La Page Orange
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

La Page Orange

Forum sur Tokio Hotel
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

 

 [T] Kein Zurück - I

Aller en bas 
+7
x-Trashiiix
Exotik
Neytiri
Sunshine_.
X-Chamal0w-57-X
Billie483-10
Olakolai
11 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3 ... 9, 10, 11
AuteurMessage
Olakolai
Heilig
Olakolai


Féminin
Nombre de messages : 4257
Age : 30
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 02/05/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMar 11 Jan 2011 - 18:50

KAPITEL SIEBUNDZWANZIG : ICH WEISS NICHT WIE LANGE ICH DICH HALTEN KANN

Je me réveille dans une maison totalement silencieuse et où seuls trois malheureux rayons du soleil de janvier pénètrent par a fenêtre, s'immisçant dans les plus petits interstices des volets. J'attrape mon téléphone sur le coin de la table ; il est un peu plus de midi. Lentement, je m'étire en travers du canapé, gardant les yeux fermés. Je n'ai plus vraiment sommeil, mais je suis si bien au chaud. Après quelques secondes, je prends conscience de la respiration endormie de Julien a coté de moi. Dans la pénombre, je distingue son visage. Et je me rappelle notre conversation... Et surtout cette affirmation qu'il a faite avant de s'endormir, serein. "C'est pour toi qu'il a arrêté." Est-ce vraiment possible ? Non. Bill n'arrete pas pour son frère. Comment Georg pourrait-il arrêter pour moi ?

Dans un effort surhumain, je me lève maladroitement, avance sans conviction vers l'entrée, fouille les poches de ma veste pour en sortir mon MP3. Je passe par la cuisine, me sers un vers d'eau du robinet et retourne m'enfouir sous les couvertures. Je glisse les écouteurs dans mes oreilles, allume et ferme les yeux.

Au bout d'environ une heure à mon avis, Julian bouge un peu et soulève ses paupières. J'arrête ma musique lorsqu'il me sourit et glisse sa main hors de la couette pour me dire bonjour.
- Hey mec, lui dis-je. Bien dormi ?
- Ca va.

Il grimace et on entend un gargouillement sonore.

- J'ai faim, constate-t-il. Et besoin d'un café.
- Je vais m'en occuper, bouge pas.

Je pousse les couvertures et vais préparer le petit-déjeuner. Je l'ai si souvent pris seul en attendant que Georg et les jumeaux se lèvent que je connais la cuisine et l'emplacement de chaque chose par cœur.

- Ah ouais... Désolé, mais y a pas de viande.
- Pas grave.

J'acquiesce et mets deux morceaux de pain à griller. En quelques minutes, la cuisine et le salon reprennent vie, remplis de l'odeur du café et des tartines grillées. Je mets les bols, des verres et le paquet de céréales sur un plateau que je vais poser sur la petite table à cote de Julian, puis retourne chercher le reste.

- Bon appétit, dis-je enfin lorsque tout est prêt.

Pendant quelques minutes, nous ne disons rien, profitant des saveurs sucrées, puis nous nous mettons à discuter de choses et d'autres, entre les croustillements du pain et les bruits de couverts.

- Hey, dit Georg en rentrant dans la pièce.

Nous nous tournons tous les deux vers lui, un peu surpris de ne pas l'avoir entendu arriver. Andreas le suit dans le salon et nous fait un petit signe de la main avant de plonger dans les placards à la recherche d'un bol. Je reprends ma conversation avec Julian, et les deux autres finissent par nous rejoindre avec leur café et leurs tartines. Ils se joignent naturellement à la discussion et je suis soulagé de voir que Georg semble s'être remis d'hier soir à en juger par le ton amical sur lequel il s'adresse à moi.

- Ben Georg, qu'est-ce qui te prend de te lever si tôt ? plaisanté-je. Tu sais qu'il n'est même pas quatorze heures?
- Ouais ouais, moque-toi, mais si tu faisais pas autant de bruit à taper sur ton bol avec ta petite cuillère je serais encore bien tranquille dans mon lit. Ah nan mais la cohabitation avec un batteur, c'est quelque chose.

Andreas s'étouffe avec son café et Julian explose de rire. Georg, tout fier de lui, croque dans sa tartine beurrée en me regardant d'un air satisfait.

-'Lut.

Nous reprenons tous notre sérieux en une fraction de seconde, Tom venant d'arriver dans le salon. Il a le visage fatigué et les yeux bouffis.

- Bien dormi ? demande Georg d'un ton égal.

Il est évident que non. Malgré tout, Georg essaie toujours de détendre l'atmosphère en prétendant ne rien voir, ne rien savoir, et laisser le choix à la personne de parler ou non. Notre ami hoche vaguement la tete et vient s'asseoir au bout de la banquette, se frotte le visage et enfouit la tête entre ses mains de guitariste.

- Comment il va? demande doucement Andreas.

Tom hoche les épaules et lève le regard vers lui.

- Comme d'hab.

Georg baisse les yeux et souffle machinalement sur son café déjà froid. Son visage s'est refermé. Ses yeux éteints me blessent, et je me retourne vers Tom pour échapper à cette vision trop douloureuse... Mais je lis encore plus de souffrance chez lui - il a l'air tellement perdu.... Ma gorge se serre.

- Je vais aller récupérer la voiture, dit-il finalement en se levant.
- Tu ne manges rien?
- Pas faim. Ca dérangerait l'un d'entre vous de me déposer à la boite ?
- Moi je t'emmène, si tu veux, réponds-je.

Il hoche la tête en signe de remerciement et va dans sa chambre pour y prendre un pull et une paire de chaussures. Je finis ma tartine, me frotte les mains, et vais l'attendre dans l'entrée, les points serrés sur les clés de voiture au fond des poches de ma veste.

***

- Ca va?

Les yeux rivés sur la route, je vois à peine mon passager acquiescer sans un mot. J'ose un regard vers lui ; il fixe l'horizon, les yeux mi-clos.

- Tom, tu peux me le di...
- C'est bon, Gustav, ca va, me coupe-t-il. C'est pas comme si c'était la première fois.

Son ton me met mal à l'aise et je n’insiste pas. Quelques secondes plus tard, ses épaules commencent à trembler, et tout son corps s’effondre dans ses vêtements. Pris au dépourvu, je me gare sur une place handicapée et sors de la voiture. Je vais jusqu’à la portière de droite et l’ouvre violemment pour serrer Tom dans mes bras – il ne résiste pas. Il pince les lèvres et ferme les yeux, se concentre pour ne pas craquer, mais je vois bien qu’il a juste envie de hurler. Il ne se supporte plus. Il s’écarte de moi et jette ses mains à son visage, crispe ses doigts jusqu’à se griffer la peau.


- Hey, Tom, calme-toi ! dis-je en lui saisissant les poignets.

Il se débat, il gémit et me repousse. Il veut se faire du mal. Il veut avoir autant mal que lui. Que Bill. Je resserre mon étreinte, je suis même sûr de lui faire mal, mais peu importe. Avec mon bras, j’essaie de le plaquer contre le dossier de son siège. Il s’essouffle. Et abandonne. Il ferme les yeux, et laisse des larmes couler sur ses joues en feu. Il bouge les lèvres mais sa gorge ne laisse rien passer. Pas un son, pas un souffle, rien.

- Calme-toi, chuchoté-je encore.
- Je veux… le voir. Je veux être à côté de lui, et je veux voir sur son visage que tout va bien, et que j’ai rêvé hier, articule-t-il.
- Ca va aller.
- Gustav, t’en sais rien.
- Mais si, je le sais ! Tom, Bill et toi vous avez toujours étés les plus exposés, et vous avez résisté à tout ça. Déjà parce que vous étiez deux, mais aussi parce que vous étiez les plus forts individuellement. Alors tu n’as aucune raison de croire que ça ne va pas aller, d’accord?

Personne ne peut me dire quoi faire, répond-t-il en plongeant son regard droit dans mes yeux. Personne ne se rend compte de ce que ça me fait, et personne ne se rend mieux compte que moi que c’est grave. Alors tu peux me dire que ça va aller, mais j’ai le droit de pas te croire. Parce que je connais mon frère, et que là, justement, ça ne va pas.

Il garde la bouche entrouverte, très près de moi, et je sens son souffle chaud sur mon menton. Je réalise qu’il est dépourvu de toute odeur de tabac, et que cela fait même longtemps que je ne l’ai pas vu allumer une cigarette. Un mégot ne suffit plus à le détendre. Tout est allé trop loin. Il n’y a plus qu’une chose qui puisse apaiser son état de stress permanent. Une seule chose, et une seule personne. Un sourire sur l’unique visage identique au sien.

- Okay.

Je ferme sa portière et remonte dans la voiture. Je termine le trajet jusqu’à la boîte et me gare à côté de l’Audi de Tom. Avant de le laisser descendre, je lui prends encore le bras.

- Vas doucement.

Il lève les yeux au ciel, sourit faiblement, et sort en jouant avec ses clés. Je le vois s’asseoir au volant, attacher sa ceinture et mettre ses deux mains sur le volant. Il pose le front quelques secondes sur le dos de ses mains, puis se redresse et met le contact. L’Audi passe devant moi, à une vitesse supérieure à la limite, mais rien qui ne soit très anormal lorsque l’on connaît le conducteur en question. Je mets le contact à mon tour et le suis dans les rues de Hambourg.
Revenir en haut Aller en bas
Papagei
Traductrice
Traductrice
Papagei


Féminin
Nombre de messages : 2672
Age : 31
Ma localisation : Lyon
Date d'inscription : 11/04/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMar 11 Jan 2011 - 19:18

Oh merde.
C'est beau. C'est triste mais c'est beau.
Le pauvre Tom.
Qu'est-ce qu'il doit se sentir vulnérable...

Suite ! Smile
Revenir en haut Aller en bas
x-Trashiiix
Heilig
x-Trashiiix


Féminin
Nombre de messages : 4116
Age : 30
Ma localisation : Rennes
Date d'inscription : 21/03/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMar 11 Jan 2011 - 19:20

Waaaaaaaaaaaaaa J'adore Trop *O*
J'imagine Comment Ca Doit Être Atroce Pour Tom...
Waa Jte Déteste, Tu Pourrais Me Faire Pleurer ><
*Limite Encore Une Fois ><*

Mais J'aime =D
Jveux Une Confrontation Georg/Gus, Me Demande Pas Pourquoi x)
Si, Je Veux Une Explication Sur La Dernière Phrase Du Chapitre Précédent What a Face
*Fin Je Crois Que C'était la Dernière Phrase, Je Sais Plus :gd-sourir:*
Si C'est Ca En Fait x)
Bref -___-'

Suiiiiiite Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
http://x-Trashiiix@hotmail.fr
Billie483-10
Heilig
Billie483-10


Féminin
Nombre de messages : 4954
Age : 33
Ma localisation : Chez les ch'tis XD
Date d'inscription : 27/02/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMar 11 Jan 2011 - 23:44

0_o Là faut vraiment que Bill change parce que... Put*in ça me fait mal de voir Tom dans un état pareil Sad

Suite !!!!
Revenir en haut Aller en bas
Olakolai
Heilig
Olakolai


Féminin
Nombre de messages : 4257
Age : 30
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 02/05/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 16 Jan 2011 - 2:38

KAPITEL ACHTUNDZWANZIG : LASST DIE HUNDE LOS

L’attente. L’angoisse. Le stress. L’adrénaline.


Toute ces émotions me submergent comme à chaque fois alors que j’entends la voix synthétique nous annoncer au public grec, l’un des plus expansifs d’Europe. Le personnel de sécurité nous a assuré que tout irait bien, et les barrières ont été éloignées de la scène de quelques centimètres de plus, juste symboliquement, pour que Bill arrête de râler.


Matthieu me fait signe d’aller me mettre en place. Je m’installe derrière ma batterie, ma batterie qui me fait tellement vibrer, et je suis face à la foule qui ne me voit pas ; pas encore. Georg vient se placer en contrebas à ma gauche, et Tom à droite. Dans quelques secondes, l’écran opaque disparaîtra et elles nous verront devant elles. Sous leurs yeux. A quelques mètres d’elles. Et la voix de Bill les submergera, et celles qui ne pleurent pas encore cèderont finalement, parce que ce sera l’apothéose. Pour beaucoup d’entre elles, ce sera la dernière fois qu’elles nous verront avant deux bonnes années minimum. Qu’est-ce que ça fait de ne pas pouvoir côtoyer au quotidien les personnes pour lesquelles on vit ? Qu’est-ce que ça fait de les aimer à en perdre la raison, et que eux, en retour, ne sachent même pas que quelque part, dans le monde, une fille parmi tant d’autres ne vit que pour eux ? Oui… qu’est-ce que ça peut bien faire d’aimer autant, aussi démesurément, aussi cruellement ? Etre fan, c’est accepter de tout donner de soi-même, et de ne recevoir en retour qu’une partie infime de ce qui est donné à tous. On ne peut pas être égoïste ; sinon, on y reste. Combien tiendront encore ?

La sécurité donne déjà à boire aux premiers rangs. Elles ont soif de nous ; elles sont à bout. Les pieds trépignent. Les gorges hurlent. Cela doit s’arrêter.

Tom commence à jouer. Une seule note a eu le temps de se distinguer des autres ; toutes celles qui suivirent furent instantanément noyées dans les passions de la foule. Georg le seconde, et puis c’est à mon tour. Mes bras sont anesthésiés, je connais tous les mouvements par cœur ; je n’ai pas à réfléchir. Juste à profiter de l’extase.

Bill entre en scène, déjà en sueur dans son costume de scène. Les deux écrans géants renvoient à la foule son visage familier ; ses yeux maquillés, le creux de ses joues et son sourire au coin des lèvres. Il est si proche d’elles. Si proche d’elles…

Les barrières tremblent sous la pression des corps en transe. Les filles se bousculent, certaines faiblissent ; pour elles, c’est terminé. La course au premier rang est une triste réalité ; juste un mètre de plus… un seul petit mètre.

Les barrières se sont déjà rapprochées d’une dizaine de centimètres de la scène, et Bill entame la seconde chanson, sans transition. Il me rejoint sur le plateau surélevé et me sourit sincèrement. Tout son stress s’est envolé avec la première chanson. Maintenant, plus rien ne lui échappe. Il ne dépend plus de rien. Il domine tout, dans son élément. Je crois que même l’anglais ne le gène plus tant que ça, après plusieurs mois de tournée. Je regarde Tom, et Georg. Leurs doigts sont échauffés, les cordes frémissent à chaque note. Je tremble de plaisir.

Avant d’entamer le troisième morceau, Bill salue les fans, sur l’avant-scène. Elles tendent les bras vers lui, lui sourient entre deux larmes. Il leur sourit en retour ; ce sera l’un de leurs plus beaux souvenirs. Tom débute l’intro, et leur ange tatoué recule un peu, pour les préserver. Pour se protéger , aussi. Les barrières ont encore dangereusement avancé.
Le concert se poursuit, le public s’échauffe un peu plus à chaque morceau et intervention de Bill. Nous en sommes à la septième chanson ; Dogs Unleashed. Ce choix de rejouer celle-ci sur la nouvelle tournée en a surpris plus d’un, nous y compris, mais Bill avait adoré l’effet produit par sa gigantesque moto. Les fans paniquent de ne plus le voir ; il se prépare en coulisses. Puis le son électrique retentit, et l’énorme machine apparaît petit à petit.

Et la salle explose.

Les filles se cognent, se griffent, se battent, et se liguent contre le staff qui pousse les barrières ; mais ils sont trop peu face à une horde de fans sauvages qui ont perdu la raison. Elles s’aplatissent contre les barreaux et les gardes du corps se retrouvent comprimés, totalement pris au dépourvu. Elles ont le dessus, elles gagnent du terrain… Et quelques fans, portées par les autres, passent au-dessus.
Mes bras ne cessent pas de frapper sur les caisses, mais je regarde horrifié le groupe de fans se rapprocher dangereusement de la scène. J’entends dans la voix de Bill une panique sincère, une angoisse ingérable. Il essaie de continuer, mais deux filles parviennent à monter sur le côté de la scène et se précipite sur lui avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit. Leurs bras s’enroulent autour de son petit corps paniqué, et les autres demandent leur reste ; elles veulent les rejoindre. Nous rejoindre. Savent-elles seulement à quel point nous sommes terrorisés ?

Tom lâche sa guitare et attrape le bras d’une des filles qui se détourne de son frère pour se coller à lui. Il la repousse, aidé de la sécurité qui intervient enfin. Je ralentis mes mouvements, et ne bouge pas. Georg courre me rejoindre et regarde entre mes cymbales nos deux amis se faire attaquer. J’ai si mal pour eux.

Soudain, je ne vois plus Bill. Je ne vois plus qu’une masse indistincte de filles des d’hommes aux muscles insuffisant agglutinés sur le devant de la scène. Puis, comme un volcan, cette masse s’ouvre et laisse un garde courir dans les coulisses, portant Bill sur l’épaule. Georg me montre Tom parvenir à s’extirper et à rentrer lui aussi en coulisses, et nous passons tous les deux derrière ma batterie pour les y rejoindre. Sur la scène, le chaos règne encore.

Les couloirs paraissent étonnement déserts, avec toute la sécu qui se débat sur scène. Georg marche à côté de moi en se frottant le visage


- C’est pas vrai, murmure-t-il sans arrêt. C’est pas vrai, putain, c’est pas vrai !

Les portes des loges des jumeaux sont grandes ouvertes. Et tout le monde peut donc assister à la crise de nerfs monumentale de Bill.

- J’en ai marre ! Stop ! Je.. on rentre ! Elles se sont JETEES SUR MOI, putain, j’aurais pu y rester ! J’étais plaqué contre la moto, j’avais le micro dans la gorge, mais qu’est-ce qu’ils foutaient tous ! Ces filles sont tarées, je peux même pas qualifier ça, c’est pas NORMAL, c’est.. INHUMAIN de faire ça ! J’en ai ma claque, c’est terminé, je ne veux plus entendre parler de rien.
- Calme-toi, Bill, c’est fini… chuchote Tom en essayant de le serrer contre lui.


- Mais NON c’est pas fini ! hurle Bill en se dérobant. T’as bien vu ! Elles sont encore sur scène, Tom ! Elles attendent qu’on revienne, qu’on rejoue pour elles, non mais elles RÊVENT, là ! Le respect, il est où ? La dignité, elle est où ? Je suis pas un objet qu’on s’approprie, je suis pas… je suis pas leur peluche ou je ne sais quoi ! Pour qui elles se prennent, putain ! Et c’est quoi ces gardes du corps, aussi ? Ils étaient où quand c’est arrivé ? Je vous préviens, ça n’est pas fini, les mecs, je vais régler ça vite fait, et puis tout le monde sera virer, et je ne veux plus jamais entendre parler d’une scène, ou d’un concert, ou d…
- Chut, chut, Bill, ça va aller, calme-toi, le supplie Tom dans une seconde tentative.

Bill le repousse une deuxième fois et arpente la pièce, tremblant de rage et de peur. Georg et moi restons là sans rien dire. Et on se sent cons. Parce que autant lui que moi, on n’est jamais victime de ce genre de chose. On ne peut pas réaliser vraiment ce que c’est que d’être… violé, en quelque sorte, par des fans. Mais même vu de loin… c’est terrorisant.

Au bout d’un certain temps – vingt minutes, peut-être -, David entre dans la loge, le visage fermé.

- La scène a été évacuée. Je sais que vous êtes tous bouleversés par ce qui vient de se passer, et je vous promet qu’on en parlera plus tard. Mais pour le moment, il faut que l’un d’entre vous aille annoncer aux fans que le concert est terminé. Dites-leur sur le ton que vous voulez, je m’en fiche, mais dites-leur maintenant, et ensuite tout le monde partira. Qui y va ?

Il regarde vers Tom, puis vers moi et vers Georg, mais semble avoir compris qu’il ne fallait rien attendre de Bill.

- Moi, je vais y aller, dit Tom. Je vais leur dire leurs quatre vérités, à ces tarées. J’ai cru que j’allais devenir fou quand je les ai vues sur Bill. Je vais aller régler ça, ouais.

Il se lève et sort de la loge d’un pas décidé. Je me lève et cours pour revenir à sa hauteur ; Georg et David sont juste derrière. Tom monte deux à deux les marches qui mènent à la scène, attrape au passage le micro que Erwan lui tend et apparaît dans la lumière, salué par des milliers de cris qu’il fait taire immédiatement.

- Je m’adresse à vous pour vous dire deux choses. La première vous concerne principalement, à savoir que le concert est terminé. Je parle très sérieusement, personne d’autre ne remettra les pieds sur scène avant que vous soyez toutes sorties. Ensuite, j’ai une seconde chose à vous dire, et ça c’est mon problème. Ce qui vient de se produire est inqualifiable, et sincèrement, j’aurais honte à votre place. Je ne sais pas pour qui vous vous prenez, mais vous jeter sur mon frère et sur moi comme vous l’avez fait est inacceptable. Nous ne pouvons pas jouer dans de telles conditions, et c’est à cause de gens comme vous que nous en sommes réduits à nous cacher tout le temps. On en a tous marre de ce comportement à la con. On est humain, arrêtez de ne nous voir que comme des mecs qui passent à la télé. On était là, devant vous. On était juste sur scène, et vous vous êtes jetées sur nous. Je ne crois pas que vous réalisiez à quel point ça nous fait flipper. A l’avenir, chacun doit rester à sa place. On est juste… des gens comme vous. On a besoin d’un espace vital. J’espère que vous aurez compris ça pour la prochaine fois que l’on viendra en Grèce. Sur ce, bonne fin de soirée.

Il lève le bras vers le public, comme il a l’habitude de les saluer, puis tourna les talons et nous rejoint en coulisses.

- Où est Bill ? demande-t-il alors que nous retournons vers les loges.

Il part devant nous et arpente les couloirs en appelant son frère. A en juger par les visages ahuris des gens du staff, personne ne l’a vu disparaître. Tom revient vers nous, le téléphone contre l’oreille.

- Il décroche pas, dit-il, la panique nettement audible dans sa voix. Je le sens pas, les mecs, je vous jure, y a un problème. Hey, Alice ! T’as pas vu mon frère ?
- Non, désolée Tom, je…

Tom ne l’écoute plus et remonte le couloir en direction des bureaux. Georg et moi le suivons et nous engouffrons derrière lui dans l’un des taxis qui attendent toujours devant la salle. Je n’ai aucune idée de ce qui se passe ; je sais juste que Tom doit retrouver Bill, et que Georg et moi, on ne doit pas lâcher Tom une seule seconde.

- Il ne peut être qu’à l’hôtel…se dit-il à lui même. Hôtel Eraklês, ajoute-t-il en direction du chauffeur. Le plus vite possible. Grillez les feux rouges, je vous rembourserai vos amendes, mais je vous en supplie, allez-y vite.

Je ne l’ai jamais vu comme ça – il est complètement paniqué. Il est normal qu’il est peur qu’il s’inquiète pour son frère, mais là, c’est… différent. On dirait que sa peur est instinctive. Son front est trempé de sueur sous son bandeau. Il tape du pied, se ronge les ongles. Je lance un regard vers Georg, assis de l’autre côté de la banquette. Lui non plus n’a pas l’air de comprendre. Il subit la peur de Tom, sans rien pouvoir faire pour le calmer. Pas plus que moi. En cet instant précis, j’aimerais être le chauffeur.

Et accélérer.
Revenir en haut Aller en bas
Papagei
Traductrice
Traductrice
Papagei


Féminin
Nombre de messages : 2672
Age : 31
Ma localisation : Lyon
Date d'inscription : 11/04/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 16 Jan 2011 - 12:46

Oh putain.
La frayeur.
J'ai compris quand t'as commencé à parler de barrières, que t'en parlais pas pour rien.
Forcément ça allait partir en cacahuètes.
Non mais ça doit être horrible.

J'aime bien le speech de Tom.
Parce qu'il a tellement raison...

Par contre, je le sens vraiment mal, pour Bill.
Parce que si Tom ressent une peur instinctive, ça veut dire que Bill va très mal.

J'aime toujours autant. Smile
Suite ?
Revenir en haut Aller en bas
Olakolai
Heilig
Olakolai


Féminin
Nombre de messages : 4257
Age : 30
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 02/05/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 16 Jan 2011 - 13:03

Il n'y aura pas de "suite"...
Il y aura l'épilogue

Oui, cette première partie arrive à sa fin, les filles Smile
Plus que l'épilogue, et c'est terminé...

Avant de reprendre, si vous le voulez, avec la seconde partie Wink
Revenir en haut Aller en bas
Papagei
Traductrice
Traductrice
Papagei


Féminin
Nombre de messages : 2672
Age : 31
Ma localisation : Lyon
Date d'inscription : 11/04/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 16 Jan 2011 - 13:35

Bah bine sûre qu'on veut.
Quelle question. Smile

Bon bah épilogue alors ! What a Face
Revenir en haut Aller en bas
Billie483-10
Heilig
Billie483-10


Féminin
Nombre de messages : 4954
Age : 33
Ma localisation : Chez les ch'tis XD
Date d'inscription : 27/02/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 16 Jan 2011 - 21:04

Oh purée !!
Mais elles sont folles !!
Vu comment Tom réagit, j'ai aussi peur que lui pour Bill.

Suite !!!

(Je veux pas que la fic soit fini Sad )
Revenir en haut Aller en bas
x-Trashiiix
Heilig
x-Trashiiix


Féminin
Nombre de messages : 4116
Age : 30
Ma localisation : Rennes
Date d'inscription : 21/03/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 16 Jan 2011 - 22:15

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! OO
Bizarrement Ça Me Rappelle Quelque Chose ><

Haan Déjà La Fin ?
Heureusement Qu'il Y A Une Deuxième Partie Hein x)

Où Est Passé Bill ? Suspect
J'espère Qu'il Ne Lui Est Rien Arrivé De Tragique Cette Fois Ci ^^

Vivement L'épilogue =D
Revenir en haut Aller en bas
http://x-Trashiiix@hotmail.fr
X-Chamal0w-57-X
Automatisch
X-Chamal0w-57-X


Féminin
Nombre de messages : 17698
Age : 33
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 25/10/2006

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMar 18 Jan 2011 - 0:04

Gott j'ai pas aimé le passage des barrières ... Neutral

[ HS mais Sophie J'AIME ta signature
What a Face ]
Revenir en haut Aller en bas
x-Trashiiix
Heilig
x-Trashiiix


Féminin
Nombre de messages : 4116
Age : 30
Ma localisation : Rennes
Date d'inscription : 21/03/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMar 18 Jan 2011 - 18:39

Oui Moi Aussi Je L'aime :gd-sourir:
*Et J'aime La Tienne Aussi What a Face*
Revenir en haut Aller en bas
http://x-Trashiiix@hotmail.fr
Sunshine_.
Heilig
Sunshine_.


Féminin
Nombre de messages : 4101
Age : 30
Ma localisation : Paris
Date d'inscription : 28/04/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyMer 19 Jan 2011 - 14:22

I'M HERE YEAH!
Dès que t'as parlé de barrière, j'ai tout de suite su que çà allait péter.
La frayeur que j'ai eu quand elles se sont jetées sur Bill. Mon Dieu, j'ai vraiment eu la trouille.

Et Tom, le discours qu'il fait... puuah. C'est chaud, c'est dur, çà claque, et j'trouve que çà lui va à merveille, cette froideur, comment il contient sa colère.
Ca devait arriver un jour, et je comprends l'état dans lequel est Bill...

Maintenant, j'ai hâte que l'épilogue arrive, parce que je sais pas comment tu vas nous goupiller tout çà, j'avoue que je suis dans le flou total...
Alors Épilogue!!!
Revenir en haut Aller en bas
http://sanchez.m.ileana@gmail.com
Olakolai
Heilig
Olakolai


Féminin
Nombre de messages : 4257
Age : 30
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 02/05/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 21:11

Je vous publie l'épilogue ce soir :-)
Revenir en haut Aller en bas
Sunshine_.
Heilig
Sunshine_.


Féminin
Nombre de messages : 4101
Age : 30
Ma localisation : Paris
Date d'inscription : 28/04/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 21:20

Yeah, trop cool Very Happy!
Revenir en haut Aller en bas
http://sanchez.m.ileana@gmail.com
x-Trashiiix
Heilig
x-Trashiiix


Féminin
Nombre de messages : 4116
Age : 30
Ma localisation : Rennes
Date d'inscription : 21/03/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 22:45

ALLEZ POOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOSTE !! Very Happy

*Ca Allait Ou Je Recommence ? x)*
Revenir en haut Aller en bas
http://x-Trashiiix@hotmail.fr
Olakolai
Heilig
Olakolai


Féminin
Nombre de messages : 4257
Age : 30
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 02/05/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 23:05

EPILOG
A lire en écoutant ceci

Le chauffeur se gare enfin devant le grand hôtel Eraklês. Tom lui jette une liasse de billets au hasard sur le siège passager et sort sans prendre la peine de claquer la portière. Le temps que je sorte à mon tour, il a déjà disparu dans le hall du bâtiment. Georg et moi nous lançons derrière lui et avons à peine le temps de le rejoindre dans l’ascenseur avant que les portes ne se ferment sur nous. Tom enfonce le point sur le bouton du quatrième étage et cherche son pass magnétique dans les poches de son baggy. Il s’impatiente. L’ascenseur est lent, trop lent. Chaque seconde qui s’écoule est un véritable supplice pour lui… et moi, je ne comprends toujours rien. La situation dans laquelle Bill s’est trouvé tout à l’heure est très grave, mais nous avons survécu à pire. Combien de fois des fans ont manqué de lui arracher la tête, juste pour le toucher ? Je suppose que sur scène, c’est différent. Sur scène, c’est vraiment chez lui. Plus chez lui que Hambourg, plus chez lui que n’importe où. C’est son élément, ce qui lui a tout pris, et qui malgré tout reste essentiel à sa survie, à son bonheur, à sa créativité. Sans la scène, Bill n’est pas lui-même. Et sans Bill, Tom n’est plus rien. Les fans détruisent leur équilibre. Elles les rendent malades.
Les portes métalliques s’ouvrent et Tom s’élance dans le couloir. Les numéros des chambres défilent sous nos yeux. On passe devant la mienne. 403. Devant celle de Georg. 408. Et on continue, jusqu’au bout du couloir, jusqu’à la porte qui donne sur la suite des jumeaux. 421.
Tom pose la main sur le bois de la porte et glisse sa carte dans le détecteur. Sa main tremble tellement qu’il doit s’y reprendre à plusieurs fois.

- Putain!

Il recommence encore une fois et la petite diode rouge devient verte. Je lève les yeux sur la porte qui s’ouvre, sur le mur de la pièce luxueuse, sur le crâne tressé de Tom. Qui se dérobe, qui disparaît. Qui tombe au pied du lit devant nous. J’avance d’un pas pour que Georg puisse entrer lui aussi. Le monde s’est arrêté, au pied du lit, dans cette chambre à 400 euros la nuit. Le dos de Tom est secoué de tremblements. Il s’agite, il panique. Je crois qu’il crie quelque chose à Georg, sans se tourner vers lui. Peut-être s’adresse-t-il à moi. Lentement, mes yeux glissent sur la gauche, vers ces deux longues jambes sur le sol. Une maigreur triste, un cuir féroce. Je suffoque. Je me décale légèrement, hésitant. Je ne sais pas si je veux voir. Mais… j’ose m’approcher encore un peu. Un tout petit peu. Jusqu’à ce que ma position me permette de voir la joue de Tom, trempée de larmes , et sa bouche grande ouverte qui hurle des choses incompréhensibles. Jusqu’à ce que je vois ses mains de guitariste tenir celle de son frère. Je n’ose pas. Je ne veux pas le voir. Mais Tom, jusqu’alors accroupi, s’assoit et s’adosse au lit. Je ne peux plus fuir.
Bill est là, étendu sur le sol, inerte. Ses yeux fermés sont ombrés de noir, avec quelques larmes qui perlent encore au bout de ses longs cils. Sur sa joue, sur sa bouche, se mêlent maquillage noir et poudre blanche. C’est comme une vieille photo, un peu floue, en noir et blanc. Où les traits deviennent irréels, jusqu’au point de disparaître. Sa peau lactée s’érode presque sous les larmes de son frère. On ne peut pas rester comme ça.
Je m’accroupis de l’autre côté et prends son autre poignet. Sur son avant-bras découvert, mes doigts glissent sur son tatouage – Freiheit 89. Sous ses ongles gris, quelques résidus de poudre se détachent et tombent au creux de sa main. Il ne bouge pas.
Je me recule, horrifié, incapable de faire quoi que ce soit. Tom continue de hurler, serrant Bill contre lui - il le secoue, il le supplie. Georg pose un gant sur son front et lui tape doucement la joue. Il fait trop chaud dans cette pièce – Mais la main de Bill reste froide dans la mienne.
Je ne sais pas si c’est une illusion, une envie d’y croire…. Mais j’ai l’impression de sentir son pouls sous mes doigts.
De grands bras nous l’arrachent. Je sursaute. Quelqu’un essaie de nous l’enlever. Non, non. Je lève les yeux vers les deux hommes en blanc qui tentent de soustraire Bill à l’embrassade de son jumeau. Je sais que son Tom ne le laissera jamais partir avec eux, pas sans lui.

- Qu… qu’est-ce que vous faites ? demandé-je d’une voix étranglée.

Georg me presse doucement l’épaule.

- Je viens avec vous, lance Tom.

C’est non négociable. Quatre bras solides soulèvent sans effort la masse misérable de notre chanteur, de notre ami. Ses bras tombent gracieusement de chaque côté de son torse étroit, semant encore un peu de poudre sur le sol. Mon regard se pose sur la moquette où je vois trois petits sachets vides. Il y a également son pass magnétique et un billet de cent euros légèrement roulé. Quelques taches noires sur les petits tas de poudre qui restent. Des cheveux, aussi. Cela m’horrifie. Je lève de nouveau les yeux – il n’y a plus personne. Mon cœur fait un bond et je me précipite dans le couloir.
Un étrange convoi se meut devant moi. Je ne vois que le dos d’un infirmier, et Tom qui lui serre la main sans relâche. Ses lèvres tremblent mais ne disent rien ; Ses yeux parlent pour elles. Georg est légèrement devant Tom, tourné vers le visage de Bill. Son expression est figée – en attente de pouvoir tout lâcher. Craquer.
Son Freiheit 89 est tourné vers le ciel. Freiheit 89. Sa liberté. Tournée vers le ciel. Non…
Quelque chose tombe de la poche de sa veste en cuir alors que ses quatre accompagnateurs tentent de passer le virage du couloir. Ils vont disparaître dans une seconde, et je vais rester là. Non, je ne peux pas. Je m’élance à mon tour entre les murs de l’étage et m’arrête devant le petit médiator. Il est tout simple. Un médiator Gibson – un de Tom, évidemment. Je m’agenouille et passe mes doigts sur le petit bout de métal. C’est étrange – Tom n’utilise jamais des médiators en métal. Sur une face s’étend le logo Gibson. Et de l’autre côté, un B et un T entrelacés.
Je serre le triangle dans ma paume – ses bords me blessent. Je voudrais qu’il l’ait avec lui. Je voudrais lui rendre, le lui glisser entre les doigts. Même si peut-être il lui a permis de tracer ses lignes de nombreuses fois, Bill doit l’avoir avec lui. Parce que…
Hier encore, il se serait présenté comme le chanteur et leader envoûtant du plus célèbre groupe pop-rock Allemand, TOKIO HOTEL, connu depuis longtemps dans le monde entier. Aujourd’hui, il voudrait être Bill, et c’est tout. Il voudrait laisser tout le reste. Tout laisser.
Les idoles sont immortelles.
Bill ne veut plus en être.
Je vois une dernière fois sa tête légèrement inclinée avant qu’ils ne disparaissent à l’angle du couloir. Je vois sa bouche entrouverte, et ses yeux clos qui ne pleurent plus. Ses joues creuses et blanches – son grain de beauté sur le menton.
Et puis je ne vois plus que le mur. Au loin, le bruit de l’ascenseur qui arrive. Je ne gère plus rien. Plus rien.
Plus rien.




________________

Voilà les amis. C'est ainsi que s'achève la première partie de Kein Zurück. J'espère qu'elle vous a plu, et qui sait? Peut-être vous retrouverai-je pour la deuxième partie... :-)
Quoi qu'il en soit, j'ai été ravie de lire vos commentaires, toujours très agréables à lire. Merci, vraiment.
Je vous embrasse.

Margot.



Dernière édition par Olakolai le Sam 22 Jan 2011 - 0:05, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
x-Trashiiix
Heilig
x-Trashiiix


Féminin
Nombre de messages : 4116
Age : 30
Ma localisation : Rennes
Date d'inscription : 21/03/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 23:28

Haaan Peutin Il Est Juste Sublime Ton Epilogue *O*
En Plus Avec La Musique Là...
Tu Veux Me Faire Pleurer Avoues !
Je Te Hais ><"

Bref, J'ai Rien A Ajouter De Plus ^^

Poste Vite La Suite, Jvais Pas Pouvoir Tenir Moi ! xD

Suiiiiite ! Very Happy

Ps : Désolé Pour Skype Mais Mon Ordi Rame Trop Donc J'ai Tout Fermé xD
Revenir en haut Aller en bas
http://x-Trashiiix@hotmail.fr
X-Chamal0w-57-X
Automatisch
X-Chamal0w-57-X


Féminin
Nombre de messages : 17698
Age : 33
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 25/10/2006

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 23:30

C'était tellement beau que j'ai rien à dire. Smile
Ah si ! Vivement la partie 2. ^^
Revenir en haut Aller en bas
Papagei
Traductrice
Traductrice
Papagei


Féminin
Nombre de messages : 2672
Age : 31
Ma localisation : Lyon
Date d'inscription : 11/04/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyVen 21 Jan 2011 - 23:55

Alors je suis une suicidaire d'la vie.
Je veisn 'enchainer la suite d'Ile te la tienne.
Et du coup je pleure.

Merde c'était putain de beau.
De triste, de prenant, d'angoissant, de dérangeant.

Vivement la prochaine partie !
Revenir en haut Aller en bas
Billie483-10
Heilig
Billie483-10


Féminin
Nombre de messages : 4954
Age : 33
Ma localisation : Chez les ch'tis XD
Date d'inscription : 27/02/2007

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptySam 22 Jan 2011 - 20:33

Han mon dieu... Mais comment cela peut-être aussi triste et beau à la fois?!
Avec la musique en plus... C'était de trop. Je chiale Sad

Sinon vivement la deuxième partie Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Sunshine_.
Heilig
Sunshine_.


Féminin
Nombre de messages : 4101
Age : 30
Ma localisation : Paris
Date d'inscription : 28/04/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptySam 22 Jan 2011 - 23:13

Alors là tu m'as achevé.
Avec la musique en plus, j'attendais trop ce moment.
Mais mon dieu, mais j'arrive pas à m'en remettre, truc de dingue. La description que tu nous fait est géante, les sentiments de Gustav, cette impression qu'il réagit au ralenti par rapport aux autres...
Pouah j'ai eu les larmes aux yeux, mais tellement, j'ai eu trop de frissons.
Tu finis sur une note pessimiste, en espérant que tout ira mieux dans le prochain topic. Et je serais là pour le voir.

Merci Margot de nous faire vivre de tels trucs.
Revenir en haut Aller en bas
http://sanchez.m.ileana@gmail.com
Olakolai
Heilig
Olakolai


Féminin
Nombre de messages : 4257
Age : 30
Ma localisation : Région Parisienne
Date d'inscription : 02/05/2010

[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 EmptyDim 23 Jan 2011 - 1:18

Mmh un jour peut-être vous révelerai-je quelque chose qui permet de prévoir l'issue des histoires chez moi... Razz
En tous cas, je suis ravie que ça vous ai plu. Et pour la musique... oui, je voulais vraiment en faire quelque chose. Je la trouve magnifique, et je pense qu'elle correspond assez bien au sujet...

Alors voilà, this is it pour la part one ♥ Merci de vos commentaires, je ne vous le dirai jamais assez I love you
Je vais bientôt MP une modo fic pour qu'elle la déplace - je laisse juste le temps aux dernières (s'il y en a) de lire la fin...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty
MessageSujet: Re: [T] Kein Zurück - I   [T] Kein Zurück - I - Page 11 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[T] Kein Zurück - I
Revenir en haut 
Page 11 sur 11Aller à la page : Précédent  1, 2, 3 ... 9, 10, 11
 Sujets similaires
-
» [All/Jui 2010] War die Tournee kein Flop?
» [NET/CH/Oct/2009] Bill (20): «Drogen sind kein Thema mehr»
» [Allemagne] " Kein schlechtes Vorbild "

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Page Orange :: Entre fans :: Fanfictions & OS :: Fanfictions Terminées-
Sauter vers: