[T.] Aime-moi, Anna...aime-moi. II

Je n'osais pas avancer, mais il vint me prendre par le bras, et m'embarqua auprès de lui.
Je fus encore plus impressionnée par cette femme, car elle dégageait un charisme apaisant mais imposant,
elle reflétait une sagesse incroyable, et je compris pourquoi Bill avait flashé sur elle.
Elle correspondait à son idée de la femme idéale : belle, simple, douce, l'air rêveur, et le must : musicienne.
Je lui souris timidement.

Je m'assis derrière ce magnifique piano, et entamai A Thousand Miles de Vanessa Carlton.
Je me laissai aller, et fus vite emportée par la mélodie.

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« Making my way down town,
Walking fast, faces passed,
and I'm home bound.
Staring blankly ahead,
Just making my way,
Making my way through the crowd

And I need you,
and I miss you,
and now I wonder...

If I could fall into the sky,
Do you think time would pass me by ?
'Cause you know I'd walk a thousand miles
if could just see you...
Tonight.

It's always times like these,
When I think of you and I wonder
If you ever think of me.
'Cause everything's so wrong and I don't belong
Living in your precious memories.

'Cause I need you,
and I miss you,
and now I wonder...

If I could fall into the sky,
Do you think time would pass me by ?
'Cause you know I'd walk a thousand miles
if could just see you...
Tonight.

And I, I don't wanna let you know,
I, I drown in your memories,
And I, I don't want this go,
I, I don't.

Making my way down town,
Walking fast, faces passed,
and I'm home bound.
Staring blankly ahead,
Just making my way,
Making my way through the crowd

And I still need you,
and I still miss you,
and now I wonder...

If I could fall into the sky,
Do you think time would pass us by ?
'Cause you know I'd walk a thousand miles
if could just see you...
If I could fall into the sky,
Do you think time would pass be by ?
'Cause you know I'd walk a thousand miles
if could just see you...
if I could just hold you...
Tonight. »

Je me tus et relevai la tête. Julie souriait doucement, et Noah applaudit.
Une autre personne était entrée dans la salle, mais les lumières étaient tamisées, et je ne la reconnus pas de suite.

Je ne réalisai pas directement de qui il s'agissait.
C'est uniquement après qu'il m'ait prise dans ses bras et enlacer de toutes ses forces,
que je me rendis compte que Bill m'avait reconnu du premier coup, lui.
Il pleurait de joie, et moi je ne sus quoi faire. Le retrouver me soulagea d'un poids incroyable,
mais j'étais gênée qu'il manifeste autant d'affection envers moi devant sa petite amie.

Je claquai ma paume contre mon front. Bill rit encore, et me regarda tendrement :

Julie nous regardait, pas du tout jalouse.
Elle sourit amoureusement au brun, et lui lança un regard que lui seul comprit.
Ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre, ce que je trouvais tout simplement magnifique.
L'androgyne n'avait jamais paru aussi heureux.
Cela faisait à peine quelques secondes que cette conversation silencieuse se prolongeait,
et Bill se contenta de hocher la tête, avant d'ajouter :

La jeune blonde me sourit, et vint me faire la bise.

Je ne compris pas vraiment ce qu'elle voulait dire par là.

Il me sourit de plus belle, avant de me dire l'air ailleurs.

Mon cœur se brisa, et je sentis les morceaux aller droit sur mon estomac, afin de le ciseler à son tour de façon barbare.

Bill manqua de s'étouffer. Son sourire s'éteignit, et il ne sut quoi dire.

Nous nous tûmes, et nous entendîmes quelqu'un monter les escaliers.

Il déboula dans la salle au piano, et se mit à rire.

Nous rîmes tous, et nous le regardâmes s'en aller en courant, et nous pûmes même l'entendre crier après le pauvre Kevin,
qui allait sûrement se retrouver sans emploi s'il continuait à tout oublier.

Je sentis le regard de Tom me brûler tellement il me fixait avec intensité.
Il ne m'avait pas aperçue en débarquant ici, et semblait maintenant vraiment en colère.
Bill semblait lui aussi très mal, sûrement tiraillé entre ses sentiments et ceux qu'ils percevaient de son double.

Je m'esquivai donc,
mais le manque de lumière et ma précipitation firent que je ne pus éviter l'épaule de Tom, que je bousculai, un peu trop fort.
Ce contact fit battre mon cœur à tout rompre, tellement que je ne pus bredouiller qu'un petit « Excuse-moi »
avant de m'enfuir en courant le plus vite que je pouvais.
Je ne comprenais pas pourquoi j'étais aussi émue, il m'avait abandonné.
Il m'avait demandé en mariage, et puis il était parti. J'avais mes torts, certes,
mais il était celui qui avait fui, qui avait éliminé le problème que j'étais, le frein à sa carrière que je représentais,
après la tôlée qu'il avait reçu de la part de ses fans à la sortie des photos qui ont tout déclenché.
Il était parti, avait laissé notre histoire derrière lui, m'avait complètement effacé de sa vie.
Alors pourquoi le fait de le sentir me tuer du regard m'avait tant blessé ?
Pourquoi l'avoir bousculé avait réveillé en moi des sentiments douloureux que je croyais oubliés depuis que je m'étais remise de notre histoire ?
Je rentrai donc chez moi, et me précipitai vers le canapé, où Matteo regardait la télé.
Je me jetai dans ses bras, les larmes aux yeux.

Il fut surpris de ce soudain élan d'amour, mais finit par m'enlacer et répondit à mon étreinte aussi tendrement que possible.
Au fond de moi, une petite voix qui était restée muette depuis bien longtemps se réveilla.
Elle était encore assez lointaine, et je ne l'entendais pas bien, mais elle suggérait que je me voilais la face.
Elle me fit d'ailleurs un peu paniquer, car pour la première fois depuis que nous étions ensemble,
les bras de Matteo ne m'apparaissaient plus autant réconfortants que d'habitude.