[T] Je ne demande pas d'aide, accepte seulement la mienne.

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Cette eau chaude se déversait tel un torrent qui ne faisait pas attention aux quelques obstacles qu'il rencontrait. Mon esprit était troublé entre le souvenir de leur visage et le souvenir du sien. Lé debit de l'eau devint moins fort et finit par ne plus être. J'attrapa une serviette posée sur le radiateur éteint. Je me secha et enfila mes habits. Je laissais sécher mes cheveux bruns à l'air libre. J'aimais leur volume quelque fois. Mes bagages étaient prêts, je les empoigna fermement, bien décidée à prendre cet avion. Bagage était peut-être un bien grand mot car je ne tenais qu'un sac, un ridicule sac noir. Noir, telle était la teinte qui hantait mes pensées et qui hantait ma vie, tout simplement. Mais à présent j'étais devenue quelqu'un, chose que je n'étais pas avant de l'avoir rencontré. D'autres paroles me vinrent en tête, toujours de ce groupe. " Je ne servais à rien, puis j'ai partagé sa peine, aujourd'hui je suis quelqu'un. " Décidément, elles correspondaient un peu à ma vie, à mon passé, à mon présent, enfait. Il était l'heure et le taxi m'attendait en bas. Je garda mon sac, bien qu'il fût un peu volumineux à première vue. Mais hors de question que quelqu'un d'autre pose sa main sur ce qui était mien, la peur qu'on ne me le rende jamais sûrement. les minutes passèrent et je me retrouvais dans cet aéroport puis dans ce fauteuil, ce confortable fauteuil bordeaux, dans ce vol. On décolla et me voilà partie, pour lui.

Quand nous fûmes arrivés à Hamburg, je mis un peu de temps à trouver un taxi. Trop à mon goût mais il fallait faire avec. Enfin, j'étais là, postée devant cet ancien studio où ils résidaient. Le doute s'emparra de moi avec une violence que je ne pourrais décrire. Il me frappa le crâne à coups de morceau de bois me décidant à me lancer, coûte que coûte. Mon doigt, tremblant, appuyant sur le bouton qui se tenait au mur pour ne pas tomber et ainsi ne pas s'écraser au sol. Un bruit retentit et j'entendis la voix de Tom se dirigeant vers la porte. Mon coeur battait un peu plus fort chaque seconde. J'allais en perdre le contrôle. La poignée se baissa et la porte s'ouvrit. Son visage était tourné vers l'intérieur, il ne m'avait donc pas encore vu jusqu'à ce qu'il tourna sa tête. A l'instant même où il m'aperçut il ne prononça plus un mot, coupant la conversation qu'il devait tenir avec son frère. Il avait la bouche légèrement entre ouverte.

MOI : Tu es bête.
TOM : Alors tu as compris.
MOI : Oui. Tu diras merci à Bill.
TOM : A Bill ? Pourquoi ca ?

Je vis alors le visage de l'intéressé faire surface derrière celui de Tom et lui fis un clin d'oeil. Il ne lui avait rien dit de la conversation que nous avions eu au téléphone.

MOI : Je reste dehors alors.
TOM : Non pardon entres.

Je me glissa à l'intérieur et Bill me prit dans ses bras, comme il aurait pris un de ses amis pour lui dire merci. Je m'installa sur le canapé et Tom vint à côté de moi. On parla un moment lui, Bill et moi. On riait, le ton de nos voix parfois s'élevait pour finir en rire. Les deux autres garçons arrivèrent et ils firent les présentations. L'un plus grand que l'autre, mais d'à peine. Les cheveux un peu longs et un nez un peu pointu que j'aimais bien. L'autre était plus classique mais autant avenant. J'appris leur rôle dans le groupe et leur prénom, par la même occasion. Je leur en demanda un peu plus sur leur passé.

MOI : Les filles sont de vraies garces.
GUSTAV : Tu te mets dans le lot.
MOI : Evidemment, comment ne pas m'y mettre ?
GEORG : En général on ne se traite pas soi même de garce.
MOI : Et bien moi si pour éviter à d'autres de le faire.

Je souria et ils firent tous de même. Je les questionna sur leur succes et ils me répondaient. Ils me racontèrent des choses qui me semblaient beaucoup trop irréeles pour qu'elles soient vraies. Des salles avec des milliers de personnes rien que pour les acclamer, les applaudir, ou en faire leur fantasme. Tout ca était démesurément démesuré. Tous ces posters et toutes ces autres choses, ca m'en donnait le tournis. Mais tout ça était finit.

MOI : Ca ne vous manque pas ?
BILL : Si un peu, pour ma part en tout cas.
GUSTAV : Pas plus que ca. Etre sur scène me manque énormément par contre.
GEORG : Pareil.
TOM : De même.
MOI : Mmh.

Ca m'attristait un peu de les voir comme ca. Tout ce qu'il voulait, c'était être sur scène.

TOM : Mais bon, j'en avais assez de toute cette polémique.
BILL : Oui il a totalement raison. On faisait la une de partout. Au début c'est plaisant mais à la fin ..
GEORG : C'est vite devenu chiant.
GUSTAV : Se faire traiter de groupe pour gamines c'est pas le top.
BILL : Tout ca est passé. Maintenant on profite de pouvoir faire ce qu'on veut tranquille.

Et tous les quatre dirent un grand " yeah " en coeur ce qui me fit rire. J'étais là, avec eux. Heureuse. Enfin.

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