ne pouvais pas m'empêcher de me tortiller. En voiture, je ne bouge pas et je ne dis rien, c'est psychologique. Et là on aurait dit que j'avais bouffer des piles.

Moi : Ca va toi?

Erwan : Ben avant que je vienne te chercher, oui ça allait.

Moi : Et Max?

Erwan : Bien.

Moi : Et avec Léonie, ça roule?

Erwan : Comme sur des roulettes! Je parie que tu as déjà tes billets pour les concerts des Tokio Hotel.

Moi : OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!

Erwan : Ca va être plus dur de les approcher maintenant.

Moi : Rien à foutre!

Erwan : T'es de bonne humeur toi!

Moi : OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!

Erwan : Hé ben, ça promet!

Moi : OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!

Nous rentrâmes chez moi et nous y passâmes toute la journée avec Max. Vers 10h 45 du soir, Léonie arriva. On eu beau mettre des films d'horreur, avec Max on avait quand même l'impression de tenir la chandelle. Soit disant ils avaient peur et essayaient de se rassurer. Je me suis pris un coussin de la part de Léonie quand j'ai tenté de faire de l'humour pour les calmer un peu, un d'Erwan après avoir essayer de le faire flipper, un de Max après avoir sortit une connerie et trois d'un coups pour avoir proposer de se bourrer la geule. C'est à ce moment là que j'ai compris que je faisais chier le monde. On continua à regarder la télé et moi à me prendre des coussins dans la geule. Nous finîmes par nous endormir les uns sur les autres, bien installer dans mon canapé.