[T] Rêve éveillée.

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Je baisse ma tête, honteuse. Il ne m’a rien fait. Tant pis, j’ai commencé à jouer ce rôle de petite merdeuse fière, je dois continuer.

TOM : Je voulais juste voir…

Je soupire légèrement et lève mon haut jusqu’à ce qu’il puisse apercevoir le bijou. Ce n’est qu’un anneau, pas original. Mais c’est médical. Je lui demande ce qu’il fait là et il me répond qu’il vient pour s’acheter un nouveau piercing. Je l’aide à le choisir… simple en fait. Il en prend un comme celui qu’il avait, sauf que les boules se voient dans le noir. Pour que la proie repère son prédateur plus facilement, sans doute. Mon programme de la journée se poursuit avec un gros « rien » ancré à la plume sur mon emploi du temps. Autant s’occuper. Je lui propose d’aller boire un verre, une réponse positive s’en suit. Sauf que nous nous dirigeons vers un appartement, le leur. On entre. Personne. Petite fille qui se la joue grande devient vite timide face à ce jeune homme d’une tête de plus qu’elle. On parle. Il me fait rire. Les minutes passent, les heures aussi. Comme des cyclistes en pente, elles passent à une allure folle. Pas le temps de prendre un cliché qu’ils sont déjà en bas de la descente. La nuit tombe, je n’ai aucune envie de rentrer chez moi. Me retrouver en compagnie de ma solitude extrême ne me réjouis pas. Coïncidence, il me propose de rester. J’accepte. Petite fille glisse un sourire, petite fille se laisserait-elle gouverner vers le désir ? Foutu désir, je te mangerais à pleine bouche si je le pouvais ! Je t’avalerais à m’en étouffer. Je te boirais à t’en recracher.
Un DVD à la main, il le dépose sur le lecteur et se dirige vers la cuisine. Des pâtes, des pâtes. Non, pas vive les Panzani. Nous mangeons, timidement. Chacun à l’autre bout de la table. Crac, silence rompu.

MOI : Pourquoi tu m’apprécies ?
TOM : Pourquoi tu me poses cette question ?
MOI : Réponds-y par une réponse et non une question. Je suis exécrable avec toi pourtant tu restes adorable. Pourquoi ?
TOM : Le fait que tu sois exécrable me donne envie de te connaître, envie de te charmer.
MOI : Au moins c’est clair.
TOM : Tu aurais préféré que je mente ?

Je fais signe que non. Sa franchise ne me laisse pas indifférente. L’abruti, il me fera sombrer dans l’envie et le désir à en épuiser tout mon corps. Des cris de filles se font entendre, ils arrivent. Les pas résonnent dans le couloir, les rires éclatent. J’écoute. Les larmes montent. « Elle croit qu’elle a le dernier mot ? Quelle conne. » L’autre ajoute « Trop commercialisés, je lui en foutrais des trop commercialisés ». Bien. Ils sont le contraire de Tom, rancuniers et n’acceptent pas d’être critiqués. Ou du moins s’il l’est, il ne me l’a pas fait savoir, tant mieux pour moi. Je vois sa mine devenir pâle, il est mal pour moi. Moi, je m’en fous, du moins je le fais croire. Je souris. L’embrasse sur la joue. « Merci Tom pour cette demie journée. »

TOM : Et le DVD alors ?
MOI : Ton frère et tes amis arrivent, tu n’auras qu’à me le raconter.
TOM : Comment ? J’ai pas ton numéro.
MOI : Lundi, devant le perceur à 17h, ce sera bon ?
TOM : J’y serais.

Je me tourne le sourire aux lèvres. Les quatre entrent. Leurs rires cessent. Leurs visages deviennent blancs. Mon sourire se ternit. Pointe au cœur, je leur glisse un « Salut » bien morose. Il me semble apercevoir un boîtier au dessus de la porte, le mot « sortie » y est inscrit. Il clignote. Il est temps pour moi de sortir du plateau. Les caméras s’arrêtent, laissant place à une incommodité des plus insupportables. Un froid. J’ai jeté un froid à coup de lance pierres.

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Oh
Bienvenue Mel !
Caro : c'est super gentil.
Bref, je vous poste a suite.

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Un autre jour se lève. L’impression qu’ils se ressemblent tous, en étant différents. Peut-être suis-je folle. Ma tartine trempe dans le bol de lait chocolaté. Elle lui dit bonjour. Cette fois je ne la noie pas, je la mouille seulement. Je lui arrache tout de même la tête, mais lui arrache en m’excusant. Mes lèvres esquissent un sourire qui ne se décroche plus de mes lèvres. Pourtant la peine est omniprésente en mon esprit. Lui, eux. Ils en sont la cause. Lui du sourire, eux de la peine. Salauds qu’ils sont.
En cours, nous avons la visite du fameux dessinateur que j’ai eu la chance de rencontrer. Les filles sont en extase face à lui telle que je l’étais le jour de l’exposition. Il propose à la classe entière de faire une exposition. Deux dessins par personne. Nous sommes quinze. Trente dessins pour une exposition, c’est convenable tout de même. Je crois ne pas m’apercevoir de la chance que j’ai. De la chance que nous avons, en fait. La journée se poursuit et je finis les cours. Seize heures. Je rentre chez moi et instinctivement je me lisse les cheveux, me peints les ongles de rouge, ajoute une écharpe autour de mon cou. L’instinct est animal. Animal je suis. L’heure est venue pour moi de rejoindre Tom chez le perceur. En arrivant, sac sur l’épaule, je vois une multitude de longs cheveux. Blonds. Bruns. Noirs. Roux. Rouge. Bicolores. Je m’y perds. Elles sont en troupeau. Animal elles sont elles aussi. Je me tiens à l’écart et le vois qui s’enfuit. Je me dirige vers sa direction. Il les sème, je le trouve. Il est essoufflé à n’en plus pouvoir.

MOI : Quelle bande de folles.
TOM : Ah ! Tu es là. Je pensais que j’allais mourir avec elles.
MOI : Je suis ta sauveuse alors…

Un sourire se hisse au plus haut de notre mat. Je lui demande de faire un détour par le fleuriste, il reste perplexe mais accepte. Des roses blanches. Cinq. Une épine vient piquer la pomme de ma main. Aïe. Une perle de sang tombe à terre et mon sang coagule. Son regard se fait inquiet mais je le rassure. Nous marchons jusqu’à arriver là où je voulais être. J’accroche ces fleurs au pilier après les avoir embrassé. Il ne comprend pas trop mais ne dit rien. Par peur de me faire souffrir. Ou pas. Juste parce qu’il en a rien à faire de ma vie. Doute perpétuel. Il me demande si je lui fais confiance, je lui réponds que je n’en sais trop rien. Par bonté peut-être je lui chuchote finalement un léger oui. Il m’emmène vers ce tas de ferraille sublime. Brillant de mille feux. Il accélère et nous partons. Partir. Pour aller où ? Il ne me dit rien.

MOI : Tom, dis moi où on va.
TOM : Tu vas voir.
MOI : Dis moi !
TOM : Dans un endroit où je pourrais te jouer un morceau.

Je ne comprends rien, ça l’amuse. Nous arrivons enfin. Une salle, quelques pas. Des montagnes de guitares, quelques basses, une batterie et un micro. L’endroit où ils répètent sur Berlin, très peu connu. C’est simple mais je suis époustouflé de tous ces instruments. Œil trop petit pour englober tous ses objets. J’en perds le sens de la réalité. Lui aussi apparemment. Je m’assois, il prend une guitare et s’assois à mes côtés. Séductrice charmée. Haine envers les autres. Je suis perdue tout simplement. Avant de commencer il me regarde d’un air hésitant. De mes pupilles je lui demande de parler. Aucune réponse. Finalement, il entre ouvre ses lèvres prêt à cracher son venin. Maudis serpent de charme.

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Voilà pour vous =)

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Il gratte et gratte encore. Sourire freedent. Il pense me séduire, il a raison. Mais je fais mine de rester de marbre. Seul un léger sourire. Il arrête. Son portable sonne, il reçoit un message. Sa tête se penche et ses dreadlocks glissent le long de son cou. Il fait des gestes brusques, comme si quelque chose n’allait pas puis me regarde à nouveau. Je lui demande si tout va bien, il me répond que oui. Tant mieux, deux personnes qui n’iraient pas bien dans la même pièce, ça aurait été de trop. Le ton de notre conversation devient plus solennel, plus grave. Je n’aime pas ça. Il me questionne sur mes sentiments de la veille. Je lui dis que tout va bien. Ce n’est pas grave. J’ajoute que personne ne peut plaire à tout le monde. Je ne voulais pas les blesser, juste dire ce que pense un peu chacune des fans pour ne pas qu’ils tombent de haut le jour où on leur ferait la critique. Mal entendu, ils n’écoutaient donc pas. Je souris. Hypocrisie oui. Mais hypocrisie pour une bonne cause.

TOM : Je dois te ramener, je… j’ai quelque chose à faire.

Pas convaincant pour deux sous le nigaud. Je n’insiste pas. Ses mains se posent sur le volant, il est maître du véhicule. Je serais son esclave si mes désirs l’emportaient sur ma raison. Esclave à en être fouettée avec sourire. A en être lapidée aux éclats de rire. A en jouir de torture.
Il me laisse son numéro de portable et je fais de même. Je ne l’appellerai pas mais lui en laisse l’espoir comme j’ai l’espoir qu’il m’appelle. Mon numéro enregistré dans son mobile, me voilà montant les étages pour arriver et me jeter sur mon lit. Je rebondis à peine, telle une balle lancée sur un trampoline. Balle gonflée à l’hélium. Je perds la tête de joie. Mes jambes m’emportent vers la salle de bain, je ne conteste pas. L’eau coule à flots. Cheveux humides, je me refais mon dégradé, ciseaux à la main. Morphée m’emporte pour me réveiller de nouveau face au soleil brûlant ma peau.

Rappel : tourner sept fois ma langue dans la bouche avant de dire quelque chose. Je me lève et le soleil n’est pas là. Il m’a fait mentir, à croire qu’il s’amuse avec mes pensées. Les nuages sont présents eux, et quelques gouttes de pluie parfois tombent en criant à l’aide. Je ne peux rien pour elles. Triste destin. Tragique même. Je vais comme chaque mardi à mes cours d’art. En passant devant un magasin je vois en gros plan une image que j’aurais préféré déchirer, brûler de mes yeux. « Tom Kaulitz, une nouvelle conquête ? » Oui. Sauf que la fille sur cette photo, ce n’est pas moi. Je vois, il avait prévu de passer la nuit avec elle. C’est une pimbêche. Une de ces poufiasses contre laquelle on a envie de se défouler rien qu’en la voyant. Une de ces pétasses qui remuent leur cul bombé pour mieux se faire voir. Ces pétasses qui gueulent comme des truies lorsqu’elles baisent. Parce qu’elles ne font pas l’amour non. Elles baisent. Comme des chiennes. La colère et la jalousie s’emparent de moi et je n’ai qu’une envie. Je lui ferais bouffer sa silicone, à cette pétasse. Sans oublier de lui fourrer les dreadlocks de Tom dans l’anus, ouais. Qu’elle en chie et qu’il en soit dégoûté. J’en perds mon sang froid et toutes ces vulgarités volent dans mon esprit. Je m’emporte comme le vent emporterait des feuilles, mortes de chagrin ou de froid. Elles sont mortes, c’est tout ce qui importe. Il tente de me séduire et s’envoie en l’air avec cette petite conne le soir. Tiens, jouons mes amis.

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Coucou ma stich ins gluck
tout d'abord désolé du retard mais je devais régler quelques petites choses .
En tout cas , pendant mon absence je n'ai pas cesser de penser à tes mots , ils m'ont manquer à un point que tu ne peut même pas imaginer .
Je m'ennuyais sans tes écrits , j'avais un vide en moi qui vient d'être combler en cette soirée .
Trois écrits à la suite , trois doses de bonheur , une overdose .
Mais une overdose de bonheur .

J'ai hésiter un millième de seconde et j'ai finalement décider d'imprimer aussi cette histoire .
Tes mots prennent tellement d'importance en moi qu'il est indispensable pour moi de les avoir toujours à mes côtés .Je ne vais faire de résumé de tes écrits , j'ai ressenti tellement de choses que c'est impossible de tout écrire .

Tu m'as manqué
Bisous de ta droguée
(L)

Je ne sais que dire. (L)

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Mes dessins sont affreux. Horribles. Mon coup de crayon bâclé, mon esprit endommagé. Le critérium que je tiens va à l’encontre de ma pensée. Elle veut quelque chose de bien, il lui rend quelque chose de minable. Les remarques du professeur y vont de plus belle. Je reste sans bouger essayant d’améliorer mon gribouillis. Je donne le coup de grâce qui achève cette esquisse. Des tripes. Voilà ce que j’ai dessiné, les tripes de Tom étalés sur mon papier. Ca fait du bien. Ce qu’il y a de bien avec l’art du dessin, c’est laisser aller ses envies, ses désirs. Je peux tuer sans être accusée. Je peux embrasser sans être timide. Je peux éventrer sans être incarcérée. Je peux vomir sans me mettre les doigts dans la bouche. Je peux tout faire sans risques. Je crois que c’est la raison principale de ce pourquoi j’aime cet art. Art libre. Point de limites. Point de contraintes.
La journée se poursuit, puis un coup de téléphone. C’est Grand Ma’. Ma grand-mère, en fait. J’aime bien l’appeler Grand Ma’ prononcé à l’anglaise. Ca donne un style je trouve. Bien qu’étant Allemande, j’ai toujours adoré cette langue, l’anglais.

GRAND MA : Ma Belle.
MOI : Comment vas-tu Ma’ ?
GRAND MA : Bien. Donnes moi de tes nouvelles. Tu as pensé ?
MOI : Oui j’ai apporté des fleurs. Des roses blanches. Comme elle les aime.
GRAND MA : C’est bien. Quand viendras tu me voir ?
MOI : Pendant les vacances, dans deux mois, comme toujours.

La discussion continue. Elle me fait rire avec ses expressions espagnoles. Mère de ma mère, je te bénis de tes origines. Je suis une multinationale à moi toute seule. Allemande de mère française, de père inconnu allemand, grands-parents maternels espagnols. Trilingue de naissance, je les bénis. Amen. Elle me parle en espagnol et je m’amuse à lui répondre dans sa langue natale.
Elle raccroche et me raccroche à ce que j’avais de plus cher. De ce que j’ai, de plus cher.
Les heures défilent, la journée s’achève. Pala la. Un message sur mon portable. C’est Tom. Gonflé celui là. « On sort ce soir, je passe te prendre dans trente minutes, ok ? » Je réponds. « Ca marche. » Je me prépare, autant physiquement que mentalement. Je m’habille d’un jean simple et d’un haut noir. En avant la soirée, en avant l’amusement. En avant la cruauté. J’hésite à appliquer ce que j’ai en tête et me décide finalement à le faire.
Il vient me chercher en compagnie de Bill, Georg et Gustav et nous voilà partis. Sur le chemin, ils s’excusent et je fais de même. Nous arrivons en boîte et le videur nous laisse entrer en disant bonsoir aux garçons. Petit fille devient timide. Porte franchie, elle n’ose plus danser. Je ne pense qu’à une chose. Ce soir. Oui. Ce soir. Il me tarde de goûter à ce double plaisir. Vite que le temps s’accélère. Les aiguilles tournent, deux heures passent. Je m’avance vers Tom et lui demande si l’on peut aller chez lui. Il est joyeux. Sentiment sûrement dû à l’alcool absorbé et du plaisir de savoir qu’il va enfin m’avoir pour lui. Il voulait me charmer, voilà qui est fait. Je sombre sous mes tentations. Dans la voiture il reprend conscience et redevient doux. Le doute s’empare de moi mais tant pis, je continue. Nous voilà chez lui, chez eux. Le jeu commence. Je tire les dès, à son tour. Sauf qu’il y a une chose qu’il ne sait pas. Il perdra. Le six l’emportant sur le un. Minable un.

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J'adore ! Suiiiiiiiiiiiiiiiiite =D