[A]-Delomelancum

Bill : ...Tu as peur de moi ? !

Will : … Non.
Bill : Will, regarde-moi. Pourquoi tu as refusé mon aide ? !
Will : Je peux me relever toute seule.
Bill : Je ne te veux aucun mal, tu le sais ça ? !
Will : Je sais…
Bill : Apparemment non.
Will : Bill, calme-toi, ce n’était qu’une main !
Bill : … Il avait raison… Tu commences à être parano…
Will : Qui ? ! Qui t’as dit ça ?
Bill : Tom. Il pense que tu as une double personnalité.
Will (rit) : C’est vraiment débile ! Je ne suis pas parano et encore moins schizophrène !
Bill : D'accord, alors, pourquoi tu as refusé mon aide... ?

Je ne pouvais pas lui dire qu’il avait raison, que même s’il semblait gentil, j’avais encore des doutes. J’évitai son regard et m’apprêtai à partir quand il m’attrapa violemment le bras. Une scène me revint à l’esprit comme la foudre s'abattant sur un arbre. Je me voyais hurler et pleurer cachée dans une armoire en plein milieu de la nuit. Je repoussai brutalement le jeune chanteur le faisant trébucher et tomber sur les fesses dans l’herbe. A la vue de mon regard perdu et complètement paniqué, il comprit qu’il y avait vraiment quelque chose qui clochait chez moi et que Tom avait tout deviné. Je ne pouvais rester planter là comme une idiote plus longtemps, j’ai simplement pris ‘mon courage à deux mains’ et je me suis enfuie. Je courrais à perdre haleine, j’avais même le sentiment de ne plus pouvoir respirer, mais je continuais encore et encore sous les lumières faibles des lampadaires allumés et les quelques étoiles rares qui scintillaient dans le ciel noir. J’ai seulement commencé à ralentir lorsque je me suis aperçue que j’approchais de l’hôtel où résidaient les trois autres membres du groupe. Je me stoppai net devant l’immense bâtiment tentant de retrouver ma respiration qui s’échapper d’entre mes lèvres sous forme de fumée blanche. Je ne m’imaginais pas que quelqu’un me fixait adossé au mur en train de consommer une cigarette… J’allais repartir quand il s’approcha et m’adressa quelques mots à ma plus grande surprise.

… : Où est Bill ?
Will : Il… Il arrive.
… : On dirait que votre soirée ne s’est pas si bien passée que ça…
Will : Je suis désolée… Je m’en veux.
… : Qu’est-ce que tu lui as fait ? !
Will : Rien ! Il va bien.
… : J’espère bien parce qu’autrement, tu sais ce qui t’attends.
Will : Jamais je ne lui ferais de mal… Je… Je l’adore.
Tom : Je ne veux pas non plus que tu commences à avoir de sentiments pour lui… Bill ignore qui tu es vraiment.
Will : Je ne contrôle absolument rien, Tom.
Tom : C’est moi qui vais te contrôler si tu continues dans cette voie !
Sky : Je suis désolée !

Comme possédée et changée, sans vraiment savoir ce qui me prenait tout à coup, je me suis jetée dans les bras de Tom pour le serrer contre moi. Surpris, sa cigarette à moitié entamée tomba dans une flaque d’eau et s’éteignit. Je me sentais rassurée dans ses bras, j’en avais besoin, de cette tendresse, de cette chaleur. Ma tête enfouie dans son cou, je respirais son parfum mélangé à son odeur corporelle et à l’odeur de la cigarette. J’avais une curieuse envie de sentir ses mains sur moi, mais il me repoussa doucement avant de voir apparaître son frère qui nous regardait étonné et déçu à la fois. Se rappelant qu’un peu plus tôt, j’avais refusé de lui prendre ne serait-ce que la main et que je l’avais repoussé brutalement, il ne comprenait plus rien à ce à quoi il avait assisté.

Bill : Qu’est-ce que tu me reproches Will ? Qu’est-ce que je t’ai fait ?
Sky : Rien.
Tom : Elle est instable…
Sky : Je ne suis pas instable ! Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas !
Bill : Tu refuses de me frôler et tu te jettes dans les bras de mon frère dix minutes plus tard ! Explique-moi ! Je suis loin d’être méchant ou dangereux, je ne comprends pas ton attitude !
Tom : On devrait en discuter tous les trois à l’intérieur, les paparazzis ne doivent pas être très loin.

Tom : On devrait en discuter tous les trois à l’intérieur, les paparazzis ne doivent pas être très loin.

Nous avons simplement acquiescé et suivit le chef de file qui n’était autre que Tom. Dans l’ascenseur, chacun restait silencieux, réfléchissant dans son coin à la situation et préparant ses arguments pour convaincre. Arrivés à l’étage, le guitariste me demanda de l’attendre dans sa chambre pendant qu’il discutait 'en privé' avec son frère, ce que je fis sans rechigner. J’ouvris simplement la porte, allumai la lumière pour découvrir la pièce…Dans un bordel encore pire que d’habitude. J’enlevais mon manteau et mon gilet que je balançai au hasard pour me mettre à l’aise et sautai sur le lit pour m’y allonger avant de sortir une cigarette et de l’allumer pour la fumer d’une manière nonchalante.

Dans le couloir.
Bill : Je ne comprends rien ! Elle va me faire perdre la tête !
Tom : Je te l’avais dit ! Elle a des problèmes mentaux ! Elle repousse tous les mecs et ensuite un truc doit être déclenché dans sa tête et elle devient quelqu’un d’autre !
Bill : Pourquoi est-ce qu’elle n’a pas peur de toi ? ! De nous deux, c’est moi qui craint le moins !
Tom : Je rêve ou t’es jaloux ? !
Bill : … Non !
Tom : T’as des vues sur elle ? !
Bill : Je… Le sujet n’est pas là !
Tom : Oh non, Bill, pitié. Dis-moi qu’elle ne t’intéresse pas…
Bill : … Je la trouve gentille et plutôt jolie…
Tom : Je t’interdis de t’approcher d’elle, tu as bien compris ? !
Bill : Mais pour qui tu te prends ! ? T’es pas mon père !
Tom : Non, je suis ton frère, je prends soin de toi ! Cette fille est dangereuse et elle ne te fera que du mal !
Bill : Je suis désolé, mais c’est trop tard… Je l’apprécie beaucoup. Et je vais tout faire pour l’aider à guérir que tu le veuilles ou non.
Tom : Tu te rends compte que dans trois jours, on s’en va en tournée pour trois mois ? ! Il va bien falloir qu’elle se débrouille toute seule !
Bill : Elle va venir avec nous.
Tom : Tu ne peux pas prendre une décision comme celle la sur un coup de tête ! Peut-être bien que Georg et Gustav ne la veulent pas près de nous ! Et tu imagines si on nous prend sur le fait, tu crois qu’on dira quoi si on nous voit non stop avec une fille ? !
Bill : Je crois que tu n’as pas bien compris, Tom. Ce n’est pas discutable.

Sur ces derniers mots, il coupa court à la conversation et se dirigea vers sa chambre avant de fermer la porte à clefs. Tom soupira bruyamment et donna un violent coup poing dans le mur, énervé, avant de rejoindre lui-même sa chambre et la fille qui l’y attendait. En me voyant allongée sur son lit en train de fumer et d’observer une partition, il claqua la porte et croisa les bras.

Tom : Sky…
Sky : Oui ?
Tom : Il est interdit de fumer dans ma chambre. Je te l’ai dit l’autre jour, il me semble.
Sky : J’avais oublié, mais je l’ai bientôt terminée.
Tom : Tu aurais au moins pu ouvrir la fenêtre.
Sky : Oui, chef. Au faites… La dernière fois, la nuit qu’on a passé ensemble, c’était vraiment super.
Tom : J’aurais préféré que tu me le dises devant Bill, Gustav et Georg, ça m’aurais évité de passer pour plus prétentieux que je ne le suis.
Sky : Pauvre Tom. Je vais me rattraper, promis.
Tom : Bill a des vues sur… Will…
Sky : Will ?
Tom : Toi. Ou plutôt, ton autre toi.
Sky : Je m’appelle Will ? ! Cool. C’est un nom sympa.
Tom : … Je crois que je vais te raccompagner à ton hôtel.
Sky : Je vais rester, on n’a plein de choses à se dire tous les deux.
Tom : Ah oui… ? Comme quoi ?


Lendemain matin. Réunion du groupe.
Tom l’avait exigé. La réunion était obligatoire et nécessaire d’après lui. Il ne pouvait pas laisser Bill faire ce qu’il voulait sans avoir demandé l’avis de tout le monde. Il fallait qu’il prenne conscience une bonne fois pour toute que oui, il était le leader, mais non, il n’était pas seul dans le groupe. C’est ainsi que le guitariste se retrouva debout aux aurores dans la salle de réunion, bras croisé sur la table, l’air sûr de lui et attendant que tous les autres le rejoignent. C’est d’ailleurs, Gustav qui le rejoignit en premier et qui s’installa face à lui suivit de près par Georg qui prit place à ses côtés et enfin David et Bill le regard fatigué qui s’assirent à l’autre bout de la table.

David : Bon… Je peux savoir quel est l’urgence pour qu’on se lève à six heures du mat’ un samedi ?
Tom : L’urgence, c’est Bill qui se croit tout permis.
Bill : C’est pas vrai, ne me dis pas que tu es resté sur cette histoire depuis hier soir ! ?
Georg : C’est quoi cette histoire ?
Tom : Will ! Mon cher frère jumeau veut l’emmener avec nous en tournée !
Bill : Elle a des problèmes ! Elle sera mieux avec nous qu’ici, toute seule !
Gustav : Qu’est-ce qu’elle a comme problème ? Elle est malade ?
Tom : Elle est schizophrène, exactement comme je vous l’avez dit et répété !
Georg : T’es sérieux là ?
Bill : Malheureusement, oui, il a raison. J’ai pu avoir un petit aperçut hier… J’ai pensé que ce serait lâche de la laisser ici toute seule. Parce que moi par rapport à certains, j'ai un coeur !
Tom : Ce que tu oublies de dire c’est que tu as des sentiments pour elle et que ça fausse ton jugement.
Bill : Arrête d’être aussi protecteur bordel ! J’vais pas mourir parce que j’ai un faible pour cette fille !
Tom : Tu ne te rends pas compte.
Bill : Tout ce qu’on a vécu, c’est du passé ! Regarde où en est aujourd’hui ! Jamais on ne pourra revivre ce qu’on a vécu il y a quelques années ! C’est derrière nous !
Tom : Le passé peut très vite revenir au galop, Bill. Bien plus vite que tu ne peux l’imaginer.
David : Bon, les jumeaux. Stop. On va simplement voter et ensuite on ira tous se recoucher. Alors, qui voit un problème à ce que Will nous accompagne en tournée.

Tom leva tout de suite la main et regarda chaque personne présente. Bill le détaillait en soupirant, Gustav évitait son regard et garder les mains sur ses genoux, Georg affichait un air désolé et ses mains posées à plat sur la table et David semblait hésiter. Il en conclut qu’il avait perdu à l’unanimité.

David : Je crois que le résultat est clair. Désolé Tom.
Tom : Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous faites.
Gustav : Je croyais que tu l’aimais bien toi aussi…
Georg : Surtout que si mes souvenirs sont bons, c’est toi qui l’a aidé.
Tom : Je sais… J’ai eu tort.
Georg : Qu’est-ce qu’elle t’a fait ?
Tom : Elle couche avec moi. Voilà ce qu’elle fait.
Bill : Arrête avec ça. Et même si c’est vrai, tu ne lui dis pas non ! C’est à toi de le changer si tu n’es pas d’accord.
Tom : Tu crois que je vais faire ça pour que tu puisses mieux sortir avec elle après ? ! Pas question. Elle ne m’intéresse pas, mais je serais prêt à tout pour l’éloigner de toi.
Bill : Tu crains, Tom.
Gustav : Arrêtez de vous battre !
Georg : De toute façon, ça a été décidé à l’unanimité, inutile d’en faire toute une histoire. Ça ne changera plus rien !

Durant ces trois mois à parcourir la Terre en long et en large et à enchainer les concerts, l’ambiance au sein du groupe était quelque peu mitigée. Tom était encore réticent à la présence de Will, il la surveillait sans arrêt et encore plus lorsqu’elle se trouvait un peu trop proche de Bill. D’ailleurs, ces deux là commençaient à se comporter un peu comme un couple… Et ce même s’ils ne se touchaient pas, on pouvait voir lorsqu’ils se parlaient que quelque chose se tramait. Qu’un lien se tissait. N’importe qui l’aurait remarqué juste à voir leurs yeux qui scintillaient chaque fois qu’il se regardait. Malheureusement, ni lui, ni Georg, ni Gustav ne pouvait rien y faire. Ils s’enfermaient dans une bulle rien qu’à deux et ça, Tom, ça le tuait à petit feu. Surtout que malgré ces sentiments qui se créaient entre eux, cette deuxième personnalité prénommée Sky continuait de coucher avec lui chaque fois qu’elle se présentait à lui. C’était rare, mais ça arrivait. Et même s’il n’était pas jaloux, il restait terriblement inquiet de la tournure qu’allait prendre cette histoire.

Quelques mois après cette grande tournée, ils décidèrent tous d’aller passer les vacances de Noël chez leurs proches. C’était l’une des seules périodes ou Tom et Bill étaient séparés de Gustav et Georg. Ça leur permettait de revenir à une vie normale pendant un lapse de temps assez court, certes, mais ça leur était nécessaire. La veille de Noël donc, les jumeaux accompagnés de Will discutaient avec leur père pendant que leur mère finissait de préparer le dîner. Monsieur Kaulitz abordait le sujet des futurs travaux envisagés dans leur maison avec Tom pendant que Bill et Will s’éclipsèrent dehors pour parler seul à seul. Ils longèrent la grande rue principale et les petites barrières d’un parc, tout était complètement silencieux, il n’y avait pas une seule voiture, pas un seul bruit, on ne pouvait presque entendre que leurs cœurs qui battaient la chamade, heureux et amoureux. Le jeune chanteur se stoppa près d’un lampadaire au carrefour près d’un feu tricolore et posa son regard sur celle qu’il aimait dont la lumière illuminait le visage. Elle tremblait de froid malgré son écharpe blanche, son grand manteau et ses moufles. Il esquissa un sourire à son attention et baissa légèrement la tête, timide.

Bill : Will, est- ce que… Toi et moi on est ensemble ? ...Je veux dire, on ne s’est jamais embrassé, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose entre nous et j’aurais voulu mettre ça au clair avant Noël.
Will : Tu as raison.
Bill : Ah oui ? ! A quel propos ?
Will : Je t'en donne l’autorisation... Embrasse-moi…

Surpris par cette soudaine demande qu'il n'aurait jamais cru possible. Il tendit tout de même sa main vers elle qu’elle attrapa volontiers se laissant doucement attirer contre lui. Elle passa ses bras autour de sa taille après un bref instant d’hésitation et releva la tête vers lui afin de pouvoir plonger ses yeux dans les siens. C’était la première fois qu’elle touchait un garçon sans avoir peur de lui et sans avoir envie de le frapper et la première qu'elle ressentait une telle chose. Un mélange de bien être, de chaleur et de joie indescriptible. Pendant trois mois, il lui avait prouvé qu’il était digne de confiance et ce chaque jours un peu plus, elle n'en doutait plus, il était celui qu'il lui fallait. Il passa ses doigts fins sur sa joue rougit par le froid et approcha son visage près du sien avant de poser délicatement ses lèvres sur les siennes essayant de lui faire partager tout cet amour qu’il avait ressentis et ressentait toujours pour elle.

... Ensuite tout se passa extrêmement vite… Beaucoup trop. A l’entente des crissements de pneus, Bill avait relevé la tête rompant rapidement ce doux contact qu’il avait tant attendu et effrayé, avait serré un peu plus sa nouvelle petite amie contre lui. Son cœur rata un battement, il n’eut pas le temps de réagir et de la repousser pour la protéger en voyant ces deux voitures qui s’étaient rentrées dedans. L’une emportée par la force du carambolage glissa jusqu’à eux à une vitesse impressionnant et les faucha avant même qu’ils n’aient pu faire quoi que ce soit...

Quelques secondes ou minutes plus tard, le chanteur se réveilla à plat ventre sur l’herbe ne sachant combien de temps il était resté inconscient. Tout tournait autour de lui et absolument tout lui apparaissait flou. Il avait mal partout, mais il ne cessait de répéter faiblement son prénom, inquiet de ne pas la voir près de lui. Il ne la voyait nulle part et les klaxons bruyants des deux voitures lui semblaient comme un écho lointain. Il avait peur, il était terrorisé. Comme s’il prenait conscience qu’il s’agissait de ses dernières minutes à vivre. Comme si son cœur allait lâcher d’un instant à l’autre. Des larmes commencèrent alors à couler sur ses joues. Il gémissait et suppliait pour que quelqu’un appelle les secours, mais il avait la sensation d’être seul au monde. Il tenta alors de bouger son bras engourdis et douloureux pour s’appuyer dessus et se relever légèrement s’empêchant de hurler sa souffrance. Il eut tout juste le temps de l’apercevoir non loin, les yeux fermés, pleine de sang avant que son muscle ne lâche et qu’il perde à nouveau connaissance.


… : Jeune homme. Faites moi signe si vous m’entendez.

Il ouvrit à nouveau les yeux apercevant deux visages flous penchés au dessus de lui. Il secoua doucement la tête pour leur faire comprendre qu’il les entendait malgré qu’il ne comprenait pas tout. On lui posa un masque à oxygène sur la bouche pendant qu’un autre vérifiait probablement ses réflexes et si ses blessures allaient pouvoir lui permettre de survivre.

… : Comment va la jeune fille ? !
… : Elle est gravement blessée et elle est inconsciente.
… : Elle va survivre ?
… : Elle a un traumatisme crânien et une hémorragie interne au niveau de la rate. Il faut l’emmener d’urgence ou on risque de la perdre !
… : Et les deux conducteurs ?
… : La jeune femme est décédée sur le coup. L’autre est conscient grâce à son airbag, il a seulement quelques hématomes.
… : On les emmène tout de suite aux urgences. La demoiselle en premier. Faites tout ce qu’il faut pour la maintenir en vie.

Maison des Kaulitz.
Les trois membres de la famille Kaulitz s’étaient rapidement aperçut de la soudaine disparition du petit couple. La jeune maman n’y voyait aucune objection, elle appréciait même déjà beaucoup sa belle fille pour le peu qu’elle avait réussit à lui parler. Bref, ils s’étaient doutés qu’ils avaient eu besoin d’un peu d’intimité alors ils s’étaient déjà installés à table préférant ne pas les bousculer. Ils s’apprêtaient à manger quand Tom commença tout de même à s’inquiéter. Il sentait que quelque chose clochait… Il avait ce même pressentiment que le jour ou il avait retrouvé Bill en bas d’un immeuble après qu’il ait tenté de se suicider. Et malheureusement pour lui, il savait que c’était rarement ‘rien d’inquiétant’, son lien avec son frère lui permettait de tout ressentir lorsqu’il arrivait quelque chose de grave à sa moitié... Et aujourd'hui encore, c'était le cas.

Tom : C’est bizarre quand même… Ils devraient être rentrés là…
Mme Kaulitz : Laisse les un peu tous les deux. Un jeune couple à toujours besoin de passer du temps ensemble.
Tom : Ils ne sont pas en couple m’man. J’vais l’appeler.
Mme Kaulitz : Tom, tu peux te passer de ton frère quelques heures, non ?
Tom : Non. Pas là... J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

Les deux parents échangèrent un regard inquiet. Ils avaient assisté de nombreuses fois aux pressentiments des deux jumeaux et cela s’avérait toujours correct. La main de Tom tremblait tellement il était inquiet, mais il attrapa tout de même son portable posé au fond de sa poche de jean et commença à composer le numéro quand le téléphone fixe de la maison sonna. Il se précipita directement vers celui-ci et décrocha.

Tom : Allô…
…
- Oui c’est bien ici.
…
- Oh mon Dieu, non… Est-ce qu’il… Il va bien ? !
…
- Il va s’en sortir ? !
…
- Oui… Je… On arrive tout de suite. Au revoir.

Mme Kaulitz : Qu’est-ce qui se passe ? !
Tom : Bill a eu un accident…
Mr Kaulitz : Je vais démarrer la voiture !
Mme Kaulitz : C’est…Grave ? !
Tom : Il… Il vaut mieux qu’on y aille maman. Il va avoir besoin de nous.

Tom voulait à tout prix éviter le regard de sa mère qui était prête à fondre en larmes. Lui-même avait envie de hurler parce que ce qu’il ressentait au fond de lui ne lui indiquait rien de bon. Bill était probablement au bord du gouffre, prêt à se faire emmener par la grande faucheuse… Encore une fois. Déjà la première fois, il avait eu du mal à s’en remettre, mais cette fois, c’était une fois de trop. Son père les conduisit immédiatement à l’hôpital le plus proche où ils se précipitèrent jusqu’à l’accueil. Le médecin qui s’occupait de son frère s’approcha d’eux avec un air sérieux et croisa les bras ne sachant comment aborder la chose.

Mme Kaulitz : Que s’est-il passé ? ! Il va s’en sortir ? !