[T] It's time to do it now, and do it loud.

Bonjour, en cette belle journée de mi-avril, je donne naissance à ma...euh...cinquième fiction sur le forum. Comme j'ai plutôt écrit des histoires réellement tristes, le retour du beau temps et de la chaleur me dicte d'écrire quelque chose de simple, d'heureux. Alors, voilà, chose faite . J'espère que cette fiction plaira aux anciennes qui passeront, et aux nouvelles .
Et voilà, c'est toujours un peu angoissant de se lancer, mais je plonge!
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• Le temps passe. Et chaque fois qu'il y a du temps qui passe, il y a du temps qui s'efface.

Jules Romain

"So make the best of this test, and don't ask why
It's not a question, but a lesson learned in time
It's something unpredictable, but in the end is right.
I hope you had the time of your life."
"Good Riddance (The Time Of Your Life)"-Green Day

Cher journal,

En réalité, j'ai beau me décrire auprès de toi comme étant une fille gaie, heureuse, facile à vivre, c'est tout le contraire. J'ai une boule dans le ventre dès que je me lève le matin. Je n'ai jamais envie de sortir de mon lit, un peu comme une protection. Tu sais, quand on est petit, on n'ose jamais enlever la couverture, même si on crève de chaud, parce qu'en fait, la couverture nous protège des monstres, des extras-terrestres, des sorcières, des méchantes, ceux qui veulent t'enlever. Cela revient un peu au même maintenant, sauf que ce dont on a peur, c'est faire face, faire face à la vie qui nous semble trop dure, trop rapide.

Je feuilletais tes pages, avant de me remettre à écrire. Je t'ai retrouvé par hasard, sous mon lit. Étonnée de voir que ta couverture reliée en cuir marron était toujours intacte, que tes pages parcheminées ne tombaient pas en ruine, que l'encre ne s'était pas effacée. Je me suis assise contre mon radiateur, et j'ai commencé à lire la première page. J'avais seize ans.

Et j'ai vu ma vie défiler comme jamais. Je me souvenais de chaque sensations, de chaque humeur, de quelle chanson j'écoutais lorsque je t'écrivais. La nostalgie m'a submergée je l'avoue. Je ne pensais pas que mes années de lycées me manqueraient à ce point, me manqueraient maintenant. Après tout, je m'étais construite durant cette période. D'ailleurs, au fil des pages, on voit très nettement le changement. Si je me trouve puéril au début des pages, je gagne en maturité, et çà se ressent fortement.

C'est quand même une sensation assez étrange, je te dirais, de relire sa vie. On se rend réellement compte du temps qui s'est écoulé, des erreurs que l'on a pu faire, comme les avancées.

J'avais arrêté d'écrire dans ce journal lorsque je suis rentrée à la fac.
Et me voilà à présent, cinq ans après avoir posé un stylo sur tes pages effritées, dans la même position. Je ne suis pas assise sur le même bureau. Je n'écris pas avec le même stylo.

Je n'écris pas avec la même âme.

Je ne suis plus celle que tu as connue, l'adolescente de dix-sept ans. Celle qui courait partout avec ses trois meilleurs amis, celle qui riait quand on se moquait d'elle, celle qui travaillait dur pour faire les études qu'elle voulait.
Celle qui savait aimer, qui savait vivre.

J'ai maintenant vingt-deux ans, et ma vie est un beau merdier.
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Alors ?

Ah on retrouve les anciennes !
J'avais hâte de vous voir
Lyl: Je te promets, que malgré quelques petits obstacles, ce sera une fiction heureuse!

Je pense en mettre une par jour jusqu'à la fin de nos vacances Margot, et une par semaine après .

Clémence, pareil, j'ai du passer un an sans écrire dans mon journal, et puis...ben j'm'y suis remise, quoi.

Ce n'est peut-être pas un merdier comme vous l'entendez, je donne juste un indice, c'est plus...psychologique.
Barf', je me tais, suite demain mes lectrices d'amour

ROOOOH je voulais être la première, je te commente et te lis tout à l'heure j'ai clem d'abord

Lyl: c'est grâce à çà qu'elle ai apparu cette fiction XD.

Ok pas de soucis Julie .

Bienvenue Ondine (Elodie non?), çà me fait plaisir de te voir ici!

Suite demain matin :p

Les prénoms et anniversaires j'me défends toujours :p

XD c'est pas d'chance (enfin tu m'diras, j'arrive à me souvenir de l'anniversaire de ceux que j'aime pas, alors franchement --')
Voilà la suite !
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• La plupart des gens passent leur vie en cherchant toujours quelque chose d'autre, ils traversent l'existence persuadés que leur objectif est fort lointain alors qu'autour d'eux se trouve tout ce dont ils ont besoin pour atteindre leur but.

Fun Chang

"Glisser sur les ondes, ensemble, se dérober au monde.
Jeter ce qui nous échappe,
ne faire qu'effleurer la surface"
Respire-Kyo.

Cher journal,

Je ne saurais même pas te dire pourquoi j'ai recommencé à t'écrire. Je trouve çà un peu faible, mais enfin, je ne sais pas, c'est comme si j'en avais besoin. Je pense que je n'irais pas chercher plus loin. C'est peut-être le besoin de me parler à moi-même? Ce n'est pas que je ne peux me confier à une personne. J'ai du monde autour de moi. Comme mon frère. Mais mon frère est loin de moi. Mon amie Alicia, une beauté fatale, celle-là, qui écoute chacune de mes jérémiades sans se plaindre. Mais, comme je l'ai appris en philosophie lorsqu'on était toutes les deux en terminale, personne ne peut me comprendre mieux que moi-même.
Or, là est tout le problème, je ne me comprends pas.

J'ai un travail en or. Je peux voyager où je le veux en un claquement de doigts.
J'ai un très bel appartement, avec une vue magnifique sur un parc.
J'ai des parents qui s'aiment et qui m'aime.

Des amis qui me font mourir de rire, qui sont toujours présent. Depuis le lycée. On ne s'est pas quitté. Une bande de quatre gamins, qu'on était. Un garçon, Baptist, Alicia, Liz, et moi. A faire les quatre cent coups. A me voler mon sac et me le cacher je ne sais où. A entendre Alicia râler que les cours étaient intenables, puis s'endormir comme un bébé, toute mignonne. Entendre les âneries que Baptist pouvait sortir, à n'importe quel moment. Et les critiques cinglantes de la société de Liz. Voilà mes amis. Je ne les ai pas changé, car je n'en trouve pas l'utilité. Je les aime.

En fait, je pense qu'il me faut un changement. Un énorme changement, quelque chose qui me fasse bouger de ma routine. Quelque chose qui me mette en danger, quelque chose de nouveau, que je puisse découvrir, que je puisse avoir peur.
Que je puisse tout bonnement revivre comme si j'avais dix-sept ans. Quand tout me semblait à portée de main.

Car maintenant que j'ai réalisé tous mes rêves les plus chers : avoir un duplex dans Berlin, être une des journalistes-reporters les mieux payées, et surtout la plus jeune de DailyGerman. Je m'occupe à moi seule de la rubrique internationale (d'où les voyages). Je rends visite tous les weekend à mes parents à la campagne.

Ce n'est pas de ma vie que vient le problème, c'est bel et bien de moi.
Je m'enlise et me meurt dans cette vie que j'ai choisi. Il faut que je trouve une solution, et vite.
Car plus rien ne m'intéresse.
Il faut que je trouve.

J'ai tout, sauf peut-être un frère absent, la plupart du temps, à l'autre bout du monde.
C'est dingue quand j'y repense. On a toujours été extrêmement proche. Mais vraiment. Et puis, depuis qu'il est à droite à gauche à cause de son travail, on ne se parle pratiquement plus. Presque pas de nouvelles.

Mais quand on se voit, oh oui, quand on se voit, on retombe en enfance. Les deux grands gamins qu'on est, on retrouve cette proximité, qui nous manque.
Il me manque énormément. Peut-être que c'est lui qui me manque le plus.
Peut-être que c'est çà qui me manque. Du temps avec mon frère, des expériences avec mon frère, des engueulades…comme avant, comme y'a trois pages, à cause d'un petit ami qu'il détestait. Rien que d'y penser j'ai un sourire aux lèvres.

J'avais pleuré tellement, mais tellement lorsqu'il m'avait annoncé qu'il haïssait mon nouveau petit copain.
Enfin, il avait eu raison, mais passons, je déteste avoir tord.

Oui, il me manque, et la solution est peut-être le rejoindre.

Coucou !
Ah je vais adorer cette fiction aussi.
Je trouve que c'est plus doux dés le début et c'est rassurant de savoir que tout finira bien!
Fun Chang c'est le nom de la narratrice?
Et euh, Alicia c'est mon nom lol. La première fois que je suis une fiction où y'a mon nom.
Vivement la suite, que nous réserve-tu?

Mais qui va rejoindre ce frère et qui est le frère ?
waouh qu'elle suspense je vais mourir là !
mdr en même temps je t'ai tellement harceler
c'est beau mon île tellement mélancolique que je ne peux pas en rire
c'est dire
c'est peut être pour ça que mon commentaire sera court
les remord les regrets c'est affreux
mais il faut savoir les assumer et avancer
en même temps j'ai tellement envie de voir le frère que je la laisse faire ce qu'elle veut
zuiiiiteeeee

Clem: Je pense que cette sensation d'enlisement, tout le monde l'a ressenti un jour ou l'autre.

Elodie, j'suis contente que çà t'aie plu ! C'est vrai qu'on a toujours besoin de changement, et c'est çà qui nous détermine tous en fait .

Bienvenue Alicia . Et non, ce n'est pas le prénom de la narratrice, mais celle de la citation que je mets en début de chapitre, voilà . J'suis contente de te voir ici .

Ah ma Julie! Ravie de te voir làààà ! Mdr, c'est vrai que tu ne connais rien à l'histoire :p! C'est vrai, si tu n'arrives pas à en rire, c'est que j'peux être fière XD!

Suite dans quelques heures :p!

Lol je te lirais
drole ?
d'autres personnages intéressants ?

Tu verras :p.
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• Un frère est un ami donné par la nature.
  Gabriel Legouvé

"I'll be fine, you'll be fine.
this moment seems so long
don't waste now, precious time
we'll dance inside the song"
Dance Inside-The All American Rejects

Cher journal,

Je ne pensais pas que je manquais autant à mon frère. De toute manière, çà a toujours été dans mon caractère: j'ai l'impression que je ne compte aux yeux de personne, mais que le monde entier compte aux miens.
N'empêche que l'entendre m'a fait un bien fou. Hop direction dans mes souvenirs, où nous faisions si bien des cabanes dans le jardin.
J'avoue que mes mains tremblaient lorsque j'ai composé le numéro de mon petit frère. Les Bips devenaient insupportable. Mais comme toujours, il répondait juste avant la voix du répondeur (puisqu'il ne savait jamais où se trouvait son portable).

-Allo?, avait-il lancé, de sa voix essoufflée par ses recherches.

Mon coeur avait battu la chamade. Rien que d'entendre sa voix me faisait prendre, non reprendre, conscience, qu'il était la personne la plus importante au monde, pour moi.

-Salut, ai-je répondu, le plus naturellement possible.

Il y eut un silence. Puis il s'est écrié:

-Fran!!!! Bordel de merde, c'est bien toi? Comment vas-tu? Tu n'as aucun soucis? Merde j'en reviens pas! Çà fait des mois! Maintenant j'me rends compte, c'est trop long, il faut qu'on arrête de s'éloigner comme çà! Les gars, c'est ma soeur, Fran! Bordel, Fran, dis-moi que tu m'appelles pour me dire que tout va bien. Tu me manques.
-Calme-toi, Gus! Oui tout va bien, ne t'en fais pas. Tu me manques aussi. Vraiment trop. Tout se passe bien à la maison. Ne t'en fais pas, je t'assure!
-J'espère bien. Tu sais que si çà ne va pas, je prends le premier avion, et je viens t'aider!
-Justement…
-J'le savais! Y'a un truc qui cloche! Ecoute ne bouge surtout pas, j'arrive demain! Bill, arrête de faire la diva devant le miroir, et va demander à David un billet pour Berlin! C'est urgent! Non j'm'en fous de l'ITW demain, Francesca, elle va pas bien! En plus, c'est pas comme si je faisais office de tapisserie derrière toi! Aller lève tes fesses!
-GUSTAV!
-Oui?
-Tu ne bouges pas d'où tu es. C'est moi qui viens te rejoindre.
-Que…quoi?
-Ecoute, j'sais pas si j'arriverais à t'expliquer pourquoi, je sais, j'ai la vie parfaite, mais…non, je n'arriverais pas à t'expliquer. Je veux seulement savoir si je peux te rejoindre, et te suivre? Je ne sais pas combien de temps, je ne sais pas, mais s'il te plaît, je veux venir avec toi.
-Bien sûr, t'es la bienvenue ici, toujours. Bill, ramène tes fesses, je pars plus. Tu es sûre qu'il n'y a rien dont tu puisses me parler?
-Non, Gus', je suis désolée. J'aimerais bien mettre des mots, mais apparemment, mon cerveau n'est pas programmé pour.

Il a éclaté de rire, puis a ajouté d'une voix douce:

-Ok, grande soeur. On est à New York. On t'attend demain, petite puce.
-Merci, Gustav. Je t'aime.
-Moi aussi.

J'avais raccroché, un instant soulagée. Avant de repenser que je devais tout préparer. Une angoisse s'installa au fond de mon coeur. Mais c'était la première angoisse, la première appréhension depuis longtemps, trop longtemps, et elle me fit un bien fou. Je décidai de reprendre mon téléphone, d'appeler mes parents. Qui me firent un scandale. Dieu que c'était bon de les mettre dans une rage folle et les rendre impuissant. C'est le sourire aux lèvres et une envie écrasante d'exploser de rire que je leur ai raccroché au nez. Ils ne me comprendront pas, me crieront dessus, mais me laisseront faire. J'adore.
Mon patron a même été plus compréhensif, dans la mesure où je lui ai clairement expliqué que je voyageais, et que je pouvais toujours lui envoyer des articles de là où je serais. Comme çà, je ne perds pas mon travail.

Mes amis ont débarqués à l'improviste, comme souvent, dans mon appartement, alors que j'entamai le remplissage de ma deuxième valise.

Baptiste avait poussé un cri d'exclamation qui m'envoya valser dans mes souvenirs de lycéenne, quand par miracle, j'arrivai à le surprendre par une blague foireuse.

-Mais tu fais quoi???? T'as rencontré un gars, et tu nous le dis même pas???
-Laisse, elle a ses règles, lança Alicia, tout sourire, sale vipère.
-Ou peut-être qu'elle en a marre, et qu'elle veut partir quelque temps, répondit Liz.
-Merci Liz! Tu relèves le niveau d'intelligence du groupe!
-Rappelle-moi qui pleure encore devant Moulin Rouge, et devant les Disney???, lâcha Baptiste, fier de son coup.
-Rappelle-moi qui bave encore sur Jared Leto, lui balançai-je, et son sourire se fana.
-Je fantasme sur sa voix, je tiens à le préciser!
-C'est la même, tu lui lècherais les pieds s'il était là!

Baptiste répéta ''ah ouais, ah ouais, AH OUAIS???" avant de me sauter dessus, de me faire valser sur le lit, et de me chatouiller, jusqu'à ce que je pleure, et le supplie d'arrêter. Mais Liz et Alicia s'y mirent aussi, et on a finit, épuisés, essoufflés, allongés les uns sur les autres sur le lit. Moi, la tête sur le ventre de Baptiste, Alicia contre mon épaule, et Liz, allongée sur nos jambes. Baptiste tenait la main d'Alicia, pour que le lien ne soit pas rompu.

-Ecoutez, je…commençai-je.
-Franny, on a pas besoin de comprendre, ni de justifications, tu sais. Si tu dis que tu as besoin de partir, on te laisse partir, me coupa Liz.
-Elle a entièrement raison. Même si çà va me manquer de ne plus te faire chier… admit Alicia.
-Et moi de ne plus te faire péter un câble et te faire fondre, ajouta Baptiste.
-Et moi de tout simplement te parler, reprit Liz.

Les larmes me vinrent aux yeux. Je les aimais tant.

-Aller, trêve de bavardage, se leva Alicia, il faut absolument qu'on fasse tes valises!
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Alors ?

PREUUUMs ou pas xD
bon j'ai bien reçu ton email mais miracle se soir je peux me connecter et donc te parler <3
mais surtout te commenter oui oui le téléphone c'est duuuureeeee

Donc euh oui ta suite

francescas la soeur de gustav ?????
NOOOON
quel suspense !!
comment tu as pu me piéger ????
xD

j'adore elle appelle son frère comme si c'était son frère c'est à dire normalement
mais lui on dirait qu'il a le père noel au téléphone quoi mdr
trop bien xD
Bill la diva mdr, je l'imagine trop en stresse derrière xD
Normale que gustave fasse tapisserie il est tellement gros qu'il prends toute la place xD
hein clem ?
j'aime bien c'est amis à son service comme ça je veux les même
moi aussi je veux que l'on fasse mes valises et tout !
mdr
bon allez tu suites ???
maintenant que tu as le plus beau commentaire

Je n'attendais plus que toi ma chère :p!
Clem: Avoue t'es trop contente que Gustav il soit important dans la fiction XD!
Lyl: Pourquoi çà t'as fait rire XD? Non parce que moi, j'connais rien à sa soeur, j'ai juste pris le prénom, j'sais même pas à quoi elle ressemble :p.
Julie: MDR. Comme toujours XD! Tu as vu ce suspense que je te laisse! Avoue tu en transpirais tellement tu voulais savoir! XD! Ah mais Gustav, il a pas d'amis, dès que quelqu'un l'appelle, c'est Noel . J'adore, tu tacles Clem en même temps, t'es géniale XD! Ah ben des amis comme çà...J'te l'dis c'est trop cool XD!
Je suite de suite XD (admire ce putain de jeu de mot XD!)
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• L'amitié est le seul sentiment plus fort que l'amour.
  Nicolas Hulot

"And It's quite alright,
And goodbye for now,
just look up to the stars
and believe who you are,
Cause it's quite alright.
And so long goodbye"
So Long Goodbye-Sum 41

Cher journal,

J'avais oublié à quel point j'ai peur en avion. Mon voisin ne cesse de pouffer. Je dois avoir l'air fine.
Rectification après vérification grâce au super reflet de mon portable: j'ai une sale gueule.
J'ai une sale gueule, mais je suis super heureuse!
A part un sms virulent de ma mère "Tu fais la pire connerie de ta vie!", tout s'est relativement bien passé. Alicia, Liz et Baptiste m'ont accompagné à l'aéroport. Baptiste était complètement défoncé, et Alicia sortait d'une soirée qui n'était toujours pas fini, à 14 heures, et Liz…eh bien c'était Liz, toujours au taquet.

Je me suis tant bien que mal enregistrée, car Baptiste me faisait mourir de rire. Il avait prit son accent mexicain, et ne cessait de crier que je devais gober ses fajitas. Classe, comme toujours. L'hôtesse d'accueil nous regardait d'un mauvais oeil, et çà nous faisais encore plus rire.

Puis il y eut le fameux moment. Celui qu'on voit dans les films, celui qui est larmoyant à souhait, émouvant, bref…quand j'ai dû passer la douane.
Bizarrement, ce moment, il ne s'est pas passé comme dans les films.

Je n'ai pas pleuré, aucun de nous n'a pleuré. Nous étions juste mort de rire, encore une fois à cause des divagations de Baptiste, qui était passé de l'immigrant mexicain au maghrébin qui voulait même vendre ses doigts. Alicia a trébuché et s'est retrouvée la tête la première entre les jambes d'un soldat, qui l'a enjambé et a continué sa ronde. Liz m'a sauté dessus, et je la portai sur mon dos, comme avant. Je pleurai peut-être, mais de rire.
J'ai regardé l'heure, et ai annoncé que je devais y aller. Ils se sont tous tu, se sont regardés, leur sourire s'effaçant une seconde. Puis Baptiste a explosé de rire, et m'a serré dans ses bras, me faisant tournoyer. Il m'a reposé, et je l'ai embrassé sur la joue, longtemps, avant de serrer dans mes bras Alicia, qui sentait toujours aussi bon la fraise. Je suis passée à Liz, qui m'a encore sauté dessus comme un bébé (elle peut, elle est dix fois plus petite que moi). Je me suis reculée, on s'est tous sautés dessus, hurlant de rire, notre câlin groupé révolutionnaire (parce qu'il bouge dans tous les sens et qu'au final, il y en a toujours un pour se faire piétiner, en l'occurrence, aujourd'hui c'était Liz).

Avec un sourire aux lèvres et un signe de la main je suis partie à la douane.
J'ai dû attendre environ une heure avant que l'avion n'arrive, une heure de plus pour qu'il décolle.

Et maintenant me voilà assise là, en ayant mal au coeur, un voisin se moquant de moi, des secousses qui font défiler ma vie entière sous mes yeux.
Mais même ces secousses qui représentent un danger me rendent heureuse.

Je commence sérieusement à croire que je suis timbrée, vraiment. Je m'exclame sur tout, je m'enthousiasme sur tout, j'en suis presque ridicule. Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'arrive, j'ai l'impression, cette impression féroce que j'ai rajeuni, que j'ai à nouveau dix-sept ans, que je pars à la découverte du monde.

Bon dieu que çà fait du bien.

Oh, les plateaux-repas arrivent. J'espère que c'est délicieux.

Réflexion faite, les plateaux-repas ne seront jamais ma nourriture préférée. J'ai encore plus mal au coeur. Tant pis, je vais regarder un film pas trop ragoûtant.
Jackass. PARFAIT.
Il me reste quatre heures de vol.

J'ai hâte. Je continue de t'écrire, pendant que Steevo fait du saut à l'élastique dans une cage remplie de défections de chien. Je continue de t'écrire comme çà çà m'évite de faire la conversation et de parler à des gens que je ne reverrais jamais. C'est plus fort que moi, il faut toujours que je parle, à tout le monde. Depuis que je suis toute petite. Çà ne m'empêche pas d'être timide, faut pas croire. Mais généralement, çà va, je le cache plutôt bien. Je ne sais pas trop en fait, où me placer? La classe des timide, ou la classe des filles qui veulent dépasser la renommée de leur petit frère.

Si je me suis toujours sentie différente, c'est certainement à cause de Gustav. Le prodige de la famille. Je ne lui en ai jamais voulu d'être superstar, adulé par des millions de filles, y comprit des amies qui ne l'étaient que par intérêt. Techniquement, je pense avoir été jalouse au moment où ses concerts prenaient plus d'importance que mon concours de danse. Ou mes parents ont fait le choix de le privilégier lui, et pas moi. Et je sais qu'il ne s'en rend toujours pas compte, mais cela m'est égal. Il n'a jamais changé avec moi, qu'il soit milliardaire ou pas. Quoiqu'il en soit, j'ai toujours été mise ''de côté'', ''à part''. Peut-être est-ce également pour çà que j'ai choisi ces amis, qui même s'ils me font les pires blagues au monde, se moquent de moi, m'aiment pour ce que je suis. Peut-être ai-je choisi ce groupe justement parce que personne n'y est mit en avant, nous y avons tous les quatre notre place. Chacun a son heure de gloire. En même temps.

C'est pour çà que j'ai tout construit pour sortir de l'ombre de mon frère. J'ai fait des études que personne n'osait faire, je suis arrivée en bas de l'échelle du journalisme pour pouvoir gravir les échelons, seule, sans aucune aide. Pour être une des journalistes les plus rentables. Pour que mes parents soient enfin fiers de moi.

Pour que je n'ai plus à me dire: Gustav vaut mieux que toi. Car Gustav et moi, nous sommes complètement différent, mais nous ressentons les mêmes émotions. Mais Gustav est le seul garçon dans notre immense famille. Moi je suis plongée au milieu de filles, toutes plus belles les unes que les autres, plus douées, plus intelligentes.
Oui, avec mon hypersensibilité, ma grande gueule, je me suis sentie toujours différente.
Et en plaquant tout ce que j'avais entrepris, je n'étais pas prête de changer ce sentiment.

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Alooors ?

preuummmmssss