Tel est prit qui croyait prendre
Les garçons avaient fini leur concert, sous les applaudissements du public conquis. Malgré l’extase que lui procurait ce moment, Tom n’avait qu’une envie, sortir de la salle et retourner à l’hôtel. Car il avait l’intention de partir en chasse ce soir.
Tom voulait baiser.
Il proposa aux garçons d’aller en boîte. Ces derniers refusèrent, bien trop crevés pour danser encore jusqu’au bout de la nuit. Il les laissa donc, et sortit de l’hôtel seul. Pas un chat dehors. Les fans étaient rentrées chez elles, vu l’heure tardive.
Tom voulait baiser ce soir.
Il rentra dans la discothèque, côté VIP, et commença à mater les jeunes filles qui se trémoussaient au rythme de la sono. Une d’entre elles attira particulièrement son attention. Noire, les yeux en amande, une silhouette à tomber, un déhanchement de rêve, et un regard qu’il connaissait bien. Elle chassait elles aussi ce soir. Parfait.
Tom avait trouvé une proie.
Il s’approcha d’elle tandis que la musique se finissait.
- On danse? lui demanda-t-il.
Elle le jaugea du regard, un petit sourire moqueur aux lèvres.
- T’arriveras pas à me suivre, petit blanc.
- Je parie le contraire.
- Et si tu perds?
- Je t’emmène là où je pieute.
- Et si tu gagnes?
- Je t’emmène aussi.
Elle le regarda dédaigneusement.
- Qui te dit que j’ai envie de te suivre?
- A ton regard qui se perd souvent, pas loin de mon entrejambe.
Elle sourit. La musique avait recommencé.
- Voyons ce que tu vaux dans ce cas, dit-elle tout en posant les mains du dreadeux sur ses fines hanches.
Il joua un peu avec son piercing, un sourire pervers aux lèvres.
Tom avait une touche.
Ils avaient dansé pendant plus d’une heure.
- Tu te débrouilles pas mal, dit elle tandis qu’ils s’asseyaient.
- J’ai gagné dans ce cas?
- Non. Je t’ai laissé gagné, il y a une différence.
Il fit la moue. Elle rit devant sa grimace.
- C’est pas drôle…
- Si. C’est risible.
Elle posa une main sur son pantalon.
- Alors, c’est où que tu pieutes?
Tom sourit.
Le poisson avait mordu.
Il l’emmena à l’hôtel. Il avait à peine fermé la porte qu’elle passait ses mains sous son grand tee-shirt. Il la laissa poursuivre la découverte de son corps, en profitant pour faire de même. Deux minutes plus tard, ils étaient en sous-vêtements.
Il allait passer une nuit d’enfer.
Tom l’amena jusqu’au lit, où elle le chevaucha tout en continuant ses étreintes. La main de la jeune fille passa sous l’élastique de son boxer. Il retint à grand peine un gémissement.
- Tu as une capote? lui demanda la jeune noire doucement.
- Non… J’ai oublié d’en racheter.
Elle le regarda, puis continua ses caresses l‘air de rien.
- Dis-moi, tu as déjà été dominé? le questionna-t-elle soudain, curieuse.
- Hum… pas que je me souvienne.
- Tu as raté quelque chose alors… Je peux t’initier si tu veux.
- Et comment ? Je ne vois vraiment pas comment tu pourrais y arriver.
Elle sortit de son sac à main quelque chose de rouge qui se révéla être des rubans de soie très fine et douce au toucher.
- Avec ça, c’est très facile.
- Je te laisse faire alors… lui répondit-il, un sourire pervers aux lèvres.
Il lui tendit ses poignets avec insolence. Elle les attacha délicatement au lit, sans trop serrer, mais assez pour qu’il ne puisse pas bouger et se défaire de ses liens.
Tom allait être gâté.
Il était aux anges. Le fait qu’il ne puisse pas bouger faisait décupler les sensations que lui donnaient les caresses de son amante du soir. Il suffoquait de plaisir.
- Pitié, dit-il soudain, arrête ça et saute moi pour de bon, j’en peux plus.
A ces mots, la jeune eut un sourire sadique. Elle lui chuchota à l’oreille un mot qui le fit tressaillir.
- Non.
Elle se leva, et se rhabilla.
- Mais pourquoi?
Il ne comprenait plus rien. Elle eut un petit rire et s’approcha à quelques centimètres de son visage.
- Je suis peut-être une traînée. Mais je ne baise pas sans capote, hacha-t-elle. Désolée.
Elle sortit de la chambre en lui envoyant un baiser avec la main. Il la regarda partir, et avec elle ses espoirs d’une bonne nuit. La question à se poser était : Comment allait-il bien pouvoir se détacher tout seul? Il tira vainement sur les liens qui le retenaient.
Tom voulait baiser ce soir. Mais c’est lui qui s’est fait baiser.