[T] Aime-moi, Anna...aime-moi. I

Je grimaçai, et dix minutes plus tard, nous nous mîmes en route.

Je frappai et entrai après y avoir été invitée.

Il me raccompagna à la porte, et salua Kat, qui répondit brèvement.
Elle jeta un coup d'oeil à mon emploi du temps, et se mit à marcher dans les couloirs.
J'aimais beaucoup cet endroit, aéré, avec de nombreuses fenêtres, qui donnaient toutes sur un jardin intérieur,
dans lequel je m'imaginai déjà reproduire les fleurs qui le peuplaient, les fruits dans leurs arbres.

Elle frappa.

Et elle s'éloigna, riant. Cette fille avait un sacré grain.
Mais je l'appréciai notamment pour ça. La porte s'ouvrit, et une femme d'une soixantaine d'année me fit face.
Elle semblait austère. Très austère.

J'acquiesçai d'un signe de tête.
Ils s'étaient donc tous passer le mot de ma venue ?
Me revînt alors la mise en garde de Katerin.

Je m'exécutai, et c'est là que mon enfer commença. Elle souriait, et apparemment ce n'était pas monnaie courante,0
car tout le monde semblait choqué, et commença à chuchoter sur mon passage.
Tout le monde sauf un garçon qui avait l'air ailleurs, complètement ailleurs.
Il était à la seule table où il restait encore de la place, et je me dirigeai donc dans sa direction,
non sans me prendre des remarques à la figure, du genre « Mais c'est qui celle là, pour qui elle se prend ? ».
La prof hurla : « Silence ! », et ceci calma la classe.

Je passai donc la mâtinée aux côtés de Matteo, un garçon en avance,
puisqu'il venait d'avoir 17 ans et avait déjà son abitur, avant même la fin de l'année scolaire,
ce qui rendait la chose bien plus impressionnante pour moi, qui, du haut de mes 18 années, avais craqué avant d'entrer en terminale.
Il me dit qu'ici, peu de gens étaient en avance, beaucoup, oui beaucoup entraient dans l'école après une sélection rigoureuse,
ce qui signifiait donc qu'il fallait retenter sa chance deux ou trois fois avant de parvenir à obtenir une place.
Ce qui expliquait donc que la moyenne d'âge soit de 21 voir 22 ans.

Je me sentais un peu rassurée.
Avec Matteo et Kat à mes côtés, j'étais sûre de ne pas me sentir seule.
Surtout si cette école étaient pleine de cinglés, telle qu'ils me l'avaient tous les deux décrite.

[…]

Fin de cette première journée.
Kat me rejoignit, et nous rentrâmes après avoir souhaité une bonne soirée à Matteo.

Une fois chez nous, je lui racontai notre petite discussion sur les élèves.
Elle ouvrit de grands yeux, et faillit s'étouffer avec son verre de Coca en rigolant.

J'entendis des sanglots. Tom sûrement.