Une chanson qui m'a hantée toute la journée.
Alors elle s'immisce entre mes lignes voyez-vous. =)
Juste au cas où les paroles vous auraient envoûtée.
Emily Loizeau - Un pays Sauvage.[Gerbant en musique, n'est-ce pas.
C'te voix, le piano aussi. oÔ]
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Des marches qui se succèdent, criant leur mauvaise humeur. Il grimpe sans se poser de question, mais les points d'interrogations lui perforent l'abdomen. Il s'approche du vide qui lui chante si innocemment un air de violon tuant. Il le voit d'ici, ce point final.. Un soupir enfouis sous les souvenirs, inaudible malgré le silence, comme ceux d'une partition, ceux qu'il connaît si bien. Des notes de musique s'échappent d'entre ses doigts priant pour le courage d'une majuscule. Un sourire, parce qu'il sait que l'océan lui en demande beaucoup trop, et c'est comme ça, ça le fait rire aux éclats. Se noyer, une larme de connerie vient purifier sa joue crasseuse de secondes douloureuses.
Te souviens-tu du pays des oiseaux ?
Tu sais celui où il fait toujours beau.
On dit qu'il n'existe plus.
On dit qu'il a disparu.
Il parle dans le vide,
au vide, le seul qui lui répond, car l'écho lui-même en est incapable. Ce visage follement mystérieux qui hier encore lui murmurait des chanson d'amour à demi-mots -la passion n'est jamais plus belle que lorsqu'elle est un peu refoulée. Un frisson, parce que sa main n'en tient pas d'autre qui puisse l'aider, et que si cela continue ainsi, il tombera, prenant ces putains de marches et ce vide agaçant comme seuls témoins. Un jour de folie, un jour de connerie, une nuit meurtrie.
Et dans mes songes je gravis des montagnes.
A l'horizon les rivières s'éloignent.
Ils ont tué les oiseaux.
Plus rien ne bouge il fait chaud.
Un. Deux. Trois. Trois taches incrustées.
Quatre. Cinq. Six. Sept. Sept fleurs mortes.
Huit. Neuf. Neuf cailloux difformes.
Dix. Onze. Douze. Treize. Quatorze. Quatorze sourires écrasés.
Une main tremblante en un rituel bien précis. Une claque sur la chaise, un coup de pied dans le mur et des yeux contre la vitre -close, toujours.
Quinze. Seize. Dix-sept. Dix-sept voitures défoncées.
Dix-huit. Dix-neuf. Vingt. Vingt souris pourchassées.
Vingt-et-une. Vingt-deux. Vingt-deux portes fermées.
Vingt-trois. Vingt-trois danseuses brisées.
Une habitude quotidienne, un journal déchiré, un verre -plein, toujours. Juste ce qu'il faut pour ce sentir chez soit, n'est-ce pas.
- Tu as froid ?
- Altigar.
- Je n'suis pas dupe, mais tu es un bon acteur.Une claque sur la chaise, un coup de pied dans le mur et des yeux contre la vitre -close, toujours. Une habitude quotidienne, un journal déchiré et un verre -plein, toujours. Juste ce qu'il faut pour se sentir dingue.
Cent. Cent un. Cent deux. Cent-deux regard dégoûtés.
Cent trois. Cent quatre. Cent cinq. Cent six. Cent six souvenirs enterrés.
Cent sept. Cent sept raisons de continuer.
Cent huit. Cent neuf. Cent neuf raisons de crever.
Les orages ont traversé la plage.
Il ne reste plus qu'un pays sauvage.
Bill court dans la rue sombrement chaotique. Un animal sorti de sa cage, un coeur transformé -en un décor ravagé. S'il n'avait pas vécu tant de merdes, il ne courrait pas après son ennemi -le temps. Une rencontre étrange et des billets échangés, Bill s'amuse de ce qu'il tient dans sa pauvre main moite. Bien plus que de l'argent, il serre dans le creux de sa main, sa vie -sa mort, aussi.
Les yeux perdus au fond des marécages.
J'ai retrouvé le reflet d'un visage.
Il avait quelque chose de toi.
Mais il est mort, il est froid.
Esmiralda qui peste dans la nuit -noire. Et ses talons -aiguilles- qui creusent les trous vertigineux de son passé immonde. La rage lui explose les boyaux, et la décadence la guide quelque part là-bas. Ses doigts tapotent le long de sa jupe -trop courte. Il a du lui transmettre le rythme qu'il avait dans la peau durant leur étreinte passionnée. Elle ne fait que lui ressembler de seconde en seconde, et la haine lui souffle les mots doux qu'elle n'a su prononcer à l'oreille du dreadeux. Un jour viendra où elle prendra sa vengeance, Tom, tu ne perds rien pour attendre.
Du bout des doigts je caresse la vase.
Dieu qu'il était émouvant ce mirage.
J'ai entendu le cri du vent.
Et j'ai pleuré doucement.
Gustav plonge encore, peut-être le vide n'aura pas de fond cette fois, peut-être perdra t-il pied aujourd'hui. Et peut-être idolâtrer le vide à la place de son [ex]fiancée est absurde -sûrement. Alors il lève les yeux vers le Ciel, car là-bas l'océan y est encore plus immense, et cette galaxie inexistante lui pique la creux du ventre. Un pas en avant, mais trois pas en arrière, et se retourne faire chier les marches, parce qu'un jour elle reviendra il en est persuadé -ou presque. Première rue à droite, juste histoire de suivre ce manteau rouge, et si c'était elle.
Déception, et le vent lui gerbe sa folie entre les doigts.
Immonde, et c'est ainsi qu'il se retrouve dans une de ces boîtes de nuit, après avoir illuminer des yeux avec son -putain- de pass V.I.P.
La musique ne le met plus en transe, et il n'aime pas simuler. Le bar lui tend les bras -l'alcool coule à flots.
- Un truc pour ne pas me rappeler la pourriture de la vie.Une claque dans la chaise, un coup de pied dans le mur et des yeux contre la vitre -close, toujours. Seulement cette fois, la porte est ouverte, et Georg n'aime pas ça.
- Polquartabu ?
- Je me casse vois-tu.
- ..
- L'homme de ma vie m'a offert un voyage.
- ..
- Et je n'en peux plus de faire le spectateur.
- ..
- Je t'emmène au théâtre pour ton anniversaire, promis.
- ..
- Au revoir Georg, je t'aime.Tout s'écroule. Une claque dans la chaise, un coup de pied dans le mur, et des yeux contre la porte - ouverte, jamais.
Je suis la pierre qui roule. Un baiser volé, et un adieu refoulé, le mensonge est la seule vérité.
Et le château de sable. Esmiralda balance ses talons hauts dans la mousse plus noire que blanche de cette chose coulant sous les ponts. Une imitation de la mer, jamais elle ne l'égalera, jamais.
Qui périt sous la vague. La pute lance rageusement ses putains de billets rejoindre les poissons morts -et les ordures. Un jour, elle se vengera, Tom, tu ne perds rien pour attendre.
Tout se casse. Bill pousse la seringue comme on appuie sur la détente. Une folie incurable dans le fond des yeux -bientôt dans les veines. Et un sourire de travers sur les lèvres.
Dis moi ce qui se passe. Des respirations saccadées qui polluent les alentours, une fierté -trop- apparente et une voix à en compter les merdes parisiennes, Bill est un criminel.
Je le trouvais si beau. Gustav boit, verre après verre, bouteille après bouteille. Et puis il sort de cette ambiance à crever. La nuit silencieuse est bien plus -mortelle. Titube et sûrement se cassera t-il la gueule sur le trottoir. La mort ne lui fait pas peur.
Notre pays là-haut.Putain, plus jamais sa. <3